Les intérêts américains en Irak, cibles d'attaques tous azimuts

Dans la nuit, trois roquettes se sont abattues près de l'ambassade américaine à Bagdad. Le porte-parole du département d'État américain Ned Price a estimé que ces attaques étaient «représentatives de la menace que les milices pro-Iran sont pour la souveraineté et la stabilité de l'Irak». (Photo, AFP)
Dans la nuit, trois roquettes se sont abattues près de l'ambassade américaine à Bagdad. Le porte-parole du département d'État américain Ned Price a estimé que ces attaques étaient «représentatives de la menace que les milices pro-Iran sont pour la souveraineté et la stabilité de l'Irak». (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 08 juillet 2021

Les intérêts américains en Irak, cibles d'attaques tous azimuts

  • Dans la nuit de mercredi à jeudi, trois roquettes se sont abattues près de l'ambassade américaine à Bagdad, a annoncé l'armée irakienne
  • Depuis le début de l'année, une cinquantaine d'attaques ont été menées contre des intérêts américains mais elles se sont accélérées ces derniers jours

BAGDAD: Trois roquettes ont visé tôt jeudi l'ambassade américaine en Irak à l'issue d'une journée marquée par l'une des opérations les plus importantes de ces derniers mois contre les intérêts américains dans le pays et une tentative d'attaque au drone déjouée en Syrie voisine.

Ces opérations, rarement revendiquées mais très souvent saluées par les pro-Iran en Irak, semblent coordonnées et interviennent huit jours après des frappes américaines en Syrie et en Irak contre des positions du Hachd al-Chaabi, puissante coalition pro-Iran désormais partie des forces régulières irakiennes.

Une dizaine de miliciens ont été tués dans ces raids et le Hachd avait promis de se "venger".

Dans la nuit de mercredi à jeudi, trois roquettes se sont abattues près de l'ambassade américaine à Bagdad, a annoncé l'armée irakienne.

Les batteries de défense C-RAM sont entrées en action dans la nuit, alors que l'armée assurait que les trois projectiles n'avaient pas touché l'ambassade elle-même mais des endroits à proximité dans l'ultra-bunkérisée Zone verte de Bagdad.

L'attaque contre la base aérienne irakienne d'Aïn al-Assad, qui abrite des militaires américains dans l'ouest désertique de l'Irak, s'est produite à la mi-journée.

Pas moins de quatorze roquettes "sont tombées sur la base et dans son périmètre. Les systèmes de défense ont été activés", a tweeté le porte-parole de la coalition internationale antijihadistes en Irak, le colonel Wayne Marotto.

L'attaque a fait deux blessés légers, a-t-il précisé.

Peu après, des forces kurdes de Syrie ayant combattu le groupe jihadiste État islamique (EI) ont affirmé avoir déjoué une attaque de drone près d'une importante base de la coalition emmenée par les États-Unis dans l'est de la Syrie, dans la zone du champ pétrolier d'Al-Omar.

L'attaque en Irak a été revendiquée par un groupe se présentant comme les "Brigades de revanche de la mort d'Al-Mohandis", qui a promis "de forcer les Américains à quitter le territoire irakien". Ce groupe inconnu porte le nom de l'ancien n°2 du Hachd, Abou Mehdi al-Mohandis, tué avec le puissant général iranien Qassem Soleimani dans un raid américain en janvier 2020 à Bagdad.

Les différentes factions du Hachd "ont reçu l'ordre de multiplier les attaques contre les Américains en Irak", a récemment indiqué une source au sein de la coalition, devenue force incontournable en Irak, pays pris en étau entre ses deux grands alliés américain et iranien, eux-mêmes grands ennemis. 

Selon cette même source, le général iranien Esmaïl Qaani, successeur de Soleimani, était à Bagdad au début du mois pour rencontrer notamment les différentes factions pro-Iran du pays.

Accélération

Depuis le début de l'année, une cinquantaine d'attaques ont été menées contre des intérêts américains mais elles se sont accélérées ces derniers jours.

Aïn al-Assad avait déjà été visé lundi par trois roquettes et, quelques heures plus tard, l'ambassade américaine avait été menacée par un drone, abattu par le système C-RAM.

Mardi soir, une attaque à l'aide de drones piégés a été perpétrée contre l'aéroport d'Erbil, au Kurdistan irakien (nord), qui abrite également une base de la coalition internationale.

Pour l'analyste irakien Ali Beder, ces attaques sont avant tout une "démonstration de force", mais "n'ont pas d'effet sur la présence américaine en Irak", où quelque 2 500 soldats américains sont toujours déployés dans le cadre de la coalition anti-EI.

Il n'en reste pas moins que l'utilisation des drones est un véritable casse-tête pour la coalition car ces engins volants peuvent échapper aux batteries de défense C-RAM, installées par l'armée américaine pour défendre ses troupes.

Signe que les États-Unis s'inquiètent des nouvelles attaques au drone, ils ont récemment annoncé offrir jusqu'à trois millions de dollars pour des informations sur les attaques visant leurs intérêts en Irak.

Le porte-parole du département d'État américain Ned Price a estimé mercredi soir que ces attaques étaient "représentatives de la menace que les milices pro-Iran sont pour la souveraineté et la stabilité de l'Irak".


Gaza: l'armée israélienne annonce la remise de trois dépouilles d'otages à la Croix-Rouge

"Selon les informations fournies par la Croix-Rouge, trois cercueils de personnes décédées prises en otage ont été transférés sous leur garde et sont en route vers les troupes de Tsahal dans la bande de Gaza", indique un communiqué de l'armée israélienne. (AFP)
"Selon les informations fournies par la Croix-Rouge, trois cercueils de personnes décédées prises en otage ont été transférés sous leur garde et sont en route vers les troupes de Tsahal dans la bande de Gaza", indique un communiqué de l'armée israélienne. (AFP)
Short Url
  • "Selon les informations fournies par la Croix-Rouge, trois cercueils de personnes décédées prises en otage ont été transférés sous leur garde et sont en route vers les troupes de Tsahal dans la bande de Gaza"
  • L'armée israélienne a annoncé dimanche que le Hamas avait remis à la Croix-Rouge dans la bande de Gaza des cercueils contenant les corps de trois otages

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé dimanche que le Hamas avait remis à la Croix-Rouge dans la bande de Gaza des cercueils contenant les corps de trois otages, dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, qui prévoit des échanges de dépouilles.

"Selon les informations fournies par la Croix-Rouge, trois cercueils de personnes décédées prises en otage ont été transférés sous leur garde et sont en route vers les troupes de Tsahal dans la bande de Gaza", indique un communiqué de l'armée israélienne.

 

 


A Gaza, des enfants reprennent les cours après deux ans de guerre

Malgré l'inconfort, elles ont répondu aux questions du professeur et ont copié la leçon du tableau noir dans leurs cahiers, visiblement heureuses d'être là. (AFP)
Malgré l'inconfort, elles ont répondu aux questions du professeur et ont copié la leçon du tableau noir dans leurs cahiers, visiblement heureuses d'être là. (AFP)
Short Url
  • Mettant à profit le fragile cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre, l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a annoncé cette semaine cette réouverture progressive
  • Des déplacés sont toujours hébergées dans le bâtiment, sur la façade duquel des cordes à linge sont visibles

GAZA: Des élèves de l'école Al Hassaina à Nousseirat,  dans le centre de la bande de Gaza, viennent de reprendre les cours malgré les destructions dans le territoire palestinien, où l'ONU a annoncé rouvrir progressivement des établissements, a constaté samedi l'AFPTV.

Mettant à profit le fragile cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre, l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a annoncé cette semaine cette réouverture progressive, après deux ans de guerre dévastatrice délenchée par l'attaque du Hamas en Israël du 7 octobre 2023.

Le patron de l'UNRWA, Philippe Lazzarini, a déclaré sur X mardi que plus de 25.000 écoliers avaient déjà rejoint les "espaces d'apprentissage temporaires" de l'agence, tandis qu'environ 300.000 d'entre eux suivraient des cours en ligne.

Dans l'école Al Hassaina, des images de l'AFPTV ont montré dans la matinée des jeunes filles se rassemblant dans la cour en rang pour pratiquer des exercices en clamant "Vive la Palestine!"

Environ 50 filles se sont ensuite entassées dans une salle de classe, assises à terre sans bureaux, ni chaises.

Malgré l'inconfort, elles ont répondu aux questions du professeur et ont copié la leçon du tableau noir dans leurs cahiers, visiblement heureuses d'être là.

Pendant la guerre entre Israël et le Hamas, cette école, comme de nombreuses autres installations de l'UNRWA, s'était transformée en refuge pour des dizaines de familles.

Des déplacés sont toujours hébergées dans le bâtiment, sur la façade duquel des cordes à linge sont visibles.

Une autre salle de classe accueillait un nombre similaire d'adolescentes, presque toutes portant des hijabs et également assises au sol, cahiers posés sur leurs genoux.

Warda Radoune, 11 ans, a déclaré avoir hâte de reprendre sa routine d'apprentissage. "Je suis en sixième maintenant, mais j'ai perdu deux années de scolarité à cause du déplacement et de la guerre", a-t-elle confié à l'AFP.

"Nous reprenons les cours lentement jusqu'à ce que l'école soit à nouveau vidée (des déplacés), et que nous puissions continuer à apprendre comme avant", a-t-elle ajouté.

"Alors que l'UNRWA travaille à ouvrir davantage d'espaces d'apprentissage temporaires dans les abris, certains enfants sont contraints d'apprendre sur des escaliers, sans bureaux ni chaises. Trop d'écoles sont en ruines", a pointé cette semaine l'UNRWA sur X.

Le directeur régional Moyen-Orient d'Unicef, Edouard Beigbeder, avait souligné fin octobre à l'AFP que la communauté humanitaire était engagée dans une "course contre la montre" pour "remettre l'éducation au centre des priorités" à Gaza, au risque sinon d'y laisser une "génération perdue".


Israël menace d'intensifier les attaques contre le Hezbollah dans le sud du Liban

L'Agence nationale libanaise de presse a rapporté que l'armée israélienne avait touché une voiture avec un missile guidé.  L'armée a confirmé la frappe, affirmant avoir visé un membre de la Force Radwan, unité d'élite du Hezbollah. (AFP)
L'Agence nationale libanaise de presse a rapporté que l'armée israélienne avait touché une voiture avec un missile guidé. L'armée a confirmé la frappe, affirmant avoir visé un membre de la Force Radwan, unité d'élite du Hezbollah. (AFP)
Short Url
  • Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes qu'elle a présentées comme des membres d'une force d'élite du Hezbollah
  • A l'ouverture du conseil des ministres hebdomadaire dimanche, M. Netanyahu a ensuite affirmé que le Hezbollah tentait de se "réarmer"

JERUSALEM: Israël a menacé dimanche d'intensifier ses attaques au Liban contre le Hezbollah, que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a accusé de tenter de se "réarmer", exhortant Beyrouth à tenir ses engagements de le désarmer.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le mouvement pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions libanais du Hezbollah et d'occuper cinq positions frontalières dans le sud du Liban.

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes qu'elle a présentées comme des membres d'une force d'élite du Hezbollah.

"L'engagement du gouvernement libanais à désarmer le Hezbollah et le chasser du sud du Liban doit être pleinement tenu", a d'abord déclaré dans un communiqué le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, affirmant que le groupe "joue avec le feu" et que "le président libanais traîne des pieds".

"Nous ne tolèrerons aucune menace contre les habitants du nord" d'Israël, a-t-il ajouté.

A l'ouverture du conseil des ministres hebdomadaire dimanche, M. Netanyahu a ensuite affirmé que le Hezbollah tentait de se "réarmer".

"Nous attendons du gouvernement libanais qu'il fasse ce qu'il s'est engagé à faire, c'est-à-dire désarmer le Hezbollah, mais il est clair que nous exercerons notre droit à l'autodéfense comme convenu dans les termes du cessez-le-feu", a-t-il averti.

"Nous ne permettrons pas au Liban de redevenir un nouveau front contre nous et nous agirons comme il faudra".

Des milliers d'Israéliens vivant près de la frontière nord avaient dû évacuer leurs domiciles pendant des mois, après l'ouverture par le Hezbollah d'un front contre Israël à la suite de la guerre déclenchée à Gaza en octobre 2023.

Les tirs de roquette du mouvement chiite avaient provoqué un conflit de plus d'un an, culminant par deux mois de guerre ouverte avant la conclusion d'un cessez-le-feu fin 2024.

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth, mais il demeure financièrement résilient et armé.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent, invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.

Raid meurtrier et nouvelle frappe 

L'armée israélienne a intensifié ses attaques contre des cibles du Hezbollah ces derniers jours.

Jeudi, elle a mené un raid meurtrier dans le sud du Liban, poussant le président libanais, Joseph Aoun, à ordonner à l'armée de faire face à de telles incursions.

M. Aoun avait appelé à des négociations avec Israël à la mi-octobre, après l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu à Gaza, parrainé par le président américain Donald Trump.

Il a accusé vendredi Israël de répondre à son offre de dialogue en intensifiant ses attaques, avant qu'une nouvelle frappe israélienne ne tue quatre personnes samedi dans le sud du pays, dans le district de Nabatiyeh.

L'Agence nationale libanaise de presse a rapporté que l'armée israélienne avait touché une voiture avec un missile guidé.

L'armée a confirmé la frappe, affirmant avoir visé un membre de la Force Radwan, unité d'élite du Hezbollah.

"Le terroriste était impliqué dans le transfert d'armes et dans les tentatives de reconstitution des infrastructures terroristes du Hezbollah dans le sud du Liban", a-t-elle indiqué, précisant que trois autres membres du groupe avaient été tués.

"Les activités de ces terroristes constituaient une menace pour l'Etat d'Israël et ses civils, ainsi qu'une violation des accords entre Israël et le Liban", a ajouté l'armée.

La veille, elle avait annoncé avoir tué un "responsable de la maintenance du Hezbollah", qui oeuvrait selon elle à rétablir des infrastructures du mouvement.

A Nabatiyeh, des centaines de personnes se sont rassemblées dimanche pour rendre hommage aux cinq membres du Hezbollah tués, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les participants lançaient des pétales de fleurs sur les cercueils, recouverts du drapeau du Hezbollah, en scandant: "Mort à Israël, mort à l'Amérique".

"Voici le prix que le Sud (du Liban) paie chaque jour", a déclaré à l'AFP Rana Hamed, la mère de l'un des cinq hommes tués. "Nous savons qu'Israël est notre ennemi depuis des décennies."

L'émissaire américain, Tom Barrack, a exhorté samedi le Liban à engager des pourparlers directs avec Israël, affirmant que si Beyrouth franchissait le pas, les Etats-Unis pourraient faire "pression sur Israël pour qu'il se montre raisonnable".