Euro: l'éternelle Italie sacrée, le rêve des Anglais brisé

C'est finalement l'Italie du mister Mancini, pourtant douchée par un but de Luke Shaw après 117 secondes (2e, 1-0), qui monte sur le trône laissé vacant par les Portugais, champions d'Europe en 2016 sur le terrain des Français. (Photo, AFP)
C'est finalement l'Italie du mister Mancini, pourtant douchée par un but de Luke Shaw après 117 secondes (2e, 1-0), qui monte sur le trône laissé vacant par les Portugais, champions d'Europe en 2016 sur le terrain des Français. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 12 juillet 2021

Euro: l'éternelle Italie sacrée, le rêve des Anglais brisé

  • Les quelque 7 500 tifosi présents ont hurlé de bonheur quand le capitaine Giorgio Chiellini a soulevé la coupe, sous une pluie de confettis, 53 ans après le premier et dernier sacre continental des Azzurri en 1968
  • C'est une véritable douche froide en revanche pour la sélection des «Three Lions», persuadée que son heure était enfin venue

lONDRES : L'Italie, en pleine renaissance, a brisé le rêve de l'Angleterre aux tirs au but (1-1 a.p., 3-2 t.a.b.) pour s'adjuger un deuxième Euro, dimanche en finale à Londres, dans le volcan incandescent et indiscipliné de Wembley, temple du foot au coeur gros.

La Mère patrie du ballon rond pensait enfin ramener un titre à la maison, cinquante-cinq ans après le dernier acquis en Coupe du monde 1966. Mais la bande de Gordon Banks, Bobby Charlton et Geoffrey Hurst, tombeuse de la RFA à domicile, n'a pas encore trouvé de successeurs.

C'est finalement l'Italie du mister Mancini, pourtant douchée par un but de Luke Shaw après 117 secondes (2e, 1-0), qui monte sur le trône laissé vacant par les Portugais, champions d'Europe en 2016 sur le terrain des Français. La malédiction du pays hôte continue de frapper.

"Nous avons été courageux, vraiment courageux. On a encaissé ce but rapidement, cela nous a mis en difficulté, mais après on a dominé la rencontre. Mes joueurs ont été merveilleux. C'est quelque chose d'important pour tout notre peuple et pour tous nos supporters", s'est émerveillé le sélectionneur Roberto Mancini au micro de la RAI.

Au jeu des tirs au but, les Anglais se sont littéralement écroulés, malgré deux arrêts de Jordan Pickford. Marcus Rashford, Jason Sancho et Bukayo Saka ont raté leur tentative, laissant le gardien italien Gianluigi Donnarumma exploser de bonheur, devant la tribune désormais éteinte des plus fervents supporters anglais.

Le sélectionneur anglais Gareth Southgate a endossé la responsabilité de l'échec. "J'ai choisi les tireurs", a-t-il assumé auprès de la chaîne britannique ITV. "C'était ma décision de lui donner ce penalty", a-t-il continué au sujet du dernier tireur anglais, le jeune Bukayo Saka (19 ans), dont la frappe a été arrêtée par le gardien italien Gianluigi Donnarumma. "On a travaillé ça avec eux à l'entraînement. C'était un pari".

Les quelque 7 500 tifosi présents ont hurlé de bonheur quand le capitaine Giorgio Chiellini a soulevé la coupe, sous une pluie de confettis, 53 ans après le premier et dernier sacre continental des Azzurri en 1968. Et les larmes qui coulaient sur les joues de Manuel Locatelli, tombé dans les bras du blessé Leonardo Spinazzola, étaient de joie.

 

Euro: Southgate assume le "pari" perdu de l'Angleterre aux tirs au but

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Le sélectionneur de l'Angleterre Gareth Southgate a endossé la responsabilité de l'échec de son équipe lors de la séance de tirs au but en finale de l'Euro, dimanche face à l'Italie, un "pari" perdu par les "Three Lions".

Trois joueurs anglais, tous issus du banc des remplaçants - Rashford, Sancho, Saka -, ont manqué leur tir au but face à la Nazionale, sacrée championne d'Europe.

"J'ai choisi les tireurs", a assumé Southgate auprès de la chaîne britannique ITV.

"C'était ma décision de lui donner ce penalty", a expliqué le sélectionneur anglais au sujet du dernier tireur anglais, le jeune Bukayo Saka (19 ans), dont la frappe a été arrêtée par le gardien italien Gianluigi Donnarumma.

"On a travaillé ça avec eux à l'entraînement. C'était un pari", a reconnu Southgate, lui-même malheureux, lorsqu'il était joueur, lors de la séance de tir au but en demi-finale de l'Euro-1996 contre l'Allemagne, déjà à Wembley.

"Nous avons décidé de faire les changements à la fin du match. Mais nous gagnons ou nous perdons ensemble, en équipe". "Je suis incroyablement déçu de ne pas avoir franchi cette marche supplémentaire", a également déclaré Southgate.

L'Angleterre a échoué dimanche à remporter son premier titre depuis 55 ans et son sacre lors du Mondial-1966.

Fête gachée

C'est une véritable douche froide en revanche pour la sélection des "Three Lions", persuadée que son heure était enfin venue.

Partout en ville, de Piccadilly Circus à Leicester Square, dans les rues ou dans les pubs, les mêmes scènes dimanche: un patchwork de maillots, drapeaux et chapeaux aux couleurs de la sélection anglaise, du maquillage sur les visages et des ballons sur les voitures ou les devantures, des klaxons et du bruit, beaucoup de bruit!

Devant Wembley, une marée rouge et blanche a chaviré en fin d'après-midi, bercée par les tubes "Football is Coming Home" ou "Sweet Caroline", dans une odeur teintée de fumigènes, avec des débris de verre par milliers et des masques quasiment absents. 

L'ambiance s'est parfois tendue quand des personnes, éméchées, ont jeté en l'air des pierres, sacs à dos et cônes de signalisation sur des passants, ou quand des supporters sans billet ont réussi à s'introduire dans le stade, selon la police et la société gestionnaire du stade londonien.

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A l'intérieur de Wembley, 67 173 spectateurs selon l'UEFA étaient massés les uns contre les uns, en très grande majorité des Anglais, non loin d'un parterre de personnalités comprenant le Premier ministre britannique Boris Johnson, le président italien Sergio Mattarella, l'acteur Tom Cruise ou l'ex-footballeur David Beckham.

Euro: Southgate et Saka à la Une de la presse anglaise

Les photos du sélectionneur anglais Gareth Southgate consolant Bukayo Saka pour son tir au but manqué en finale de l'Euro dominaient les Unes des journaux britanniques lundi.

"La malédiction des penalties prive l'Angleterre de son rêve", écrit le Times, soulignant le faible taux de réussite de la sélection nationale lors des séances de tirs au but dans un tournoi majeur.

"Cela va faire mal", prédit le Daily Telegraph, à propos de l'humeur du pays après la séance fatidique des tirs au but ayant sacré l'Italie.

"Si près", se lamente en titre le Guardian, tandis que le journal gratuit Metro écrit que "les lions nous ont rendus fiers".

De son côté le Sun, toujours prompt à encenser l'équipe nationale, titre en Une "Fier des Lions", encore avec une photo de Southgate consolant le jeune Saka.

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"L'Angleterre a encore perdu aux pénos, mais n'oubliez pas les gars, la Coupe du monde est dans UNE ANNEE seulement", poursuit le tabloïd, résolument optimiste malgré tout.

Battue aux tirs au but par l'Italie (1-1 a.p., 3-2 t.a.b.), l'Angleterre a échoué, dimanche à Wembley, à remporter son premier titre dans un tournoi majeur depuis son sacre lors du Mondial-1966.

Bonucci répond à Shaw

Sur les écrans, le prince Williams est apparu hilare au moment de l'ouverture du score anglaise. La rapidité et l'identité de l'improbable buteur y étaient sûrement pour quelque chose: après 117 secondes de jeu, Shaw dépassé un record de précocité pour un but inscrit dans une finale de l'Euro, qui remontait à 1964.

"Lucky" Luke a dégainé d'une demi-volée sèche au second poteau à la réception d'un centre de Kieran Trippier, l'invité surprise du onze de départ anglais, après une montée de balle du capitaine Harry Kane qui a fait lever tout le stade.

Un dégagement en touche en force? Le public se lève, le poing rageur! Un contrôle italien mal exécuté? Pareil. Le public anglais a montré qu'il avait du coffre, mais aussi du vice parfois, comme lorsqu'il a copieusement Fratelli d'Italia, l'hymne italien.

Avec leur jeu court et leurs dribbles habiles, les Azzurri ont bien essayé de remettre l'église au centre du village, mais Federico Chiesa a manqué sa première tentative (34e) et Lorenzo Insigne n'a pas fait mieux (51e).

A force de pousser, ils ont pourtant fait craquer leurs rivaux.

Pickford a repoussé l'échéance une première fois avec sa main ferme sur une frappe de Chiesa (62e), mais pas la seconde. Il a certes repoussé une tête de Marco Verratti sur le poteau, mais l'inusable Leonardo Bonucci a bien suivi (67e).

Le défenseur de la Juve s'est même amusé à hurler devant la caméra "It's coming to Rome", parodiant le tube "Football is coming home" des fans anglais...

Neuf ans après sa dernière finale d'Euro, perdue en 2012 contre l'Espagne (4-0), la Nazionale rentre chez elle avec un nouveau titre européen dans les valises, après celui de 1968. Sous l'impulsion de Roberto Mancini, elle s'est replacée dans la cour des grands et dans plus d'un an, elle lorgnera forcément sur la Coupe du monde au Qatar.

Euro: "It's coming to Rome"... Quand Bonucci parodie un refrain anglais

Depuis plusieurs jours, l'Angleterre swinguait au rythme de son hymne pop "Football's coming home" ("Le football revient à la maison") mais l'Italien Leonardo Bonucci a répondu avec humour dimanche lors du sacre des Azzurri à Londres, parodiant le refrain en s'écriant: "It's coming to Rome".

A Wembley, l'expérimenté défenseur italien a guidé son équipe vers le succès en inscrivant le but égalisation à l'heure de jeu (67e), alors que les Anglais menaient depuis la 2e minute grâce à Luke Shaw.

Et il a ensuite transformé son tir au but lors de la séance décisive en fin de match, contribuant au sacre italien (1-1 a.p., 3-2 t.a.b.) au point d'être ensuite désigné homme du match par l'UEFA.

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"It's coming Rome!", a écrit en écho le compte Twitter officiel de l'équipe nationale italienne, publiant une photo des Italiens, dont Bonucci, laissant éclater leur joie après l'arrêt décisif de leur gardien Gianluigi Donnarumma.

"Football's coming home" ("Le football revient chez lui"), est devenu l'inoxydable hymne pop des Anglais depuis l'Euro-1996 disputé à domicile, une chanson douce-amère écrite à la demande de la fédération anglaise de football.


Un médecin syrien condamné à perpétuité en Allemagne pour crimes contre l'humanité sous Assad

L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle. (AFP)
L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle. (AFP)
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  • Agé de 40 ans, il réfutait toutes les accusations, parmi lesquelles celles d'avoir mis le feu aux parties génitales d'un adolescent et d'avoir administré une injection létale à un détenu qui avait résisté aux coups
  • "Il a tué deux personnes et blessé grièvement neuf autres", a affirmé en rendant son verdict le juge Christoph Koller, soulignant que ces actes commis en 2011 et 2012 "s'inscrivaient dans la réaction brutale du régime dictatorial et injuste d'Assad"

FRANCFORT: Un médecin syrien, accusé de tortures d'opposants au régime de Bachar al-Assad, a été condamné à la prison à vie lundi par la justice allemande, après un procès fleuve de plus de trois ans à Francfort.

Arrivé en Allemagne en 2015, où il a exercé comme chirurgien orthopédique jusqu'à son arrestation en 2020 après avoir été reconnu par d'autres réfugiés syriens, Alaa Moussa était jugé pour de multiples crimes sur des détenus dans des hôpitaux militaires de Damas et de Homs durant la guerre civile en Syrie.

Agé de 40 ans, il réfutait toutes les accusations, parmi lesquelles celles d'avoir mis le feu aux parties génitales d'un adolescent et d'avoir administré une injection létale à un détenu qui avait résisté aux coups.

"Il a tué deux personnes et blessé grièvement neuf autres", a affirmé en rendant son verdict le juge Christoph Koller, soulignant que ces actes commis en 2011 et 2012 "s'inscrivaient dans la réaction brutale du régime dictatorial et injuste d'Assad" aux manifestations des opposants.

Dénonçant "une violation massive des droits de l'Homme" par l'accusé, le juge a souligné que le verdict était aussi une façon de montrer "que la souffrance des victimes n'est pas oubliée".

"Outre les difficultés inhérentes à un délai de 12 ans, le régime syrien a tenté jusqu'à sa chute (en décembre 2024, ndlr) d'exercer une influence sur la procédure" allemande, a-t-il poursuivi, évoquant des menaces sur des proches des témoins.

Etant donné la gravité des faits, la condamnation à la perpétuité d'Alaa Moussa a été assortie d'une peine de sûreté pour une durée non encore définie (qui sera décidée au bout de quinze ans d'incarcération).

Lors de son procès commencé le 19 janvier 2022, entouré de hautes mesures de sécurité, Alaa Moussa avait été confronté à plus d'une cinquantaine de témoins et d'anciennes victimes.

Certains avaient témoigné masqués et beaucoup avaient fait état de menaces et d'intimidation à l'encontre de leur famille restée au pays alors que l'ombre des services secrets syriens planait sur les audiences.

Une situation qui s'est détendue après la chute, durant le procès, du dictateur Bachar al-Assad, renversé en décembre 2024 et désormais réfugié en Russie.

Parmi les témoins, un ancien lieutenant d'Alep, âgé aujourd'hui d'une quarantaine d'années, emprisonné après avoir refusé de tirer sur des manifestants en novembre 2011.

"Puni pour ses actes" 

Il avait affirmé avoir vu Alaa Moussa infliger des injections à des malades allongés sur le sol, qui sont décédés peu après, dans l'hôpital militaire où il sévissait.

"Aucun tortionnaire, quel que soit le lieu où il a commis son crime, ne peut être certain d'échapper à la justice. Il devra toujours s'attendre à être puni pour ses actes", a asséné le juge Christoph Koller lors de son verdict.

L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle.

Il y a deux semaines, la justice allemande avait ainsi condamné à la prison à vie un ancien chef d'une milice syrienne soutenant l'ex-président Bachar al-Assad, reconnu coupable notamment de meurtre, d'actes de torture et de séquestration entre 2012 et 2014.

Lors du premier procès au monde sur des exactions du régime de Bachar al-Assad tenu en Allemagne, Anwar Raslan, un ex-gradé des services de renseignement syriens, avait été condamné en janvier 2022 à la prison à vie pour le meurtre de 27 prisonniers et des faits de torture sur au moins 4.000 autres, en 2011 et 2012, dans la prison Al-Khatib.

Des procès sur les crimes commis en Syrie ont également eu lieu ailleurs en Europe, notamment en France et en Suède.

Le conflit en Syrie, déclenché par des protestations pacifiques violemment réprimées en 2011, a fait plus d'un demi-million de morts, déplacé des millions de personnes et ravagé l'économie et les infrastructures du pays.


Ukraine: l'aide européenne compense le désengagement américain, selon le Kiel Institute

Gabriel Felbermayr, économiste autrichien et président de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale, participe à une conférence de presse le 11 mars 2020 à Berlin afin de commenter l'impact économique et politique de l'épidémie du nouveau coronavirus. (Photo de Tobias SCHWARZ / AFP)
Gabriel Felbermayr, économiste autrichien et président de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale, participe à une conférence de presse le 11 mars 2020 à Berlin afin de commenter l'impact économique et politique de l'épidémie du nouveau coronavirus. (Photo de Tobias SCHWARZ / AFP)
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  • « L'Europe comble largement le retrait de l'aide américaine », écrit l'institut dans un communiqué, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine depuis l'invasion russe du 24 février 2022.
  • Début 2025, les données du Kiel Institute montrent que « la récente augmentation de l'aide européenne a été tirée par un petit groupe de pays », au premier rang desquels se trouvent « les pays nordiques et le Royaume-Uni ».

PARIS : Selon l'institut de recherche allemand Kiel Institute, une hausse de l'aide des pays européens à l'Ukraine a permis début 2025 de combler le vide laissé par le désengagement de la nouvelle administration américaine de Donald Trump.

« L'Europe comble largement le retrait de l'aide américaine », écrit l'institut dans un communiqué, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine depuis l'invasion russe du 24 février 2022.

Alors que « les États-Unis, qui étaient auparavant le plus gros donateur à l'Ukraine, n'ont pas annoncé de nouvelle enveloppe depuis début janvier », l'Ukraine a tout de même reçu plus d'aide de janvier à avril 2025 qu'en moyenne les années précédentes sur la même période. 

« Reste à savoir s'il s'agit d'une hausse temporaire ou du début d'une évolution plus durable du rôle de l'Europe en tant que principal soutien de l'Ukraine », a déclaré Christoph Trebesch, qui dirige l'équipe du Kiel Institute chargée de suivre les engagements en faveur de l'Ukraine, cité dans le communiqué.

Début 2025, les données du Kiel Institute montrent que « la récente augmentation de l'aide européenne a été tirée par un petit groupe de pays », au premier rang desquels se trouvent « les pays nordiques et le Royaume-Uni ».

En revanche, « il est frappant de constater le peu d'aide allemande allouée ces derniers mois », a-t-il commenté. « Au lieu d'augmenter son soutien après l'arrivée de Trump au pouvoir, nous observons une forte baisse de l'aide allemande par rapport aux années précédentes. »

« La tendance est la même pour l'Italie et l'Espagne », a-t-il précisé. 

Au 30 avril 2025, 294 milliards d'euros au total ont été alloués à des dépenses précises en faveur de l'Ukraine (sur 405 milliards promis), selon les derniers chiffres du Kiel Institute. Les 111 milliards restants ont été promis à long terme, mais pas encore alloués.

Sur la somme déjà donnée, 140 milliards d'euros correspondent à de l'aide militaire, 133 milliards à de l'aide financière et 21 milliards à de l'aide humanitaire.

Les principaux donateurs sont l'Union européenne et ses membres (131 milliards d'euros donnés ou alloués), les États-Unis (115 milliards) et le Royaume-Uni (19 milliards).

En matière d'aide militaire, l'Europe, le Royaume-Uni compris, « dépasse pour la première fois depuis juin 2022 les États-Unis », selon le Kiel Institute. Les Européens ont déjà donné ou alloué 72 milliards d'euros d'aide militaire à l'Ukraine depuis le début de la guerre, contre 65 milliards pour les États-Unis. 


Les dirigeants du G7, dont Trump, se rejoignent au Canada tandis qu'un conflit oppose l'Iran et Israël

Le logo du G7 2025 est visible sur la pelouse devant le centre des médias de Banff, à l'approche du sommet du Groupe des Sept (G7) qui se tiendra à Kananaskis, dans la province canadienne de l'Alberta, le 16 juin 2025. (Photo : Ben Sheppard / AFP)
Le logo du G7 2025 est visible sur la pelouse devant le centre des médias de Banff, à l'approche du sommet du Groupe des Sept (G7) qui se tiendra à Kananaskis, dans la province canadienne de l'Alberta, le 16 juin 2025. (Photo : Ben Sheppard / AFP)
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  • Les pays du G7 ont entamé dimanche des négociations dans l'espoir de trouver un langage commun concernant le conflit entre l'Iran et Israël.
  • La priorité absolue pour tous sera d'éviter les drames, malgré les nombreux sujets de frictions, des droits de douane imposés par Donald Trump à la guerre en Ukraine, ou encore à celle du Moyen-Orient.

KANANASKIS, CANADA : Les pays du G7 ont entamé dimanche des négociations dans l'espoir de trouver un langage commun concernant le conflit entre l'Iran et Israël, alors que leurs dirigeants, dont le président américain, se retrouvent pour un sommet sous tension dans les Rocheuses canadiennes.

Il s'agit du premier grand sommet depuis que Donald Trump est revenu au pouvoir en janvier, ce qui a fragilisé l'unité du club des grandes démocraties industrialisées (Allemagne, Royaume-Uni, Canada, États-Unis, France, Italie et Japon).

Le président américain, qui n'a cessé de menacer le Canada ces derniers mois, est arrivé en fin de journée dans ce pays, avec sur la tête une casquette blanche portant son slogan « Make America Great Again » (« Rendre sa grandeur à l'Amérique »).

Pour cette réunion qui se déroule à Kananaskis, dans le parc national de Banff, dans l'ouest du Canada, il retrouvera ses alliés du G7 ainsi que les dirigeants de nombreux autres pays invités : l'Inde, l'Ukraine, le Mexique, l'Afrique du Sud et l'Australie seront notamment présents.

La priorité absolue pour tous sera d'éviter les drames, malgré les nombreux sujets de frictions, des droits de douane imposés par Donald Trump à la guerre en Ukraine, ou encore à celle du Moyen-Orient.

Mais parviendront-ils à parler d'une voix commune, notamment sur cette région du monde ?

Israël a stupéfié le monde vendredi en ouvrant un nouveau front avec une campagne militaire surprise et massive contre l'Iran.

Selon une source gouvernementale citée par l'AFP, les dirigeants du G7 travaillent à une déclaration commune. Reste à décider s'il s'agit d'appeler à la désescalade ou simplement de soutenir Israël en affirmant que le pays a le droit de se défendre. 

Mais cette guerre n'est pas le seule enjeu des discussions à Kananaskis. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est parmi les invités et doit s'entretenir avec Donald Trump

Le président américain, qui s'est rapproché de façon spectaculaire de Moscou, a de nouveau eu un entretien téléphonique samedi avec le président russe Vladimir Poutine. Ce dernier lui a dit être prêt à un nouveau round de négociations.

De leur côté, les Européens tentent de convaincre Donald Trump de promulguer de nouvelles sanctions contre Moscou, ciblant plus précisément les ventes de pétrole russe. 

Tous les pays souhaitent par ailleurs aborder l'aspect commercial avec le président Trump. En imposant des taxes douanières d'au moins 10 % sur la plupart des produits entrant aux États-Unis, ce dernier a dévié le cours de la mondialisation et menacé l'économie mondiale d'un ralentissement général. 

Ce sommet du G7 est la première visite du président américain sur le sol canadien depuis qu'il a menacé son voisin du nord, estimant qu'il serait préférable qu'il devienne le 51^e État américain.

Le Premier ministre canadien, Mark Carney, et Donald Trump se rencontreront lundi matin lors d'un tête-à-tête. Outre MM. Carney et Zelensky, le dirigeant américain doit aussi rencontrer la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum.