La pénurie de médicaments invite le spectre de la mort au Liban

Une femme achète des médicaments dans une pharmacie de la capitale libanaise Beyrouth. (Photo, AFP/Archives)
Une femme achète des médicaments dans une pharmacie de la capitale libanaise Beyrouth. (Photo, AFP/Archives)
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Publié le Mardi 06 juillet 2021

La pénurie de médicaments invite le spectre de la mort au Liban

  • «Les gens viennent à la pharmacie et demandent des médicaments normalement faciles à trouver, comme des gouttes otiques, mais je n’en ai pas»
  • Le syndicat explique que «le processus d'importation est quasi totalement à l’arrêt depuis plus d'un mois en raison de l'accumulation de montants dus aux sociétés exportatrices»

BEYROUTH: Médecins et pharmaciens ont élevé la voix lundi pour protester contre le manque de médicaments dans le contexte de la crise monétaire libanaise qui s'aggrave.

La pénurie de carburant et de médicaments s’est poursuivie au cours du week-end, une spirale infernale qui ne semble pas près de s’arrêter.

Ces produits, ainsi que l'approvisionnement en denrées alimentaires de base, sont importés.

Les prix de ces dernières ont grimpé en flèche. Le prix de l'huile de tournesol a bondi de plus de 1 100 % depuis l'été 2019. Le prix du bœuf et du riz a augmenté de 627% et 545% respectivement, au cours de la même période.

Le prix des œufs a grimpé de 450 %, et celui du labneh (yogourt égoutté) de 275 %.

La télévision libanaise et les réseaux sociaux ont diffusé des vidéos de personnes qui crient dans les rues. Ils réclament du lait, des médicaments et de l'électricité pour sauver des enfants gravement malades, et qui ont besoin de machines d’oxygène chez eux.

Le pharmacien Samer Soubra confie à Arab News que «les gens viennent à la pharmacie et demandent des médicaments normalement faciles à trouver, comme des gouttes otiques, mais je n’en ai pas».

«Je pense que les importateurs ont des stocks de médicaments, mais qu’ils s'abstiennent de les distribuer pour faire pression sur la Banque du Liban, afin qu'elle maintienne les subventions. Il n'y a pas encore de décision politique (à ce sujet). C'est le chaos. Je m'attends à ce que, d'ici dix jours, les gens perdent patience, car l’état des malades va empirer sans traitement», poursuit-il.

Le Dr Ismail Sukkarieh, gastro-entérologue, a déclaré à Arab News: «L’un de mes collègues, cardiologue, n'a pas pu installer de ressort dans l'artère d'un patient parce qu'il n'y avait pas d'anticoagulant. Il a dû le laisser à la merci de ceux qui font du commerce en exploitant la santé des gens».

Le Dr Sukkarieh a souligné que «les médicaments qui manquent le plus sont ceux liés à l'hypertension artérielle et aux caillots sanguins, et nous n'en connaissons pas la raison».

Il a demandé: «Comment puis-je croire les importateurs qui disent que leurs entrepôts sont vides ? C'est une opération de chantage contre la Banque du Liban».

Le Dr Sukkarieh tient «ceux qui sont concernés par la résolution de la crise des médicaments responsables de tout préjudice, ou décès d’un patient.»

Le Syndicat des importateurs de produits pharmaceutiques avait mis en garde contre l'épuisement de ses «stocks de centaines de médicaments essentiels qui traitent les maladies chroniques et incurables».

Selon lui, «les stocks de centaines d'autres médicaments sont susceptibles d’être épuisés en juillet, si nous ne renouvelons pas nos importations le plus tôt possible».

Le syndicat explique que «le processus d'importation est quasi totalement à l’arrêt depuis plus d'un mois en raison de l'accumulation de montants dus aux sociétés exportatrices, dont la valeur dépasse 600 millions de dollars, et des sociétés importatrices n'ayant pas obtenu les approbations préalables de la Banque du Liban pour renouveler leurs importations».     

Par ailleurs, les Libanais continuent de lutter contre la crise énergétique, pris entre les déclarations contradictoires des responsables de l'approvisionnement en carburant.

Le porte-parole des propriétaires de stations-service du Liban, Georges Brax attends une «solution temporaire après car un navire chargé d'essence a commencé à décharger sa cargaison. Ceci va rassurer le marché et permettre à certaines stations fermées de rouvrir leurs portes».

Entre-temps, l'Observatoire de crise de l'Université américaine de Beyrouth prévoit qu’une «famille libanaise doive dépenser environ 2 130 000 livres libanaises, soit 1 420 $ au taux de change officiel, pour le repas principal en un mois, donc près de trois fois le salaire minimum».

L'Observatoire surveille les répercussions de l'effondrement de la livre libanaise, et a consigné l'inflation des prix des aliments de base au cours du mois de juin.

Il précise que «72% des familles au Liban, et dont le revenu ne dépasse pas 2 400 000 livres libanaises par mois, auront du mal à assurer leur subsistance au minimum, sur la base des chiffres du revenu des ménages indiqués dans le rapport de 2019 de l'Administration centrale des statistiques, et à la lumière de la monnaie nationale qui a perdu environ 99% de sa valeur en moins de deux ans».

Le rapport de l'Observatoire, dont une copie a été obtenue par Arab News lundi, indique que «cette inflation se poursuivra, avec l'attente d'une baisse plus importante de la valeur de la livre libanaise dans les mois à venir».

Le document ajoute que si cette tendance se poursuit, «l'insécurité alimentaire de la population libanaise deviendra alors une réalité difficile, sachant que le Liban n'a pas encore atteint les effets maximaux de cette profonde crise».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 

 


Le ministre saoudien des finances avertit que les conflits constituent la plus grande menace pour l'économie mondiale

Environ 1 000 leaders d’opinion de 92 pays sont à Riyad pour le forum du WEF afin de « promouvoir des approches avant-gardistes face aux crises interconnectées » (Photo, Abdulrahman Fahad Bin Shulhub/AN)
Environ 1 000 leaders d’opinion de 92 pays sont à Riyad pour le forum du WEF afin de « promouvoir des approches avant-gardistes face aux crises interconnectées » (Photo, Abdulrahman Fahad Bin Shulhub/AN)
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  • Mohammed Al-Jadaan : Les guerres à Gaza et en Ukraine "exercent une forte pression sur l'émotion économique".
  • L'Arabie saoudite a pour "objectif spécifique" de désamorcer les tensions régionales, a-t-il déclaré lors d'un panel du Forum économique mondial

RIYAD: L'Arabie saoudite a appelé dimanche à une "désescalade" au Moyen-Orient et mis en garde contre les conséquences économiques de la guerre à Gaza, à l'ouverture d'une réunion spéciale du Forum économique mondial (WEF), en présence de nombreux dirigeants et hauts responsables.

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, les représentants palestiniens et de haut diplomates impliqués dans les efforts visant à mettre fin au conflit entre Israël et le Hamas palestinien figurent sur la liste des participants à ce sommet organisé sur deux jours dans la capitale Ryad.

La guerre à Gaza ainsi que les conflits en Ukraine et ailleurs exercent "une forte pression" sur l'environnement économique, a déclaré le ministre saoudien des Finances, Mohammed al-Jadaan, lors d'un panel.

"Je pense que les pays, les dirigeants et les personnes qui font preuve de sang-froid doivent l'emporter et faire en sorte qu'il y ait une désescalade", a-t-il poursuivi.

La guerre a été déclenchée par l'attaque du Hamas le 7 octobre en Israël, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes selon des responsables israéliens.

En représailles, Israël a juré d'anéantir le mouvement islamiste au pouvoir à Gaza depuis 2007, et lancé une offensive ayant fait 34.454 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Alors qu'Israël se prépare à lancer une offensive terrestre à Rafah, une ville du sud de la bande de Gaza où s'entassent 1,5 millions de Palestiniens, le Président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a exhorté depuis Ryad les Etats-Unis à intervenir pour empêcher une telle opération, qui serait selon lui "le plus grand désastre de l'histoire du peuple palestinien".

«Nouvelle dynamique»

Le président du WEF, Borge Brende, avait parlé samedi d'"une sorte de nouvelle dynamique dans les discussions autour des otages, et (...) d'une sortie possible de l'impasse dans laquelle nous nous trouvons à Gaza".

Israël n'est pas représenté au sommet, et les négociations sur une trêve à travers une médiation américaine, qatarie et égyptienne, se déroulent ailleurs, mais l'évènement sera "une occasion d'avoir des discussions structurées" avec "des acteurs clés", avait-il souligné lors d'une conférence de presse.

Le département d'Etat américain a indiqué qu'Antony Blinken fera le déplacement lundi à Ryad pour "discuter des efforts en cours visant à parvenir à un cessez-le-feu à Gaza qui permette la libération des otages". Il "mettra aussi l'accent sur l'importance de prévenir une extension" régionale de la guerre.

Le Hamas a dit samedi "étudier" une contre-proposition israélienne en vue d'une trêve associée à la libération d'otages, au lendemain de l'arrivée en Israël d'une délégation de médiateurs égyptiens pour tenter de relancer les négociations dans l'impasse.

Dans ses commentaires, M. Al-Jadaan a déclaré : "En matière de planification économique, il n'y a pas de mal à changer... à s'adapter aux nouvelles circonstances. C'est le conseil que je donnerais à tout le monde. Vous avez besoin d'un plan à long terme, comme Saudi Vision 2030, et de doubler la mise en œuvre, mais vous devez également vous assurer que vous vous adaptez.

"À plus long terme, indépendamment de ce qui se passe aujourd'hui, vous devez vous concentrer sur votre propre personnel, votre capital humain. C'est le jeu à long terme qui est essentiel.

"Je peux dire ceci : L'Arabie saoudite et la région ont les moyens de le faire, mais il y a beaucoup de pays qui auront du mal à fournir une éducation et des soins de santé de qualité à leur population", a-t-il déclaré.

Un millier de fonctionnaires, d'experts et de leaders d'opinion de 92 pays se trouvent à Riyad pour la réunion spéciale du Forum économique mondial sur la collaboration mondiale, la croissance et l'énergie pour le développement.

L'événement vise à "promouvoir des approches prospectives des crises interconnectées, tout en restant réaliste quant aux compromis à court terme" et à "travailler pour combler le fossé croissant entre le Nord et le Sud sur des questions telles que les politiques économiques émergentes, la transition énergétique et les chocs géopolitiques".

Depuis le début de la guerre, l'Arabie saoudite travaille avec d'autres pays pour tenter de mettre fin au conflit qui menace d'embraser la région.


Il n'est pas autorisé d'accomplir le Hajj sans permis selon le Council of Senior Scholars

Des pèlerins musulmans se rassemblent autour de la Kaaba dans la Grande Mosquée de la ville sainte de La Mecque, le 30 juin 2023, lors du pèlerinage annuel du Hajj. (AFP)
Des pèlerins musulmans se rassemblent autour de la Kaaba dans la Grande Mosquée de la ville sainte de La Mecque, le 30 juin 2023, lors du pèlerinage annuel du Hajj. (AFP)
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  • Le conseil a indiqué que l'obtention d'un permis est obligatoire pour se conformer à la charia, faciliter le Hajj et sauvegarder le caractère sacré des lieux saints
  • Plus le nombre de pèlerins est conforme aux chiffres autorisés, meilleure est la qualité des services et plus faible est le risque de préjudice

RIYAD : Le Conseil des hauts savants d'Arabie saoudite a déclaré dans un communiqué qu'il est obligatoire pour les musulmans d'obtenir un permis pour le Hajj s'ils veulent accomplir le pèlerinage.

Le conseil a indiqué que l'obtention d'un permis est obligatoire pour se conformer à la charia, faciliter le Hajj et sauvegarder le caractère sacré des lieux saints. L'accomplissement du Hajj sans permis est considéré comme un péché, selon l'interprétation du conseil.

Il a clairement indiqué qu'il n'était pas permis de se rendre au Hajj sans avoir obtenu de permis et que « ceux qui le font commettent un péché », peut-on lire dans la déclaration.

La déclaration du conseil note que les agences gouvernementales responsables de l'organisation de la saison du Hajj développent un plan complet basé sur les nombres autorisés de participants qui couvrent tous les aspects, y compris la sécurité, la santé, l'hébergement, la restauration et d'autres services.

Plus le nombre de pèlerins est conforme aux chiffres autorisés, meilleure est la qualité des services et plus faible est le risque de préjudice.

Il s'agit notamment d'éviter les situations où les pèlerins dorment sur les routes, ce qui peut entraver leurs déplacements et entraîner des pertes humaines.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Le prince Faiçal, ministre saoudien des Affaires étrangères, accueille à Riyad une réunion ministérielle arabe sur Gaza

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
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  • Les ministres ont mis en garde contre la poursuite des mesures israéliennes illégales en Cisjordanie et à Jérusalem-Est occupée, qui compromettent la solution des deux États, notamment l'expansion des colonies,
  • Les ministres ont souligné la nécessité d'un État de Palestine basé sur les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, conformément aux résolutions internationales pertinentes

RIYAD : Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Ont participé à cette réunion Ayman Al-Safadi (Jordanie), Sameh Shoukry (Égypte), Hussein Al-Sheikh (Palestine), secrétaire du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Anwar ben Mohammed Gargash, conseiller diplomatique du président des Émirats arabes unis, et Mohammed ben Abdelaziz Al-Khulaifi, ministre d'État au ministère qatari des Affaires étrangères.

Ils ont discuté de la nécessité de mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza, de parvenir à un cessez-le-feu immédiat et complet, d'assurer la protection des civils conformément au droit humanitaire international et de lever toutes les restrictions qui empêchent l'entrée de l'aide humanitaire dans l'enclave.

Ils ont également exprimé leur soutien à tous les efforts visant à la reconnaissance internationale d'un État palestinien indépendant, ce qui, selon eux, est essentiel pour que les Palestiniens puissent prendre des mesures irréversibles en vue de mettre en œuvre la solution des deux États.

Les ministres ont souligné la nécessité d'un État de Palestine basé sur les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, conformément aux résolutions internationales pertinentes.

Ils ont exprimé leur rejet catégorique de toute tentative de déplacer le peuple palestinien de sa terre et de toute opération militaire dans la ville palestinienne de Rafah.

Les ministres ont mis en garde contre la poursuite des mesures israéliennes illégales en Cisjordanie et à Jérusalem-Est occupée, qui compromettent la solution des deux États, notamment l'expansion des colonies, la confiscation de terres, les opérations militaires contre les Palestiniens, les attaques de colons et les atteintes à la liberté de culte des musulmans et des chrétiens.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com