Série de raids contre la presse d'opposition et indépendante au Bélarus

Lors des manifestations, les opposants bélarusses ont choisi la bannière historique du pays comme symbole de la contestation face au drapeau officiel du pays hérité du passé soviétique. (Photo, AFP)
Lors des manifestations, les opposants bélarusses ont choisi la bannière historique du pays comme symbole de la contestation face au drapeau officiel du pays hérité du passé soviétique. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 09 juillet 2021

Série de raids contre la presse d'opposition et indépendante au Bélarus

  • Une nouvelle étape dans la brutale répression de la contestation contre le président Alexandre Loukachenko ayant secoué le pays en 2020
  • Plusieurs sites internet dont celui d’un journal centenaire ont été bloqués par les autorités alors que plus de 25 journalistes sont toujours en prison

MOSCOU : Les autorités de Minsk ont bloqué jeudi le site internet du plus ancien journal du Bélarus et effectué une série de perquisitions visant la presse indépendante, nouvelle étape dans la brutale répression de la contestation ayant secoué ce pays en 2020.

La pression ne cesse de s'accentuer sur les médias bélarusses, avec notamment le blocage du populaire site internet tut.by et l'arrestation du journaliste et dissident Roman Protassevitch, après l'interception de l'avion dans lequel il se trouvait.

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La Une du premier numéro du journal « Nacha Niva » paru en… 1906.
Jeudi, le ministère bélarusse de l'Information a annoncé avoir ordonné le blocage de Nacha Niva, le plus ancien journal du Bélarus fondé par les grands noms de la littérature bélarusse moderne et entièrement passé en ligne en 2016 en raison de difficultés économiques. (Domaine public)

Jeudi, le ministère de l'Information a annoncé avoir ordonné le blocage de Nacha Niva, le plus ancien journal du Bélarus entièrement passé en ligne en 2016 en raison de difficultés économiques, dont les bureaux comme les domiciles de plusieurs de ses journalistes étaient visés par des perquisitions.

Son rédacteur en chef, Egor Martinovitch, est soupçonné d'"organisation ou (de) préparation d'actes violant de manière grossière l'ordre public" et a été mis en état d'arrestation pour 72 heures, a annoncé ce journal sur sa chaîne Telegram.

Nacha Niva précise avoir perdu tout contact avec un de ses journalistes, Andreï Dynko, la femme de M. Martinovitch précisant que celui-ci a eu besoin d'un traitement médical en détention après la perquisition.

Fondé en 1906 par les grands noms de la littérature bélarusse moderne, ce journal avait fait l'objet de pressions économiques des autorités et été condamné en avril à 4500 euros d'amende pour "activité entrepreneuriale illégale", les réseaux de distribution de l'Etat cessant de leur coté de prendre en charge ses suppléments.

"Nacha Niva n'est pas juste un site internet, c'est le plus ancien journal bélarusse", a dénoncé dans une vidéo diffusée sur Twitter la cheffe de file en exil de l'opposition, Svetlana Tikhanovskaïa, appelant à soutenir les "journalistes et les médias indépendants" du Bélarus.

Selon l'association bélarusse des journalistes, le rédacteur en chef d'un autre média indépendant, orsha.eu, a été arrêté et le site internet dev.by qui couvre l'actualité du secteur de la tech - très actif dans la contestation du pouvoir du président Alexandre Loukachenko - a été bloqué.

L'ONG Viasna assure pour sa part que les rédactions de deux sites indépendants régionaux Brestskaïa Gazeta et Intex-press ont dit avoir fait l'objet de perquisitions.

Au moins 25 journalistes et autres employés de médias se trouvent actuellement en prison ou en résidence surveillée au Bélarus, d'après l'association bélarusse des journalistes.

Certains sont jugés pour des affaires d'"extrémisme" et des journalistes ont été condamnés à de la prison pour avoir seulement couvert des manifestations.

Les autorités poursuivent ces derniers mois la répression du mouvement de contestation historique provoqué par la réélection, dénoncée comme frauduleuse, d'Alexandre Loukachenko à un cinquième mandat.

Le mouvement a rassemblé pendant des mois des dizaines de milliers de manifestants avant de s'essouffler progressivement face aux arrestations, aux violences, aux exils forcés et aux procès.

Le site tut.by, le plus consulté du Bélarus et qui avait activement couvert les manifestations, a ainsi été bloqué en mai et une quinzaine de ses employés arrêtés pour évasion fiscale.

Deux journalistes de la chaîne d'opposition Belsat ont quant à elles été condamnées en février à deux ans de prison pour avoir fomenté des "troubles" en couvrant le mouvement de protestation de 2020.

Le point culminant a été atteint avec l'arrestation fin mai de Roman Protassevitch : l'avion de ligne dans lequel il voyageait a été intercepté au-dessus du territoire bélarusse et dérouté au motif d'une alerte à la bombe présumée.

Roman Protassevitch était l'ancien rédacteur en chef de Nexta, qui avait joué un rôle central dans la contestation en relayant les consignes des organisateurs des manifestations.


Washington annonce fermer son ambassade à Jérusalem jusqu'à vendredi

Les Etats-Unis ont annoncé mardi fermer leur ambassade à Jérusalem pour des raisons de sécurité, au cinquième jour de la confrontation militaire entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations autour d'une possible intervention américaine s'intensifient. (AFP)
Les Etats-Unis ont annoncé mardi fermer leur ambassade à Jérusalem pour des raisons de sécurité, au cinquième jour de la confrontation militaire entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations autour d'une possible intervention américaine s'intensifient. (AFP)
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  • Le département d'Etat a annoncé mardi la mise en place d'une "task force" pour aider les ressortissants américains au Moyen-Orient à se tenir informés de l'évolution du conflit
  • Les Etats-Unis déconseillent aux Américains de se rendre notamment en Israël et en Irak et de ne surtout pas voyager en Iran, "quelles que soient les circonstances"

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé mardi fermer leur ambassade à Jérusalem pour des raisons de sécurité, au cinquième jour de la confrontation militaire entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations autour d'une possible intervention américaine s'intensifient.

"En raison de la situation sécuritaire et conformément aux directives du commandement du front intérieur israélien, l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem sera fermée de demain (mercredi 18 juin) à vendredi (20 juin)", peut-on lire sur un avis publié sur le site de l'ambassade américaine.

"En raison de la situation sécuritaire actuelle et du conflit en cours entre Israël et l'Iran, l'ambassade des Etats-Unis a demandé à tous les employés du gouvernement américain et aux membres de leur famille de continuer à s'abriter sur place à l'intérieur et à proximité de leur résidence jusqu'à nouvel ordre", ajoute l'avis.

Le département d'Etat a annoncé mardi la mise en place d'une "task force" pour aider les ressortissants américains au Moyen-Orient à se tenir informés de l'évolution du conflit.

Les Etats-Unis déconseillent aux Américains de se rendre notamment en Israël et en Irak et de ne surtout pas voyager en Iran, "quelles que soient les circonstances".

Les Etats-Unis ont déjà réduit les effectifs de leur ambassade en Irak pour des raisons de sécurité et autorisé du personnel non essentiel, ainsi que leurs proches, à quitter ce pays et Israël.

Le président américain Donald Trump a réuni mardi à la Maison Blanche son conseil de sécurité nationale, après avoir appelé à la reddition de l'Iran après l'offensive israélienne visant à détruire le programme nucléaire iranien.


De fortes explosions à Tel-Aviv et Jérusalem après des tirs de missiles iraniens

Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
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  • « Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.
  • Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

JERUSALEM : De fortes explosions ont été entendues au-dessus de Tel-Aviv et Jérusalem mardi matin par des journaliste de l'AFP après le retentissement des sirènes d'alerte dans certaines régions d'Israël à la suite de tirs de missiles depuis l'Iran, selon l'armée.

« Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.

Elle a ajouté que l'armée de l'air « opérait pour intercepter et frapper là où c'était nécessaire pour éliminer la menace ».

Une vingtaine de minutes plus tard, l'armée a publié un communiqué indiquant que la population était autorisée à quitter les abris dans plusieurs régions du pays, ajoutant que des équipes de secours étaient à l'œuvre dans plusieurs endroits où des informations sur la chute de projectiles avaient été reçues.

Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

Les services d'incendie et de secours ont indiqué de leur côté avoir reçu les premières indications concernant un « tir de missile et un incendie » dans une ville du district de Dan, une zone entourant Tel-Aviv.

« Vers 8 h 45 (5 h 45 GMT), de nombreux appels ont été reçus concernant un tir de missile et un incendie dans la région de Gush Dan. Les équipes de lutte contre les incendies se rendent sur les lieux », ont-ils indiqué dans un communiqué.


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.