Cyberattaque géante: Kaseya espère redémarrer ses serveurs «au plus vite»

La société informatique américaine Kaseya espère redémarrer ses serveurs mardi pour permettre à ses milliers de clients d'accéder « au plus vite » à leurs services en ligne (Photo, AFP).
La société informatique américaine Kaseya espère redémarrer ses serveurs mardi pour permettre à ses milliers de clients d'accéder « au plus vite » à leurs services en ligne (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 07 juillet 2021

Cyberattaque géante: Kaseya espère redémarrer ses serveurs «au plus vite»

  • Selon l'entreprise qui fournit des services informatiques à quelque 40 000 entreprises dans 20 pays dans le monde, seuls 60 de ses clients directs ont été touchés par la cyberattaque
  • Kaseya a annoncé qu'elle se préparait à diffuser un correctif à ses clients pour leur permettre de remettre leurs services en ligne

PARIS: La société informatique américaine Kaseya espère redémarrer ses serveurs mardi pour permettre à ses milliers de clients d'accéder « au plus vite » à leurs services en ligne, après une cyberattaque massive au « rançongiciel » qui pourrait avoir affecté jusqu'à 1 500 entreprises dans le monde depuis vendredi.

Selon l'entreprise qui fournit des services informatiques à quelque 40 000 entreprises dans 20 pays dans le monde, seuls 60 de ses clients directs ont été touchés par la cyberattaque qui a notamment contraint une chaîne de supermarchés suédoise à fermer ses portes depuis vendredi soir.

En ajoutant les victimes indirectes, à savoir les clients de ses clients, « nous pensons que moins de 1 500 entreprises au total ont été touchées », a déclaré Kaseya sur son site internet tard lundi soir.

L'attaque, qui a vu les pirates exiger 70 millions de dollars en bitcoins en échange de la restitution des données volées, a touché les utilisateurs du logiciel VSA destiné à gérer à distance des réseaux de serveurs, ordinateurs et imprimantes.

Kaseya a annoncé qu'elle se préparait à diffuser un correctif à ses clients pour leur permettre de remettre leurs services en ligne. Il sera diffusé 24 heures après la remise en ligne des serveurs de Kaseya qui fournissent le logiciel. Une décision doit être prise mardi. 

La chaîne de supermarchés suédoise Coop figure parmi les victimes indirectes de l'attaque, ses caisses étant paralysées depuis vendredi, lorsque son sous-traitant informatique, Visma Esscom, a été touché.

Mardi matin, la majorité des quelque 800 magasins Coop étaient toujours fermés, bien que la chaîne ait indiqué lundi avoir pu en rouvrir « quelques centaines ». 

« Avant la fin de la journée, nous espérons qu'il y aura plus de magasins ouverts que de magasins fermés », a déclaré Tarik Belqaid, attaché de presse de Coop, mardi à la chaîne de télévision SVT.

Le FBI a ouvert une enquête et travaille avec l'Agence américaine de cybersécurité et de sécurité des infrastructures (CISA) et d'autres agences « pour comprendre l'ampleur » de cette attaque.

« Dernier coup d'éclat »

« C'est probablement la plus grande attaque au rançongiciel de tous les temps », a affirmé Ciaran Martin, professeur de cybersécurité à l'université d'Oxford, ajoutant que les hackers ont affirmé avoir atteint « un million d'appareils et de réseaux ».

Selon plusieurs experts, celle-ci a été menée par un affilié au groupe de hackers russophones connu sous le nom de REvil. Une revendication publiée sur le blog du darknet « Happy Blog », associé dans le passé à REvil, réclame le paiement d'une rançon de 70 millions de dollars en bitcoins pour rendre publique la clef de déchiffrement.

Jacques de la Rivière, directeur général de la firme de cybersécurité française Gatewatcher, s'interroge sur cette demande de rançon unique : « les victimes ne vont jamais se cotiser pour avoir la clef de chiffrement » et les pirates « n'auront jamais aucune rémunération » pour cette attaque.

Pour lui, les auteurs de l'attaque ont peut-être agi « dans la précipitation », pour ne pas être doublés par d'autres pirates également au courant de la faille.

« Comme il y a de plus en plus d'acteurs » qui cherchent à mener des attaques par rançongiciels, vu la rentabilité de ces opérations, « cela tourne à la foire d'empoigne et les types font n'importe quoi pour être les premiers à exploiter une faille », analyse-t-il.

« Notre hypothèse c'est que REvil va disparaître, et que c'est en fait son dernier coup d'éclat, qu'il touche de l'argent ou pas » du fait de l'attaque, indique aussi Robinson Delaugerre, qui dirige les équipes de cyber-pompiers d'Orange Cyberdéfense.

Selon lui, les hackers pourrait ainsi effacer toutes leurs traces numériques, prendre quelques semaines de vacances, et repartir sous un autre nom.

Les attaques par rançongiciel sont devenues fréquentes et les Etats-Unis ont été particulièrement frappés ces derniers mois par des assauts touchant aussi bien des grandes entreprises comme le géant de la viande JBS ou le gestionnaire d'oléoducs Colonial Pipeline, que des collectivités locales et des hôpitaux.


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.

 


Les ministres du Groupe E3 condamnent les frappes israéliennes à Doha

Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
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  • Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza
  • Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas

PARIS: Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni ont condamné, dans une déclaration conjointe, les frappes israéliennes ayant visé Doha le 9 septembre. Ils estiment que ces attaques constituent une violation de la souveraineté du Qatar et représentent un risque d’escalade supplémentaire dans la région.

Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza. « Nous appelons toutes les parties à intensifier leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat », ont-ils insisté.

Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas. Ils appellent les parties à « faire preuve de retenue » et à saisir l’opportunité de rétablir la paix.

Les ministres ont réaffirmé que la priorité devait rester la mise en place d’un cessez-le-feu permanent, la libération des otages et l’acheminement massif d’aide humanitaire à Gaza pour enrayer la famine. Ils demandent l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans la ville de Gaza, dénonçant les déplacements massifs de civils, les pertes humaines et la destruction d’infrastructures vitales.

Ils exhortent par ailleurs à garantir aux Nations unies et aux ONG humanitaires un accès sûr et sans entrave à l’ensemble de la bande de Gaza, y compris dans le Nord.

Enfin, le Groupe E3 a rappelé sa condamnation « sans équivoque » des crimes commis par le Hamas, qualifié de mouvement terroriste, qui doit, selon eux, « libérer immédiatement et sans condition les otages, être désarmé et écarté définitivement de la gouvernance de la bande de Gaza ».


L’ONU adopte une résolution franco-saoudienne pour la paix israélo-palestinienne sans le Hamas

L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
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  • Résolution adoptée par 142 voix pour, 10 contre — dont Israël et les États-Unis
  • Le vote précède un sommet de haut niveau co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre

​​​​​​NEW YORK : L’Assemblée générale des Nations unies a voté massivement vendredi en faveur de l’adoption de la « Déclaration de New York », une résolution visant à relancer la solution à deux États entre Israël et la Palestine, sans impliquer le Hamas.

Le texte a été approuvé par 142 pays, contre 10 votes négatifs — dont Israël et les États-Unis — et 12 abstentions. Il condamne fermement les attaques du Hamas du 7 octobre 2023, exige le désarmement du groupe, la libération de tous les otages, et appelle à une action internationale collective pour mettre fin à la guerre à Gaza.

Intitulée officiellement « Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États », la résolution a été présentée conjointement par l’Arabie saoudite et la France, avec le soutien préalable de la Ligue arabe et de 17 États membres de l’ONU.

Le texte souligne la nécessité de mettre fin à l’autorité du Hamas à Gaza, avec un transfert des armes à l’Autorité palestinienne, sous supervision internationale, dans le cadre d’une feuille de route vers une paix durable. Celle-ci inclut un cessez-le-feu, la création d’un État palestinien, le désarmement du Hamas, et une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

L’ambassadeur de France, Jérôme Bonnafont, qui a présenté la résolution, l’a qualifiée de « feuille de route unique pour concrétiser la solution à deux États », soulignant l’engagement de l’Autorité palestinienne et des pays arabes en faveur de la paix et de la sécurité. Il a aussi insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat et de la libération des otages.

Ce vote intervient à quelques jours d’un sommet de haut niveau de l’ONU, co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre, où le président Emmanuel Macron s’est engagé à reconnaître officiellement un État palestinien.

La représentante américaine, Morgan Ortagus, s’est vivement opposée à la résolution, la qualifiant de « coup de communication malvenu et malavisé » qui récompenserait le Hamas et nuirait aux efforts diplomatiques authentiques.

Elle a dénoncé la mention du « droit au retour » dans le texte, estimant qu’il menace le caractère juif de l’État d’Israël.

« Cette résolution est un cadeau au Hamas,» a déclaré Mme Ortagus, ajoutant que le désarmement du Hamas et la libération des otages étaient la clé de la fin de la guerre. Elle a exhorté les autres nations à se joindre aux États-Unis pour s'opposer à la déclaration.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com