Autriche: l'ancien chef de l'extrême droite jugé pour corruption

Deux ans après la révélation de l'affaire dite de l'Ibizagate, un premier procès doit s'ouvrir mardi à Vienne: celui de l'ancien vice-chancelier autrichien d'extrême droite Heinz-Christian Strache, jugé pour corruption. (Photo, AFP)
Deux ans après la révélation de l'affaire dite de l'Ibizagate, un premier procès doit s'ouvrir mardi à Vienne: celui de l'ancien vice-chancelier autrichien d'extrême droite Heinz-Christian Strache, jugé pour corruption. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 06 juillet 2021

Autriche: l'ancien chef de l'extrême droite jugé pour corruption

  • Filmé en caméra cachée à Ibiza, on le voyait proposer des marchés publics à une femme se faisant passer pour la nièce d'un oligarque russe
  • La séquence avait fait l'effet d'une bombe, provoquant des élections anticipées et le lancement d'enquêtes tous azimuts

VIENNE: L'icône déchue de l'extrême droite autrichienne comparaît à partir de mardi devant le tribunal régional de Vienne pour corruption, dans une affaire liée au retentissant scandale de l'Ibizagate qui a fait chuter le gouvernement au printemps 2019.

Il y a deux ans, Heinz-Christian Strache, à la tête du puissant Parti de la Liberté (FPO) pendant quatorze ans et vice-chancelier, tombait soudainement de son piédestal.

Filmé en caméra cachée sur l'île espagnole d'Ibiza, on le voyait proposer des marchés publics à une femme se faisant passer pour la nièce d'un oligarque russe, en échange d'un soutien électoral.

La séquence avait fait l'effet d'une bombe, provoquant des élections anticipées et le lancement d'enquêtes tous azimuts.

C'est dans ce cadre que le téléphone portable de M. Strache a été saisi et que les enquêteurs ont découvert des messages compromettants.

Yacht et vacances à Corfou

Le prévenu de 52 ans est soupçonné d'être intervenu pour faire rattacher une clinique privée à la sécurité sociale.

Clinique dont le propriétaire, Walter Grubmüller, était un donateur du FPO qui l'avait invité sur son yacht ainsi que dans sa maison de vacances sur l'île grecque de Corfou.

Selon des échanges de SMS examinés par les enquêteurs, Heinz-Christian Strache a ouvertement demandé à son interlocuteur "quel amendement à la loi" il souhaitait afin que son établissement, spécialisé dans la chirurgie esthétique, "soit enfin traité de manière juste".

En réponse, M. Grubmüller avait indiqué qu'il déposerait un projet de texte au siège du FPO.

A cette époque, M. Strache négociait avec les conservateurs pour former une coalition. Une fois au pouvoir, l'extrême droite s'est retrouvée dotée du portefeuille de la Santé.

La législation sera modifiée peu après, permettant à la clinique d'obtenir un agrément à la sécurité sociale. Selon des estimations d'experts, un tel avantage peut permettre de bénéficier de fonds publics d'un montant annuel de 2,2 millions d'euros.

Contacté par l'AFP, l'avocat de M. Strache, Johann Pauer, s'est refusé à "tout commentaire public avant ou pendant le procès", qui doit se terminer vendredi. Son client encourt de six mois à cinq ans de prison.

 

L'Ibizagate: deux ans de soubresauts politiques en Autriche

Deux ans après la révélation de l'affaire dite de l'Ibizagate, un premier procès doit s'ouvrir mardi à Vienne: celui de l'ancien vice-chancelier autrichien d'extrême droite Heinz-Christian Strache, jugé pour corruption.

Voici le point sur ce scandale aux multiples ramifications qui inquiète désormais aussi le chancelier conservateur Sebastian Kurz.

Que s'est-il passé à Ibiza?

En 2017, alors en vacances aux Baléares, le chef du puissant Parti autrichien de la Liberté (FPO) rencontre, en amont des élections législatives, une femme se présentant comme étant la riche nièce d'un oligarque russe désireuse d'investir en Autriche.

M. Strache lui propose de participer de manière occulte au financement de sa campagne contre la promesse de lui faire remporter des appels d'offres émis par les pouvoirs publics s'il devait entrer au gouvernement.

Il lui demande aussi d'entrer au capital du tabloïd à très grand tirage Kronen Zeitung, le plus lu du pays, pour en modifier à son avantage la ligne éditoriale, une pratique que le dirigeant Viktor Orban a mise en place, selon lui, en Hongrie voisine.

Le responsable politique est alors loin d'imaginer qu'il est tombé dans un traquenard et que la conversation est filmée en caméra cachée. 

Mais coup de théâtre en mai 2019: des extraits de la vidéo sont diffusés par des médias allemands, faisant chuter le gouvernement de coalition entre les conservateurs du chancelier Sebastian Kurz et l'extrême droite menée par Heinz-Christian Strache. 

M. Kurz est par la suite revenu au pouvoir en nouant une alliance inédite avec les écologistes en janvier 2020. 

Quelles suites judiciaires?

Sur la base des propos enregistrés dans la vidéo, le parquet a ordonné l'ouverture d'une douzaine d'enquêtes. 

Le chef du FPO y affirmait notamment que des milliardaires ainsi que le géant autrichien du jeu d'argent Novomatic finançaient illégalement la classe politique. 

Les personnes citées ont nié tout acte répréhensible, tandis que M. Strache a mis ses déclarations sur le compte de la boisson, affirmant avoir peut-être été drogué à son insu.

Jusqu'à présent, seul l'un des instigateurs présumés de la vidéo --Julian Hessenthaler, détective privé-- a été interpellé sur la base d'infraction aux stupéfiants pour laquelle il risque quinze ans de prison.

Cependant, l'enquête a justifié la saisie de plusieurs téléphones portables, dont celui de M. Strache, ce qui a permis de l'inculper pour corruption. Il est accusé d'être intervenu en faveur d'un donateur du FPO. 

Le gouvernement actuel est-il inquiété?

Un autre dossier porte sur les liens présumés entre Novomatic et le ministre des Finances Gernot Blümel, un proche de Sebastian Kurz.

Selon le parquet, l'intéressé est soupçonné d'être impliqué dans des dons de la société de jeux au parti conservateur OVP, en échange d'un coup de pouce fiscal à l'étranger.

Les deux parties rejettent ces allégations. 

Sebastian Kurz a publiquement critiqué la perquisition du domicile de son ministre, ce qui a suscité un tollé chez les magistrats, inquiets pour leur indépendance dans ce pays membre de l'Union européenne, qui compte 8,9 millions d'habitants.

Le chancelier autrichien a depuis été visé par une enquête sur des soupçons de faux témoignage présumé devant une commission parlementaire. Il s'agit d'un délit passible de trois ans de prison.

La justice soupçonne M. Kurz d'avoir menti en 2020 lors d'une audition par des députés qui cherchaient à savoir s'il était intervenu dans la nomination d'un proche, Thomas Schmid, à la tête d'une holding publique. 

Le chancelier avait alors nié tout rôle. Mais, ces derniers mois, des échanges de SMS entre les deux hommes suggérant qu'ils en avaient discuté ont fuité dans la presse.

Dans un message accompagné d'emojis affectueux, M. Kurz avait ainsi écrit: "Tu as tout ce que tu veux". Auquel M. Schmid avait répondu: "Je suis si heureux. J'adore mon chancelier".

Soupçons et divisions

Au-delà de ce dossier, d'autres hommes politiques se sont retrouvés dans le collimateur de la justice après la diffusion de cette fameuse vidéo, dont dernièrement le chancelier conservateur Sebastian Kurz.

Les magistrats cherchent à savoir si le dirigeant de 34 ans a sciemment menti en 2020 devant une commission parlementaire, en niant toute intervention dans la nomination d'un proche à la tête d'une holding publique. 

Malgré ses démêlés, l'enfant prodige de la politique autrichienne n'apparaît pas menacé à court terme, tandis que son ancien vice-chancelier accumule les déboires depuis le scandale d'Ibiza.

Outre l'affaire jugée à partir de mardi, Heinz-Christian Strache est également accusé d'avoir détourné de l'argent du parti pour plus d'un demi-million d'euros.

Pâtée pour chien, sacs Chanel, jet privé... et jusqu'à 3 000 euros par mois engloutis dans le jeu en ligne Clash of Clans: les factures présentées n'avaient souvent rien à voir avec de classiques frais de représentation.

Lui se dit victime d'une campagne de diffamation.

De son côté, le FPÖ, miné par les divisions, est tombé de 26% dans les urnes en 2017 à tout juste 16% en 2019.

Il vient de se doter d'un nouveau chef: l'ancien ministre de l'Intérieur Herbert Kickl, chargé de redorer le blason de ce mouvement fondé par d'anciens nazis dans les années 1950 et qui a aujourd'hui une rhétorique hostile à l'islam et aux réfugiés.


Un homme inculpé du meurtre de Mohammed Al-Qasim, 20 ans, à Cambridge

Les agents qui ont répondu à des rapports de violence dans le quartier Mill Park de la ville peu avant minuit vendredi ont trouvé Mohammed Al-Qasim (photo), âgé de 20 ans, grièvement blessé. Il est décédé sur place peu après. (Document de la police du Cambridgeshire)
Les agents qui ont répondu à des rapports de violence dans le quartier Mill Park de la ville peu avant minuit vendredi ont trouvé Mohammed Al-Qasim (photo), âgé de 20 ans, grièvement blessé. Il est décédé sur place peu après. (Document de la police du Cambridgeshire)
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  • Un homme a été inculpé de meurtre lundi en relation avec la mort vendredi de Mohammed Al-Qasim, 20 ans, dans la ville anglaise de Cambridge
  • La police considère l'attaque contre le citoyen saoudien, qui effectuait un stage de 10 semaines dans une école de langues de la ville, comme une "attaque non provoquée"

LONDRES : L'ambassade saoudienne à Londres a déclaré lundi qu'elle se coordonnait avec les autorités britanniques pour découvrir toutes les circonstances d'un incident survenu dans la ville anglaise de Cambridge, au cours duquel un citoyen saoudien a été mortellement poignardé.

Des agents ayant répondu à des rapports de violence dans le quartier Mill Park de la ville peu avant minuit vendredi ont trouvé Mohammed Al-Qasim, âgé de 20 ans, grièvement blessé. Il est décédé sur place peu après.

Une autopsie doit être pratiquée mardi.

Chas Corrigan, 21 ans, originaire de Cambridge, a été inculpé de meurtre et de possession d'un couteau dans un lieu public et a comparu lundi devant le tribunal de première instance de Peterborough, a indiqué la police du Cambridgeshire.

Il a été placé en détention provisoire jusqu'à une audience à la Cambridge Crown Court mercredi.

Un homme de 50 ans, également originaire de la ville, qui a été arrêté parce qu'il était soupçonné d'avoir aidé un délinquant, est toujours en détention, a ajouté la police.

L'incident est traité comme une "attaque non provoquée", a également déclaré la police lundi. Al-Qasim étudiait dans une école de langues de la ville dans le cadre d'un stage de 10 semaines, ont-ils ajouté.

L'ambassade saoudienne a déclaré qu'elle suivait l'affaire de l'agression d'un citoyen saoudien qui a entraîné sa mort, et qu'elle restait en contact avec les agences britanniques pour découvrir toutes les circonstances de l'incident et faciliter le rapatriement du corps de la victime en Arabie saoudite.

"L'ambassade et l'ensemble de son personnel présentent leurs sincères condoléances et leur sympathie à la famille du défunt", ajoute le communiqué.

Dans un communiqué, la famille d'Al-Qasim a déclaré qu'il s'agissait d'un "jeune homme débordant d'enthousiasme, de chevalerie et de courage".

La famille a poursuivi : "Il était un fils dévoué, un frère aimant et le chef de la famille en esprit et non en apparence. Il était joyeux, chevaleresque, au cœur pur, prompt à donner et passionné par les autres. Au fil du temps, il est devenu le charisme de la famille, laissant derrière lui un héritage inoubliable à chaque rassemblement. Il était le soutien de son père, son compagnon familier et l'assistant de ses oncles et de ses oncles maternels. Il était la personne la plus compatissante qui ait jamais visité le cœur d'une mère et la plus proche de l'étreinte de ses sœurs".

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Attaques contre des sites nucléaires: Washington doit rendre des comptes, juge Téhéran

Les installations iraniennes devaient rouvrir lundi. (AFP)
Les installations iraniennes devaient rouvrir lundi. (AFP)
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  • « En cas de négociations potentielles, l'un des sujets à l'ordre du jour concernera la nécessité de demander des comptes aux États-Unis et de réclamer des dédommagements a indiqué le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï
  • Washington avait déjà qualifié de « ridicule » la demande de compensations attendues par Téhéran. 

TEHERAN : Un haut responsable a déclaré lundi que Téhéran attendait des États-Unis, en cas de reprise des négociations, qu'ils rendent des comptes et versent des dédommagements pour leurs attaques sur des sites nucléaires iraniens, tout en excluant des pourparlers directs avec Washington.

En juin, Israël avait lancé une offensive sans précédent contre l'Iran, notamment contre ses infrastructures nucléaires. Les États-Unis étaient intervenus en bombardant des sites nucléaires iraniens.

« En cas de négociations potentielles, l'un des sujets à l'ordre du jour concernera la nécessité de demander des comptes aux États-Unis et de réclamer des dédommagements pour l'agression militaire contre les installations nucléaires pacifiques de l'Iran », a indiqué en conférence de presse le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï.

Interrogé sur l'éventualité de pourparlers directs, il a répondu : « non ».

Washington avait déjà qualifié de « ridicule » la demande de compensations attendues par Téhéran. 

Le 13 juin, Israël a lancé une attaque contre l'Iran, bombardant pendant plusieurs jours des sites militaires et nucléaires, ainsi que des zones habitées, faisant plus de 1 000 morts.

Les représailles iraniennes ont fait 29 morts en Israël.

Téhéran et Washington étaient engagés dans des négociations en vue de conclure un nouvel accord sur le programme nucléaire iranien lorsque l'offensive a été lancée, avec pour objectif affiché d'empêcher l'Iran de se doter de la bombe atomique.

Téhéran a toujours réfuté avoir de telles ambitions.

Après la guerre, l'Iran a officiellement suspendu toute coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), estimant que cette agence de l'ONU avait une part de responsabilité dans le déclenchement des frappes israéliennes.

Lundi, M. Baghaï a déclaré que l'Iran restait engagé par le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), tout en critiquant « l'approche politisée et non professionnelle » de l'AIEA.

Le directeur adjoint de l'agence est attendu en Iran « dans moins de dix jours », a précisé le porte-parole. En juillet, son pays s'était dit prêt à reprendre la coopération avec l'AIEA sous « une nouvelle forme ».

Face à la politique d'enrichissement d'uranium de l'Iran, les pays occidentaux menacent Téhéran d'activer un mécanisme permettant de réimposer des sanctions internationales.


En Israël, d'anciens généraux et des maîtres-espions réclament "l'arrêt de la guerre à Gaza"

Cette image, extraite d'une vidéo publiée sur le compte X (anciennement Twitter) officiel du ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, le montre en train de s'exprimer devant le Dôme du Rocher, sur le site de la mosquée Al-Aqsa (le Mont du Temple), dans la vieille ville de Jérusalem, le 3 août 2025, à l'occasion de la fête juive de Tisha Be'Av. Le ministre de la Sécurité nationale, d'extrême droite, s'y est rendu tôt le matin du 3 août pour prier, ont rapporté les médias israéliens, précisant qu'il s'agissait de la première fois qu'un membre du gouvernement israélien s'y rendait. (Photo : Itamar Ben Gvir, compte X/AFP)
Cette image, extraite d'une vidéo publiée sur le compte X (anciennement Twitter) officiel du ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, le montre en train de s'exprimer devant le Dôme du Rocher, sur le site de la mosquée Al-Aqsa (le Mont du Temple), dans la vieille ville de Jérusalem, le 3 août 2025, à l'occasion de la fête juive de Tisha Be'Av. Le ministre de la Sécurité nationale, d'extrême droite, s'y est rendu tôt le matin du 3 août pour prier, ont rapporté les médias israéliens, précisant qu'il s'agissait de la première fois qu'un membre du gouvernement israélien s'y rendait. (Photo : Itamar Ben Gvir, compte X/AFP)
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  • « Arrêtez la guerre à Gaza ! », exhorte ce courrier du mouvement « Commandants pour la sécurité d'Israël » (CIS), signé par 550 anciens chefs espions, militaires, policiers et diplomates, et rendu public dans la nuit de dimanche à lundi.
  • « Nous avons le devoir de nous lever », alerte Ami Ayalon, ancien directeur du Shin Bet, le service de sécurité intérieure, dans une vidéo diffusée par le mouvement pour accompagner ce courrier.

JERUSALEM : Près de 600 anciens responsables de l'appareil sécuritaire israélien, notamment du Mossad et du Shin Bet, ont appelé le président américain, Donald Trump, à faire pression sur le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour mettre fin à la guerre à Gaza et ainsi ramener « les otages chez eux ».

« Arrêtez la guerre à Gaza ! », exhorte ce courrier du mouvement « Commandants pour la sécurité d'Israël » (CIS), signé par 550 anciens chefs espions, militaires, policiers et diplomates, et rendu public dans la nuit de dimanche à lundi.

« Nous avons le devoir de nous lever », alerte Ami Ayalon, ancien directeur du Shin Bet, le service de sécurité intérieure, dans une vidéo diffusée par le mouvement pour accompagner ce courrier.

« Cette guerre a commencé comme une guerre juste, une guerre défensive. Mais une fois tous ses objectifs militaires atteints et une brillante victoire militaire contre tous nos ennemis, elle a cessé d'être une guerre juste. Elle conduit l'État d'Israël à perdre sa sécurité et son identité », estime M. Ayalon. 

Parmi les signataires de la lettre et les personnes apparaissant dans la vidéo, on compte trois anciens patrons du Mossad (le service de renseignement extérieur) : Tamir Pardo, Efraim Halevy et Danny Yatom, cinq ex-dirigeants du Shin Bet (Nadav Argaman, Yoram Cohen, Ami Ayalon, Yaakov Peri et Carmi Gilon), ainsi que trois ex-chefs d'état-major : Ehud Barak, Moshe Bogie Yaalon et Dan Halutz.

« Chacune de ces personnes a siégé aux réunions du cabinet, opéré dans les cercles les plus confidentiels et participé à tous les processus de prise de décision les plus sensibles et les plus délicats », souligne la voix off de la vidéo diffusée sur X par la radio de l'armée.

À eux seuls, et « ensemble, ils ont plus de mille ans d'expérience en matière de sécurité nationale et de diplomatie », souligne-t-elle. 

« Au bord de la défaite »

« Au nom de CIS, le plus grand groupe d'anciens généraux israéliens de l'armée, du Mossad, du Shin Bet, de la police et des services diplomatiques équivalents, nous vous exhortons à mettre fin à la guerre à Gaza. Vous l'avez fait au Liban. Il est temps de le faire à Gaza également », plaident-ils auprès de Donald Trump.

« Tsahal (l'armée israélienne) a depuis longtemps atteint les deux objectifs qui pouvaient être réalisés par la force : démanteler les formations militaires et le gouvernement du Hamas », estiment les membres du CIS. « Le troisième, et le plus important, ne peut être atteint que par un accord : ramener tous les otages chez eux. »

« Nous considérons, en tant que professionnels, que le Hamas ne représente plus une menace stratégique pour Israël, et notre expérience nous indique qu'Israël dispose de tout ce qu'il faut pour gérer ses capacités résiduelles de terreur, à distance ou autrement », estiment-ils.

« Traquer les derniers hauts responsables du Hamas peut se faire plus tard, mais les otages ne peuvent pas attendre. »

« Votre crédibilité auprès de la grande majorité des Israéliens renforce votre capacité à guider le Premier ministre Netanyahu et son gouvernement dans la bonne direction », ajoutent les signataires, qui poursuivent : « Mettre fin à la guerre, ramener les otages, arrêter les souffrances et former une coalition régionale et internationale qui aide l'Autorité palestinienne (une fois réformée) à offrir aux Gazaouis et à tous les Palestiniens une alternative au Hamas et à son idéologie perverse. »

« Nous sommes au bord de la défaite », commente dans la vidéo l'ancien directeur du Mossad, Tamir Pardo. « Ce dont le monde est témoin aujourd'hui, c'est ce que nous avons fait », déplore-t-il à propos des conditions humanitaires désastreuses dans le territoire palestinien assiégé.

« Nous nous cachons derrière un mensonge que nous avons engendré. Ce mensonge a été vendu au public israélien, et le monde a depuis longtemps compris qu'il ne reflète pas la réalité. »

« Nous avons un gouvernement que les zélotes messianiques ont entraîné dans une direction irrationnelle », estime pour sa part Yoram Cohen (Shin Bet). « Ils sont une minorité (…) mais le problème est que la minorité contrôle la politique. »