Pour les banques américaines, les risques liés à la pandémie s'éloignent

Au plus fort de la propagation de la Covid-19 l'an dernier, les établissements de Wall Street avaient mis des dizaines de milliards de dollars de côté pour faire face aux éventuels impayés des particuliers et entreprises. (Photo, AFP)
Au plus fort de la propagation de la Covid-19 l'an dernier, les établissements de Wall Street avaient mis des dizaines de milliards de dollars de côté pour faire face aux éventuels impayés des particuliers et entreprises. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 15 juillet 2021

Pour les banques américaines, les risques liés à la pandémie s'éloignent

  • Les faillites redoutées ne se sont pas concrétisées dans les proportions attendues
  • S'ils se montrent optimistes, les dirigeants des banques américaines restent malgré tout sur leurs gardes face à la Covid

NEW YORK: Les grandes banques américaines ont engrangé de gros profits au deuxième trimestre alors que l'économie aux États-Unis continue à rebondir après le coup d'arrêt lié à la pandémie, les clients dépensant allégrement mais hésitant encore à emprunter massivement. 

Au plus fort de la propagation de la Covid-19 l'an dernier, les établissements de Wall Street avaient mis des dizaines de milliards de dollars de côté pour faire face aux éventuels impayés des particuliers et entreprises. 

Mais les faillites redoutées ne se sont pas concrétisées dans les proportions attendues. Et JPMorgan Chase, Citigroup, Bank of America et Wells Fargo, les quatre plus grandes banques de détail aux États-Unis, ont pu relâcher au total plus de 9 milliards de dollars de réserves au deuxième trimestre. 

"Les vaccinations, combinées au soutien continu de mesures budgétaires et monétaires, ont favorisé une reprise complète et rapide et un retour à la santé économique", a résumé le PDG de Bank of America, Brian Moynihan, lors d'une conférence téléphonique mercredi.

"Même si nous nous attendons à ce que les dettes non payées augmentent à un moment donné, nous continuons à voir des tendances solides dans toutes nos activités", a relevé de son côté le directeur général de Wells Fargo, Charlie Scharf.

L'amélioration du crédit a dopé les bénéfices des banques, qui ont atteint 11,9 milliards de dollars chez JPMorgan, 6,2 milliards chez Citigroup, 9 milliards chez Bank of America et 6 milliards chez Wells Fargo. 

La banque d'affaires Goldman Sachs, profitant aussi du rebond de l'économie, a pour sa part gagné 5,3 milliards.

"La pandémie est en quelque sorte derrière nous", a commenté le PDG de JPMorgan, Jamie Dimon. 

Encouragés par la hausse de la valeur de leur maison et de leurs actions ainsi que par l'augmentation de leurs revenus et de leur épargne, les consommateurs "sont impatients" de dépenser, a-t-il estimé.

Les entreprises sont parallèlement "en bonne forme" et "ne sont pas endettées outre mesure", a ajouté M. Dimon.

Reste à savoir si les clients vont commencer à emprunter plus. 

Irrégularité de la reprise

Si les particuliers ont généralement dépensé plus en restaurant, voyage et vêtements, ils remboursent aussi avec plus d'empressement. Avant que les banques ne puissent leur facturer des frais. 

Chez Bank of America par exemple, les montants déboursés par carte de crédit par les particuliers ont augmenté de 46% mais les montants non remboursés sur ces mêmes cartes ont reculé de 15%.

Les taux d'intérêt restent dans le même temps à un faible niveau, comme décidé par la Banque centrale américaine pour stimuler la reprise. 

Résultat: les établissements financiers gagnent moins d'argent sur les emprunts qu'elles accordent à leurs clients, ce qui pèse sur leurs revenus. 

Le chiffre d'affaires de Bank of America a reculé de 4%, celui de Citigroup de 12%, et celui de JPMorgan Chase de 8%.

La tendance devrait s'améliorer, a assuré M. Moynihan, notamment car "les entreprises ont besoin de gonfler leurs stocks et d'embaucher pour répondre à la demande croissante des consommateurs".

"Comme le reste du secteur bancaire, Bank of America est à l'entracte entre le premier acte (bénéfices sur la qualité du crédit et les marchés) et le deuxième acte (amélioration des activités de prêts), même si l'entracte est un peu plus long que prévu", ont résumé dans une note les analystes de Wells Fargo.

Du côté de la banque d'affaires, les géants de Wall Street ont en général vu les revenus générés par leurs courtiers reculer par rapport à la même période en 2020, alors marquée par une très forte volatilité. De 28% chez JPMorgan Chase, de 32% chez Goldman Sachs, de 12% chez Bank of America.

Mais les banquiers chargés de conseiller les entreprises sur les opérations de fusions-acquisitions ou les entrées en Bourse ont été plus sollicités, en particulier chez JPMorgan et Goldman Sachs. 

S'ils se montrent optimistes, les dirigeants des banques américaines restent malgré tout sur leurs gardes face à la Covid.

"Nous devons rester conscients de l'irrégularité de la reprise économique dans le monde", a ainsi relevé Jane Fraser, la patronne de Citigroup, en mettant en avant les difficultés de distribution du vaccin.


France: le déficit commercial se creuse encore en juin et au premier semestre

Dans le détail au mois de juin, les importations ont augmenté de 0,4 milliard d'euros pour atteindre 57,6 milliards d'euros. Les exportations augmentent de 0,3 milliard d'euros et s'établissent à 49,9 milliards d'euros. (AFP)
Dans le détail au mois de juin, les importations ont augmenté de 0,4 milliard d'euros pour atteindre 57,6 milliards d'euros. Les exportations augmentent de 0,3 milliard d'euros et s'établissent à 49,9 milliards d'euros. (AFP)
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  • L'évolution des exportations vers les Etats-Unis "ne permet pas pour le moment d'identifier d'effet manifeste des droits de douane" et les douanes n'observent pas de "baisse significative" des exportations de la France vers les Etats-Unis
  • Cette baisse des exportations de la France vers les Etats-Unis est également moindre en comparaison à celles observées chez ses principaux partenaires européens

PARIS: Le déficit commercial de la France s'est encore creusé en juin pour atteindre 7,7 milliards d'euros, notamment affecté une dégradation du solde énergétique et des produits manufacturés, ont indiqué les douanes jeudi.

Pour l'ensemble du premier semestre, le déficit atteint 43 milliards d'euros, soit une dégradation de 4,4 milliards d'euros par rapport au second semestre 2024, en raison d'une hausse des importations qui dépasse celle des exportations, détaillent les douanes.

Depuis l'entrée en vigueur des droits de douane additionnels provisoires aux États-Unis début avril, devenus effectifs jeudi pour les produits en provenance de dizaines d'économies, les exportations de la France vers les Etats-Unis "diminuent légèrement" en glissement annuel, constatent les douanes.

En revanche, l'évolution des exportations vers les Etats-Unis "ne permet pas pour le moment d'identifier d'effet manifeste des droits de douane" et les douanes n'observent pas de "baisse significative" des exportations de la France vers les Etats-Unis en comparaison à la même période en 2024.

Cette baisse des exportations de la France vers les Etats-Unis est également moindre en comparaison à celles observées chez ses principaux partenaires européens.

Et la hausse des importations en provenance de la Chine, d'Asie du sud-est, du Mexique et du Canada pourrait traduire un "possible report vers la France" et l'UE d'une partie des exportations de ces pays, note encore le communiqué.

Dans le détail au mois de juin, les importations ont augmenté de 0,4 milliard d'euros pour atteindre 57,6 milliards d'euros. Les exportations augmentent de 0,3 milliard d'euros et s'établissent à 49,9 milliards d'euros.

Sur ce mois, le creusement du déficit commercial s'explique notamment par une diminution du solde énergétique (-0,1 milliard d'euros) en raison d'une légère hausse des importations, ainsi que celui des produits manufacturés (-0,3 milliards d'euros), selon les douanes.


Air France-KLM détecte un «accès frauduleux» aux données personnelles de clients

Le groupe Air France-KLM a déclaré jeudi enquêter sur un "accès frauduleux" aux données personnelles de certains de ses clients et a assuré avoir mis fin à l'incident, qui n'a pas affecté la sécurité des systèmes de la compagnie aérienne. (AFP)
Le groupe Air France-KLM a déclaré jeudi enquêter sur un "accès frauduleux" aux données personnelles de certains de ses clients et a assuré avoir mis fin à l'incident, qui n'a pas affecté la sécurité des systèmes de la compagnie aérienne. (AFP)
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  • Air-France KLM contacte en ce moment "individuellement les clients dont des données ont pu faire l'objet d'un accès frauduleux", et les invite "à redoubler de vigilance s'ils reçoivent des appels ou des emails suspects"
  • A l'origine de l'événement, une "activité inhabituelle" détectée sur une plateforme tierce utilisée par les centres de contact d'Air France-KLM. L'équipe de sécurité informatique a ensuite mis "fin à l'incident"

PARIS: Le groupe Air France-KLM a déclaré jeudi enquêter sur un "accès frauduleux" aux données personnelles de certains de ses clients et a assuré avoir mis fin à l'incident, qui n'a pas affecté la sécurité des systèmes de la compagnie aérienne.

"Aucune donnée sensible telle que des mots de passe, des données de voyage, le solde de Miles Flying Blue (le programme de fidélité d'Air France, ndlr), des numéros de passeport ou de carte de crédit n'ont été divulguées", a assuré Air France dans une déclaration transmise à l'AFP.

En revanche, selon un mail adressé à une cliente mercredi soir et consulté par l'AFP, la "violation" a pu concerner le "prénom", "nom de famille", des "informations de contact", ou encore "l'objet de demandes formulées par email".

Le nombre de personnes concernées n'a pas été communiqué.

Air-France KLM contacte en ce moment "individuellement les clients dont des données ont pu faire l'objet d'un accès frauduleux", et les invite "à redoubler de vigilance s'ils reçoivent des appels ou des emails suspects".

A l'origine de l'événement, une "activité inhabituelle" détectée sur une plateforme tierce utilisée par les centres de contact d'Air France-KLM. L'équipe de sécurité informatique a ensuite mis "fin à l'incident".

"Les systèmes d'Air France et de KLM ne sont pas impactés et leur sécurité n'a pas été remise en cause", a affirmé le groupe, qui a mis en place "des mesures de protection renforcées" pour éviter que des données personnelles soient à nouveau compromises.

Selon la compagnie, l'incident a été signalé à la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil).

 


Le pétrole faiblit après l'augmentation de la production de l'Opep+

Cette décision marque la dernière étape d'un renversement progressif des réductions volontaires de production de 2,2 millions de barils par jour mises en œuvre par huit membres de l'OPEP+ en 2023.
Cette décision marque la dernière étape d'un renversement progressif des réductions volontaires de production de 2,2 millions de barils par jour mises en œuvre par huit membres de l'OPEP+ en 2023.
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  • Ryad, Moscou et six autres membres du cartel ont annoncé une hausse de leur « production de 547 000 barils par jour en septembre 2025 par rapport au niveau de production » en août, a indiqué l'Opep dans un communiqué.
  • Pour l'instant, les prix du pétrole ont mieux résisté que prévu au début de la réouverture des vannes en avril, soutenus par une demande estivale traditionnellement forte et une prime de risque géopolitique élevée.

LONDRES : Les cours du pétrole ont baissé lundi, après l'annonce dimanche par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) d'une forte hausse de la production, le marché anticipant une offre abondante au quatrième trimestre.

Ryad, Moscou et six autres membres du cartel ont annoncé une hausse de leur « production de 547 000 barils par jour en septembre 2025 par rapport au niveau de production » en août, a indiqué l'Opep dans un communiqué.

Cette décision, attendue par le marché, marque le retour complet de l'une des trois tranches de réduction de la production, celle de 2,2 millions de barils par jour, que l'Opep+ avait mises en œuvre en 2022 et 2023 pour lutter contre l'érosion des prix.

Vers 9 h 30 GMT (11 h 30 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre perdait 1,15 % à 68,87 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate pour livraison en septembre, perdait 1,22 % à 66,51 dollars. 

« La question est maintenant de savoir si le groupe va commencer à mettre en œuvre la prochaine série, soit 1,66 million de barils par jour », affirme Arne Lohmann Rasmussen, de Global Risk Management.

Pour l'instant, les prix du pétrole ont mieux résisté que prévu au début de la réouverture des vannes en avril, soutenus par une demande estivale traditionnellement forte et une prime de risque géopolitique élevée.

Mais à partir de l'automne, « l'équilibre entre l'offre et la demande indique des prix du pétrole plus bas », précise l'analyste.

Si rien ne change sur le marché, « le groupe a terminé ses hausses d'approvisionnement », selon les analystes d'ING. Beaucoup dépend cependant « de ce qui arrivera aux flux pétroliers russes ».

La semaine dernière, Donald Trump a menacé Moscou de sanctions si le conflit en Ukraine ne prenait pas fin d'ici « dix jours ».

Il a notamment évoqué des « droits de douane secondaires » pour les pays qui continuent d'acheter des produits provenant de Russie, ciblant notamment l'Inde, deuxième acheteur de pétrole russe après la Chine, avec près de 1,6 million de barils par jour.

« Si aucun autre acheteur ne se présentait pour ce pétrole, l'excédent prévu pour le quatrième trimestre et l'année 2026 serait effacé, ce qui laisserait l'opportunité à l'Opep+ d'augmenter encore sa production », expliquent les analystes d'ING.