Georges Tomb fait de la musique et du cinéma un parfait accord

Pour Georges Tomb, «un film sans musique est comme un homme sans cœur». Capture d'écran.
Pour Georges Tomb, «un film sans musique est comme un homme sans cœur». Capture d'écran.
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Publié le Vendredi 16 juillet 2021

Georges Tomb fait de la musique et du cinéma un parfait accord

  • Pour Georges Tomb, «un film sans musique est comme un homme sans cœur»
  • Lorsque le compositeur a appris que le film allait être projeté au Festival de Cannes, il n’a pas caché sa joie

CANNES : Difficile de trouver les mots justes pour décrire ce que l’on ressent lorsque l’on écoute les compositions de Georges Tomb. Chaque note de musique est une invitation à faire le plein d’émotions. Il ne cesse de le répéter: son talent pour la musique est un cadeau du ciel. Un don qu’il a su mettre au service du cinéma. «Un film sans musique», nous dit-il d’ailleurs, «est comme un homme sans cœur».

Arab News en français a rencontré Georges Tomb au Festival de Cannes à l’occasion de l’avant-première du long métrage Enough, Lebanon’s Darkest Hour, dont il a composé la musique. Ce documentaire, qui a reçu tout récemment le prix Movie that Matters Award («l’art cinématographique au service de l’humanité»), a été réalisé par la Libano-Australienne Daizy Gedeon. Il met en lumière, à travers des entretiens exclusifs, les multiples problèmes auxquels le Liban se trouve confronté. Lorsque Georges Tomb a appris que le film allait être projeté au Festival de Cannes et qu’il se rendrait donc dans ce haut lieu du cinéma pour assister à la projection d’Enough, Lebanon’s Darkest Hour, il n’a pas caché sa joie. Il n’en est pourtant pas à son premier festival… Mais le fait d’être invité à Cannes, le plus grand festival international de film, donne toujours un sentiment de fierté. «J’étais très content et honoré lorsque Daizy Gedeon, me l’a annoncé. Le public découvrira les cinquante-quatre musiques que j’ai composées pour ce documentaire», déclare-t-il, enthousiaste.

«Le film est très intéressant: il y a dans cette histoire de l’amour, de la peine, de la tristesse… d’énormes tristesses. Toutes ces émotions sont combinées dans ma musique. Ce n’était pas évident car ce n’est jamais facile pour un compositeur d’écrire une musique sur son pays. C’est donc une expérience à la fois difficile et très belle […], d’autant plus qu’il est rare qu’un documentaire utilise un orchestre de près de cent vingt musiciens qui joue votre musique», nous confie-t-il.

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Âgé tout juste de 28 ans, Georges Tomb a déjà une belle carrière à son actif. Photo fournie.


La musique, une histoire de famille

Âgé tout juste de 28 ans, Georges Tomb a déjà une belle carrière à son actif. Il baigne dans l’univers de la musique depuis qu’il est tout petit. Il a 4 ans à peine lorsqu’il est admis au Conservatoire national de musique de Beyrouth. S’il a eu la chance de naître au sein d’une famille d’artistes – son père, Samir Tomb, est compositeur et pianiste, sa grand-mère et ses tantes chanteuses –, il doit avant tout son succès à son talent ainsi qu’à sa rigueur et à sa persévérance.

À 22 ans, il devient le plus jeune compositeur libanais à entendre son œuvre interprétée par l’Orchestre philarmonique du Liban. Convaincu que la musique n’a pas de frontière, Georges Tomb se rend à Amman, en Jordanie, où il se produit avec l’Orchestre national devant la reine Noor.

Mais, si le talent de Georges pour la musique est incontestable, le cinéma l’attire irrésistiblement: pour lui, l’accord parfait, c’est la musique et le cinéma. Il se rend donc à Vienne pour parfaire ses connaissances, puis à Hollywood, où il travaille avec le célèbre compositeur Conrad Pope, à qui l’on doit entre autres la musique des films Harry PotterGodzilla ou encore Star Wars. Il va au Liban, puis en Italie, où l’Orchestre symphonique de Sanremo et l’Orchestre philarmonique de Rome jouent ses compositions.

En Italie, Georges Tomb fait sensation, au point que Francesco Attardi, figure majeure de la vie musicale italienne, déclare au public: «Si nous devions choisir un successeur d’Ennio Morricone, ce serait Georges Tomb», avant de le baptiser «le jeune Morricone». Il y a là de quoi flatter un artiste, mais le compositeur, déterminé et ambitieux, en veut toujours davantage. «C’est énorme, c’est aussi une grande responsabilité que d’être ainsi surnommé “Morricone”, l’un des plus grands compositeurs de l’histoire; mais je veux me faire mon propre nom. Je continuerai à m’inspirer des grands maîtres, oui, mais je veux inscrire le nom de “Georges Tomb” parmi les compositeurs de musiques de film mondialement connus.»

De grands projets en perspective

Aujourd’hui Georges Tomb travaille sur plusieurs projets. L’un d’eux fait partie «des plus importants de sa carrière», nous confie-t-il. Il est en effet en train de composer la musique d’une importante production de ballet italienne, Pinocchio. Le héros éponyme célébrera dans deux ans son 140e anniversaire. Le compositeur effectuera à cette occasion une tournée internationale. Si, aujourd’hui, Georges Tomb multiplie les projets en Europe, il aimerait travailler sur des projets liés à l’histoire, à la culture et, pourquoi pas, à ses racines orientales. Il affirme d’ailleurs que «le monde arabe commence à soutenir davantage la musique classique. On le voit avec l’Opéra royal de Mascate, à Oman, mais aussi avec des projets qui se développent à Dubaï, au Qatar, ou dans des pays comme le Koweït ou même le Liban, avec son Orchestre philarmonique. Mais il reste beaucoup à faire. Ce n’est pas comme en Europe, où il y a beaucoup de compositeurs et où il est possible de participer tous les jours à un concert classique, à un opéra, à des ballets. Dans le monde arabe, ce n’est pas vraiment le style de musique que les gens écoutent», regrette-t-il.

Georges Tomb entend ainsi démocratiser son art dans le monde arabe. Cela représenterait à ses yeux une belle victoire.

Georges Tomb nous le dit sans prétention: il vise l’Oscar et il est convaincu qu’il l’obtiendra. En attendant – peut-être – son heure de gloire à Cannes, et comme c’est le cas de nombreux compositeurs de film, Georges Tomb reste dans l’ombre. Dans les rues de la ville, nous avons pu le constater, il passe inaperçu. Sur la Croisette, des jeunes s’amassent devant l’hôtel de Georges Tomb. Ils rêvent d’apercevoir non pas ce compositeur au talent immense, mais plutôt l’une de leurs idoles: une icône de l’émission de télé-réalité… les Marseillais, par exemple…


Quand Pompidou "copie" le Louvre: 100 artistes exposent à Metz

Centre Pompidou (Photo AFP)
Centre Pompidou (Photo AFP)
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  • À partir de samedi, des « copistes » exposent au Centre Pompidou-Metz leur réinterprétation de classiques de l'art qu'ils « réactivent ».
  • Toutes ces œuvres, produites à partir d'autres œuvres, ont été créées spécialement pour cette exposition.

METZ, FRANCE : Faire revivre des œuvres du Louvre à travers le regard de 100 artistes : à partir de samedi, des « copistes » exposent au Centre Pompidou-Metz leur réinterprétation de classiques de l'art qu'ils « réactivent ».

Les commissaires de l'exposition, Donatien Grau, conseiller pour les programmes contemporains du musée du Louvre, et Chiara Parisi, directrice du Centre Pompidou-Metz, ont voulu en faire « une radioscopie de l'art contemporain et une exposition pour les amoureux de l'histoire de l'art ».

L'exposition est le résultat d'une « invitation envoyée à 100 artistes, non copistes a priori, à réactiver des œuvres du patrimoine », résume Donatien Grau.

Ici, une sculpture romaine recouverte de ballons métalliques colorés attire l'œil du visiteur : il s'agit d'une copie réalisée par l'artiste américain Jeff Koons de L'Hermaphrodite endormi, une sculpture antique dont on ignore l'auteur.

Un peu plus loin, plusieurs artistes ont fait le choix de créer leur interprétation de La Liberté guidant le peuple (1830) d'Eugène Delacroix : c'est le cas de Bertrand Lavier avec Aux armes citoyens (2025), dans lequel il se concentre sur les armes et le drapeau peints dans la version originale.

« La Vierge et l'Enfant au chancelier Rolin » (XVe siècle), peint par Jan Van Eyck, a aussi été en partie copié par l'Irano-Américain Y.Z. L'artiste Kami, quant à lui, a décidé de s'emparer d'un petit détail de l'œuvre originale, les mains, qu'il a reproduit comme un symbole. 

On peut aussi découvrir « la Joconde » copiée par le collectif Claire Fontaine, qui a camouflé son visage d'une tache noire, lui ôtant son sourire énigmatique.

Toutes ces œuvres, produites à partir d'autres œuvres, ont été créées spécialement pour cette exposition.

Giulia Andreani a réalisé trois portraits de femmes, a aimé « se heurter à des œuvres du Louvre », « détourner la technique » et « exploser le format ».

Chiara Parisi note que certaines copies sont réalisées presque à l'identique : « On est un peu déstabilisés » dans un premier temps en les regardant, puis « après on reconnaît la patte de l'artiste ».

D'autres, au contraire, ont détourné les originaux pour en faire des créations où « les œuvres ne sont pas là pour être reconnues », précise-t-elle. 

L'artiste Neila Czermak Ichti a détourné le tableau Roger délivrant Angélique (1819) de Jean-Auguste-Dominique Ingres. Dans sa version, « tout le monde a un peu changé de place. Le défi consistait à ce que le monstre n'ait pas la même place sans pour autant devenir une victime comme Angélique dans la version originale.

Donatien Grau a également mis en garde : « Le sujet de l'exposition n'est pas la copie, mais la pluralité des copistes. » « Copier, aujourd'hui, ce n'est pas se mettre face au tableau et le dupliquer. C'est mille autres choses » illustrées dans l'exposition.

Cela met aussi en valeur le patrimoine, qui « n'existe que quand on le recrée, qu'on le fait vivre, quand on l'habite », selon Donatien Grau.

Les œuvres originales n'ont pas été transportées à Metz : le visiteur peut les retrouver reproduites dans le catalogue d'exposition (25 euros) qui, selon Mme Parisi, « prolonge la visite ».

L'exposition « Copistes. En collaboration exceptionnelle avec le musée du Louvre » est visible jusqu'au 2 février 2026.


«Fever Dream» avec Fatima Al-Banawi débarque sur Netflix

Le film est sorti sur Netflix cette semaine. (Instagram)
Le film est sorti sur Netflix cette semaine. (Instagram)
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  • Soutenu par le Fonds de la mer Rouge, le film, qui explore les thèmes de la manipulation des médias, de l'identité numérique et du coût de la célébrité à l'ère de l'influence en ligne, a été présenté au Festival international du film de la mer Rouge 2023
  • Il raconte l'histoire de Samado, une star du football à la retraite qui, accablé par la surveillance des médias et la notoriété publique, trouve une chance de reprendre le contrôle

DUBAI : Le dernier long métrage du cinéaste saoudien Faris Godus, "Fever Dream", est désormais disponible en streaming sur Netflix, réunissant un casting local étoilé comprenant Fatima Al-Banawi, Sohayb Godus, Najm, Hakeem Jomah et Nour Al-Khadra.

Soutenu par le Fonds de la mer Rouge, le film, qui explore les thèmes de la manipulation des médias, de l'identité numérique et du coût de la célébrité à l'ère de l'influence en ligne, a été présenté en première mondiale au Festival international du film de la mer Rouge 2023.

Il raconte l'histoire de Samado, une star du football à la retraite qui, accablé par la surveillance des médias et la notoriété publique, trouve une chance de reprendre le contrôle. Avec sa fille, il entreprend de se venger d'un puissant portail de médias sociaux. Mais à mesure qu'ils s'enfoncent dans leur quête de célébrité et de rédemption numérique, la frontière entre l'ambition et l'obsession commence à s'estomper.


Najm joue le rôle d'Ahlam, la fille de Samado, tandis que Jomah apparaît dans le rôle de Hakeem, un agent de relations publiques engagé pour aider à restaurer l'image publique de Samado. Al-Banawi joue le rôle d'Alaa, un autre agent de relations publiques qui travaille aux côtés de Hakeem.

Godus est célèbre pour son œuvre "Shams Alma'arif" (Le livre du soleil), également diffusée sur Netflix, et "Predicament in Sight".

Il a précédemment déclaré dans une interview accordée à Arab News : "(En Arabie saoudite), nous disposons d'un sol riche pour créer du contenu et nous avons tant d'histoires à raconter. Je pense qu'aujourd'hui, le soutien apporté par notre pays est tout simplement formidable. Les gens ont tellement de chances de créer des films aujourd'hui".

Mme Al-Banawi est connue pour ses rôles dans "Barakah Meets Barakah" et dans le thriller saoudien "Route 10".

Elle a fait ses débuts de réalisatrice avec "Basma", dans lequel elle joue également le rôle-titre - une jeune femme saoudienne qui revient dans sa ville natale de Jeddah après avoir étudié aux États-Unis. De retour chez elle, elle est confrontée à la maladie mentale de son père, à des liens familiaux tendus et au défi de renouer avec une vie passée qui ne lui semble plus familière.

"Je me suis vraiment lancée dans le cinéma - en 2015 avec mon premier long métrage en tant qu'actrice - avec une intention : combler le fossé entre les arts, l'impact social et la psychologie", avait-elle déclaré à Arab News. "Et j'ai pu me rapprocher de cette union lorsque je me suis positionnée en tant qu'auteur-réalisateur, plus qu'en tant qu'acteur."


Nintendo écoule 3,5 millions de consoles Switch 2 en 4 jours, un record

Cette photo d'archive prise le 5 juin 2025 montre un client (à droite) achetant une Nintendo Switch 2 dans un magasin d'électronique à Tokyo.(Photo de Kazuhiro NOGI / AFP)
Cette photo d'archive prise le 5 juin 2025 montre un client (à droite) achetant une Nintendo Switch 2 dans un magasin d'électronique à Tokyo.(Photo de Kazuhiro NOGI / AFP)
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  • « Il s'agit d'un record pour une console Nintendo sur les quatre premiers jours » de sa commercialisation, a indiqué le groupe dans un communiqué.
  • L'enjeu est énorme pour Nintendo : même s'il se diversifie dans les parcs à thème et les films à succès, environ 90 % de ses revenus proviennent de l'activité liée à sa console vedette.

TOKYO : Le géant japonais du jeu vidéo Nintendo a affirmé mercredi avoir vendu 3,5 millions d'unités de sa nouvelle console hybride Switch 2 à travers le monde en l'espace de quatre jours, établissant un nouveau record dans l'industrie.

« Il s'agit d'un record pour une console Nintendo sur les quatre premiers jours » de sa commercialisation, a indiqué le groupe dans un communiqué.

Selon plusieurs analystes, elle a également battu des records de ventes pour une console de salon, devançant la première Switch et la PlayStation 5 de Sony, respectivement vendues à 2,7 et 3,4 millions d'unités au cours de leur premier mois de commercialisation.

La Playstation 2, la console la plus vendue de tous les temps, n'avait franchi la barre des 2 millions de ventes qu'après deux semaines.

La Switch 2 avait fait l'objet d'une importante vague de précommandes, avec 2,2 millions de demandes sur la boutique en ligne Nintendo pour le seul Japon avant son lancement. 

Le géant japonais du jeu vidéo Nintendo a affirmé mercredi avoir vendu 3,5 millions d'unités de sa nouvelle console hybride Switch 2 à travers le monde en l'espace de quatre jours, établissant un nouveau record dans l'industrie.

« Il s'agit d'un record pour une console Nintendo sur les quatre premiers jours » de sa commercialisation, a-t-il indiqué dans un communiqué.

Selon plusieurs analystes, elle a également battu des records de ventes pour une console de salon, devançant la première Switch et la PlayStation 5 de Sony, respectivement vendues à 2,7 et 3,4 millions d'unités au cours de leur premier mois de commercialisation.

La Playstation 2, la console la plus vendue de tous les temps, n'avait franchi la barre des 2 millions de ventes qu'après deux semaines.

La Switch 2 avait fait l'objet d'une importante vague de précommandes, avec 2,2 millions de demandes sur la boutique en ligne Nintendo pour le seul Japon avant son lancement. 

« Le coffret Mario Kart World pour Switch 2 comprend une console Switch 2 en japonais (disponible au Japon uniquement) et une version numérique de Mario Kart World sortie le même jour. Il s'agit d'une offre à prix abordable », s'est défendu Nintendo mercredi.

Le géant japonais du jeu vidéo espère égaler le succès fulgurant de la Switch : sortie en mars 2017, elle s'est écoulée à plus de 154 millions d'exemplaires depuis, ce qui en fait la troisième console la plus vendue de tous les temps derrière la PlayStation 2 de Sony et la Nintendo DS.

Mais après huit ans, les ventes s'étaient essoufflées (elles ont plongé de 22 % en 2024-2025), laissant place à la lassitude des consommateurs qui attendaient la sortie d'une nouvelle version.

L'enjeu est énorme pour Nintendo : même s'il se diversifie dans les parcs à thème et les films à succès, environ 90 % de ses revenus proviennent de l'activité liée à sa console vedette.

Comme la Switch originale, la nouvelle version est une console hybride qui peut être utilisée en déplacement ou connectée à un téléviseur, mais elle dispose d'un écran plus grand, d'une mémoire huit fois supérieure et d'un micro intégré. 

De nouvelles fonctionnalités permettent aux utilisateurs de discuter en ligne et de partager temporairement une partie avec des amis, atout jugé crucial pour séduire des consommateurs habitués à regarder des jeux en streaming.