Grève des journalistes palestiniens contre la brutalité policière

Des manifestants palestiniens rassemblés lors d'une manifestation contre l’avant-poste illégal établi par des colons israéliens à Eviatar, près de la ville de Naplouse, en Cisjordanie occupée, le 6 juillet 2021. (Photo, AFP)
Des manifestants palestiniens rassemblés lors d'une manifestation contre l’avant-poste illégal établi par des colons israéliens à Eviatar, près de la ville de Naplouse, en Cisjordanie occupée, le 6 juillet 2021. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 07 juillet 2021

Grève des journalistes palestiniens contre la brutalité policière

  • Ce qui se passe en Palestine est «très effrayant», prévient un journaliste. «Nous assistons à la formation d'un État policier, et nous ne pouvons plus distinguer nos amis de nos ennemis»
  • «Les Palestiniens mènent deux batailles simultanées pour obtenir les libertés élémentaires dont jouissent leurs collègues ailleurs dans le monde»

AMMAN : Des journalistes palestiniens ont organisé mardi une grève d'une heure pour protester contre les forces de sécurité palestiniennes, incapable de protéger leur profession.

Omar Nazzal, membre du Syndicat des journalistes palestiniens, confie à Arab News que la plupart des journalistes employés indépendants et ceux employés par les radios et les sites web ont participé à la manifestation.

«Ils ont cessé leur travail pendant une heure afin de signifier clairement que les journalistes palestiniens ne vont pas tolérer les attaques et les restrictions continues. Le but est de nous faire taire et ils pensent que (ceci) nous empêchera de travailler. Ils ont absolument tort», a-t-il affirmé.

Dans son appel à la grève, le syndicat a condamné l'arrestation lundi de six journalistes, et a prévenu que ce geste contrevient aux engagements pris par le Premier ministre.

«Ce matin, le Premier ministre Mohammad Shtayyeh s'est engagé à honorer la liberté d'expression et de presse, mais la sécurité palestinienne l’a contredit», tonne le syndicat.

Hind Shraydeh, une présentatrice à Watan TV, a raconté à Arab News les événements de lundi. «Quand j'ai appris l'arrestation de mon mari Abby Aboudi, j'ai conduit mes enfants et mon beau-père au poste de police. Je n'arrêtais pas de poser des questions sur le sort de mon mari, et j'ai crié pour exiger sa libération», explique-t-elle.

Devant les éclats de voix, des journalistes ont commencer à filmer. Hind affirme qu’elle est alors attaquée par les policiers.

«J'ai été aspergée de poivre de Cayenne et séparée de mes enfants, et on m’a fait renter dans la station», poursuit-t-elle.

Elle sera plus tard autorisée à voir son mari puis libérée, mais sans pour autant signer un document réclamé par la police.

Moamar Orabi, directeur du site Internet de Watan TV, affirme à Arab News qu'il faisait partie des journalistes attaqués par les forces de l’ordre alors qu'il couvrait les manifestations.

«J'étais sur le site près de la Muqata (siège présidentiel palestinien) et je discutais tranquillement avec un membre des forces de sécurité palestiniennes locales de la nécessité de respecter la loi et de protéger les journalistes», dit-il.

«Soudain, une unité de police est arrivée, dirigée par une personne avec une cagoule et elle m'a montré du doigt, disant à ses collègues que j'étais l'instigateur. Ils ont commencé à me frapper. Un grand nombre de manifestants palestiniens sont venus à mon secours, et m'ont sauvé de cette attaque gratuite», ajoute-t-il.

Ce qui se passe en Palestine est «très effrayant», prévient Orabi. «Nous assistons à l’émergence d'un État policier, et nous ne pouvons plus distinguer nos amis de nos ennemis».

Orabi, dont le fils est détenu dans une prison israélienne, assure que les Palestiniens mènent deux batailles simultanées pour obtenir les libertés élémentaires dont jouissent leurs collègues ailleurs dans le monde.

«Je tiens à dire clairement que nous méritons la liberté, et que nous avons besoin de voir l'État de droit appliqué à tous, en particulier à nos propres leaders, afin que nous puissions mener à bien notre travail de journalistes», affirme-t-il.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Short Url
  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Short Url
  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

Short Url
  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.