Jan Kubis : les « fauteurs de troubles » cherchent à entraver les élections en Libye

Jan Kubis, l'envoyé spécial des Nations Unies en Libye. (Avec l'aimable autorisation de la Mission d'appui des Nations Unies en Libye)
Jan Kubis, l'envoyé spécial des Nations Unies en Libye. (Avec l'aimable autorisation de la Mission d'appui des Nations Unies en Libye)
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Publié le Samedi 17 juillet 2021

Jan Kubis : les « fauteurs de troubles » cherchent à entraver les élections en Libye

Jan Kubis, l'envoyé spécial des Nations Unies en Libye. (Avec l'aimable autorisation de la Mission d'appui des Nations Unies en Libye)
  • Le Premier ministre libyen intérimaire, Abdel Hamid Dbeibeh, renouvelle l'engagement de son gouvernement en faveur des élections « historiques » du 24 décembre
  • La Libye se trouve divisée entre le gouvernement soutenu par les Nations unies qui siège dans la capitale, Tripoli, et les autorités rivales basées dans l'est du pays

NATIONS-UNIES, États-Unis : L'envoyé spécial des Nations Unies pour la Libye a reproché jeudi aux « fauteurs de troubles» de vouloir faire obstacle aux élections décisives qui doivent avoir lieu en décembre pour unifier ce pays divisé d'Afrique du Nord. De son côté, le Conseil de sécurité a prévenu que toute personne ou groupe qui saperait le déroulement du scrutin risquerait de faire l'objet de sanctions de la part des Nations Unies.

Lors d'une réunion du Conseil au niveau des ministres, Jan Kubis a dit qu'il s'était entretenu avec nombre de décideurs au cours de sa récente visite en Libye et que tous avaient réitéré leur engagement en faveur de la tenue d'élections présidentielles et parlementaires le 24 décembre. Il a ajouté : « Je crains que plusieurs d'entre eux ne soient pas disposés à joindre le geste à la parole ».

Par ailleurs, l'envoyé spécial a souligné que le Forum du dialogue politique libyen, qui compte 75 membres de tous horizons, n'est pas parvenu à convenir d'un cadre juridique permettant d'organiser des élections au début du mois, ce qui compromet la feuille de route censée mettre un terme au conflit qui déchire, depuis 10 ans, ce pays riche en pétrole. En outre, il a rappelé que les troupes étrangères et les mercenaires ne se sont pas retirés de la Libye dans le délai de 90 jours, exigé par le cessez-le-feu conclu en octobre dernier, sans oublier que la route côtière reliant l'est et l'ouest du pays reste fermée, ce qui enfreint une autre disposition fondamentale du cessez-le-feu.

En effet, la Libye est plongée dans le chaos depuis que le dictateur Mouammar Kadhafi a été renversé en 2011 à la suite d'un soulèvement soutenu par l'OTAN. Depuis lors, ce pays pétrolier se trouve divisé entre le gouvernement soutenu par les Nations unies qui siège dans la capitale, Tripoli, et les autorités rivales basées dans l'est du pays, soutenues chacune par des groupes armés et des gouvernements étrangers.

C'est en avril 2019 qu'une offensive visant à prendre le contrôle de Tripoli a été lancée par le commandant Khalifa Haftar, basé dans l'est du pays, et ce, avec le soutien de l'Égypte et des Émirats arabes unis. Au bout de 14 mois, cette opération a échoué lorsque le gouvernement soutenu par les Nations unies a reçu un appui militaire supplémentaire de la part de la Turquie, qui a engagé des centaines de soldats et des milliers de mercenaires syriens. Cette situation a conduit à un cessez-le-feu en octobre et à l'adoption, un mois plus tard à Tunis, d'une feuille de route pour les élections, qui prévoit un gouvernement de transition.

M. Kubis a exhorté les membres du Forum à surmonter leurs divergences et à convenir d'une proposition qui constituerait une base constitutionnelle pour les élections que la Chambre des représentants pourrait adopter sans hésiter.

« Il ne faut pas permettre aux groupes d'intérêts, aux fauteurs de troubles et aux groupes armés de faire échouer ce processus qui vise à restaurer la légitimité, l'unité et la souveraineté de la Libye et de ses institutions », souligne-t-il.

Une déclaration présidentielle adoptée par le Conseil de sécurité a repris l'appel de M. Kubis en faveur d'une action immédiate et d'une législation qui accorderait à la Commission supérieure pour les élections nationales « le temps et les ressources nécessaires » pour préparer les élections.

Pour sa part, le Premier ministre libyen intérimaire, Abdel Hamid Dbeibeh, a réitéré l'engagement de son gouvernement en faveur des élections « historiques » du 24 décembre et a affirmé que « la priorité consiste à élaborer au plus vite la constitution et la loi électorale requises ».

Le Conseil a souligné que les individus et les entités encourent des sanctions allant du gel financier à l'interdiction de voyager si le comité chargé de surveiller l'application des sanctions des Nations unies juge qu'ils se livrent ou soutiennent des actes qui entravent la paix, la stabilité ou la sécurité de la Libye, ou sapent la transition politique. Le conseil souligne également que « l'obstruction ou le sabotage des élections prévues dans la feuille de route du Forum comptent parmi les actes en question ».

Le Conseil de sécurité a une nouvelle fois exhorté les pays, les protagonistes libyens et les « parties concernées » à appliquer intégralement le cessez-le-feu, « notamment en retirant dans l’immédiat toutes les forces étrangères et tous les mercenaires de Libye ».

Par ailleurs, M. Kubis a averti que la présence précitée mettait en péril le cessez-le-feu. « Il est impératif que les acteurs libyens et les intervenants internationaux se mettent d'accord sur un plan pour entamer et achever le départ des mercenaires et des forces étrangères », dit-il. « Les premiers signes sont en effet encourageants, mais il convient de prendre des mesures et de conclure des accords concrets ».

Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères, dont le pays préside le Conseil de sécurité ainsi que cette réunion, a rappelé qu'il était « impératif » de tenir les élections le 24 décembre et a appelé à établir un calendrier progressif pour le retrait des « troupes étrangères ».

En effet, la France a proposé de retirer les mercenaires syriens appartenant aux deux camps « dans les semaines à venir », a-t-il précisé.

Selon M. Kubis, la Commission militaire conjointe, qui comprend 5 représentants de chaque partie, est indispensable à la mise en œuvre du cessez-le-feu et à tout progrès politique. Il a prévenu que le rôle vital de cette commission « risque de vaciller si le processus politique reste paralysé ».

« Il convient donc de s'efforcer de préserver l'unité de cette commission et de la préserver des incidences défavorables résultant de l'impasse dans laquelle se trouvent le processus politique et les principaux acteurs politiques de la Libye », ajoute-t-il.

M. Kubis a cité les divergences qui opposent le gouvernement transitoire et la Chambre des représentants, le gouvernement et l'Armée libyenne dirigée par Haftar dans l'est du pays, ainsi que les divergences entre ceux qui souhaitent que les élections se déroulent le 24 décembre « et ceux qui préfèrent les retarder ».

Il a cependant fait observer que les répercussions de l'impasse politique « commencent à faire surface ».

La Chambre des représentants a manqué d'adopter le budget soumis par le gouvernement de transition, a déclaré M. Kubis. L'armée nationale libyenne emmenée par Khalifa Haftar a empêché le gouvernement d'imposer son autorité dans les régions placées sous la coupe de cette armée, tandis que le gouvernement et le Conseil de la présidence ne se sont pas mis d'accord sur le nom du ministre de la Défense, pourtant essentiel à la mise en œuvre du cessez-le-feu. En outre, la Commission militaire conjointe a retardé la réouverture de la route littorale pour dénoncer le manque d'action en faveur des élections et le refus des mercenaires et des forces étrangères de se retirer du pays.

Cette réunion du Conseil de sécurité est intervenue au lendemain de la conférence sur la Libye qui s'est tenue le mois dernier à Berlin et au cours de laquelle l'Allemagne et les Nations unies ont réuni 17 pays aux côtés des dirigeants transitoires de la Libye en vue d'encourager la mise en œuvre du cessez-le-feu et de la feuille de route sur les élections. La déclaration faite par la présidence de la réunion a en effet salué les résolutions de la conférence sur la Libye.

Heiko Maas, ministre allemand des Affaires étrangères, a fait remarquer au Conseil que « la Libye a fait un grand pas vers la paix et l'unité au cours de l'année écoulée ».

Il a exhorté la communauté internationale à « faire preuve de fermeté à l'égard de ceux qui préconisent le report des élections pour des motifs politiques égoïstes ». Il a ainsi invité le Conseil à réaffirmer qu'il ne saurait tolérer la moindre obstruction, qu'il tiendra le cap et veillera à ce que les progrès enregistrés en Libye soient « irréversibles ».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.

 

 


Les services de sécurité des Émirats déjouent un transfert illégal d'armes vers le Soudan

Les autorités ont saisi environ cinq millions de munitions de type Goryunov (7,62 x 54 mm) retrouvées dans l'avion. (AFP)
Les autorités ont saisi environ cinq millions de munitions de type Goryunov (7,62 x 54 mm) retrouvées dans l'avion. (AFP)
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  • Les services de sécurité ont réussi à empêcher le transfert d'une quantité d'équipements militaires aux forces armées soudanaises 
  • Les prévenus ont été arrêtés lors d'une inspection de munitions dans un avion privé dans l'un des aéroports du pays

ABU DHABI: Les services de sécurité des Émirats arabes unis ont déjoué une tentative de transfert illégal d'armes et d'équipements militaires aux forces armées soudanaises, a déclaré mercredi le procureur général des Émirats arabes unis, Hamad Saif al-Chamsi.

M. Al-Chamsi a déclaré que les services de sécurité avaient réussi à empêcher le transfert d'une quantité d'équipements militaires aux forces armées soudanaises après l'arrestation de membres d'une cellule impliquée dans la médiation non autorisée, le courtage et le trafic illicite d'équipements militaires, sans avoir obtenu les licences nécessaires auprès des autorités compétentes.

Les prévenus ont été arrêtés lors d'une inspection de munitions dans un avion privé dans l'un des aéroports du pays.

L'avion transportait environ cinq millions de munitions de type Goryunov (54,7 x 62 mm).

Les autorités ont également saisi une partie du produit financier de la transaction en possession de deux suspects dans leurs chambres d'hôtel.

M. Al-Chamsi a déclaré que l'enquête avait révélé l'implication de membres de la cellule des chefs militaires soudanais, notamment l'ancien chef des services de renseignement Salah Gosh, un ancien officier de l'agence de renseignement, un ancien conseiller du ministre des Finances et une personnalité politique proche du général Abdel Fattah al-Burhan et de son adjoint Yasser al-Atta. Plusieurs hommes d'affaires soudanais ont également été impliqués.

Selon les enquêteurs, les membres de la cellule ont conclu un marché d'équipement militaire portant sur des fusils Kalachnikov, des munitions, des mitrailleuses et des grenades d'une valeur de plusieurs millions de dollars.

Les armes ont été transférées de l'armée soudanaise à une société d'importation des Émirats arabes unis en utilisant la méthode de transfert des HAWALADARS.

La transaction a été facilitée par l'intermédiaire d'une société appartenant à un membre fugitif de la cellule travaillant pour les forces armées soudanaises, en coordination avec le colonel Othman al-Zubair, responsable des opérations financières au sein de l'armée soudanaise.

De faux contrats et de fausses factures commerciales ont été utilisés pour prétendre que les paiements concernaient un contrat d'importation de sucre.

L'enquête a conclu que ces transactions avaient été effectuées à la demande du comité d'armement des forces armées soudanaises, présidé par Al-Burhan et son adjoint Al-Atta, en toute connaissance de cause et avec leur approbation. Les membres de la cellule ont été directement chargés de négocier et de finaliser les transactions par Ahmed Rabie Ahmed al-Sayed, une personnalité politique proche du commandant en chef soudanais et responsable de la délivrance des certificats et des approbations des utilisateurs finaux.

Les enquêteurs ont confirmé que Salah Gosh jouait un rôle central dans la gestion du trafic illégal d'équipements militaires aux Émirats arabes unis, en coordination avec d'autres membres de la cellule.

Le groupe a réalisé une marge bénéficiaire de 2,6 millions de dollars (1 dollar = 0,88 euro) par rapport à la valeur réelle des deux transactions, qu'il s'est répartie entre lui et plusieurs complices. La part de Gosh a été retrouvée en possession du suspect Khalid Youssef Mukhtar Youssef, ancien officier de renseignement et ex-chef de cabinet de Gosh.

La cargaison saisie était arrivée à l'aéroport des Émirats arabes unis à bord d'un avion privé en provenance d'un pays étranger.

L'avion s'était posé pour faire le plein et avait officiellement déclaré qu'il transportait un lot de fournitures médicales.

Cependant, la cargaison militaire a été découverte sous la supervision du ministère public, sur la base de mandats judiciaires émis par le procureur général.

Les autorités ont également saisi des copies des contrats relatifs aux deux transactions, de faux documents d'expédition, ainsi que des enregistrements audio et des messages échangés entre les membres de la cellule.

L'enquête a permis de découvrir plusieurs sociétés appartenant à un homme d'affaires soudano-ukrainien, dont une opérant aux Émirats arabes unis.

Ces sociétés ont fourni à l'armée soudanaise des armes, des munitions, des grenades et des drones, en collaboration avec les membres de la cellule et le responsable financier de l'armée.

L'une des sociétés figure sur la liste des sanctions américaines.

Les enquêtes en cours ont révélé que les intérêts financiers et les profits du groupe sont étroitement liés à la poursuite du conflit interne au Soudan.

Le procureur général a souligné que cet incident représentait une grave atteinte à la sécurité nationale des Émirats arabes unis, en faisant de leur territoire une plateforme pour le trafic illégal d'armes à destination d'un pays en proie à des troubles civils, en plus de constituer des infractions pénales punissables par la loi.

Il a conclu en déclarant que le ministère public poursuivait ses procédures d'enquête en vue de déférer les suspects à une procédure judiciaire d'urgence.

Les résultats définitifs seront annoncés à la fin de l'enquête.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Retailleau engage la procédure de dissolution d'Urgence Palestine

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine.
  • Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

PARIS : A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine, ainsi que de Lyon Populaire, qui appartient à l'ultra droite, après avoir lancé mardi celle du groupe antifasciste La Jeune Garde.

Invité de CNews/Europe 1, le ministre de l'Intérieur a justifié la dissolution d'Urgence Palestine en affirmant qu'il fallait « taper sur les islamistes ». « L'islamisme est une idéologie qui essaie d'instrumentaliser une religion. Il y a une défiguration de la foi », a-t-il dit.

« Il ne faut pas défigurer la juste cause des Palestiniens », a poursuivi M. Retailleau, qui a insisté sur le fait que « beaucoup de nos compatriotes musulmans professent une foi parfaitement compatible avec les valeurs de la République ».

Créé au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, le collectif Urgence Palestine dit rassembler « des citoyens, des organisations et mouvements associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l'auto-détermination du peuple palestinien ». 

Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

« À l'heure où le peuple palestinien est confronté au génocide, à la famine, où les Israéliens cherchent à détruire et à anéantir le peuple palestinien, que fait le gouvernement français ? Il veut dissoudre notre collectif, c'est insupportable », a réagi Omar Al Soumi, l'un des militants d'Urgence Palestine.

« C'est la réalité d'une France complice du génocide », a-t-il accusé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Urgence Palestine a reçu de nombreux messages de soutien de la part d'organisations de l'extrême gauche et de la gauche radicale. 

« Non à la dissolution d'Urgence Palestine », a écrit sur Instagram le Nouveau Parti Anticapitaliste, dénonçant « des prétextes pour faire taire les voix solidaires avec la Palestine ! ».

L'eurodéputée insoumise Rima Hassan a également critiqué les dissolutions engagées contre la Jeune Garde et Urgence Palestine.

« La dérive autoritaire et fasciste de Macron est aussi réelle, tangible et concrète », a-t-elle réagi sur X.

Tsedek!, qui se présente comme un « collectif juif décolonial », a aussi apporté son soutien à ces deux organisations.

« Le gouvernement qui appelle à la dissolution d’Urgence Palestine, c’est la République qui reprend ses droits et réaffirme que l’antisémitisme ne passera pas en France », s'est au contraire félicitée Sarah Aizenman, présidente du collectif « Nous vivrons », auprès de l'AFP. 

« Cette organisation ne défend pas les droits des Palestiniens, elle soutient une organisation terroriste », a accusé Mme Aizenman.

Les annonces de procédures de dissolution contre La Jeune Garde et Urgence Palestine interviennent à la veille des rassemblements du 1er-Mai et pourraient tendre le climat des manifestations, notamment à Paris, selon un haut responsable de la police.

Le ministre de l'Intérieur et le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ont par avance prévenu qu'aucun débordement ne serait toléré.

Environ 15 000 personnes sont attendues jeudi pour la manifestation parisienne.


Syrie: 11 morts dans de nouveaux affrontements confessionnels près de Damas

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
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  • Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut
  • En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées dans de nouveaux affrontements à caractère confessionnel aux environs de Damas, a annoncé mercredi une ONG, au lendemain d'accrochages meurtriers dans une localité syrienne voisine à majorité druze qui ont fait 17 morts.

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

"Nous n'avons pas dormi de la nuit (...) les obus de mortier s'abattent sur nos maisons", a déclaré à l'AFP au téléphone Samer Rafaa, un habitant et militant actif de Sahnaya, où une partie de la population est druze.

Selon l'OSDH, basée en Grande-Bretagne mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, l'un des deux morts à Sahnaya est un combattant druze.

Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut à la localité.

En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements.

Ces violences ont réveillé le spectre des affrontements confessionnels, après des massacres qui ont visé en mars la minorité alaouite dont était issu le président déchu Bachar al-Assad, renversé en décembre par la coalition islamiste au pouvoir.

L'attaque contre Jaramana a été menée par des groupes affiliés au pouvoir après la diffusion sur les réseaux sociaux d'un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l'égard du prophète Mahomet.

L'AFP n'a pas pu vérifier l'authenticité du message et les chefs spirituels de la minorité druze ont condamné toute atteinte au prophète.