France-Iran: relations à bâtons rompus

La déception d’Emmanuel Macron, le président français, ne constitue un fait ni nouveau ni étonnant si l’on observe l’histoire mouvementée des relations franco-iraniennes. (AFP)
La déception d’Emmanuel Macron, le président français, ne constitue un fait ni nouveau ni étonnant si l’on observe l’histoire mouvementée des relations franco-iraniennes. (AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 09 juillet 2021

France-Iran: relations à bâtons rompus

  • En lieu et place des progrès recherchés, c’est plutôt la méfiance qui gagne du terrain, car les sujets qui fâchent se multiplient
  • Pour l’heure, dans ce climat plutôt délétère, les relations franco-iraniennes se sont installées dans un cercle vicieux

PARIS: La paralysie des négociations de Vienne au sujet du dossier nucléaire iranien et l’avènement de l’ultraconservateur Ebrahim Raïssi comme président de l’Iran ne vont pas dans le sens d’une amélioration de liens entre Paris et Téhéran. Au fil du temps, les espoirs de l’équipe d’Emmanuel Macron s’évaporent et les positions médianes de Paris risquent de ne pas être récompensées.

En lieu et place des progrès recherchés, c’est plutôt la méfiance qui gagne du terrain, car les sujets qui fâchent se multiplient: la condamnation par la France des violations iraniennes de l’accord de 2015, le dossier des otages français retenus en Iran, la question des droits de l’homme en Iran, et la réprobation par Téhéran de l’aide que Paris fournit à l’opposition iranienne.

Au moment où les négociations de Vienne reprenaient, au mois d’avril dernier, la France et les Occidentaux se sont accordés pour mettre en garde l’Iran contre le non-respect de plusieurs clauses de l’accord de 2015, le Joint Comprehensive Plan of Action (JCPOA) ou «Plan d’action global commun» (PAGC). Ces violations ont pour conséquence que Téhéran se rapproche du statut d’«État de seuil nucléaire» du fait de maîtrise du cycle de production et de la présence du combustible nécessaire. Aussi la diplomatie française voit-elle son pari ruiné après s’être tant investie pour tenter de sauver l’accord nucléaire, estimant qu’il représente le seul moyen d’empêcher l’Iran d’accéder à l’arme suprême.

La «déception» française croît car, malgré les avertissements tripartites français, britanniques et allemands, Téhéran refuse d’«obtempérer», pour reprendre le mot de l’un de ses négociateurs. En outre, sous l’impulsion du Guide suprême, Ali Khamenei, l’Iran rejette toute modification de l’accord de 2015. En particulier, il refuse toute négociation sur ses missiles balistiques et sur son ingérence dans les affaires régionales.

La déception d’Emmanuel Macron, le président français, ne constitue un fait ni nouveau ni étonnant si l’on observe l’histoire mouvementée des relations franco-iraniennes. Notons que, en dépit des nombreuses tentatives françaises qui ont échoué depuis l’arrivée de Macron à l'Élysée en 2017, ce dernier a gardé espoir et a notamment misé sur l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche pour relancer sa médiation dans le dossier nucléaire qui a failli aboutir au mois de septembre 2019. Alors qu’une rencontre avait été programmée avec l'ancien président américain Donald Trump, c’était le président iranien de l’époque, Hassan Rohani, qui s’était désisté au dernier moment à la demande du Guide suprême, Ali Khamenei – ce qui avait eu pour effet de saboter l’effort du président français.

Historiquement, la diplomatie française a été la première à s’inquiéter du programme nucléaire iranien après la guerre d’Irak en 2003. Elle a été à l'origine du lancement des négociations européennes avec Téhéran. Ces dernières ont ouvert la voie à des négociations selon la formule «5+1» qui ont abouti à l'accord de Vienne de 2015, avec quelques opportunités manquées, notamment en 2005, sous la présidence de Jacques Chirac.

Il faut rappeler que l’ayatollah Khomeini, le fondateur de la République Islamique d’Iran, considérait la France comme le «petit Satan» – oubliant qu'elle l'avait hébergé et s'était mis à la tête de la révolution pour renverser le shah. Puis, en guise de réponse au soutien de la France à l'Irak de Saddam Hussein dans la guerre avec l'Iran, Téhéran a «ordonné» que des Français soient enlevés et retenus comme otages au Liban, ou du moins «incité» à cette action, ainsi qu’au meurtre de soldats et de diplomates français au Liban et à des actes terroristes dans la capitale française.

Malgré des débuts difficiles, les relations ont repris avec l'arrivée de Mohammad Khatami à la présidence, en 1997. Mais la condamnation par Paris des thèses violentes de l’ex-président iranien Mahmoud Ahmadinejad et la rigueur dont a fait preuve la France, aussi bien sous la présidence de Sarkozy que sous l’ère Hollande-Fabius, dans les négociations sur le dossier nucléaire ont accru le fossé politique entre Paris et Téhéran. Le différend s’est en outre accentué en raison de vues divergentes sur le conflit syrien et sur la situation libanaise.

Malgré ses ramifications et ses contradictions, il y a historiquement et culturellement une vive admiration mutuelle entre les Français et les Perses, des grands poètes Hafez et Omar Khayyam aux Lettres persanes de Montesquieu jusqu'à l'époque de Henry Corbin et ses contributions à l’islam iranien. D’un point de vue politique, toutefois, l'ancienne Perse était une orbite russo-germano-anglo-saxonne, et la France y avait peu d'influence. 

De nouvelles relations ont pourtant été initiées avec le nucléaire à l’époque du shah et se sont compliquées avec le dossier nucléaire iranien à l’époque de la République islamique. Paris craint, à juste titre, une prolifération plus large des armes de destruction massive dans une région qui est un véritable baril de poudre. En outre, Paris rejette des politiques iraniennes expansionnistes dans la région. Sans aucun doute, le projet iranien d'extension vers la Méditerranée était dans la ligne de mire française dans la mesure où il pouvait occasionner un conflit ouvert dans la région. Mais cette histoire lourde de liens bilatéraux fut dépassée par les décideurs français qui ont imaginé que, après l'accord de 2015, l’objectif serait de s’octroyer des parts du «gâteau iranien».

Cependant, l'ère Trump a douché les espoirs français et européens de bénéficier de l’Eldorado iranien. Elle a accru l'influence russe et chinoise sur ce pays situé entre deux mers – le Golfe et la mer Caspienne.

Ainsi, le renouvellement de relations entre Téhéran et Paris se trouve lié à l'évolution de la situation interne de l’Iran, aux troubles dans le Golfe et le Moyen-Orient et au dossier libanais. C'est pourquoi Macron a insisté, depuis 2018, pour jouer un rôle qui perpétue sa diplomatie de médiation. Au sujet du dossier nucléaire iranien ou de son initiative libanaise, Macron n'a toutefois enregistré aucun gain jusqu'à présent.

Le président français semble faire fi des écueils et il met l'accent sur la relation de dialogue avec l'Iran et le maintien de la sécurité régionale collective dans la région du Golfe, ce qui n'entre pas en contradiction avec l’objectif qui consiste à préserver les intérêts économiques et stratégiques français.

L'Iran ne considère pas Macron comme son ami, mais les milieux iraniens ne cachent pas la gratitude de Téhéran envers la France en vertu du fait que le président français s'est opposé à Trump au sujet de l'accord nucléaire. 

Loin du langage des intérêts directs, et avec la volonté résolue exprimée par l'administration Biden de revenir à l'accord nucléaire, les cercles européens craignent l’effet boomerang de l’avènement d’Ebrahim Raïssi. Cette crainte se voit confirmée par le report sine die du septième round des négociations de Vienne, prévu le 4 juillet dernier. Voilà qui laisse entendre que la période transitoire de Téhéran connaît des tiraillements qui pourraient influencer le sort de négociations.

À l’heure actuelle, l’inquiétude européenne grandit avec la confirmation par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) de la décision iranienne de porter l’enrichissement de l’uranium à 60%. Plus grave encore, la non-reconduction de l’accord supplémentaire entre Téhéran et l’AIEA pourrait compliquer la suite des événements et rendre l’accord de 2015 caduc ou dépassé.

Entre-temps, les priorités de Washington se transfèrent vers l’Afghanistan, où s’effectue le retrait militaire américain. La France, elle, intensifie sa coordination avec l’administration Biden à propos du dossier libanais dans un sens contraire à l’intérêt iranien.

Sur un autre plan, les attaques contre les forces américaines en Irak et en Syrie menées par de milices assujetties à l’Iran ne faciliteront pas les négociations de Vienne et l’établissement d’un climat de confiance entre les protagonistes.

Pour l’heure, dans ce climat plutôt délétère, les relations franco-iraniennes se sont installées dans un cercle vicieux.


La diplomatie française estime qu'Israël doit faire preuve de « la plus grande retenue » au Liban

Le drapeau français flotte sur le lac d'Enghien, à Enghien-les-Bains, dans la banlieue nord de Paris, le 25 avril 2025. (Photo Thibaud MORITZ / AFP)
Le drapeau français flotte sur le lac d'Enghien, à Enghien-les-Bains, dans la banlieue nord de Paris, le 25 avril 2025. (Photo Thibaud MORITZ / AFP)
Short Url
  • l'armée israélienne continue de mener des frappes au Liban, affirmant viser des combattants et des infrastructures du mouvement libanais, Hezbollah.
  • Le Liban avait alors demandé à Washington et Paris, garants de l'accord de cessez-le-feu, de « contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques ».

PARIS : La France a exhorté mercredi Israël « à faire preuve de la plus grande retenue » au Liban après la frappe israélienne qui a touché Beyrouth dimanche dernier, et a souligné que le démantèlement des sites militaires du Hezbollah revenait « exclusivement aux forces armées libanaises ».

Malgré un cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre après plus d'un an de guerre entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne continue de mener des frappes au Liban, affirmant viser des combattants et des infrastructures du mouvement libanais, très affaibli, qui affirme de son côté respecter l'accord.

Le week-end dernier, Israël a assuré avoir visé un entrepôt de missiles.

Le Liban avait alors demandé à Washington et Paris, garants de l'accord de cessez-le-feu, de « contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques ».

« La France rappelle que le respect du cessez-le-feu s'impose à toutes les parties sans exception afin de garantir la sécurité des populations civiles des deux côtés de la Ligne bleue », la frontière de facto délimitée par les Nations unies, a souligné mercredi Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

« La France appelle donc Israël à faire preuve de la plus grande retenue et à se retirer au plus vite des cinq points toujours occupés sur le territoire libanais », a-t-il ajouté lors d'un point presse.

Une commission regroupant le Liban, Israël, les États-Unis, la France et l'ONU est chargée de superviser l'application du cessez-le-feu.

Beyrouth presse la communauté internationale de faire pression sur Israël pour qu'il mette fin à ses attaques et se retire des cinq positions frontalières où il s'est maintenu dans le sud du pays, malgré l'accord.


Les services de sécurité des Émirats déjouent un transfert illégal d'armes vers le Soudan

Les autorités ont saisi environ cinq millions de munitions de type Goryunov (7,62 x 54 mm) retrouvées dans l'avion. (AFP)
Les autorités ont saisi environ cinq millions de munitions de type Goryunov (7,62 x 54 mm) retrouvées dans l'avion. (AFP)
Short Url
  • Les services de sécurité ont réussi à empêcher le transfert d'une quantité d'équipements militaires aux forces armées soudanaises 
  • Les prévenus ont été arrêtés lors d'une inspection de munitions dans un avion privé dans l'un des aéroports du pays

ABU DHABI: Les services de sécurité des Émirats arabes unis ont déjoué une tentative de transfert illégal d'armes et d'équipements militaires aux forces armées soudanaises, a déclaré mercredi le procureur général des Émirats arabes unis, Hamad Saif al-Chamsi.

M. Al-Chamsi a déclaré que les services de sécurité avaient réussi à empêcher le transfert d'une quantité d'équipements militaires aux forces armées soudanaises après l'arrestation de membres d'une cellule impliquée dans la médiation non autorisée, le courtage et le trafic illicite d'équipements militaires, sans avoir obtenu les licences nécessaires auprès des autorités compétentes.

Les prévenus ont été arrêtés lors d'une inspection de munitions dans un avion privé dans l'un des aéroports du pays.

L'avion transportait environ cinq millions de munitions de type Goryunov (54,7 x 62 mm).

Les autorités ont également saisi une partie du produit financier de la transaction en possession de deux suspects dans leurs chambres d'hôtel.

M. Al-Chamsi a déclaré que l'enquête avait révélé l'implication de membres de la cellule des chefs militaires soudanais, notamment l'ancien chef des services de renseignement Salah Gosh, un ancien officier de l'agence de renseignement, un ancien conseiller du ministre des Finances et une personnalité politique proche du général Abdel Fattah al-Burhan et de son adjoint Yasser al-Atta. Plusieurs hommes d'affaires soudanais ont également été impliqués.

Selon les enquêteurs, les membres de la cellule ont conclu un marché d'équipement militaire portant sur des fusils Kalachnikov, des munitions, des mitrailleuses et des grenades d'une valeur de plusieurs millions de dollars.

Les armes ont été transférées de l'armée soudanaise à une société d'importation des Émirats arabes unis en utilisant la méthode de transfert des HAWALADARS.

La transaction a été facilitée par l'intermédiaire d'une société appartenant à un membre fugitif de la cellule travaillant pour les forces armées soudanaises, en coordination avec le colonel Othman al-Zubair, responsable des opérations financières au sein de l'armée soudanaise.

De faux contrats et de fausses factures commerciales ont été utilisés pour prétendre que les paiements concernaient un contrat d'importation de sucre.

L'enquête a conclu que ces transactions avaient été effectuées à la demande du comité d'armement des forces armées soudanaises, présidé par Al-Burhan et son adjoint Al-Atta, en toute connaissance de cause et avec leur approbation. Les membres de la cellule ont été directement chargés de négocier et de finaliser les transactions par Ahmed Rabie Ahmed al-Sayed, une personnalité politique proche du commandant en chef soudanais et responsable de la délivrance des certificats et des approbations des utilisateurs finaux.

Les enquêteurs ont confirmé que Salah Gosh jouait un rôle central dans la gestion du trafic illégal d'équipements militaires aux Émirats arabes unis, en coordination avec d'autres membres de la cellule.

Le groupe a réalisé une marge bénéficiaire de 2,6 millions de dollars (1 dollar = 0,88 euro) par rapport à la valeur réelle des deux transactions, qu'il s'est répartie entre lui et plusieurs complices. La part de Gosh a été retrouvée en possession du suspect Khalid Youssef Mukhtar Youssef, ancien officier de renseignement et ex-chef de cabinet de Gosh.

La cargaison saisie était arrivée à l'aéroport des Émirats arabes unis à bord d'un avion privé en provenance d'un pays étranger.

L'avion s'était posé pour faire le plein et avait officiellement déclaré qu'il transportait un lot de fournitures médicales.

Cependant, la cargaison militaire a été découverte sous la supervision du ministère public, sur la base de mandats judiciaires émis par le procureur général.

Les autorités ont également saisi des copies des contrats relatifs aux deux transactions, de faux documents d'expédition, ainsi que des enregistrements audio et des messages échangés entre les membres de la cellule.

L'enquête a permis de découvrir plusieurs sociétés appartenant à un homme d'affaires soudano-ukrainien, dont une opérant aux Émirats arabes unis.

Ces sociétés ont fourni à l'armée soudanaise des armes, des munitions, des grenades et des drones, en collaboration avec les membres de la cellule et le responsable financier de l'armée.

L'une des sociétés figure sur la liste des sanctions américaines.

Les enquêtes en cours ont révélé que les intérêts financiers et les profits du groupe sont étroitement liés à la poursuite du conflit interne au Soudan.

Le procureur général a souligné que cet incident représentait une grave atteinte à la sécurité nationale des Émirats arabes unis, en faisant de leur territoire une plateforme pour le trafic illégal d'armes à destination d'un pays en proie à des troubles civils, en plus de constituer des infractions pénales punissables par la loi.

Il a conclu en déclarant que le ministère public poursuivait ses procédures d'enquête en vue de déférer les suspects à une procédure judiciaire d'urgence.

Les résultats définitifs seront annoncés à la fin de l'enquête.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Retailleau engage la procédure de dissolution d'Urgence Palestine

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Short Url
  • A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine.
  • Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

PARIS : A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine, ainsi que de Lyon Populaire, qui appartient à l'ultra droite, après avoir lancé mardi celle du groupe antifasciste La Jeune Garde.

Invité de CNews/Europe 1, le ministre de l'Intérieur a justifié la dissolution d'Urgence Palestine en affirmant qu'il fallait « taper sur les islamistes ». « L'islamisme est une idéologie qui essaie d'instrumentaliser une religion. Il y a une défiguration de la foi », a-t-il dit.

« Il ne faut pas défigurer la juste cause des Palestiniens », a poursuivi M. Retailleau, qui a insisté sur le fait que « beaucoup de nos compatriotes musulmans professent une foi parfaitement compatible avec les valeurs de la République ».

Créé au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, le collectif Urgence Palestine dit rassembler « des citoyens, des organisations et mouvements associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l'auto-détermination du peuple palestinien ». 

Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

« À l'heure où le peuple palestinien est confronté au génocide, à la famine, où les Israéliens cherchent à détruire et à anéantir le peuple palestinien, que fait le gouvernement français ? Il veut dissoudre notre collectif, c'est insupportable », a réagi Omar Al Soumi, l'un des militants d'Urgence Palestine.

« C'est la réalité d'une France complice du génocide », a-t-il accusé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Urgence Palestine a reçu de nombreux messages de soutien de la part d'organisations de l'extrême gauche et de la gauche radicale. 

« Non à la dissolution d'Urgence Palestine », a écrit sur Instagram le Nouveau Parti Anticapitaliste, dénonçant « des prétextes pour faire taire les voix solidaires avec la Palestine ! ».

L'eurodéputée insoumise Rima Hassan a également critiqué les dissolutions engagées contre la Jeune Garde et Urgence Palestine.

« La dérive autoritaire et fasciste de Macron est aussi réelle, tangible et concrète », a-t-elle réagi sur X.

Tsedek!, qui se présente comme un « collectif juif décolonial », a aussi apporté son soutien à ces deux organisations.

« Le gouvernement qui appelle à la dissolution d’Urgence Palestine, c’est la République qui reprend ses droits et réaffirme que l’antisémitisme ne passera pas en France », s'est au contraire félicitée Sarah Aizenman, présidente du collectif « Nous vivrons », auprès de l'AFP. 

« Cette organisation ne défend pas les droits des Palestiniens, elle soutient une organisation terroriste », a accusé Mme Aizenman.

Les annonces de procédures de dissolution contre La Jeune Garde et Urgence Palestine interviennent à la veille des rassemblements du 1er-Mai et pourraient tendre le climat des manifestations, notamment à Paris, selon un haut responsable de la police.

Le ministre de l'Intérieur et le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ont par avance prévenu qu'aucun débordement ne serait toléré.

Environ 15 000 personnes sont attendues jeudi pour la manifestation parisienne.