Offensive politique contre les mollahs

Cette photo fournie par le bureau du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, le 28 juin 2021, le montre en train de rencontrer le chef et des responsables du pouvoir judiciaire à Téhéran. (Photo, AFP)
Cette photo fournie par le bureau du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, le 28 juin 2021, le montre en train de rencontrer le chef et des responsables du pouvoir judiciaire à Téhéran. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 09 juillet 2021

Offensive politique contre les mollahs

  • Du 10 au 12 juillet 2021, se tient en Albanie l’édition 2021 du sommet mondial pour une Iran libre, organisée par le Conseil national de la résistance iranienne, et à laquelle participeront mille personnalités politiques
  • Le monde assiste à une nouvelle étape, celle d’une plus grande contraction du système de gouvernement en Iran, signifiant que ce régime entre dans la phase terminale

BRUXELLES: Du 10 au 12 juillet 2021, se tient le sommet le mondial pour une Iran libre 2021, mis sur pied par le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI). Les participants de tout l'Iran et de 105 pays se joindront aux milliers de membres de l’Organisation des moudjahidines du peuple (Ompi) à la Cité Achraf 3, en Albanie. Les opposants au régime Iranien pourront compter sur l’appui et la présence de plus de 1 000 personnalités issues du monde politique européen, nord-américain et moyen-oriental. Députés, anciens ministres et présidents, parlementaires: tous participeront activement à l’avènement d’un Iran libre et démocratique.

Élection présidentielle, le sujet brûlant

Le 18 juin dernier, Ebrahim Raïssi a été désigné président. Le choix du terme «désigné» n’est pas un hasard, lorsque l’on sait comment se sont déroulées cette élection: sélection drastique des candidats par le Conseil des gardiens de la Constitution éliminant tous les potentiels concurrents du protégé du Guide suprême, abstention record malgré les menaces de sanctions divines, sociales et politiques, allègement des protocoles du scrutin facilitant la fraude électorale… Avec un taux d’abstention dépassant les 50% selon les chiffres officiels (sans doute plus de 90 % selon les sondages effectués par l’Ompi en Iran), cette sélection présidentielle sonne la rupture nette et définitive entre le pouvoir et la population.

La rupture est d’autant plus nette que le Guide suprême a nommé Gholamhossein Mohseni Ejei chef de l’organe judiciaire, en remplacement d’Ebrahim Raïssi, le futur président. La boucle de la domination totale sur les trois branches de pouvoir est ainsi bouclée, puisque Mohammed Baqer Qalibaf est président du Majlis (Parlement iranien). À eux trois, ces hommes sont responsables de dizaines de milliers de morts et d’autant de tortures, d’enlèvements, et d’arrestations arbitraires dans le pays. Trois hommes zélés qui n’hésitent pas à revendiquer leurs exactions avec fierté. Le monde assiste à une nouvelle étape, celle d’une plus grande contraction du système de gouvernement en Iran, signifiant que ce régime entre dans la phase terminale.

La crise de la Covid-19, l’autre sujet qui fâche

Autre sujet tout aussi important, la gestion catastrophique de la pandémie. Au début de la crise, les autorités sont allées jusqu’à nier l’existence même de la maladie pour finir par se dédire et réagir mollement lorsque l’épidémie a pris de l’importance. Avec pour conséquence un nombre de décès estimé à 320 000 (sans doute plus encore…) pour un pays de 80 millions d’habitants. À titre de comparaison, le taux de mortalité est près de trois fois supérieur aux taux officiels en France. À ce jour, seule 6 % de la population est vaccinée. Cette gestion est le produit à la fois de l’incompétence et de la malveillance des autorités. L’idée est largement répandue en Iran que le Guide suprême instrumentalise la Covid-19 pour dissuader le peuple de se lancer dans une nouvelle insurrection contre le pouvoir, qui pourrait lui être fatale.

L’excuse donnée par Ali Khamenei et les mollahs a été le besoin impérieux de préserver l’économie du pays, argument peu recevable quand on sait de quelles fortunes personnelles jouissent les religieux du régime. Si le magazine Forbes était en capacité d’évaluer la richesse réelle du Guide suprême et des pasdarans, il y a de fortes chances que le classement annuel des plus grandes fortunes du monde s’en trouverait complètement bouleversé.

Tout est prêt pour le renversement du régime

Devant cette contraction des organes du pouvoir, le peuple fait preuve de lucidité, et montre sa détermination sans faille à renverser un régime vacillant sur ses bases. Le grand sommet pour un Iran libre sera une occasion pour le CNRI de démontrer au monde qu’il est une alternative crédible aux mollahs, pour la constitution d’une république laïque, véritablement démocratique, et qui laisse toute leur place aux minorités ethniques et religieuses. Les alliés internationaux des opposants iraniens qui seront présents partout dans le monde manifesteront leur soutien au peuple qui se bat au quotidien pour se libérer enfin du joug d’un fascisme religieux d’une autre époque.

 

Sourosh Abouthalebi est étudiant en Sciences politiques à Bruxelles, et représente l'association des jeunes et étudiants démocrates iraniens en Belgique

Twitter: @SouroshA 


Frappes israéliennes sur le sud du Liban: deux morts 

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah. (AFP)
Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah. (AFP)
Short Url
  • Selon un bilan provisoire, "une frappe ennemie d'Israël" dans la région de Nabatiyé a fait lundi "un mort et sept blessés, a indiqué le ministère de la Santé
  • Un drone a visé une voiture à Doueir, a rapporté l'agence nationale d'information Ani

BEYROUTH: Des frappes israéliennes sur le sud du Liban ont tué lundi deux personnes et blessé sept autres, a indiqué le ministère libanais de la Santé, au lendemain de la menace d'Israël d'intensifier ses attaques contre le Hezbollah pro-iranien.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions du Hezbollah. Et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé dimanche le Hezbollah de tenter de se "réarmer".

Selon un bilan provisoire, "une frappe ennemie d'Israël" dans la région de Nabatiyé a fait lundi "un mort et sept blessés, a indiqué le ministère de la Santé.

Un drone a visé une voiture à Doueir, a rapporté l'agence nationale d'information Ani.

Sur place, un photographe de l'AFP a vu des pompiers tenter d'éteindre l'incendie de la voiture visée qui s'est propagé à d'autres véhicules à proximité. Des ouvriers ramassaient les bris de verre des devantures de commerces endommagées, a-t-il également constaté.

Une autre frappe sur un village de la région de Bint Jbeil a fait un mort, selon le ministère de la Santé.

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah.

Des centaines de personnes ont participé à leurs funérailles dimanche dans la ville de Nabatiyé, scandant "Mort à Israël".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth, mais il demeure financièrement résilient et armé.

Les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, ce que le Hezbollah refuse.

"Nous attendons du gouvernement libanais qu'il fasse ce qu'il s'est engagé à faire, c'est-à-dire désarmer le Hezbollah, mais il est clair que nous exercerons notre droit à l'autodéfense comme convenu dans les termes du cessez-le-feu", avait averti le Premier ministre israélien dimanche.


La Turquie mobilise ses partenaires musulmans autour de Gaza

La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
Short Url
  • Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël
  • "Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens

ISTANBUL: La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien.

Les ministres de ces sept pays (Turquie, Arabie saoudite, Qatar, Emirats arabes unis, Jordanie, Pakistan et Indonésie), tous membres de l'organisation de la coopération islamique (OCI), avaient été reçus par Donald Trump fin septembre à New York en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, avant la présentation du plan de paix américain six jours plus tard.

Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre, alors que "le Hamas semble déterminé" à respecter l'accord, estime-t-il.

"Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens.

En amont de cette réunion, le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan a reçu samedi une délégation du bureau politique du Hamas emmenée par Khalil al-Hayya, le négociateur en chef du mouvement islamiste palestinien.

Selon des responsables du ministère des Affaires étrangères, M. Fidan doit appeler à la mise en place de mécanismes permettant aux Palestiniens d'assurer la sécurité et la gouvernance de Gaza.

"Agir avec prudence" 

"Nous devons mettre fin au massacre à Gaza. Un cessez-le-feu à lui seul ne suffit pas", a insisté M. Fidan lors d'un forum à Istanbul.

"Nous devons reconnaître que Gaza doit être gouvernée par les Palestiniens et agir avec prudence", a encore souligné le ministre turc, plaidant de nouveau pour une solution à deux Etats.

Le chef de la diplomatie turque accuse Israël de chercher des prétextes pour rompre le cessez-le-feu.

Mais les efforts d'Ankara, qui multiplie les contacts diplomatiques avec les pays de la région et cherche à infléchir la position pro-israélienne des Etats-Unis, sont vus d'un mauvais œil par Israël qui juge Ankara trop proche du Hamas.

Les dirigeants israéliens ont exprimé à plusieurs reprises leur refus de voir la Turquie participer à la force internationale de stabilisation à Gaza.

En vertu du plan de Donald Trump, sur lequel est basé l'accord de cessez-le-feu, cette force de stabilisation, formée principalement de troupes de pays arabes et musulmans, doit se déployer à Gaza à mesure que l'armée israélienne s'en retirera.

Seuls des pays jugés "impartiaux" pourront rejoindre cette force, a cependant prévenu le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar.

Autre signe de la méfiance du gouvernement israélien : une équipe de secouristes turcs dépêchée pour participer à la recherche de corps, y compris israéliens, dans les ruines de Gaza, attendait toujours en fin de semaine dernière le feu vert israélien pour entrer dans le territoire palestinien, selon Ankara.


Soudan: des dizaines de milliers de personnes fuient le conflit qui s'étend à l'est du Darfour 

Dans un communiqué publié dimanche soir, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a déclaré que 36.825 personnes avaient fui cinq localités du Kordofan-Nord, un Etat situé à quelques centaines de kilomètres à l'est du Darfour, région où les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont pris le dernier grand bastion que l'armée y contrôlait. (AFP)
Dans un communiqué publié dimanche soir, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a déclaré que 36.825 personnes avaient fui cinq localités du Kordofan-Nord, un Etat situé à quelques centaines de kilomètres à l'est du Darfour, région où les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont pris le dernier grand bastion que l'armée y contrôlait. (AFP)
Short Url
  • Plus de 36.000 civils soudanais ont fui des villes et des villages face à l'avancée des combats dans une vaste région à l'est du Darfour, un peu plus d'une semaine après la prise de la ville d'El-Facher par les paramilitaires, a indiqué une agence onusien
  • Ces dernières semaines, la région du Kordofan est devenue un nouveau champ de bataille entre l'armée et les FSR, en guerre depuis avril 2023

PORT-SOUDAN: Plus de 36.000 civils soudanais ont fui des villes et des villages face à l'avancée des combats dans une vaste région à l'est du Darfour, un peu plus d'une semaine après la prise de la ville d'El-Facher par les paramilitaires, a indiqué une agence onusienne.

Dans un communiqué publié dimanche soir, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a déclaré que 36.825 personnes avaient fui cinq localités du Kordofan-Nord, un Etat situé à quelques centaines de kilomètres à l'est du Darfour, région où les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont pris le dernier grand bastion que l'armée y contrôlait.

Ces dernières semaines, la région du Kordofan est devenue un nouveau champ de bataille entre l'armée et les FSR, en guerre depuis avril 2023.

Des habitants ont rapporté lundi à l'AFP que des villes entières étaient devenues des cibles militaires, alors que l'armée et les FSR s'affrontent pour le contrôle d'El-Obeid, capitale de l'Etat du Kordofan-Nord, important centre logistique et de commandement reliant le Darfour à Khartoum, qui abrite également un aéroport.

"Aujourd'hui, toutes nos forces ont convergé sur le front de Bara", a affirmé un membre des FSR dans une vidéo diffusée dimanche soir par les paramilitaires, en citant une localité située au nord d'El-Obeid. Les FSR avaient revendiqué la prise de Bara la semaine précédente.

Souleiman Babiker, habitant d'Oum Smeima, à l'ouest d'El-Obeid, a déclaré à l'AFP qu'après la prise d'El-Facher par les paramilitaires, "le nombre de véhicules des FSR a augmenté".

"Nous avons cessé d'aller dans nos champs, de peur des affrontements", a-t-il ajouté.

Un autre habitant, ayant requis l'anonymat pour des raisons de sécurité, a également fait état d'"une forte augmentation des véhicules et du matériel militaire à l'ouest et au sud d'El-Obeid" au cours des deux dernières semaines.

Martha Pobee, secrétaire générale adjointe de l'ONU pour l'Afrique, a alerté la semaine dernière sur de "vastes atrocités" et des "représailles à motivation ethnique" commises par les FSR à Bara, évoquant des schémas similaires à ceux observés au Darfour, où les combattants paramilitaires sont accusés de massacres, de violences sexuelles et d'enlèvements visant les communautés non arabes après la chute d'El-Facher.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé près de 12 millions de personnes et provoqué la pire crise humanitaire au monde, selon l'ONU.