L'Égypte libère des journalistes et des militants à la suite de préoccupations américaines

Les accusations sont nombreuses, allant de la diffusion de fausses nouvelles et de l'abus des plates-formes de réseaux sociaux à l'adhésion à un groupe terroriste, une référence aux Frères musulmans. (Photo, AFP)
Les accusations sont nombreuses, allant de la diffusion de fausses nouvelles et de l'abus des plates-formes de réseaux sociaux à l'adhésion à un groupe terroriste, une référence aux Frères musulmans. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Lundi 19 juillet 2021

L'Égypte libère des journalistes et des militants à la suite de préoccupations américaines

  • L'Égypte libère six journalistes et militants en faveur de la démocratie après les préoccupations croissantes des États-Unis concernant leur arrestation et leur intimidation
  • Le gouvernement égyptien a réprimé à grande échelle ces dernières années la dissidence, emprisonnant des milliers de personnes, principalement des islamistes, mais aussi des militants laïcs impliqués dans le Printemps arabe de 2011

LE CAIRE: Dimanche, les autorités égyptiennes ont relâché trois militants et trois journalistes après des mois de détention provisoire, ont annoncé des responsables et des avocats. Ces libérations sont intervenues après que des responsables américains, entre autres, se soient déclarés préoccupés par les arrestations et l’intimidation de défenseurs des droits humains et de critiques du gouvernement du président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi.

Les procureurs de la sûreté de l'État ont ordonné la remise en liberté dans six cas en cours d’investigation, selon deux responsables judiciaires qui se sont exprimés sous couvert d'anonymat, n'étant pas autorisés à s’adresser aux médias.

Les accusations sont nombreuses, allant de la diffusion de fausses nouvelles et de l'utilisation abusive de plates-formes des réseaux sociaux à l'adhésion à un groupe terroriste, une référence aux Frères musulmans, considérés comme tel par l'Égypte depuis 2013.

Malgré leur longue détention, les personnes arrêtées et relâchées n'ont toujours pas été jugées, selon leurs avocats.

Esraa Abdel-Fattah, militante et blogueuse en faveur de la démocratie, a été libérée dimanche matin, a écrit sa sœur Shimaa dans un post sur Facebook. Elle a été l’une des fondatrices du «Mouvement du 6 avril», qui a joué un rôle crucial dans le soulèvement de 2011 en faveur de la démocratie, qui avait renversé l'autocrate longtemps au pouvoir, Hosni Moubarak.

Abdel-Fattah a été arrêtée en octobre 2019 dans une ville à l'ouest du Caire, lors d'une répression qui a suivi des manifestations antigouvernementales. Des centaines de personnes avaient alors été arrêtées, mais un grand nombre d’entre elles avaient ensuite été relâchées.

La célèbre avocate des droits humains, Mahienour al-Masri, a également été libérée dimanche, a écrit sa sœur Maysoun al-Masri dans un article sur Facebook, accompagné d’une photo de l'avocate portant un masque, ainsi que l’uniforme blanc des personnes emprisonnées.

Al-Masri, qui est largement connue pour son activisme dans les mouvements ouvriers, et qui est impliquée auprès des réfugiés syriens et palestiniens vivant en Égypte, avait été arrêtée en septembre 2019 durant la répression qui avait suivi une manifestation.

photo
La militante et journaliste égyptienne Esraa Abdel-Fattah parlant au téléphone, depuis son domicile, après sa sortie de prison. (Photo, Getty Images)

Les autorités ont également libéré le journaliste Gamal el-Gamal, a précisé l'avocat des droits humains Nasser Amin. El-Gamal, largement connu pour ses chroniques critiques à l'égard du gouvernement d'Al-Sissi, a été arrêté cette année, à son arrivée à l'aéroport international du Caire en provenance de Turquie, où il vivait depuis 2017.

Parmi les personnes libérées dimanche figuraient également les journalistes Moustafa el-Aasar et Moataz Wadnan, qui étaient en détention provisoire depuis 2018, selon l'avocat des droits humains Malek Adly.

Abdel-Nasser Ismaïl, chef adjoint du Parti de l'Alliance populaire socialiste, a également été libéré après près de deux ans de détention provisoire.

Les libérations sont intervenues à la suite d’appels de parlementaires et de personnalités connues  visant à libérer les militants et les défenseurs des droits humains détenus ces dernières années pour ce qu'ils considèrent comme des accusations fondées sur des considérations politiques.

La semaine dernière, le déferrement en justice d’Houssam Bahgat, un journaliste d'investigation égyptien de premier plan et défenseur des droits humains, avait causé un tollé, suscitant l’indignation des défenseurs des droits humains. Bahgat a déclaré qu'il était accusé d'avoir insulté l'autorité électorale égyptienne, diffusé de fausses nouvelles sur la dénonciation d’une fraude électorale, et d’avoir utilisé les réseaux sociaux pour commettre des délits.

Les accusations reposent à l’origine sur un tweet que Bahgat a écrit l'année dernière, accusant le président de l'autorité électorale d'une mauvaise coordination du vote parlementaire de l'année dernière, a expliqué le journaliste.

Le porte-parole du département d'État américain, Ned Price, a condamné l'inculpation de Bahgat, ainsi que la détention et l’intimidation de leaders de la société civile égyptienne, d'universitaires et de journalistes, sous Al-Sissi.

«Nous avons fait part au gouvernement égyptien de notre ferme conviction que des personnes telles que Houssam Bahgat ne devraient pas être visées pour avoir exprimé pacifiquement leurs opinions», a déclaré Price la semaine dernière. «En tant que partenaire stratégique, nous avons fait part de ces préoccupations au gouvernement égyptien, et nous continuerons de le faire à l'avenir.»

La semaine dernière, s’était ouvert le procès de six militants et journalistes laïcs, dont l'ancien parlementaire Zyad el-Elaimy, a déclaré l'avocat des droits humains Khalid Ali. Les six personnes, qui ont été arrêtées en 2019, font l’objet de nombreuses accusations, notamment de troubles à l'ordre public avec la diffusion de fausses informations sur les affaires intérieures. La prochaine audience du tribunal aura lieu le 29 juillet, a précisé Ali.

El-Elaimy, ainsi que d'autres personnes, ont été ajoutés par un tribunal l'année dernière à une liste de terroristes présumés, pour les cinq prochaines années. La décision a été confirmée la semaine dernière par la Cour de cassation, la plus haute juridiction d'Égypte en matière pénale. Parmi les six personnes incarcérées se trouvait le militant palestino-égyptien Rami Shaath, qui a aidé à établir la branche égyptienne du mouvement de boycott organisé par les Palestiniens contre Israël, connu sous le nom de BDS.

Shaath, fils d'un ancien ministre palestinien des Affaires étrangères, a été arrêté en 2019, mais n'a pas été inculpé. Sa femme, de nationalité française, a été expulsée du pays.

Le gouvernement égyptien a mené ces dernières années une répression à grande échelle contre la dissidence, emprisonnant des milliers de personnes, principalement des islamistes, mais aussi des militants laïcs impliqués dans le soulèvement du Printemps arabe de 2011 qui a renversé l’ancien président Hosni Moubarak.

Des journalistes ont également été pris pour cible, des dizaines d'entre eux ayant été emprisonnés et certains expulsés. L'Égypte reste l'un des pays au monde emprisonnant le plus de journalistes, avec la Turquie et la Chine, selon le Comité pour la protection des journalistes.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Short Url
  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Short Url
  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Short Url
  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com