Covid: les festivals français Vieilles Charrues et Francofolies se réinventent

La chanteuse française Zazie se produit sur scène au Festival de musique des Francofolies, à La Rochelle (photo d'archives) (AFP)
La chanteuse française Zazie se produit sur scène au Festival de musique des Francofolies, à La Rochelle (photo d'archives) (AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 07 juillet 2021

Covid: les festivals français Vieilles Charrues et Francofolies se réinventent

  • Les bonnes nouvelles n'arriveront qu'à partir de la mi-juin: levée du couvre-feu, autorisation des concerts debout (75% de jauge en intérieur, 100% en extérieur)
  • Même plan de bataille pour les Francofolies (150 000 personnes au total en 2019, édition symbolique en 2020)

PARIS : Privés de public l'an dernier, les festivals de musique des Vieilles Charrues et des Francofolies, dans l'ouest de la France, démarrent cette semaine, passant du grand barnum à des petits formats adaptés à la crise sanitaire.

Catherine Ringer, Hervé, Vianney, Woodkid, The Avener ou Stephan Eicher, parmi d'autres, s'attèlent aux Charrues (de jeudi jusqu'au 18 juillet) tandis que Jane Birkin, Yelle, Benjamin Biolay ou encore l'acteur Daniel Auteuil, devenu chanteur, embarquent à La Rochelle (de samedi au 14 juillet).

Pour être certains de se tenir, les deux rendez-vous ont arrêté dès cet hiver des jauges limitées à 5000 personnes maximum. Et ne feront sans doute pas le plein, le pass sanitaire rebutant nombre de festivaliers potentiels. Peu importe, l'essentiel était de ne pas avoir deux années blanches de suite. Retour sur le parcours du combattant des organisateurs.

"Dès octobre 2020, la perspective en 2021 d'un festival comme avant (270 000 spectateurs en 2019 sur quatre jours, annulation en 2020) devenait de plus en plus mince, on a commencé à réfléchir à un plan B", rembobine pour l'AFP le directeur des Charrues, Jérôme Tréhorel.

Le format de dix soirées avec moins de spectateurs (rien la soirée du 12 juillet) est retenu par le rendez-vous breton de Carhaix. "Quatre soirées auraient été trop frustrantes, on voulait toucher d'avantage d'artistes, de public, impliquer le plus possible de bénévoles, prestataires, fournisseurs, intermittents, marquer les retrouvailles", détaille le responsable.

Mais à l'époque, personne ne sait si les festivals pourront avoir lieu l'été. "L'idée, c'était, +si on nous y autorise, on met le pied dans la porte+", se souvient Jérôme Tréhorel.

«Notre balise»

Même plan de bataille pour les Francofolies (150 000 personnes au total en 2019, édition symbolique en 2020). A l'automne, le festival de La Rochelle part dans l'idée de réduire la voilure pour exister. "C'était notre balise, on se disait +on va rentrer dans une tempête+", expose à l'AFP Emilie Yakich, co-directrice des Francos.  

L'annonce gouvernementale tombe mi-février, dans "un cadre très dur à l'époque, 5000 personnes maximum, assises, distanciées", déroule Jérôme Tréhorel. Des gros festivals jettent alors l'éponge, comme le Hellfest, le Lollapalooza ou encore le Main Square.

Les bonnes nouvelles n'arriveront qu'à partir de la mi-juin: levée du couvre-feu, autorisation des concerts debout (75% de jauge en intérieur, 100% en extérieur), masque plus obligatoire mais seulement recommandé pour les évènements de plus de 1 000 personnes sous pass sanitaire. Théoriquement, Vieilles Charrues et Francofolies auraient pu augmenter leur jauge, mais ils n'ont alors plus le temps de changer leurs plans. Pour les autres gros festivals, l'absence de stars anglaises ou américaines, qui n'ont pu enclencher leur tournée européenne, reste rédhibitoire.

Avec 37% de personnes complètement vaccinées (52% ayant reçu une première dose), dont notamment les personnes âgées et vulnérables, le nombre de malades graves du Covid reflue actuellement en France (un millier de cas à l'hôpital).

«Autre visage»

Aux Charrues, au lieu des deux scènes géantes du monde d'avant, une seule est installée. Le budget de 17 millions d'euros en 2019 évolue autour de 3,5 millions cette fois. Habituellement, jusqu'à 2500 personnes travaillent sur le festival, ils ne sont que 450 cette année.

A La Rochelle, le festival se recentre sur les concerts (des rencontres littéraires ou projections de documentaires s'étaient développées ces cinq dernières années) et passe de 12 sites à 5. Le budget bouge peu en revanche (de 6 millions d'euros en 2019 à 5 cette fois). Tout comme le nombre de personnes impliquées, autour de 400, puisque "l'accueil a été renforcé, une équipe sanitaire est en place et puis, quand la grande scène est posée, la mobilisation reste importante", complète Emilie Yakich.

Souplesse aura été le mot-clé. Mais dans le milieu, on en a vu d'autres: intempéries, mouvements sociaux, ou les attentats terroristes qui ont frappé une salle de concert à Paris en 2015. "Quand on monte un festival, on le sait, il n'y en pas un qui ressemble au précédent" conclut Emilie Yakich. 

 

 

 

 

 


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
Short Url
  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
Short Url
  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Short Url
  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.