De Jodie Foster à Spike Lee: associations de stars pour ouvrir le Festival de Cannes

Dans l'après-midi, Cannes avait connu sa première montée des marches sous Covid, avec l'autorisation d'ôter les masques pour les célébrités. (Photo, AFP)
Dans l'après-midi, Cannes avait connu sa première montée des marches sous Covid, avec l'autorisation d'ôter les masques pour les célébrités. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 12 juillet 2021

De Jodie Foster à Spike Lee: associations de stars pour ouvrir le Festival de Cannes

  • Après la cérémonie, la compétition a officiellement commencé avec la projection d'un film d'ouverture en forme de feu d'artifice
  • Le jury, qui verra au total 24 films en lice pour la Palme d'Or, a aussi profité de cette journée d'ouverture pour donner un ton politique à cette édition

CANNES: Quatre très grands noms du cinéma - Pedro Almodovar, Spike Lee, Jodie Foster et Bong Joon-ho - ont uni leurs voix pour donner le coup d'envoi officiel du Festival de Cannes et faire redémarrer l'usine à rêves, après de longs mois marqués par la pandémie.

"Dans cette année de transition, le cinéma a été ma bouée de sauvetage", a déclaré dans son français parfait l'actrice et réalisatrice américaine Jodie Foster, qui s'est vu remettre une Palme d'Or d'honneur par l'Espagnol Pedro Almodovar. Ce fidèle de Cannes, qui lui-même n'a jamais été couronné, souhaitait "être présent pour le retour du cinéma, du festival, et pour pouvoir célébrer le film d'auteur sur un grand écran".

S'étaient joints à eux le président du jury, le new-yorkais Spike Lee, dans un costume rose fuschia assorti à ses lunettes, et le réalisateur Bong Joon-ho, lauréat de la Palme d'Or pour "Parasite" en 2019, la dernière année où elle a pu être décernée avant la pandémie.

"Beaucoup d'entre nous ont passé une année enfermés dans nos petites bulles, beaucoup l'ont passée isolés et d'autres confrontés à la souffrance et à l'angoisse, à la douleur, à la peur mortelle, et nous voila enfin, après un an sans pareil, réunis dans nos jolis fringues. Ça vous a manqué le glamour? Un petit peu? Moi aussi...", a plaisanté Jodie Foster.

Dans l'après-midi, Cannes avait connu sa première montée des marches sous Covid, avec l'autorisation d'ôter les masques pour les célébrités, de Jessica Chastain à Adam Driver, en passant par la chanteuse Angèle ou Mylène Farmer, membre du jury. Dans l'euphorie, pas mal de libertés ont été prises avec les gestes barrière, le temps d'une bise ou d'un baisemain.

Après la cérémonie, la compétition a officiellement commencé avec la projection d'un film d'ouverture en forme de feu d'artifice, "Annette", opéra-rock signé d'un réalisateur aussi culte que rare, Leos Carax, qui sort simultanément dans les salles françaises.

«Vibrer»

Après des mois de confinement et de vie sociale entravée, cette belle histoire d'amour tragique, œuvre entièrement chantée, à la beauté plastique et au souffle puissant, permet à la Croisette, pour ses grandes retrouvailles, de "vibrer" et d'assister "à un grand spectacle", a déclaré Marion Cotillard.

Le temps de la projection, son complice à l'écran Adam Driver, qui n'aime pas voir ses films, avait prévu... de quitter la salle pour se réfugier dans un bureau quand "Annette" commencerait: "Là, je joue avec l'agrafeuse ou le scotch et je reviens quand les lumières se rallument", a-t-il confié, "et je fais comme si j'étais resté là!".

La compétition se poursuit mercredi avec les projections officielles de "Tout s'est bien passé", de François Ozon avec André Dussolier et Sophie Marceau, sur le suicide assisté, et du nouveau film de l'Israélien Nadav Lapid, "Le genou d'Ahed".

Le jury, qui verra au total 24 films en lice pour la Palme d'Or, et devra les départager d'ici au 17 juillet, a aussi profité de cette journée d'ouverture pour donner un ton politique à cette édition.

"Ce monde est dirigé par des gangsters", a déclaré Spike Lee, premier cinéaste noir à le présider, s'en prenant notamment aux dirigeants russe Vladimir Poutine et brésilien Jair Bolsonaro, en conférence de presse, casquette noire siglée "1619" sur la tête, en référence à l'année d'arrivée des premiers esclaves aux États-Unis.

Il avait d'abord évoqué le sort des Noirs aux États-Unis, cœur de son engagement politique et artistique, qu'il n'a cessé d'explorer dans ses films, notamment "Do The Right Thing". Plus de "30 putains d'années après" ce film, "on aurait pu croire que les personnes noires auraient arrêté d'être traquées comme des animaux", a-t-il déclaré.

Plusieurs membres de son jury ont embrayé, du réalisateur brésilien Kleber Mendonça Filho sur la situation politique dans son pays, à l'actrice Maggie Gyllenhaal, sur la place des femmes dans le cinéma, en passant par la Française Mélanie Laurent qui a fait le lien avec l'écologie.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.