Un commandant iranien a appelé à une escalade contre les forces américaines en Irak, selon certaines sources

Il n'y a eu aucune réponse immédiate du gouvernement irakien ou du bureau du Premier ministre aux questions concernant cette réunion. (Reuters)
Il n'y a eu aucune réponse immédiate du gouvernement irakien ou du bureau du Premier ministre aux questions concernant cette réunion. (Reuters)
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Publié le Mardi 13 juillet 2021

Un commandant iranien a appelé à une escalade contre les forces américaines en Irak, selon certaines sources

  • Les forces américaines en Irak et en Syrie ont été attaquées à plusieurs reprises à la suite de la visite d'une délégation iranienne conduite par le directeur des renseignements des Gardiens de la révolution, Hossein Taeb
  • «L'escalade militaire contre les forces américaines se poursuivra jusqu'à ce que toutes leurs forces combattantes quittent l'Irak», a affirmé le porte-parole de la faction Kataib Sayyed Al-Shuhada.

BAGDAD: Un haut commandant des Gardiens de la révolution iraniens a exhorté les milices chiites irakiennes à intensifier leurs attaques contre des cibles américaines lors d'une réunion à Bagdad la semaine dernière, ont affirmé trois sources de milices et deux sources de sécurité irakiennes au courant de cette rencontre.

Les forces américaines en Irak et en Syrie ont été attaquées à plusieurs reprises à la suite de la visite d'une délégation iranienne conduite par le directeur des renseignements des Gardiens de la révolution, Hossein Taeb, après des frappes aériennes américaines meurtrières contre des milices soutenues par l'Iran à la frontière syro-irakienne, le 27 juin.

Tout en encourageant les représailles, les Iraniens ont conseillé aux Irakiens de ne pas aller trop loin, afin d’éviter une forte escalade, ont déclaré trois sources de la milice au courant de la réunion.

Les Iraniens leur ont toutefois conseillé d'élargir le champ de leurs attaques en ripostant aux forces américaines en Syrie, selon l'une des trois sources de la milice, un haut commandant de la milice locale informé du sujet de la réunion.

Cet embrasement survient alors que d’importantes divergences assombrissent les efforts diplomatiques visant à relancer l'accord nucléaire iranien de 2015, qui avait été abandonné par l'ancien président américain Donald Trump, mais que l'Iran souhaite rétablir pour lui permettre de reprendre ses principales exportations de pétrole.

Un haut responsable de la région, qui a été informé par les autorités iraniennes de la visite de Taeb, a précisé que ce dernier a rencontré au cours de ce voyage plusieurs chefs de milice irakiens et leur a transmis «le message du Guide suprême concernant le maintien de la pression sur les forces américaines en Irak jusqu'à ce qu'elles quittent le région».

Depuis les frappes aériennes américaines, les attaques contre les troupes et le personnel américains ou les bases où ils opèrent se sont intensifiées en Irak et se sont étendues à l'est de la Syrie.

Le ministère iranien des Affaires étrangères n'a pas immédiatement répondu aux questions de Reuters, tandis que les responsables du bureau des relations publiques des Gardiens de la révolution n'étaient pas disponibles pour fournir des commentaires.

L'envoyé iranien à l'ONU a démenti ce mois-ci les accusations américaines selon lesquelles Téhéran aurait soutenu des attaques contre les forces américaines en Irak et en Syrie, condamnant les frappes aériennes américaines qui y ont eu lieu contre les militants soutenus par l'Iran.

Il n'y a eu aucune réponse immédiate du gouvernement irakien ou du bureau du Premier ministre aux questions concernant la réunion.

Les sources citées par Reuters l'ont fait sous couvert d'anonymat en raison de la sensibilité du sujet.

Plus grand pays à majorité chiite du monde arabe, l'Irak est le théâtre d'une rivalité américano-iranienne depuis l'invasion menée par les États-Unis qui a renversé le leader sunnite Saddam Hussein en 2003.

Les milices chiites mènent une campagne soutenue et de plus en plus sophistiquée contre les forces américaines qui, après s'être retirées en 2011, sont retournées en Irak en 2014 à la tête d'une coalition visant à lutter contre le groupe Daech.

Mais les attaques, notamment les drones chargés d'explosifs, sont passées à la vitesse supérieure depuis les frappes aériennes américaines qui, selon les milices alignées sur l'Iran, ont tué quatre de leurs membres.

Les deux sources de sécurité irakiennes proches des activités et des opérations des milices ont précisé que les Iraniens avaient remis à leurs alliés irakiens des cartes aériennes concernant les positions américaines dans l'est de la Syrie, lors de la réunion du 5 juillet.

Le Pentagone a déclaré qu'il était profondément préoccupé par les attaques, notamment un tir de roquettes le 7 juillet sur la base aérienne d'Ain al-Assad, à la suite duquel deux militaires américains ont été blessés.

Haut responsable des Gardiens de la révolution, Taeb est un religieux chiite de moyen rang, considéré par les spécialistes et les analystes de la politique iranienne comme proche du Guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei.

Le haut responsable de la région a déclaré que Khamenei avait envoyé Taeb en Irak après que la visite qu’y avait effectuée le général de brigade Esmaïl Ghaani, nommé l'année dernière à la tête de la branche expéditionnaire des Gardiens de la révolution, la force Al-Qods, n'avait pas réussi à provoquer une escalade.

Un responsable du gouvernement irakien a déclaré qu'il semblait que l'Iran cherchait à utiliser ses alliés en Irak pour exercer des pressions pour un retour à l'accord nucléaire, en vertu duquel les sévères sanctions américaines seraient levées en échange de restrictions sur les activités nucléaires de l'Iran.

Un haut diplomate iranien a déclaré que la visite de Taeb à Bagdad indiquait que Khamenei s'impliquait directement dans les affaires irakiennes après le meurtre du général Qassem Soleimani, ancien chef de la force Al-Qods, lors d'une frappe de drones américains en Irak au début de l'année dernière.

Un porte-parole de l'une des milices soutenues par l'Iran et touchées par la frappe aérienne américaine le mois dernier a confirmé que les dernières attaques avaient été menées par la Résistance islamique irakienne, en référence aux groupes chiites soutenus par l'Iran.

«L'escalade militaire contre les forces américaines se poursuivra jusqu'à ce que toutes leurs forces combattantes quittent l'Irak», a affirmé à Reuters Kadhim Al-Fartousi, porte-parole de la faction Kata​'ib Sayyid al-chouhada.

Saad al-Saadi, haut responsable du bureau politique du groupe d'Asaib ahl al-Haq soutenu par l’Iran, a déclaré que si les Américains continuaient à frapper les milices, des attaques plus importantes contre les forces américaines pourraient avoir lieu n'importe où en Irak et en Syrie.

La réunion s'est tenue dans le quartier huppé de Jadiriya à Bagdad, dans une villa située sur le Tigre, du côté opposé à celui de l'ambassade des États-Unis, ont déclaré deux des commandants de la milice locale.

L'Iran et les États-Unis ont entamé des négociations indirectes à Vienne début avril pour relancer l'accord nucléaire. Aucune date n'a été fixée pour la suite des pourparlers, qui ont été ajournés le 20 juin.

Certains responsables occidentaux et iraniens ont déclaré que les pourparlers étaient loin d'être conclus, alors que subsistent toujours des désaccords sur quelles sanctions américaines devraient être levées, de même que sur les dates et les engagements nucléaires que doit prendre l'Iran.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Un an après la chute d’Assad, les Syriens affichent un fort soutien à al-Chareh

Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
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  • Un sondage révèle un optimisme croissant et un large soutien aux progrès du gouvernement après la chute d’Assad
  • L’Arabie saoudite apparaît comme le pays étranger le plus populaire, Trump reçoit également un soutien marqué

LONDRES : Alors que les Syriens ont célébré cette semaine le premier anniversaire de la chute de Bachar Al-Assad, une enquête menée dans le pays révèle un soutien massif au nouveau président et place l’Arabie saoudite comme principal partenaire international apprécié.

L’ancien président avait fui le pays le 8 décembre 2024, après une offensive éclair de l’opposition jusqu’à Damas, mettant fin à 14 ans de guerre civile.

La campagne était menée par Ahmad al-Chareh, aujourd’hui président du pays, qui s’efforce de stabiliser la Syrie et de rétablir des relations avec ses partenaires internationaux.

Ces efforts ont été salués dans un sondage récemment publié, montrant que 81 % des personnes interrogées ont confiance dans le président et 71 % dans le gouvernement national.

Les institutions clés bénéficient également d’un fort soutien : plus de 70 % pour l’armée et 62 % pour les tribunaux et le système judiciaire.

L’enquête a été menée en octobre et novembre par Arab Barometer, un réseau de recherche américain à but non lucratif.

Plus de 1 200 adultes sélectionnés aléatoirement ont été interrogés en personne à travers le pays sur une large gamme de sujets, notamment la performance du gouvernement, l’économie et la sécurité.

Le large soutien exprimé envers al-Chareh atteint un niveau enviable pour de nombreux gouvernements occidentaux, alors même que la Syrie fait face à de profondes difficultés.

Le coût de la reconstruction dépasse les 200 milliards de dollars selon la Banque mondiale, l’économie est dévastée et le pays connaît encore des épisodes de violence sectaire.

Al-Chareh s’efforce de mettre fin à l’isolement international de la Syrie, cherchant l’appui de pays de la région et obtenant un allègement des sanctions américaines.

Un soutien clé est venu d’Arabie saoudite, qui a offert une aide politique et économique. Le sondage place le Royaume comme le pays étranger le plus populaire, avec 90 % d’opinions favorables.

Le Qatar recueille lui aussi une forte popularité (plus de 80 %), suivi de la Turquie (73 %).

La majorité des personnes interrogées — 66 % — expriment également une opinion favorable envers les États-Unis, saluant la décision du président Donald Trump d’assouplir les sanctions et l’impact attendu sur leur vie quotidienne.

Après sa rencontre avec al-Chareh à Washington le mois dernier, Trump a annoncé une suspension partielle des sanctions, après en avoir déjà assoupli plusieurs volets.

Le sondage montre que 61 % des Syriens ont une opinion positive de Trump — un niveau supérieur à celui observé dans une grande partie du Moyen-Orient.

En revanche, l’enthousiasme est bien moindre concernant les efforts américains pour normaliser les relations entre la Syrie et Israël.

Seuls 14 % soutiennent cette démarche, et à peine 4 % disent avoir une opinion favorable d’Israël.

Lors du chaos provoqué par la chute d’Assad, l’armée israélienne a occupé de nouveaux territoires dans le sud de la Syrie et a mené de fréquentes attaques au cours de l’année écoulée.

Plus de 90 % des Syriens considèrent l’occupation israélienne des territoires palestiniens et les frappes contre l’Iran, le Liban et la Syrie comme des menaces critiques pour leur sécurité.

Dans Foreign Policy, Salma Al-Shami et Michael Robbins (Arab Barometer) écrivent que les résultats de l’enquête donnent des raisons d’être optimiste.

« Nous avons constaté que la population est pleine d’espoir, favorable à la démocratie et ouverte à l’aide étrangère », disent-ils. « Elle approuve et fait confiance à son gouvernement actuel. »

Mais ils notent aussi plusieurs sources d’inquiétude, notamment l’état de l’économie et la sécurité interne.

Le soutien au gouvernement chute nettement dans les régions majoritairement alaouites.

La dynastie Assad, au pouvoir pendant plus de 50 ans, était issue de la minorité alaouite, dont les membres occupaient de nombreux postes clés.

L’économie reste la principale préoccupation : seuls 17 % se disent satisfaits de sa performance, et beaucoup s’inquiètent de l’inflation, du chômage et de la pauvreté.

Quelque 86 % déclarent que leurs revenus ne couvrent pas leurs dépenses, et 65 % affirment avoir eu du mal à acheter de la nourriture le mois précédent.

La sécurité préoccupe aussi : 74 % soutiennent les efforts du gouvernement pour collecter les armes des groupes armés et 63 % considèrent l’enlèvement comme une menace critique.

À l’occasion de l’anniversaire de la chute d’Assad, lundi, al-Chareh a affirmé que le gouvernement œuvrait à construire une Syrie forte, à consolider sa stabilité et à préserver sa souveraineté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël mène une série de frappes contre le Hezbollah au Liban

Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
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  • Israël a frappé vendredi plusieurs sites du Hezbollah au sud et à l’est du Liban, ciblant notamment un camp d’entraînement de sa force d’élite al-Radwan, malgré le cessez-le-feu conclu en novembre 2024
  • Ces raids interviennent alors que l’armée libanaise doit achever le démantèlement des infrastructures militaires du Hezbollah le long de la frontière israélienne d’ici le 31 décembre

BEYROUTH: Israël a mené une série de frappes aériennes contre le sud et l'est du Liban vendredi matin, selon les médias officiels, l'armée israélienne affirmant viser des objectifs du Hezbollah pro-iranien dont un camp d'entrainement.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe islamiste libanais, Israël continue de mener des attaques régulières contre le Hezbollah, l'accusant de se réarmer.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), les raids de vendredi, qualifiés en partie de "violents", ont visé une dizaine de lieux, certains situés à une trentaine de km de la frontière avec Israël.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir "frappé un complexe d'entrainement" de la force d'élite du Hezbollah, al-Radwan, où des membres de la formation chiite apprenaient "l'utilisation de différents types d'armes", devant servir dans "des attentats terroristes".

L'armée israélienne a également "frappé des infrastructures militaires supplémentaires du Hezbollah dans plusieurs régions du sud du Liban", a-t-elle ajouté.

L'aviation israélienne avait déjà visé certains des mêmes sites en début de semaine.

Ces frappes interviennent alors que l'armée libanaise doit achever le démantèlement le 31 décembre des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord, conformément à l'accord de cessez-le-feu.

Les zones visées vendredi se trouvent pour la plupart au nord du fleuve.

Le Hezbollah a été très affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe.


Pluies diluviennes et vents puissants ajoutent au chaos qui frappe Gaza

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
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  • A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre
  • Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza

GAZA: Pelle à la main, des Palestiniens portant des sandales en plastique et des pulls fins creusent des tranchées autour de leurs tentes dans le quartier de Zeitoun, à Gaza-ville, rempart dérisoire face aux pluies torrentielles qui s'abattent depuis des heures.

Dès mercredi soir, la tempête Byron a balayé le territoire palestinien, bordé par la mer Méditerranée, inondant les campements de fortune et ajoutant à la détresse de la population, déplacée en masse depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre 2023.

A Zeitoun, le campement planté au milieu des décombres a des allures cauchemardesques, sous un ciel chargé de gros nuages gris et blancs.

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes.

Accroupis sur des briques posées dans la boue, un groupe d'enfants mangent à même des faitouts en métal devant l'ouverture d'un petit abri en plastique, en regardant le ciel s'abattre sur le quartier.

"Nous ne savions pas où aller" 

A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre.

"La nuit dernière a été terrible pour nous et pour nos enfants à cause des fortes pluies et du froid, les enfants ont été trempés, les couvertures et les matelas aussi. Nous ne savions pas où aller", raconte à l'AFP Souad Mouslim, qui vit sous une tente avec sa famille.

"Donnez-nous une tente décente, des couvertures pour nos enfants, des vêtements à porter, je le jure, ils ont les pieds nus, ils n'ont pas de chaussures", implore-t-elle.

"Jusqu'à quand allons-nous rester comme ça? C'est injuste", dit-elle en élevant la voix pour couvrir le bruit des gouttes frappant la toile.

Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza.

Le territoire connait généralement un épisode de fortes pluies en fin d'automne et en hiver, mais la dévastation massive due à la guerre l'a rendu plus vulnérable.

"La situation est désespérée", résume Chourouk Mouslim, une déplacée originaire de Beit Lahia, dans le nord de Gaza, elle aussi sous une tente à al-Zawaida.

"Nous ne pouvons même pas sortir pour allumer un feu" pour cuisiner ou se chauffer, déplore-t-elle, avant d'ajouter qu'elle n'a de toutes les manières ni bois, ni gaz.

Dans ce territoire dont les frontières sont fermées, où l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante selon l'ONU, malgré l'entrée en vigueur d'une trêve le 10 octobre, les pénuries empêchent une population déjà démunie de faire face à ce nouveau problème.

Lointaine reconstruction 

Sous les tentes, les plus chanceux bâchent le sol ou le recouvrent de briques pour empêcher que le sable humide ne détrempe leurs affaires. Dans les zones où le bitume n'a pas été arraché, des bulldozers continuent de déblayer les décombres des bâtiments détruits.

Beaucoup de gens restent debout, à l'entrée des abris, plutôt que de s'asseoir une surface mouillée.

"La tempête a eu un impact grave sur la population, des bâtiments se sont effondrés et une grande partie des infrastructures étant détruite, elles ne permettent plus d'absorber cet important volume de pluie", note Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile de Gaza.

Cette organisation, qui dispense des premiers secours sous l'autorité du Hamas, a affirmé que la tempête avait causé la mort d'une personne, écrasée par un mur ayant cédé. Elle a ajouté que ses équipes étaient intervenues après l'effondrement partiel de trois maisons durant les fortes pluies.

La Défense civile a averti les habitants restés dans des logements partiellement détruits ou fragilisés par les bombardements qu'ils se mettaient en danger.

"Les tentes, c'est inacceptable", estime M. Bassal, "ce qui doit être fourni maintenant, ce sont des abris qu'on peut déplacer, équipés de panneaux solaires, avec deux pièces, une salle de bain et toutes les installations nécessaires pour les habitants. Seulement à ce moment-là, la reconstruction pourra commencer".