« La Dame est prête »: la Tour Eiffel sort enfin d'une longue nuit

De nombreux visiteurs français et étrangers l'attendaient depuis près de neuf mois, sa plus longue fermeture après-guerre: La Tour Eiffel rouvre ses portes vendredi au public, après un mois de "check up" complet et avec "l'inévitable" pass sanitaire. (Photo, AFP)
De nombreux visiteurs français et étrangers l'attendaient depuis près de neuf mois, sa plus longue fermeture après-guerre: La Tour Eiffel rouvre ses portes vendredi au public, après un mois de "check up" complet et avec "l'inévitable" pass sanitaire. (Photo, AFP)
De nombreux visiteurs français et étrangers l'attendaient depuis près de neuf mois, sa plus longue fermeture après-guerre: La Tour Eiffel rouvre ses portes vendredi au public, après un mois de "check up" complet et avec "l'inévitable" pass sanitaire. (Photo, AFP)
De nombreux visiteurs français et étrangers l'attendaient depuis près de neuf mois, sa plus longue fermeture après-guerre: La Tour Eiffel rouvre ses portes vendredi au public, après un mois de "check up" complet et avec "l'inévitable" pass sanitaire. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 16 juillet 2021

« La Dame est prête »: la Tour Eiffel sort enfin d'une longue nuit

  • La structure en fer puddlé accueillera ses premiers touristes aujourd’hui, avec une capacité d'accueil réduite à 50% en raison de la jauge sanitaire imposée face à l'épidémie
  • Dans cette période difficile, le chef d'œuvre de Gustave Eiffel doit faire face au défi logistique du chantier de peinture que lui imposent ses 132 printemps

PARIS : De nombreux visiteurs français et étrangers l'attendaient depuis près de neuf mois, sa plus longue fermeture après-guerre: La Tour Eiffel rouvre ses portes vendredi au public, après un mois de "check up" complet et avec "l'inévitable" pass sanitaire.

A 12H45, la structure en fer puddlé accueillera ses premiers touristes. Avec une capacité d'accueil réduite à 50%, soit 13.000 visiteurs maximum par jour, en raison notamment de la jauge sanitaire imposée dans les ascenseurs face à l'épidémie de Covid-19.

Après 260 jours sans visiteur et un recours massif au chômage partiel pour les 350 employés, "il y a une vraie attente des personnels" qui en terminent avec "presque un mois de check up complet", explique le patron de la Tour Eiffel. Ascenseurs, guichets, gestes barrière, "c'est un peu comme au démarrage d'un avion...", explique à l'AFP le président de la société d'exploitation (Sete) Jean-François Martins.

Et dès mercredi, conformément à ce qu'a annoncé le président Emmanuel Macron pour les lieux de loisirs et de culture rassemblant plus de 50 personnes, le pass sanitaire sera obligatoire pour accéder au monument.

Selon M. Martins, c'est "inévitable". "Évidemment, c'est une petite complexité opérationnelle supplémentaire à mettre en oeuvre en quelques jours, mais ce n'est pas insurmontable", relativise-t-il.

Mais "la Dame est prête. Elle a donné un grand spectacle (mercredi) soir pour se préparer", résume M. Martins, après le feu d'artifice du 14 juillet.

D'où viendront les visiteurs? Ouverte depuis le 1er juin avec 70.000 billets vendus jusqu'à fin août, mais en majorité pour la deuxième quinzaine de juillet, la billetterie en ligne permet d'esquisser les premières tendances: une moitié de Français, une moitié d'étrangers avec "une belle proportion d'Américains" (15%) et un tiers d'Européens.

Chez ces derniers, Brexit et variant Delta obligent, "l'absence totale des Britanniques est très marquante, alors qu'ils sont traditionnellement la clientèle la plus présente", souligne le président de la Sete qui observe en revanche une "poussée de la sphère méditerranéenne", Espagne et Italie en tête.

Dans les réservations, très peu de voyageurs longue distance comme les Asiatiques, qui passent beaucoup par les agences de voyage. Mais entre incertitudes sanitaires et météorologiques, "on va avoir beaucoup de billets vendus le jour même", prédit M. Martins qui mise sur "une bonne moitié" de tickets écoulés in situ.

En ce mois de juillet, le célèbre monument, propriété de la Ville de Paris, déjà fermé entre mars et juin 2020 lors de la première vague, est à la croisée des chemins. La fin de sa plus longue période de fermeture coïncide avec sa recapitalisation de 60 millions d'euros validée lundi par son conseil d'administration.

Cette augmentation de capital doit permettre à la Sete de surmonter la perte d'environ 70 millions d'euros projetée pour 2021, après un déficit de 52 millions en 2020, quand son chiffre d'affaires est passé de 99 à 25 millions d'euros.

Cette année, après six mois de fermeture et un second semestre planifié en demi-jauge, "nous ne pourrions faire que 25% de notre revenu normal, dans un modèle absolu", souligne M. Martins.

"La vérité, c'est qu'on fera moins parce que dedans il y a aussi des mauvaises périodes" à l'automne, anticipe le dirigeant, en discussions avec l'Etat "pour qu'il nous aide à passer la période".

Dans cette période difficile, le chef d'oeuvre de Gustave Eiffel, qui a accueilli jusqu'à 7 millions de visiteurs en 2014 et encore 6,2 millions en 2019, doit aussi faire face au défi logistique du chantier de peinture que lui imposent ses 132 printemps.

Suspendue depuis début février en raison de traces de plomb supérieures au seuil réglementaire, la 20e campagne de peinture est toujours en phase de test et ne reprendra pas avant l'automne, ce qui explique le maintien d'un grand filet suspendu côté Champ-de-Mars.


Paris : deuxième édition du Prix international UNESCO-Al-Fozan pour la recherche scientifique

L’UNESCO et la Fondation Abdullah Al-Fozan ont dévoilé ce vendredi les lauréats de la deuxième édition du « Prix international UNESCO Al-Fozan », lors d’une cérémonie organisée au siège de l’organisation à Paris.
L’UNESCO et la Fondation Abdullah Al-Fozan ont dévoilé ce vendredi les lauréats de la deuxième édition du « Prix international UNESCO Al-Fozan », lors d’une cérémonie organisée au siège de l’organisation à Paris.
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  • L’UNESCO et la Fondation Abdullah Al-Fozan ont remis le Prix international UNESCO Al-Fozan à cinq jeunes chercheurs en STEM originaires des cinq régions du monde, lors d'une cérémonie à Paris
  • Ce prix biennal, doté de 250 000 dollars, vise à promouvoir l'excellence scientifique, l'enseignement des disciplines STEM, et l’innovation parmi les jeunes talents internationaux

PARIS: L’UNESCO et la Fondation Abdullah Al-Fozan ont dévoilé ce vendredi les lauréats de la deuxième édition du « Prix international UNESCO Al-Fozan », lors d’une cérémonie organisée au siège de l’organisation à Paris.

La remise des prix s’est tenue en présence du ministre saoudien de l’Investissement, Khalid Al-Faleh, de l’ambassadeur du Royaume en France, Fahd Al-Ruwaili, du délégué permanent de l’Arabie saoudite auprès de l’UNESCO, le Dr Abdullilah Al-Tokhais, ainsi que du fondateur du prix, Abdullah Al-Fozan.

Assistait également à la cérémonie, Simona-Mirela Miculescu, présidente de la Conférence générale de l’UNESCO, Vera Khoury Lacoeuilhe, présidente du Conseil exécutif de l’organisation, et Lidia Brito, directrice générale adjointe de l’UNESCO, ainsi qu’un florilège de personalités diplomatiques et scientifiques.

Le prix qui récompense cinq jeunes chercheurs en sciences, technologie, ingénierie et mathématiques (STEM), des cinq régions du monde, à été attribué cette année à trois jeunes chercheuses et deux chercheurs.

Les lauréats sont: la chercheuse marocaine Mounia Laasiri (région arabe), pour son travail dans le domaine de la physique des particules, la chercheuse chypriote Kyriaki Michaelidou (région Europe et Amérique du Nord) pour ses travaux sur l’épidémiologie génétique du cancer, la chercheuse péruvienne Rosa Vásquez (région Amérique Latine et Caraïbes) pour la science et la protection de l’environnement en Amazonie.

Récompensé également, le chercheur chinois Lijing Cheng (région Asie-Pacifique), pour ses travaux dans le domaine des sciences du climat, ainsi que le chercheur namibien Ndawdika Mulundilini (région Afrique), pour ses recherches dans le domaine des sciences, technologie, ingénierie et mathématiques (STEM).

En plus de la reconnaissance internationale, les cinq lauréats reçoivent une dotation financière dont la valeur totale s’élève à 250 000 dollars, à partager

Dans son allocution, l’ambassadeur Al-Tokhais a souligné que « ce prix incarne la vision du Royaume d’Arabie saoudite en matière de soutien à l’innovation, à l’éducation et à l’autonomisation des jeunes, grâce à un partenariat stratégique avec l’UNESCO et à l’initiative de la Fondation Abdullah Al-Fozan ».

Le fondateur du prix, Abdullah Al-Fozan, a pour sa part exprimé sa gratitude envers les autorités saoudiennes et l’UNESCO, saluant un partenariat « exemplaire » qui permet de célébrer les chercheurs de demain et d’attirer les talents émergents.

Il a également félicité les lauréats, louant « leur créativité et leur leadership dans l’exploration des horizons du futur », et leur a souhaité « une carrière jalonnée de succès et d’innovations ».

Créé en octobre 2021, le Prix international UNESCO Al-Fozan est la première récompense mondiale attribuée par l’UNESCO à l’initiative du Royaume d’Arabie saoudite, avec pour objectif d’encourager l’excellence scientifique des jeunes chercheurs issus des cinq régions de l’organisation.

Au-delà de la reconnaissance académique, le prix entend promouvoir l’enseignement des disciplines STEM, développer les compétences nécessaires aux métiers de demain, renforcer la coopération scientifique internationale et contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable.

Le prix, attribué tous les deux ans par un jury international composé de cinq experts de renom, met en lumière la contribution des jeunes scientifiques au progrès de leurs sociétés et à l’enrichissement du savoir mondial.


Avions russes dans le ciel estonien: Macron dénonce une "incursion dangereuse et irresponsable"

Cette image diffusée par l'armée de l'air suédoise le 19 septembre 2025 montre un chasseur russe MIG-31 survolant la mer Baltique après avoir violé l'espace aérien estonien. (AFP)
Cette image diffusée par l'armée de l'air suédoise le 19 septembre 2025 montre un chasseur russe MIG-31 survolant la mer Baltique après avoir violé l'espace aérien estonien. (AFP)
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  • Trois avions militaires russes ont violé l’espace aérien estonien, provoquant une condamnation ferme de la France qui y voit une escalade dans les provocations de Moscou
  • Macron promet une posture de sécurité renforcée, tandis que Paris rappelle que l’incident constitue une violation du droit international et une atteinte à un allié de l’UE et de l’Otan

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a condamné "avec la plus grande vigueur" vendredi l'entrée de trois avions militaires russes dans l'espace aérien de l'Estonie, dénonçant "une nouvelle étape" dans l'"accumulation de provocations et de gestes irresponsables de la Russie".

"Je condamne avec la plus grande vigueur les incursions d’avions russes en Estonie. Elles constituent une nouvelle étape dans cette accumulation de provocations et de gestes irresponsables de la Russie. J‘adresse mon plein soutien aux autorités estoniennes. Une posture de sécurité sera adoptée face à ces violations répétées", a-t-il affirmé sur X.

Le ministère français des Affaires étrangères avait déjà dénoncé dans un communiqué "une incursion dangereuse et irresponsable dans l'espace aérien d'un Etat membre de l'Union européenne et d'un allié de l'Otan (...) en violation flagrante du droit international".

Les trois avions russes ont été interceptés par des avions de chasse de l'Otan.


La reconnaissance de la Palestine, révélateur des fractures politiques françaises

Vue du siège des Nations unies à New York le 17 septembre 2025. (AFP)
Vue du siège des Nations unies à New York le 17 septembre 2025. (AFP)
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  • La décision de Macron de reconnaître l’État palestinien ravive le clivage gauche-droite en France
  • Le camp présidentiel reste divisé et silencieux, redoutant les réactions de l’électorat juif

PARIS: La reconnaissance de la Palestine voulue par Emmanuel Macron est un révélateur des fractures et recompositions politiques en France, avec un RN et des LR alignés sur Israël, un camp présidentiel embarrassé et une gauche qui soutient cette décision après s'être déchirée depuis les attentats du 7-Octobre.

Lorsque le chef de l'Etat a annoncé sa décision fin juillet, les réactions furent vives à droite et à gauche.

"Reconnaître aujourd'hui un État palestinien, c'est reconnaître un État Hamas et donc un État terroriste", avait martelé Marine Le Pen (RN). "Le président de la République se retrouve félicité par le Hamas", avait renchéri Laurent Wauquiez (LR). A gauche, Jean-Luc Mélenchon (LFI) s'était réjoui d'une "victoire morale" tout comme Olivier Faure (PS) qui avait salué "une avancée fondamentale".

"Sur cette question, le clivage gauche/droite est réactivé", constate le sondeur Frédéric Dabi (Ifop).

A gauche, le politologue Vincent Martigny constate que la reconnaissance de la Palestine "masque au moins temporairement les mois d'oppositions virulentes" consécutives au refus de LFI de qualifier de terroristes les massacres du 7-Octobre.

"Il y a eu un véritable divorce à gauche, une fracture sur les valeurs, notamment sur les accusations d'antisémitisme à l'encontre de Jean-Luc Mélenchon", rappelle-t-il.

Effaçant le Parti communiste, historiquement en pointe dans la défense des droits des Palestiniens, les Insoumis ont repris le flambeau de cette "gauche tiers-mondiste, en solidarité instinctive avec la cause palestinienne qui représente son paradigme de l'injustice", selon M. Martigny.

"LFI en a fait une stratégie lors de la campagne des Européennes où c'était +tout Gaza+ avec la Franco-palestienne Rima Hassan comme égérie", rappelle M. Dabi. "C'est un moyen de mobilisation de sa base, des jeunes qui sont les plus acquis à la cause palestinienne, des Français de confession musulmane, des habitants des quartiers populaires", souligne-t-il.

Ces clivages à gauche se sont atténués ces derniers mois du fait de la tournure de la guerre à Gaza qui a conduit fin mai le Premier secrétaire du PS Olivier Faure à reprendre pour la première fois le mot "génocide" utilisé très tôt par les Insoumis.

Mais le PS, qui historiquement recueillait une large part des voix de la communauté juive avant que celle-ci ne commence à se droitiser sous Nicolas Sarkozy, marche toujours sur des oeufs en interne quand il s'agit d'Israël. Comme l'a encore montré la dernière polémique autour de la proposition d'Olivier Faure de pavoiser les mairies de drapeaux palestiniens le 22 septembre.

- "Basculement" de la droite -

Pour M. Martigny, "l'évolution la plus frappante" de ces dernières années reste cependant le "basculement de la droite", plutôt pro-arabe de De Gaulle à Chirac et aujourd'hui "alignée" sur Israël. Un positionnement partagé avec le RN, devenu premier défenseur du gouvernement Netanyahu et désireux de faire oublier le passé antisémite de l'extrême droite française.

"C'est le courant +occidentaliste+ qui fait d'Israël l'avant-pont des démocraties engagées contre l'islamisme politique incarné par le Hamas. La lutte du gouvernement israélien répond à leur propre obsession contre les islamistes", résume M. Martigny.

De fait, après bientôt deux ans de guerre, les responsables LR et RN continuent de justifier toutes les actions d'Israël, même les plus meurtrières, au nom de son "droit à la sécurité".

Officiellement, LR et RN restent favorables à la création un jour d'un Etat palestinien - après notamment la libération des otages et la reddition du Hamas. Mais ils ne critiquent pas M. Netanyahu quand il répète "qu'il n'y aura pas d'Etat palestinien" ou fait en sorte que cela devienne sur le terrain impossible.

Ce rejet d'une reconnaissance aujourd'hui de l'Etat palestinien est partagé plus discrètement par une partie du camp présidentiel (chez Renaissance ou Horizons) resté "dubitatif" depuis l'annonce du chef de l'Etat, selon un cadre macroniste.

"La reconnaissance de l'Etat palestinien est perçue par une grande partie de la communauté juive comme une provocation. Et Renaissance est très structuré par la solidarité sans faille avec les Juifs de France", souligne M. Martigny.

"Il y a un grand silence. Vous avez entendu Gabriel Attal ou Edouard Philippe ?", remarque M. Dabi selon qui cet embarras est renforcé par "la godille" d'Emmanuel Macron qui "pose des conditions à la reconnaissance au printemps puis les lève à l'été".