Tourisme spatial: le match Virgin Galactic contre Blue Origin 

 Virgin Galactic a été créée en 2004 par le Britannique Richard Branson, également fondateur du groupe Virgin. (AFP)
Virgin Galactic a été créée en 2004 par le Britannique Richard Branson, également fondateur du groupe Virgin. (AFP)
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Publié le Vendredi 09 juillet 2021

Tourisme spatial: le match Virgin Galactic contre Blue Origin 

  • Dans ce marché naissant, les sociétés se sont toutes deux positionnées sur le secteur des vols courts dans l'espace
  • SpaceShipTwo peut accueillir deux pilotes et jusqu'à six passagers. La cabine comporte 12 grands hublots et pas moins de 16 caméras

WASHINGTON: Avec deux vols hautement symboliques prévus à seulement quelques jours d'écart, les 11 et 20 juillet, la compétition entre les entreprises de tourisme spatial Virgin Galactic et Blue Origin atteint enfin les sommets espérés.

Dans ce marché naissant, les sociétés se sont toutes deux positionnées sur le secteur des vols courts dans l'espace -- quelques minutes en apesanteur seulement pour les passagers. Mais elles sont loin d'être similaires.

Deux fondateurs emblématiques

VIRGIN GALACTIC:              

Virgin Galactic a été créée en 2004 par le Britannique Richard Branson, également fondateur du groupe Virgin (qui comprend une compagnie aérienne, et des activités allant du fitness aux télécommunications).

L'excentrique milliardaire de 70 ans cultive son image de tête brûlée. Il a multiplié les exploits para-sportifs, comme traverser l'océan Atlantique en ballon ou la Manche dans une voiture amphibie.

BLUE ORIGIN: 
Blue Origin a été lancée en 2000 par Jeff Bezos, qui a lui fait fortune dans la nouvelle économie, en fondant Amazon. 

L'homme le plus riche du monde, 57 ans, est un grand amateur de science-fiction. Il a justement quitté sa place de directeur général d'Amazon ce mois-ci notamment pour se consacrer à ses projets spatiaux. 

Deux engins très différents 

VIRGIN GALACTIC:
L'engin développé par Virgin Galactic ne ressemble pas à une fusée "classique". 

Le vaisseau est d'abord accroché sous un avion porteur, qui décolle d'une piste traditionnelle et gagne en altitude durant environ une heure.

A quelque 15 kilomètres de haut, le vaisseau SpaceShipTwo est largué. Celui-ci allume alors son moteur pour une ascension supersonique, jusqu'à dépasser les 80 km d'altitude, marquant la frontière de l'espace pour les Etats-Unis.

Le moteur est coupé, et les passagers peuvent flotter en apesanteur, jusqu'à un apogée d'environ 90 km.

Le vaisseau redescend ensuite en planant jusqu'à son atterrissage. 
SpaceShipTwo peut accueillir deux pilotes et jusqu'à six passagers. La cabine comporte 12 grands hublots et pas moins de 16 caméras.

En 2014, lors d'un test, le vaisseau s'était brisé en vol à cause d'une erreur de pilotage, tuant l'un des pilotes.

Un nouvel exemplaire de l'engin, baptisé VSS Unity, a déjà atteint trois fois l'espace, en 2018 et 2019 depuis la Californie, puis en mai dernier au Nouveau-Mexique. En 2019, il avait déjà transporté une passagère, employée de la compagnie.

BLUE ORIGIN: 

Chez Blue Origin, la fusée réutilisable nommée New Shepard décolle à la verticale. Elle est composée d'un lanceur d'environ 16 mètres de haut et, à son sommet, d'une capsule en forme de demi-ovale. 

Elle accélère à plus de Mach 3, soit trois fois la force de la pesanteur terrestre.

A environ 75 km d'altitude, la capsule se sépare, poursuivant sa trajectoire jusqu'à atteindre plus de 100 km -- la ligne de Karman, qui marque le début de l'espace selon la convention internationale. Là aussi les passagers pourront se détacher.

Puis la capsule entamera une chute libre pour revenir vers la Terre, freinée par des parachutes, puis des rétrofusées. Le voyage durera au total 11 minutes.

Le lanceur revient de son côté se poser automatiquement non loin de son lieu de décollage.

La capsule au design ultra-moderne compte six sièges, et 6 très grands hublots. 

La fusée a déjà réalisé 15 vols d'essais, mais encore jamais avec des humains à bord. Les lancements ont lieu dans l'ouest du Texas, près de la petite ville de Van Horn. 

Quelles ambitions? 
VIRGIN GALACTIC:

Virgin Galactic prévoit le début des opérations commerciales régulières début 2022, et ambitionne à terme de mener 400 vols par an depuis Spaceport America, sa base au Nouveau-Mexique. 

Quelque 600 billets ont déjà été vendus -- y compris à des célébrités hollywoodiennes -- pour un prix compris entre 200.000 et 250.000 dollars. Lorsque de nouveaux tickets seront mis en vente, le prix sera plus élevé, a prévenu l'entreprise.

BLUE ORIGIN: 

Blue Origin n'a pour le moment pas annoncé de date pour le début des opérations commerciales, ni de prix pour le billet. Mais une place a été mise aux enchères pour le vol du 20 juillet, et le mystérieux vainqueur, dont l'identité reste inconnue, a payé 28 millions de dollars. 

Comme pour Virgin Galactic, des missions scientifiques sont aussi prévues, en transportant des expériences pour les exposer à l'environnement spatial.


Automobile: les équipementiers français pressent Bruxelles d'imposer un contenu local

 Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
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  • Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe
  • Mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie"

PARIS: Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi.

Dans cette missive adressée à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et datée du 12 décembre, les dirigeants des équipementiers Valeo, Forvia et OPmobility demandent à la Commission "des mesures claires sur le contenu local lors des annonces du 16 décembre".

Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe, mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie", écrivent Christophe Périllat (Valeo), Martin Fisher (Forvia) et Félicie Burelle (OPmobility).

"Les perspectives actuelles indiquent que 350.000 emplois et 23% de la valeur ajoutée des automobiles dans l'UE sont en danger d'ici 2030 si des mesures fortes ne sont pas prises de manière urgente", ajoutent-ils.

Ces équipementiers soutiennent "la position des ministres français en faveur de +flexibilités ciblées+ dans la réglementation sur (les émissions de) CO2 si elle est assortie de conditions de critères de contenu local, dans l'intérêt des emplois, du savoir-faire dans l'automobile" et de "l'empreinte carbone" en Europe.

Les constructeurs automobiles européens et l'Allemagne notamment réclament depuis des semaines de nets assouplissements dans l'interdiction de vendre des voitures neuves thermiques ou hybrides prévue à partir de 2035.

Les annonces de la Commission sont attendues mardi après-midi.

La semaine dernière, plusieurs ministres français avaient envoyé une lettre aux commissaires européens pour dire qu'ils acceptaient des "flexibilités ciblées", à condition qu'elles s'accompagnent d'une règlementation incitative à la production en Europe.

"On est prêt à faire preuve de flexibilité", avait ensuite expliqué Roland Lescure, ministre français de l'Economie. "Si vous voulez vendre encore un peu de moteurs thermiques en 2035 très bien, mais il faut qu’ils soient faits en Europe", avec "au moins 75% de la valeur ajoutée faite en Europe", avait-il ajouté.


Espagne: amende de 64 millions d'euros contre Airbnb pour avoir publié des annonces de logements interdits

Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
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  • L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation
  • "Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux"

MADRID: Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays.

En Espagne, les plateformes de location de courte durée suscitent un vif débat, surtout dans les grandes villes touristiques, où de nombreux habitants leur reprochent de contribuer à la flambée des loyers.

L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation, ajoutant que la plateforme basée aux Etats-Unis devait désormais "corriger les manquements constatés en supprimant les contenus illégaux".

"Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux", a critiqué le ministre de la Consommation, Pablo Bustinduy, cité dans le communiqué.

"Aucune entreprise en Espagne, aussi grande ou puissante soit-elle, n'est au-dessus des lois", a-t-il poursuivi.

L'Espagne a accueilli en 2024 un nombre record de 94 millions de visiteurs, ce qui en fait la deuxième destination touristique dans le monde derrière la France. Ce chiffre pourrait être battu cette année.

Mais si le tourisme est un moteur de l'économie, de nombreux Espagnols dénoncent la congestion des infrastructures, la disparition des commerces traditionnels, remplacés par des boutiques touristiques, et surtout la flambée des loyers, les propriétaires de logements se tournant vers la location touristique, y compris sur Airbnb, nettement plus rentable.

Face à cette poussée de colère, plusieurs régions et municipalités ont annoncé des mesures ces derniers mois, à l'image de la mairie de Barcelone (nord-est), qui a promis de ne pas renouveler les licences de quelque 10.000 appartements touristiques, qui expireront en novembre 2028.

 


La RATP se cherche un ou une présidente

Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
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  • Après le départ de Jean Castex à la SNCF, l’Élysée s’apprête à nommer rapidement le nouveau président ou la nouvelle présidente de la RATP
  • Plusieurs profils circulent, tandis que la régie fait face à d’importants défis

PARIS: Après le départ de Jean Castex à la SNCF, la RATP se cherche un ou une présidente, dont la nomination pourrait intervenir "rapidement", selon des sources concordantes.

L'annonce se fera par communiqué de l'Elysée en vertu de l'article 13 de la Constitution qui prévoit que le président de la République nomme aux emplois civils et militaires de l'Etat.

Suivront, deux semaines plus tard, deux auditions de l'impétrant devant les sénateurs, puis devant les députés. Les parlementaires ont la possibilité de s'opposer au candidat d'Emmanuel Macron s'ils réunissent trois cinquième de leurs votes cumulés contre le nom choisi par l'Elysée.

En revanche, si le candidat est adoubé par le Parlement, son nom est proposé en conseil d'administration comme nouvel administrateur, puis confirmé dans la foulée par un décret suivant le conseil des ministres.

Depuis l'arrivée de l'ancien Premier ministre Jean Castex à la tête de la SNCF début novembre, les rumeurs se multiplient sur le nom de celui ou celle qui sera chargé de lui succéder aux commandes de la Régie autonome des transports parisiens, vieille dame créée le 21 mars 1948 et désormais plongée dans le grand bain de l'ouverture à la concurrence.

Les articles de presse pèsent les différents "profils" pressentis, politiques ou techniques qui pourraient "faire le job".

Les noms qui reviennent le plus souvent sont ceux de Xavier Piechaczyk, président du directoire du distributeur d'électricité RTE et ex-conseiller énergie-transport de Jean-Marc Ayrault et François Hollande, Alain Krakovitch, actuel directeur des TGV et Intercités à SNCF Voyageurs, Jean-François Monteils, président du directoire de la Société des grands projets (SGP) et selon la Tribune, Valérie Vesque-Jeancard, présidente de Vinci Airways et directrice déléguée de Vinci Airports.

"Si le nom sort de l'Elysée avant la fin de l'année, cela permettrait au PDG de prendre ses fonctions fin janvier-début février" souligne un fin connaisseur des milieux ferroviaires qui requiert l'anonymat.

- "Aller vite" -

"Une entreprise industrielle comme la RATP ne peut pas rester sans pilote très longtemps" souligne une autre source, proche du dossier, qui requiert aussi l'anonymat, avant d'ajouter "il faut aller vite, car c'est aussi une boite politique, la RATP".

Une entreprise aux enjeux d'autant plus complexes, que malgré son ancrage initial parisien, la RATP dépend du financement de la région Ile-de-France pour ses matériels, s'étend de plus en plus loin dans la banlieue, voire en métropole, et gère des réseaux de transports dans 16 pays sur les cinq continents.

En France, elle est notamment pressentie pour gérer les transports ferroviaires régionaux autour de Caen en Normandie à partir de 2027 après avoir répondu - via sa filiale RATP Dev - à des appels d'offre d'ouverture à la concurrence.

A Paris, la RATP est en train d'introduire progressivement de nouveaux matériels sur son réseau. Le nouveau métro MF19 construit par Alstom, ira d'abord sur la ligne 10 puis sept autres lignes (7 bis, 3 bis, 13 d'ici 2027, puis 12, 8, 3 et 7 d'ici 2034).

L'ensemble du processus prendra une dizaine d'années environ de travaux de modernisation sur les lignes concernées: beaucoup d'ingénierie fine à organiser pour réaliser les travaux pendant la nuit sans interrompre le trafic diurne et de désagréments pour les voyageurs.

A échéance plus lointaine, le ou la future patronne devra déterminer la stratégie du groupe dans les nouvelles ouvertures à la concurrence qui se dessinent: les tramway en 2030 puis le métro en 2040.

Sur le réseau de bus francilien, où la RATP a d'ores et déjà perdu son monopole, elle est parvenue à conserver l'exploitation de 70% des lignes d'autobus qu'elle gérait à l'issue des dernières vagues d'appels d'offre de mise en concurrence qui se sont achevées cet automne.

En particulier, elle continue d'exploiter via RATP Dev tous les bus de Paris intra-muros et a engagé un processus de verdissement de sa flotte de bus, financé par Ile-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité organisatrice des transports.

Ses concurrents Keolis (filiale de la SNCF), Transdev et l'italien ATM ont pris les rênes le 1er novembre des lignes remportées.