A Los Angeles, les restaurants rivalisent pour attirer les travailleurs

 Le secteur de la restauration a été frappé de plein fouet par la pandémie et les mesures de confinement l'accompagnant, perdant des millions d'emplois. (AFP)
Le secteur de la restauration a été frappé de plein fouet par la pandémie et les mesures de confinement l'accompagnant, perdant des millions d'emplois. (AFP)
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Publié le Dimanche 11 juillet 2021

A Los Angeles, les restaurants rivalisent pour attirer les travailleurs

  • Les petites annonces pullulent sur internet: on demande des serveurs, des caissiers, des cuisiniers. Mais pour embaucher, il faut se démarquer
  • Pour Sylvia Allegretto, les employeurs vont devoir «faire mieux pour avoir les faveurs des travailleurs»

LOS ANGELES: Les commerces ont rouvert, les panneaux sont omniprésents: "on embauche". Mais si la vie a des airs d'avant-coronavirus à Los Angeles comme dans le reste des Etats-Unis, les restaurants font désormais face à une nouveauté: des travailleurs qui ne tiennent pas à revenir sur le marché de l'emploi à n'importe quel prix.

"Nous faisons face à une pénurie de personnel que je n'ai jamais vue au cours de ma carrière", dit Skyler Gamble, un responsable d'Acme Hospitality, groupe gérant plusieurs restaurants à Santa Barbara notamment.

"Notre expérience au cours des six à neuf derniers mois, parallèlement à la reprise des affaires, c'est que de moins en moins de candidats répondent aux offres d'emploi".

Le secteur de la restauration a été frappé de plein fouet par la pandémie et les mesures de confinement l'accompagnant, perdant des millions d'emplois. Avec la réouverture du pays, beaucoup s'attendaient à un retour à la normale qui se fait toutefois attendre. Le taux de chômage aux Etats-Unis est remonté à 5,9% en juin, contre 3,5% en février 2020.

Les petites annonces pullulent sur internet: on demande des serveurs, des caissiers, des cuisiniers. Mais pour embaucher, il faut se démarquer. 

Craig Martin tient le Cafe 50's sur Santa Monica Boulevard. Il doit remplacer son cuisinier, et face au peu de candidats, il a proposé une prime de 2 000 dollars à l'embauche: 500 dollars par mois sur quatre mois.

Comme beaucoup, il estime que les allocations chômage, et la prime hebdomadaire additionnelle, expliquent en grande partie cette situation.

Beaucoup de gens "ne pensent même pas à chercher un travail", juge-t-il.

«Vulnérables»
Les choses sont autrement plus complexes, prévient Enrique Lopezlira, directeur du programme sur les emplois à bas salaire du Centre sur le travail de l'UC Berkeley.

Pour lui, les employeurs qui se plaignent du marché devraient préciser qu'ils ne trouvent pas de travailleurs "pour le salaire et la qualité du travail" qu'ils proposent.

Ensuite, malgré la campagne massive de vaccination aux Etats-Unis contre le Covid-19, "le virus n'a pas disparu", les variants inquiètent, affirme-t-il. Or la restauration est connue pour sa précarité et "beaucoup de ces travailleurs n'ont pas de congés payés ou d'assurance-santé", et se sentent donc "vulnérables".

Sans oublier la question de la garde des enfants, surtout en cette période estivale, qui affecte principalement le retour des femmes au travail.

Pour l'économiste Sylvia Allegretto, "il n'y a clairement pas de pénurie de travailleurs".

"Mais les employeurs trouvent étrange que les travailleurs choisissent ce qu'il y a de mieux pour eux au moment où l'économie rouvre, et qu'ils ne se précipitent pas pour reprendre les jobs les moins bien payés avec peu voire pas d'avantages sociaux, comme les emplois dans la restauration", affirme-t-elle.

«La main-d'oeuvre a changé»
Avant la pandémie, Kenzie McMillan travaillait comme serveuse dans un restaurant à Hollywood. Du jour au lendemain, en mars 2020, raconte-t-elle, elle a perdu son travail "sans préavis", "sans indemnités".

Quand l'établissement l'a rappelée pour qu'elle reprenne son emploi, elle a dit non. Elle aurait perdu ses allocations chômage et craignait de transmettre le virus à l'un de ses colocataires, atteint d'une maladie auto-immune. 

"Ça n'en valait pas la peine, on ne me payait pas assez pour", explique la jeune femme de 27 ans, qui n'était pas assurée à l'époque.

Pour Sylvia Allegretto, les employeurs vont devoir "faire mieux pour avoir les faveurs des travailleurs".

Le groupe Acme Hospitality ainsi que Craig Martin, du Cafe 50's, disent s'être adaptés et avoir augmenté les salaires.

Toutefois, il est "difficile de prédire" si ces changements s'inscriront dans la durée et si ces conditions seront reconduites une fois l'économie pleinement rétablie, ce qui ne devrait arriver que fin 2022, selon Enrique Lopezlira.

Kenzie McMillan en est sûre, "la main-d'oeuvre tout entière a changé". Elle fait même un parallèle avec le mouvement #MeToo.

"Les femmes ont été exploitées jusqu'au moment où elles se sont dit: +OK, en fait, je n'ai pas à me laisser faire et je peux dire non+", affirme-t-elle. Même chose pour les travailleurs demandant de la dignité, selon la jeune femme: "Nous nous sommes rendu compte que nous n'avions pas à être exploités au travail".

Elle a retrouvé en avril un travail qui remplit ses demandes, cette fois dans un hôtel hipster de Hollywood. Elle est payée 17,5 dollars de l'heure et elle a enfin une assurance-santé.


Monnaie numérique, IA et santé mentale au programme de l’Open Forum Riyadh

Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes. (Photo, AFP)
Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes. (Photo, AFP)
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  • Cet événement se déroulera parallèlement à la réunion spéciale du WEF sur la collaboration mondiale
  • «Dans le cadre de Vision 2030 de l’Arabie saoudite, Riyad est devenue une capitale mondiale pour le leadership éclairé, l’action et les solutions»

LONDRES: L'Open Forum Riyadh, une série de tables rondes publiques qui se tiendront dans la capitale saoudienne dimanche et lundi, «mettra l’accent sur les défis et les opportunités au niveau mondial», selon les organisateurs.

Cet événement, fruit d’une collaboration entre le Forum économique mondial (WEF) et le ministère saoudien de l’Économie et de la Planification, se déroulera parallèlement à la réunion spéciale du WEF sur la collaboration mondiale, la croissance et l’énergie pour le développement, qui aura lieu à Riyad les 28 et 29 avril.

«Dans le cadre de Vision 2030 de l’Arabie saoudite, Riyad est devenue une capitale mondiale pour le leadership éclairé, l’action et les solutions, favorisant l’échange de connaissances et d’idées innovantes», affirme dans un communiqué de presse Faisal F. Alibrahim, ministre saoudien de l’Économie et de la Planification. Ce dernier précise que l’organisation de l’Open Forum de cette année à Riyad «témoigne de l’influence et du rôle croissants de la ville sur la scène internationale».

Le forum est ouvert au public et «vise à faciliter le dialogue entre les leaders éclairés et le grand public sur une série de sujets, notamment les défis environnementaux, la santé mentale, les monnaies numériques, l’intelligence artificielle [IA], le rôle des arts dans la société, l’entrepreneuriat moderne et les villes intelligentes», indique un communiqué.

Au programme, des tables rondes qui portent sur l’impact des monnaies numériques au Moyen-Orient, sur le rôle de la culture dans la diplomatie publique, sur le développement urbain pour les villes intelligentes ainsi que sur les actions qui ont pour objectif d’améliorer le bien-être mental dans le monde.

L’Open Forum, qui a lieu chaque année, a été créé en 2003 dans le but de permettre à un public plus large de participer aux activités du WEF. Il a été organisé dans plusieurs pays, dont le Cambodge, l’Inde, la Jordanie et le Vietnam.

Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes.

Parmi les intervenants de cette année figurent Yazid A. al-Humied, gouverneur adjoint et responsable des investissements dans la région Mena au Fonds public d’investissement saoudien (PIF), la princesse Rima bent Bandar al-Saoud, ambassadrice d’Arabie saoudite aux États-Unis, et la princesse Beatrice, fondatrice du Big Change Charitable Trust et membre de la famille royale britannique.

Michèle Mischler, responsable des affaires publiques suisses et de la durabilité au WEF, a fait savoir dans un communiqué de presse que la participation du public aux tables rondes de l’Open Forum «favorise la diversité des points de vue, enrichit le dialogue mondial et renforce les solutions collectives pour un avenir plus inclusif et durable».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le FMI ouvre son premier bureau dans la région Mena à Riyad

Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
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  • Ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication
  • Il permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes

RIYAD: Le Fonds monétaire international (FMI) a ouvert son premier bureau dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena) à Riyad.

Le bureau a été inauguré lors de la Conférence régionale conjointe sur les politiques industrielles de diversification, organisée conjointement par le FMI et le ministère des Finances le 24 avril.

Selon l’agence de presse saoudienne (SPA), ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication afin de favoriser la stabilité, la croissance et l’intégration régionale, promouvant ainsi les partenariats au Moyen-Orient et au-delà.

En outre, le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes, indique la SPA. Cette dernière indique que le FMI a remercié l’Arabie saoudite de sa contribution financière visant à renforcer le développement des capacités dans ses États membres, y compris les pays fragiles.

Abdoul Aziz Wane, chef de mission chevronné du FMI qui a une connaissance approfondie de l’institution et dispose d’un vaste réseau de décideurs et d’universitaires dans le monde entier, sera le premier directeur du bureau de Riyad.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'UE impose des règles renforcées au champion chinois du prêt à porter Shein

Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. (Photo, AFP)
Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. (Photo, AFP)
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  • L'application fondée en Chine en 2012, emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, devient la 23ème plateforme, aux côtés de X, TikTok, Google ou Facebook, à se voir imposer les règles de l'UE les plus strictes
  • Shein revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée

BRUXELLES: Bruxelles a ajouté vendredi le champion du prêt-à-porter bon marché Shein à la liste des très grandes plateformes en ligne soumises à des contrôles renforcés dans le cadre de la nouvelle législation sur les services numériques (DSA).

L'application fondée en Chine en 2012, emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, devient la 23ème plateforme, aux côtés de X, TikTok, Google ou Facebook, à se voir imposer les règles de l'UE les plus strictes pour "protéger les consommateurs contre les contenus illégaux", a annoncé la Commission européenne dans un communiqué.

Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. Elle revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée.

Ces entreprises doivent notamment analyser les risques liés à leurs services en matière de diffusion de contenus ou produits illégaux et mettre en place les moyens pour les atténuer. Cette analyse doit faire l'objet d'un rapport annuel remis à la Commission européenne qui assume désormais un rôle de gendarme du numérique dans l'UE.

"Des mesures devront être mises en œuvre pour protéger les consommateurs contre l'achat de produits dangereux ou illégaux, en mettant particulièrement l'accent sur la prévention de la vente et de la distribution de produits qui pourraient être nocifs pour les mineurs", a expliqué la Commission.

Les très grandes plateformes doivent aussi fournir au régulateur un accès à leurs algorithmes pour que le respect du règlement puisse être contrôlé. Elles doivent se soumettre une fois par an à un audit externe indépendant, à leurs propres frais.

Ces obligations s'appliqueront à Shein à partir de fin août.

Les contrevenants aux règles peuvent se voir infliger des amendes jusqu'à 6% de leur chiffre d'affaires annuel mondial, voire une interdiction d'opérer en Europe en cas de violations graves et répétées.

Réagissant à sa désignation comme très grande plateforme vendredi, Shein a affirmé sa volonté de se conformer aux règles européennes. "Nous partageons l'ambition de la Commission de faire en sorte que les consommateurs de l'UE puissent faire leurs achats en ligne en toute sérénité et nous nous engageons à jouer notre rôle", a déclaré Leonard Lin, responsable mondial des affaires publiques du groupe.

Les très grandes plateformes concernées par les contrôles européens renforcés incluent aussi le géant du commerce en ligne Amazon et son concurrent AliExpress, filiale du géant chinois Alibaba.

Une autre application chinoise de e-commerce, Temu, devrait s'ajouter prochainement à cette liste après avoir annoncé en avril qu'elle comptait environ 75 millions d'utilisateurs mensuels dans l'Union européenne.

Le DSA a montré son efficacité cette semaine en imposant à TikTok de suspendre dans l'UE la fonctionnalité de sa nouvelle application TikTok Lite qui récompense les utilisateurs pour le temps passé devant les écrans.

La Commission craignait des risques d'addiction, notamment pour les adolescents, et a ouvert une enquête. Elle soupçonne le réseau social, propriété du groupe chinois ByteDance, de ne pas avoir conduit l'analyse obligatoire des risques, en particulier pour la santé mentale des utilisateurs.

Toujours dans le cadre du DSA, Bruxelles a aussi ouvert en décembre une enquête visant le réseau social X pour des manquements présumés aux obligations de modération des contenus.