Euro: l'éternelle Italie sacrée, le rêve des Anglais brisé

C'est finalement l'Italie du mister Mancini, pourtant douchée par un but de Luke Shaw après 117 secondes (2e, 1-0), qui monte sur le trône laissé vacant par les Portugais, champions d'Europe en 2016 sur le terrain des Français. (Photo, AFP)
C'est finalement l'Italie du mister Mancini, pourtant douchée par un but de Luke Shaw après 117 secondes (2e, 1-0), qui monte sur le trône laissé vacant par les Portugais, champions d'Europe en 2016 sur le terrain des Français. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 12 juillet 2021

Euro: l'éternelle Italie sacrée, le rêve des Anglais brisé

  • Les quelque 7 500 tifosi présents ont hurlé de bonheur quand le capitaine Giorgio Chiellini a soulevé la coupe, sous une pluie de confettis, 53 ans après le premier et dernier sacre continental des Azzurri en 1968
  • C'est une véritable douche froide en revanche pour la sélection des «Three Lions», persuadée que son heure était enfin venue

lONDRES : L'Italie, en pleine renaissance, a brisé le rêve de l'Angleterre aux tirs au but (1-1 a.p., 3-2 t.a.b.) pour s'adjuger un deuxième Euro, dimanche en finale à Londres, dans le volcan incandescent et indiscipliné de Wembley, temple du foot au coeur gros.

La Mère patrie du ballon rond pensait enfin ramener un titre à la maison, cinquante-cinq ans après le dernier acquis en Coupe du monde 1966. Mais la bande de Gordon Banks, Bobby Charlton et Geoffrey Hurst, tombeuse de la RFA à domicile, n'a pas encore trouvé de successeurs.

C'est finalement l'Italie du mister Mancini, pourtant douchée par un but de Luke Shaw après 117 secondes (2e, 1-0), qui monte sur le trône laissé vacant par les Portugais, champions d'Europe en 2016 sur le terrain des Français. La malédiction du pays hôte continue de frapper.

"Nous avons été courageux, vraiment courageux. On a encaissé ce but rapidement, cela nous a mis en difficulté, mais après on a dominé la rencontre. Mes joueurs ont été merveilleux. C'est quelque chose d'important pour tout notre peuple et pour tous nos supporters", s'est émerveillé le sélectionneur Roberto Mancini au micro de la RAI.

Au jeu des tirs au but, les Anglais se sont littéralement écroulés, malgré deux arrêts de Jordan Pickford. Marcus Rashford, Jason Sancho et Bukayo Saka ont raté leur tentative, laissant le gardien italien Gianluigi Donnarumma exploser de bonheur, devant la tribune désormais éteinte des plus fervents supporters anglais.

Le sélectionneur anglais Gareth Southgate a endossé la responsabilité de l'échec. "J'ai choisi les tireurs", a-t-il assumé auprès de la chaîne britannique ITV. "C'était ma décision de lui donner ce penalty", a-t-il continué au sujet du dernier tireur anglais, le jeune Bukayo Saka (19 ans), dont la frappe a été arrêtée par le gardien italien Gianluigi Donnarumma. "On a travaillé ça avec eux à l'entraînement. C'était un pari".

Les quelque 7 500 tifosi présents ont hurlé de bonheur quand le capitaine Giorgio Chiellini a soulevé la coupe, sous une pluie de confettis, 53 ans après le premier et dernier sacre continental des Azzurri en 1968. Et les larmes qui coulaient sur les joues de Manuel Locatelli, tombé dans les bras du blessé Leonardo Spinazzola, étaient de joie.

 

Euro: Southgate assume le "pari" perdu de l'Angleterre aux tirs au but

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Le sélectionneur de l'Angleterre Gareth Southgate a endossé la responsabilité de l'échec de son équipe lors de la séance de tirs au but en finale de l'Euro, dimanche face à l'Italie, un "pari" perdu par les "Three Lions".

Trois joueurs anglais, tous issus du banc des remplaçants - Rashford, Sancho, Saka -, ont manqué leur tir au but face à la Nazionale, sacrée championne d'Europe.

"J'ai choisi les tireurs", a assumé Southgate auprès de la chaîne britannique ITV.

"C'était ma décision de lui donner ce penalty", a expliqué le sélectionneur anglais au sujet du dernier tireur anglais, le jeune Bukayo Saka (19 ans), dont la frappe a été arrêtée par le gardien italien Gianluigi Donnarumma.

"On a travaillé ça avec eux à l'entraînement. C'était un pari", a reconnu Southgate, lui-même malheureux, lorsqu'il était joueur, lors de la séance de tir au but en demi-finale de l'Euro-1996 contre l'Allemagne, déjà à Wembley.

"Nous avons décidé de faire les changements à la fin du match. Mais nous gagnons ou nous perdons ensemble, en équipe". "Je suis incroyablement déçu de ne pas avoir franchi cette marche supplémentaire", a également déclaré Southgate.

L'Angleterre a échoué dimanche à remporter son premier titre depuis 55 ans et son sacre lors du Mondial-1966.

Fête gachée

C'est une véritable douche froide en revanche pour la sélection des "Three Lions", persuadée que son heure était enfin venue.

Partout en ville, de Piccadilly Circus à Leicester Square, dans les rues ou dans les pubs, les mêmes scènes dimanche: un patchwork de maillots, drapeaux et chapeaux aux couleurs de la sélection anglaise, du maquillage sur les visages et des ballons sur les voitures ou les devantures, des klaxons et du bruit, beaucoup de bruit!

Devant Wembley, une marée rouge et blanche a chaviré en fin d'après-midi, bercée par les tubes "Football is Coming Home" ou "Sweet Caroline", dans une odeur teintée de fumigènes, avec des débris de verre par milliers et des masques quasiment absents. 

L'ambiance s'est parfois tendue quand des personnes, éméchées, ont jeté en l'air des pierres, sacs à dos et cônes de signalisation sur des passants, ou quand des supporters sans billet ont réussi à s'introduire dans le stade, selon la police et la société gestionnaire du stade londonien.

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A l'intérieur de Wembley, 67 173 spectateurs selon l'UEFA étaient massés les uns contre les uns, en très grande majorité des Anglais, non loin d'un parterre de personnalités comprenant le Premier ministre britannique Boris Johnson, le président italien Sergio Mattarella, l'acteur Tom Cruise ou l'ex-footballeur David Beckham.

Euro: Southgate et Saka à la Une de la presse anglaise

Les photos du sélectionneur anglais Gareth Southgate consolant Bukayo Saka pour son tir au but manqué en finale de l'Euro dominaient les Unes des journaux britanniques lundi.

"La malédiction des penalties prive l'Angleterre de son rêve", écrit le Times, soulignant le faible taux de réussite de la sélection nationale lors des séances de tirs au but dans un tournoi majeur.

"Cela va faire mal", prédit le Daily Telegraph, à propos de l'humeur du pays après la séance fatidique des tirs au but ayant sacré l'Italie.

"Si près", se lamente en titre le Guardian, tandis que le journal gratuit Metro écrit que "les lions nous ont rendus fiers".

De son côté le Sun, toujours prompt à encenser l'équipe nationale, titre en Une "Fier des Lions", encore avec une photo de Southgate consolant le jeune Saka.

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"L'Angleterre a encore perdu aux pénos, mais n'oubliez pas les gars, la Coupe du monde est dans UNE ANNEE seulement", poursuit le tabloïd, résolument optimiste malgré tout.

Battue aux tirs au but par l'Italie (1-1 a.p., 3-2 t.a.b.), l'Angleterre a échoué, dimanche à Wembley, à remporter son premier titre dans un tournoi majeur depuis son sacre lors du Mondial-1966.

Bonucci répond à Shaw

Sur les écrans, le prince Williams est apparu hilare au moment de l'ouverture du score anglaise. La rapidité et l'identité de l'improbable buteur y étaient sûrement pour quelque chose: après 117 secondes de jeu, Shaw dépassé un record de précocité pour un but inscrit dans une finale de l'Euro, qui remontait à 1964.

"Lucky" Luke a dégainé d'une demi-volée sèche au second poteau à la réception d'un centre de Kieran Trippier, l'invité surprise du onze de départ anglais, après une montée de balle du capitaine Harry Kane qui a fait lever tout le stade.

Un dégagement en touche en force? Le public se lève, le poing rageur! Un contrôle italien mal exécuté? Pareil. Le public anglais a montré qu'il avait du coffre, mais aussi du vice parfois, comme lorsqu'il a copieusement Fratelli d'Italia, l'hymne italien.

Avec leur jeu court et leurs dribbles habiles, les Azzurri ont bien essayé de remettre l'église au centre du village, mais Federico Chiesa a manqué sa première tentative (34e) et Lorenzo Insigne n'a pas fait mieux (51e).

A force de pousser, ils ont pourtant fait craquer leurs rivaux.

Pickford a repoussé l'échéance une première fois avec sa main ferme sur une frappe de Chiesa (62e), mais pas la seconde. Il a certes repoussé une tête de Marco Verratti sur le poteau, mais l'inusable Leonardo Bonucci a bien suivi (67e).

Le défenseur de la Juve s'est même amusé à hurler devant la caméra "It's coming to Rome", parodiant le tube "Football is coming home" des fans anglais...

Neuf ans après sa dernière finale d'Euro, perdue en 2012 contre l'Espagne (4-0), la Nazionale rentre chez elle avec un nouveau titre européen dans les valises, après celui de 1968. Sous l'impulsion de Roberto Mancini, elle s'est replacée dans la cour des grands et dans plus d'un an, elle lorgnera forcément sur la Coupe du monde au Qatar.

Euro: "It's coming to Rome"... Quand Bonucci parodie un refrain anglais

Depuis plusieurs jours, l'Angleterre swinguait au rythme de son hymne pop "Football's coming home" ("Le football revient à la maison") mais l'Italien Leonardo Bonucci a répondu avec humour dimanche lors du sacre des Azzurri à Londres, parodiant le refrain en s'écriant: "It's coming to Rome".

A Wembley, l'expérimenté défenseur italien a guidé son équipe vers le succès en inscrivant le but égalisation à l'heure de jeu (67e), alors que les Anglais menaient depuis la 2e minute grâce à Luke Shaw.

Et il a ensuite transformé son tir au but lors de la séance décisive en fin de match, contribuant au sacre italien (1-1 a.p., 3-2 t.a.b.) au point d'être ensuite désigné homme du match par l'UEFA.

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"It's coming Rome!", a écrit en écho le compte Twitter officiel de l'équipe nationale italienne, publiant une photo des Italiens, dont Bonucci, laissant éclater leur joie après l'arrêt décisif de leur gardien Gianluigi Donnarumma.

"Football's coming home" ("Le football revient chez lui"), est devenu l'inoxydable hymne pop des Anglais depuis l'Euro-1996 disputé à domicile, une chanson douce-amère écrite à la demande de la fédération anglaise de football.


Gaza: une commission de l'ONU accuse Israël de «génocide»

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  • La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produi(sai)t à Gaza et continu(ait) de se produire" dans ce territoire palestinien,
  • "La responsabilité incombe à l'État d'Israël", a-t-elle ajouté en présentant un nouveau rapport

GENEVE: Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre et d'autres responsables israéliens.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produi(sai)t à Gaza et continu(ait) de se produire" dans ce territoire palestinien, a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

"La responsabilité incombe à l'État d'Israël", a-t-elle ajouté en présentant un nouveau rapport.

Israël a "rejeté catégoriquement" ce "rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate" de la commission, a réagi son ministère des Affaires étrangères.

Sa publication intervient près de deux ans après le début de la guerre, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël. Depuis, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a juré de détruire le mouvement islamiste qui a pris le pouvoir en 2007 à Gaza.

La commission d'enquête a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

"Intention de détruire" 

"Il est clair qu'il existe une intention de détruire les Palestiniens à Gaza par des actes répondant aux critères énoncés dans la Convention sur le génocide", a relevé dans un communiqué Mme Pillay, qui fut présidente du Tribunal pénal international pour le Rwanda et juge à la Cour pénale internationale (CPI).

Les plus hauts dirigeants israéliens "ont orchestré une campagne génocidaire", a ajouté la Sud-Africaine de 83 ans, ancienne Haute-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme.

La commission n'est pas une instance juridique mais ses rapports peuvent accroître la pression diplomatique et servent à recueillir des preuves que les tribunaux peuvent utiliser.

La commission a conclu un accord de coopération avec la Cour pénale internationale (CPI) avec laquelle "nous avons partagé des milliers d'informations", a expliqué Mme Pillay à l'AFP.

"La communauté internationale ne peut rester silencieuse face à la campagne génocidaire lancée par Israël contre le peuple palestinien à Gaza. Lorsque des signes et des preuves manifestes de génocide apparaissent, l'absence d'action pour y mettre fin équivaut à une complicité", a souligné Mme Pillay.

La campagne de représailles militaires dans le territoire palestinien a fait près de 65.000 morts, selon des données du ministère de la Santé de la bande de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas, données jugées fiables par l'ONU.

Depuis le début de la guerre, Israël a été accusé à plusieurs reprises de commettre un génocide à Gaza, par diverses ONG, des experts indépendants de l'ONU, et jusque devant la justice internationale, à l'initiative de l'Afrique du Sud.

Les autorités israéliennes ont toujours vigoureusement rejeté ces accusations.

L'ONU n'a pas qualifié la situation de génocide, mais le chef des opérations humanitaires a exhorté à la mi-mai les dirigeants mondiaux à "agir pour empêcher un génocide".

A La Haye, la Cour internationale de justice (CIJ) avait sommé Israël dès janvier 2024 de prévenir tout acte de génocide. Quatre mois après, le procureur de la CPI avait demandé que des mandats d'arrêt soient délivrés à l'encontre de MM. Netanyahu et Gallant, soupçonnés de crimes contre l'humanité et crimes de guerre.

La CPI est depuis dans le collimateur de Washington qui a pris des mesures contre des magistrats ayant autorisé la Cour à émettre ces mandats d'arrêt, notamment l'interdiction d'entrée sur le sol américain et le gel des avoirs détenus aux États-Unis.


Rubio promet un soutien "indéfectible" à Israël, avant une visite à Doha

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu visitent le Mur occidental, le lieu de prière le plus sacré du judaïsme, dans la vieille ville de Jérusalem. (AP)
Le secrétaire d'État américain Marco Rubio et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu visitent le Mur occidental, le lieu de prière le plus sacré du judaïsme, dans la vieille ville de Jérusalem. (AP)
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  • En visite à Jérusalem, le secrétaire d’État Marco Rubio a réaffirmé le soutien « indéfectible » des États-Unis à Israël dans sa guerre contre le Hamas à Gaza
  • Alors que les offensives israéliennes se poursuivent, causant de lourdes pertes civiles à Gaza, les critiques internationales s’intensifient

Jérusalem: Le secrétaire d'Etat Marco Rubio a promis lundi à Jérusalem le "soutien indéfectible" des Etats-Unis à Israël pour éliminer le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza, à la veille d'un déplacement à Doha.

Durant la visite de M. Rubio, l'armée israélienne a poursuivi son offensive dans la bande de Gaza assiégée et affamée, la Défense civile locale faisant état d'au moins 49 morts, dont des enfants.

Lancée en riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, cette offensive a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste a pris le pouvoir en 2007.

Le déplacement de M. Rubio a coïncidé avec un sommet arabo-islamique à Doha, quelques jours après une attaque israélienne inédite le 9 septembre au Qatar contre des chefs du Hamas.

"Les habitants de Gaza méritent un avenir meilleur, mais cet avenir meilleur ne pourra commencer que lorsque le Hamas sera éliminé", a déclaré M. Rubio après une rencontre à Jérusalem avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

"Vous pouvez compter sur notre soutien indéfectible et notre engagement à voir cela se concrétiser", a-t-il ajouté.

M. Rubio se rend mardi au Qatar, en route pour Londres, afin de "réaffirmer le soutien total des Etats-Unis à la sécurité et la souveraineté du Qatar après l'attaque israélienne", selon le département d'Etat.

La frappe aérienne au Qatar, un médiateur entre Israël et le Hamas, a contrarié le président Donald Trump.

"Le Qatar a été un très grand allié. Israël et tous les autres, nous devons faire attention. Quand nous attaquons des gens, nous devons être prudents", a-t-il dit dimanche.

Malgré cette critique, M. Netanyahu a estimé que M. Trump était "le plus grand ami" qu'Israël ait jamais eu à la Maison Blanche.

- "Animaux barbares" -

Au sommet de Doha, l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, s'en est prix à Israël, l'accusant de "vouloir faire échouer les négociations" en vue d'un cessez-le-feu à Gaza et d'une libération des otages enlevés durant l'attaque du 7-Octobre.

Un communiqué final du sommet a appelé "tous les Etats à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël", alors que les six monarchies du Golfe ont appelé les Etats-Unis à "user de leur influence" pour contenir Israël.

A Jérusalem, M. Rubio s'est montré pessimiste quant à la possibilité d'une solution "diplomatique" à Gaza, qualifiant le Hamas d'"animaux barbares".

"Même si nous souhaitons vivement qu'il existe un moyen pacifique et diplomatique pour mettre fin (à la guerre) -et nous continuerons à explorer cette voie-, nous devons également nous préparer à la possibilité que cela ne se produise pas", a-t-il dit.

M. Rubio a aussi affiché la solidarité des Etats-Unis avec Israël avant un sommet coprésidé par la France et l'Arabie saoudite le 22 septembre à l'ONU, destiné à promouvoir la reconnaissance d'un Etat de Palestine, au côté d'Israël.

Une initiative largement symbolique dans la mesure où Israël s'oppose fermement à la création d'un tel Etat auquel aspirent les Palestiniens.

Les Etats-Unis sont également hostiles à cette démarche, qui selon M. Rubio, a "enhardi" le Hamas.

En soirée, le secrétaire d'Etat a rencontré à Jérusalem des familles d'otages, selon un responsable du département d'Etat. Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque du 7-Octobre, 47 sont encore retenues à Gaza, dont 25 décédées selon l'armée israélienne.

- "Un corps sans âme" -

Dans le territoire palestinien, la Défense civile a indiqué que plus de la moitié des 49 Palestiniens tués l'avaient été à Gaza-ville, où l'armée a intensifié ses attaques avec l'objectif de s'en emparer.

Compte-tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

L'armée israélienne, qui présente Gaza-ville comme l'un des derniers bastions du Hamas dans le territoire palestinien, y a détruit plusieurs tours d'habitation en accusant le Hamas de s'y cacher.

Les Palestiniens continuent de fuir, en grand nombre, la ville et ses environs, qui comptaient un million d'habitants selon l'ONU.

"Je me sens comme un corps sans âme", dit Susan Annan, une Palestinienne qui habitait dans l'une de tours détruites. "Nous avons quitté notre maison avec seulement nos vêtements. Nous n'avons rien pu emporter."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire. L'ONU y a déclaré la famine, ce que Israël dément.


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.