La colère éclate dans les rues de Cuba, les révolutionnaires appelés à répliquer

Des milliers de Cubains ont participé dimanche à de rares manifestations contre le gouvernement communiste, défilant dans une ville en scandant «A bas la dictature» et «Nous voulons la liberté». (Photo, AFP)
Des milliers de Cubains ont participé dimanche à de rares manifestations contre le gouvernement communiste, défilant dans une ville en scandant «A bas la dictature» et «Nous voulons la liberté». (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 12 juillet 2021

La colère éclate dans les rues de Cuba, les révolutionnaires appelés à répliquer

  • Largement diffusées via les réseaux sociaux, les manifestations anti-gouvernement ont commencé de façon spontanée
  • Au moins dix personnes ont été arrêtées et plusieurs policiers ont utilisé des tuyaux en plastique pour battre des manifestants

LA HAVANE: Excédés par la crise économique, des milliers de Cubains ont manifesté dimanche à travers le pays, aux cris de "Liberté!" et "A bas la dictature!", le président Miguel Diaz-Canel appelant de son côté ses partisans à répliquer dans la rue.

"L'ordre de combattre a été donné, dans la rue les révolutionnaires!", a lancé, dans une allocution télévisée, le président, qui a accusé "la mafia cubano-américaine" d'être derrière ce soulèvement.

"Nous appelons tous les révolutionnaires du pays, tous les communistes, à sortir dans les rues où vont se produire ces provocations, dès maintenant et les prochains jours. Et à les affronter de manière décidée, ferme et courageuse", a-t-il ajouté.

En fin de journée, plusieurs groupes de partisans étaient réunis en différents endroits de la capitale pour se préparer à défiler.

Largement diffusées via les réseaux sociaux, les manifestations anti-gouvernement ont commencé de façon spontanée dans la matinée, événement rarissime dans ce pays gouverné par le Parti communiste (PCC, unique), où les seuls rassemblements autorisés sont généralement ceux du parti.

Internet coupé

"A bas la dictature!", "Qu'ils s'en aillent!", criaient notamment plusieurs milliers de manifestants à San Antonio de los Baños, une petite ville à une trentaine de kilomètres de La Havane.

"Liberté!", scandaient quelques centaines d'autres à La Havane en différents rassemblements, où des échauffourées ont eu lieu entre manifestants et forces de l'ordre, qui ont utilisé des gaz lacrymogènes.

Au moins dix personnes ont été arrêtées et plusieurs policiers ont utilisé des tuyaux en plastique pour frapper des manifestants, tandis que la ville était placée sous un important déploiement militaire et policier.

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Un homme est arrêté lors d'une manifestation contre le gouvernement du président cubain Miguel Diaz-Canel à La Havane, le 11 juillet 2021. (Photo, AFP)

D'autres manifestations ont aussi été diffusées en direct, via Facebook ou Twitter, depuis plusieurs villes du pays.

Moteur d'un nombre croissant de revendications de la population depuis son arrivée à Cuba fin 2018, l'internet mobile était coupé dans une grande partie du pays dimanche après-midi.

Miguel Diaz-Canel s'est déplacé à la mi-journée à San Antonio de los Baños, accompagné de militants du parti qui ont défilé aux cris de "Vive Cuba!" et "Vive Fidel ", tandis que sur son parcours, des habitants de la localité continuaient de protester à voix haute contre la crise économique.

Une habitante, sous couvert d'anonymat, a confié avoir manifesté le matin, excédée par "la situation avec le courant et les aliments".

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Ramon Espinosa, photographe de l'Associated Press, a été blessé au visage alors qu'il couvrait les manifestations à La Havane, le 11 juillet 2021. (Photo, AFP)

«Levez l'embargo!»

La pandémie de la Covid-19 a plongé Cuba dans une grave crise économique, la pire depuis 30 ans, aggravant les pénuries d'aliments et de médicaments et générant un fort malaise social.

Les difficultés économiques ont poussé les autorités à couper l'électricité plusieurs heures par jour.

"La situation énergétique semble avoir échauffé certains esprits ici", a reconnu Miguel Diaz-Canel face aux journalistes, accusant les sanctions américaines d'être responsables de la crise.

"Si vous voulez que le peuple aille mieux, levez d'abord l'embargo" imposé depuis 1962.

"Il y a une mafia cubano-américaine qui paie très bien sur les réseaux sociaux (...) Elle a pris le prétexte de la situation de Cuba et a appelé à des manifestations dans toutes les régions du pays", a-t-il affirmé.

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Un homme est arrêté lors d'une manifestation contre le gouvernement du président cubain Miguel Diaz-Canel à La Havane, le 11 juillet 2021. (Photo, AFP)

«Révolutionnaires désorientés»

Le président a toutefois reconnu que "des gens sont venus manifester leur insatisfaction", parlant de "révolutionnaires désorientés".

Mais "nous sommes beaucoup, et moi le premier, à être prêts à donner la vie pour cette révolution", a-t-il lancé.

Sur Twitter, Julie Chung, secrétaire d'État adjointe des États-Unis pour les Amériques, a appelé "au calme": "Nous sommes très inquiets par les 'appels au combat' à Cuba. Nous soutenons le droit du peuple cubain à manifester pacifiquement".

Ces manifestations sont survenues le jour où Cuba a enregistré un nouveau record quotidien de contaminations et de morts dues au coronavirus, avec 6 923 cas recensés (pour 238 491 cas au total) et 47 morts en 24 heures (pour 1 537 décès au total). 

Sous les mots-clés #SOSCuba ou #SOSMatanzas (du nom de la province la plus touchée), les appels au secours se multiplient sur les réseaux sociaux, tout comme les appels au gouvernement pour qu'il facilite l'envoi de dons de l'étranger. 

Samedi, un groupe d'opposants a demandé l'instauration d'un "couloir humanitaire", une initiative que le gouvernement a écartée, dénonçant "une campagne" qui cherche à "présenter une image de chaos total dans le pays qui ne correspond pas à la situation actuelle".

Washington met en garde

Washington a mis en garde dimanche Cuba contre tout usage de la violence à l'encontre des milliers de manifestants qui se sont rassemblées à travers l'île pour protester contre la "dictature".

"Les États-unis soutiennent la liberté d'expression et d'assemblée à Cuba, et condamnerait fermement tout acte de violence ou qui viserait à prendre pour cible les manifestants pacifiques qui exercent leurs droits universels", a affirmé le conseiller américain à la Sécurité nationale, Jake Sullivan, sur Twitter.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.