Une femme autochtone gouverneure générale du Canada, en plein scandale des pensionnats

Le 6 juillet 2021, le premier ministre Justin Trudeau a nommé Mary Simon première autochtone gouverneure générale du Canada, représentante officielle de la reine Elizabeth. (Photo, AFP)
Le 6 juillet 2021, le premier ministre Justin Trudeau a nommé Mary Simon première autochtone gouverneure générale du Canada, représentante officielle de la reine Elizabeth. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 06 juillet 2021

Une femme autochtone gouverneure générale du Canada, en plein scandale des pensionnats

  • Mary Simon est la première femme autochtone à ce poste, s'est réjoui le chef du gouvernement canadien lors d'un point presse
  • Née en 1947, cette Inuite originaire du Nunavik (nord du Québec) a notamment été une « défenseuse des droits et de la culture » de ce peuple, selon M. Trudeau

MONTREAL : Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a choisi de nommer mardi au poste de gouverneure générale l'Inuite Mary Simon, qui devient donc la nouvelle représentante de la reine Elizabeth II au Canada, une décision à forte portée politique et symbolique, prise en plein scandale des pensionnats pour autochtones.

Mary Simon est la première femme autochtone à ce poste, s'est réjoui le chef du gouvernement canadien lors d'un point presse.

« Aujourd'hui, après 154 ans, notre pays franchit une étape importante. Je ne vois pas de meilleure personne pour le moment », a lancé Justin Trudeau, dont le pays est endeuillé par la découverte de plus d'un millier de tombes anonymes près d'anciens pensionnats pour autochtones.

Née en 1947, cette Inuite originaire du Nunavik (nord du Québec) a notamment été une « défenseuse des droits et de la culture » de ce peuple, selon M. Trudeau. Première ambassadrice canadienne aux Affaires circumpolaires, elle a aussi été ambassadrice du Canada au Danemark.

Celle qui sera la 30e à occuper ce poste de représentant de la reine d'Angleterre, cette dernière restant officiellement la cheffe d'Etat du Canada, a salué une « opportunité historique » en remerciant le chef du gouvernement canadien.

« Je peux dire avec confiance que ma nomination est un moment historique et inspirant pour le Canada, et un pas important vers le long chemin de la réconciliation », a-t-elle souligné.

« Le rôle de gouverneur général dans notre système parlementaire est symbolique mais c'est aussi un rôle extrêmement important" en vue de "rassembler les Canadiens », lui a fait écho M. Trudeau, qui avait fait de la réconciliation avec les peuples autochtones l'une de ses priorités.

Mary Simon succède à Julie Payette, qui avait démissionné en janvier après des accusations de harcèlement.

Le gouverneur général est habituellement nommé pour cinq ans mais la durée de son mandat est à la discrétion de la reine d'Angleterre.

Le choix de Mme Simon a été salué jusque dans l'opposition, son leader Erin O'Toole saluant sur Twitter « un jour important à la fois pour notre pays dans son ensemble et pour les peuples autochtones en particulier ».

Le Canada en deuil

L'annonce de la nomination de M. Simon intervient en pleine déflagration au Canada du scandale des anciens pensionnats pour autochtones, ces établissements où des dizaines de milliers d'enfants amérindiens, métis et inuits ont été enrôlés de force de la fin du 19e siècle aux années 1990, écartés de leurs familles et de leur culture.

Nombre d'entre eux ont été soumis à des mauvais traitements ou à des abus sexuels, et plus de 4 000 y ont trouvé la mort, selon une commission d'enquête qui avait conclu à un véritable « génocide culturel » de la part du Canada.

Ces dernières semaines, des découvertes de tombes ou de dépouilles d'enfants près de plusieurs de ces pensionnats sont venues choquer le pays, chaque fois plus profondément.

Plusieurs centaines de sépultures anonymes ont ainsi été découvertes en Colombie-Britannique à la fin mai, puis 751 autres fin juin en Saskatchewan (ouest).

Comme une reconnaissance de l'importance du moment, Justin Trudeau doit aussi rencontrer mardi après-midi Cadmus Delorme, le chef de la nation de Cowessess, à l'origine de la découverte des tombes en Saskatchewan.

Ces macabres découvertes ont alimenté la colère, ainsi qu'un besoin de voir le pape et l'Eglise présenter des excuses officielles pour les abus et violences dont ont souffert les élèves de ces pensionnats gérés par l'Eglise catholique pour le compte du gouvernement canadien.

Avatar de cette indignation, des dizaines d'églises catholiques ont été incendiées ces dernières semaines au Canada. Et signe que l'institution religieuse n'est pas la seule jugée pour responsable, des statues des reines Victoria et Elizabeth II ont été déboulonnées le 1er juillet, jour de la fête nationale du Canada.

Cette commémoration, qui marque l'anniversaire de la Confédération canadienne et s'est tenue cette année en dépit des appels à annuler les célébrations, a fait l'objet de nombreuses manifestations à travers le pays afin de « dénoncer le génocide ».

Condamnant des « actes de vandalisme », Justin Trudeau a néanmoins dit comprendre « la colère, contre le gouvernement fédéral, contre des institutions comme l'Eglise catholique ».

 


Nucléaire: Paris, Berlin et Londres exhortent Téhéran à négocier «au plus vite, sans préconditions»

 Le président du Conseil européen António Costa, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba, le Premier ministre italien Giorgia Meloni, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre canadien Mark Carney arrivent pour une photo de famille lors du sommet du Groupe des Sept (G7) au Kananaskis Country Golf Course à Kananaskis, Alberta, Canada, le 16 juin 2025. (AFP)
Le président du Conseil européen António Costa, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba, le Premier ministre italien Giorgia Meloni, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre canadien Mark Carney arrivent pour une photo de famille lors du sommet du Groupe des Sept (G7) au Kananaskis Country Golf Course à Kananaskis, Alberta, Canada, le 16 juin 2025. (AFP)
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  • Dans la nuit de lundi à mardi, le ministère iranien des Affaires étrangères avait fait état de l'appel entre le chef de la diplomatie iranienne et chef négociateur pour le nucléaire avec ses homologues français, britannique et allemand
  • Jean-Noël Barrot, David Lammy et Johann Wadephul, qui se sont entretenus lundi soir avec la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne Kaja Kallas, ont "appelé l'Iran à éviter toute fuite en avant contre les intérêts occidentaux"

PARIS: Les chefs de la diplomatie française, britannique et allemand ont "incité l'Iran à revenir au plus vite, sans préconditions, à la table des négociations" sur le programme nucléaire iranien, selon une source diplomatique française.

Jean-Noël Barrot, David Lammy et Johann Wadephul, qui se sont entretenus lundi soir avec la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne Kaja Kallas, ont en outre "appelé l'Iran à éviter toute fuite en avant contre les intérêts occidentaux, toute extension régionale et toute escalade nucléaire" comme la non-coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), la sortie du Traité sur la non-prolifération (TNP) ou le franchissement de seuils d'enrichissement, selon la même source.

Dans la nuit de lundi à mardi, le ministère iranien des Affaires étrangères avait fait état de l'appel entre le chef de la diplomatie iranienne et chef négociateur pour le nucléaire avec ses homologues français, britannique et allemand ainsi que Kaja Kallas.

Abbas Araghchi a estimé que les frappes israéliennes contre son pays "portent un coup" à la diplomatie.

"L'agression israélienne contre l'Iran en pleine négociation (sur le nucléaire avec les Etats-Unis, NDLR) porte un coup à la diplomatie", a-t-il déclaré.

La France, l'Allemagne et le Royaume Uni et l'UE sont membres avec la Chine et la Russie d'un accord sur le nucléaire conclu en 2015 et dont les Etats-Unis s'étaient unilatéralement retirés.

Paris, Berlin et Londres, qui forment le groupe E3, avaient entrepris des discussions avec Téhéran l'an passé pour tenter de trouver un nouvel accord sur le nucléaire.

Parallèlement, les Etats-Unis avaient entamé des négociations indirectes en début d'année qui butaient sur la question de l'enrichissement d'uranium iranien.

Un nouveau cycle de négociations devait avoir lieu la semaine dernière avant qu'Israël ne frappe l'Iran.

Les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux, ainsi qu'Israël, considéré par des experts comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, accusent depuis longtemps la République islamique d'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique, ce qu'elle a toujours nié.

Par ailleurs, des messages ont été passés par les ministres français, britannique et allemand à Israël "sur la nécessité de ne pas cibler les autorités, infrastructures et populations civiles", selon la source diplomatique française.

 


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

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  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."