Afghanistan: l'armée déploie des troupes pour une contre-offensive dans le Nord

Les responsables militaires afghans ont admis avoir failli à protéger de l'assaut des talibans certains districts ruraux isolés. (AFP)
Les responsables militaires afghans ont admis avoir failli à protéger de l'assaut des talibans certains districts ruraux isolés. (AFP)
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Publié le Mardi 06 juillet 2021

Afghanistan: l'armée déploie des troupes pour une contre-offensive dans le Nord

  • Face à la progression inquiétante des talibans dans le Nord, loin de leurs bastions traditionnels du Sud, le gouvernement ne pouvait rester sans réagir
  • Des centaines de soldats et de miliciens progouvernementaux ont été mobilisés dans les provinces septentrionales du Takhar et du Badakhshan

KABOUL: Les autorités afghanes ont déployé mardi des centaines de soldats et miliciens progouvernementaux pour contrecarrer une vaste offensive des talibans dans le Nord, qui a contraint un millier de militaires afghans à se mettre à l'abri au Tadjikistan.

Les combats font rage dans plusieurs provinces afghanes, mais les insurgés ont surtout porté leurs efforts sur le Nord du pays, où ils se sont emparés de plusieurs dizaines de districts ces deux derniers mois, depuis que les Etats-Unis et l'Otan ont commencé le retrait final de leurs troupes.

Face à la progression inquiétante des talibans dans le Nord, loin de leurs bastions traditionnels du Sud, le gouvernement ne pouvait rester sans réagir. Il a donc envoyé des forces sur place pour préparer une contre-offensive.

"Nous avons l'intention de lancer une grande offensive pour reprendre les territoires perdus face à l'ennemi", a déclaré à l'AFP Fawad Aman, un porte-parole du ministère de la Défense. "Nos forces sont en train d'être organisées sur le terrain pour cette opération."

Des centaines de soldats et de miliciens progouvernementaux ont été mobilisés dans les provinces septentrionales du Takhar et du Badakhshan, où les talibans se sont emparés de larges pans de territoires sans même combattre.

Ces deux provinces faisaient partie des fiefs des forces de l'Alliance du Nord, opposées durant les années 1990 au régime taliban qui n'avait jamais pu alors s'en emparer.

La vitesse et la facilité avec laquelle les insurgés talibans ont cette fois-ci pris ces provinces est un coup psychologique très dur porté aux autorités afghanes.

Plus de soutien aérien 

Les responsables militaires afghans ont admis avoir failli à protéger de l'assaut des talibans certains districts ruraux isolés, mais promis de concentrer leurs efforts sur la sécurité des grandes agglomérations, des principales routes et des villes frontalières.

La semaines dernière, les forces américaines et de l'Otan ont quitté la base aérienne de Bagram, la plus grande d'Afghanistan, à 50 km au nord de Kaboul, qui a été le centre névralgique de leurs opérations depuis le début de leur intervention militaire, déclenchée dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001.

Ce départ de Bagram, une des étapes finales de leur retrait définitif après 20 ans de guerre, a eu pour effet de limiter le vital soutien aérien apporté jusqu'ici par les Etats-Unis à l'armée afghane, laissant craindre que celle-ci, de plus en plus démoralisée, ne soit pas en mesure de s'opposer à l'avancée des insurgés.

Selon un expert en sécurité étranger ayant requis l'anonymat, l'attaque des talibans dans le Nord vise à "écraser certains de leurs vieux ennemis" comme le célèbre chef de guerre Abdul Rashid Dostum.

"L'an passé, les talibans ont attaqué des zones situées près de villes comme Lashkar Gah et Kandahar dans le Sud, et ils ont été écrasés par les frappes aériennes américaines", rapporte cet analyste.

"Cette fois-ci, ils s'en sont pris au Nord et ont connu d'énormes succès. Le timing de l'offensive sur le Nord a été le bon, en tenant compte du déficit désormais de puissance aérienne des Etats-Unis", ajoute-t-il.

Consulats fermés 

Lundi, un millier de soldats afghans ont dû trouver abri au Tadjikistan après d'intenses combats avec les talibans, faute d'avoir reçu les renforts demandés. Près de 1.200 autres avaient déjà fait de même ces dernières semaines.

Les talibans tiennent déjà depuis fin juin le principal poste-frontière avec le Tadjikistan et les autres voies de passage vers ce pays, ainsi que les districts qui conduisent à la grande ville afghane de Kunduz, capitale de la province du même nom, située à une cinquantaine de kilomètres de la frontière tadjik.

Face à la situation, le président tadjik, Emomali Rakhmon, a ordonné la "mobilisation de 20.000 réservistes pour renforcer la frontière", selon un communiqué publié lundi.

Les combats dans le Nord ont aussi incité la Russie à fermer son consulat dans la ville de Mazar-i-Sharif, capitale de la province de Balkh et l'un des principaux centres urbains afghans, près de la frontière avec l'Ouzbékistan.

"La situation évolue rapidement. Les forces afghanes (...) ont abandonné trop de districts. Logiquement, cela provoque de la nervosité", a déclaré lundi Zamir Kabulov, l'envoyé spécial pour l'Afghanistan du président russe, Vladimir Poutine, à l'agence de presse publique Tass.

"Plusieurs consulats à Mazar-i-Sharif ont "temporairement suspendu leurs activités jusqu'à ce que la situation s'éclaircisse", a-t-il précisé.

Les talibans ont également pris le contrôle dimanche du district-clé de Panjwai, dans leur ancien bastion de la province méridionale de Kandahar. Mardi, ils ont affirmé s'être emparés d'un autre district dans la province voisine de Nimroz.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.