La convocation de Houssem Aouar chez "Les Bleus" fait débat en Algérie

Aouar rejoint en 2009 le centre de formation de l'Olympique lyonnais avant de signer en 2016 son premier contrat professionnel (Photo, AFP).
Aouar rejoint en 2009 le centre de formation de l'Olympique lyonnais avant de signer en 2016 son premier contrat professionnel (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 04 septembre 2020

La convocation de Houssem Aouar chez "Les Bleus" fait débat en Algérie

  • «À part les vaillants joueurs du FLN en 1958, avez-vous des exemples de joueurs qui ont quitté l’équipe de France pour venir jouer en Algérie ? Ça n’a jamais existé… Ce n’est pas impossible, mais si cela se fait, ce sera une première»
  • La Fédération algérienne de football a une nouvelle stratégie pour attirer les joueurs binationaux 

PARIS : Le 27 août, Houssem Aouar a reçu sa première convocation en équipe de France de football. Cette convocation est une étape logique dans la carrière de Houssem Aouar. Né à Lyon en 1998, il rejoint en 2009 le centre de formation de l'Olympique lyonnais avant de signer en 2016 son premier contrat professionnel. Milieu de terrain talentueux, Aouar a joué pour l'équipe de France des moins de 17 ans puis pour celle des moins de 21 ans. 
Il est une des raisons du succès de cette saison, sur la scène européenne, de l'Olympique lyonnais qui a atteint les demi-finales de la prestigieuse Ligue des champions. Qualifié de « joueur extraordinaire » par Pep Guardiola, l'un des meilleurs entraîneurs au monde, Aouar est suivi de près par de très grands clubs européens, y compris la Juventus, championne d'Italie. 
Les origines algériennes de Houssem Aouar ont poussé les supporters à rêver de le voir jouer avec la sélection de son pays d’origine. Le règlement de la Fédération internationale de football association (FIFA) a évolué concernant les joueurs binationaux. Une décision de 2004, complétée en 2009, offre l'opportunité pour un binational de jouer avec une sélection en équipe de jeunes puis d’opter pour la sélection A (équipe senior) d’un autre pays. 
Le premier joueur qui a bénéficié de cette règle est le défenseur central Antar Yahia qui a joué avec les équipes de France de jeunes avant de choisir la sélection algérienne en 2004. Ce changement est autorisé si, et seulement si, le joueur n’a disputé aucun match officiel avec l'équipe senior dans le premier pays. En tenant compte de cette règle, Houssem Aouar peut encore porter le maillot des Fennecs (surnom de la sélection algérienne). Mais le suspens a pris fin récemment. 
Comment la décision de Houssem Aouar de représenter les Bleus a été perçue et vécue en Algérie ? Arab News en français s'est entretenu avec Mohamed Brahdji, reporter pour DZfoot.com, site de référence du football algérien.  
« La communication du joueur a été explicite dès le début : il a toujours manifesté son envie de rejoindre l'équipe de France. Il a ainsi refusé de jouer la Coupe d'Afrique des nations de 2019 pour se concentrer sur le Championnat d'Europe des moins de 21 ans. Toutefois, poursuit-il, l’espoir persistait, notamment chez les supporters, de le voir avec la sélection algérienne ». 
Cet espoir qui s'est évanoui a conduit à une « certaine forme de déception » sans qu'il ait eu « de grande polémique ou de psychodrame énorme car Aouar n’a jamais exprimé son désir de jouer pour les Verts, contrairement à Nabil Fekir [ancien joueur de l'Olympique lyonnais, évoluant maintenant dans le championnat espagnol] ».
Mohamed Brahdji précise que le débat et l'engouement autour des joueurs binationaux nés et formés en France, et qui sont éligibles pour jouer en sélection algérienne, ont pris de l'importance depuis au moins une vingtaine d'année avec des joueurs comme Yacine Brahimi, Antar Yahia, ou encore Carl Medjani.
À cet égard, il convient de noter le réalisme et la clairvoyance de l'actuel sélectionneur, Djamel Belmadi, qui a remporté la Coupe d'Afrique des nations en 2019. Il a ainsi déclaré en octobre 2019 en conférence de presse : « À part les vaillants joueurs du FLN [en 1958], avez-vous des exemples de joueurs qui ont quitté l’équipe de France pour venir jouer en Algérie ? Ça n’a jamais existé… Ce n’est pas impossible, mais si cela se fait, ce sera une première.»
Par conséquent, la stratégie de la Fédération algérienne de football pour attirer les joueurs binationaux a récemment évolué. Le modèle initial était d'attendre l'éclosion du joueur au niveau professionnel avec son club européen.
D’après Mohamed Brahdji, le nouveau projet consiste en un « accompagnement plus cohérent et plus intelligent » avec comme pilier une task force dont les objectifs sont, d'une part, de détecter les meilleurs joueurs binationaux évoluant dans les centres de formations en Europe et, d'autre part, de proposer à ces joueurs d'intégrer les sélections de jeunes puis le cas échéant la sélection algérienne. 
Ce projet « mérite d’être scruté, évalué et aussi amélioré. Il pourrait être, à terme, une solution pour attirer les meilleurs talents binationaux vers la sélection algérienne en leur proposant un projet sur le long terme », affirme-t-il.
Le débat autour de l’importance des joueurs binationaux en France ne concerne pas uniquement l’Algérie. Lors de la Coupe du monde 2018, la France s’est aussi distinguée d'après l'étude de l'Observatoire du football CIES en étant le pays de naissance le plus représenté de la compétition avec 50 joueurs loin devant le Brésil ou encore l’Allemagne.


Rassemblement à Paris en mémoire d'Aboubakar Cissé et contre l'islamophobie

"Le racisme tue, non à la haine contre les musulmans", a-t-on pu lire sur des pancartes tenues par des manifestants réunis à l'appel de SOS Racisme et de la militante associative Assa Traoré. (AFP)
"Le racisme tue, non à la haine contre les musulmans", a-t-on pu lire sur des pancartes tenues par des manifestants réunis à l'appel de SOS Racisme et de la militante associative Assa Traoré. (AFP)
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  • "Je n'ai pas l'impression que l'on (les musulmans) soit entendu et représenté dans les médias ou au gouvernement. Si cela avait été une victime d'une autre religion, d'un autre nom et d'une autre culture nous, nous aurions été au soutien. Il existe un deu
  • Un juge d'instruction du pôle criminel de Nîmes a été saisi et une information judiciaire ouverte pour meurtre avec préméditation et à raison de la race ou de la religion

PARIS: Au moins un millier de personnes se sont rassemblées à Paris pour rendre hommage à Aboubakar Cissé, un musulman tué la semaine dernière dans une mosquée du Gard, et dénoncer l'"islamophobie", a constaté une journaliste de l'AFP.

"Le racisme tue, non à la haine contre les musulmans", a-t-on pu lire sur des pancartes tenues par des manifestants réunis à l'appel de SOS Racisme et de la militante associative Assa Traoré.

"Je n'ai pas l'impression que l'on (les musulmans) soit entendu et représenté dans les médias ou au gouvernement. Si cela avait été une victime d'une autre religion, d'un autre nom et d'une autre culture nous, nous aurions été au soutien. Il existe un deux poids deux mesures", commente Yasmina, 52 ans, fonctionnaire, qui n'a pas souhaité donner son nom de famille.

"On arrive encore à dire que ce n'était pas un musulman qui était visé mais on ne va pas se mentir il n'y a que les musulmans en France qui fréquentent les mosquées. À un moment il faut poser les mots comme on le fait à juste titre contre l'antisémitisme, et appeler ça de l'islamophobie", a souligné Myriam, 30 ans, assistante dentaire, qui n'a pas souhaité non plus donner son nom.

Aboubakar Cissé, un jeune Malien, a été lardé de plusieurs dizaines de coups de couteau dans la mosquée de la petite commune gardoise de La Grand-Combe, où il était venu tôt comme chaque semaine pour faire le ménage, avant la prière du vendredi.

Son assassin, un Français d'origine bosnienne de 21 ans, s'est rendu à la police italienne.

Dans la vidéo qu'il avait lui-même réalisée juste après son meurtre, le suspect a insulté la religion de sa victime.

Un juge d'instruction du pôle criminel de Nîmes a été saisi et une information judiciaire ouverte pour meurtre avec préméditation et à raison de la race ou de la religion.

Outre une marche blanche à La Grand-Combe, un rassemblement en mémoire de la victime et contre l'islamophobie a déjà été organisé dimanche à Paris et une manifestation s'est déroulée mardi à Lyon.


Un 1er-Mai syndical qui se veut «festif et combatif», mais sans unité large

Pour les salaires, pour l'abrogation de la réforme des retraites, ou encore "contre la trumpisation du monde" : les organisations syndicales appellent à battre le pavé jeudi pour le 1er-Mai, mais la mobilisation se tient sans unité large. (AFP)
Pour les salaires, pour l'abrogation de la réforme des retraites, ou encore "contre la trumpisation du monde" : les organisations syndicales appellent à battre le pavé jeudi pour le 1er-Mai, mais la mobilisation se tient sans unité large. (AFP)
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  • A Paris, la manifestation doit partir à 14H00 de la place d'Italie vers la place de la Nation
  • Si - comme l'an dernier - l'intersyndicale ne sera pas unie pour l'occasion, le numéro un de FO Frédéric Souillot défilera aux côtés de ses homologues, dont la cheffe de file de la CGT Sophie Binet, dans le cortège parisien

PARIS: Pour les salaires, pour l'abrogation de la réforme des retraites, ou encore "contre la trumpisation du monde" : les organisations syndicales appellent à battre le pavé jeudi pour le 1er-Mai, mais la mobilisation se tient sans unité large.

Pour la journée internationale des travailleurs, la CGT a recensé quelque 260 rassemblements en France. La centrale de Montreuil a appelé avec la FSU, Solidaires et des organisations de jeunesse (Union étudiante, Unef, Fage, USL) à défiler "contre l'extrême droite, pour la paix, les libertés et la justice sociale".

Si - comme l'an dernier - l'intersyndicale ne sera pas unie pour l'occasion, le numéro un de FO Frédéric Souillot défilera aux côtés de ses homologues, dont la cheffe de file de la CGT Sophie Binet, dans le cortège parisien.

A Paris, la manifestation doit partir à 14H00 de la place d'Italie vers la place de la Nation.

D'autres cortèges s'élanceront dès le matin, comme Marseille et Lille à 10h30. Ce sera aussi le cas dès 10 heures à Bordeaux, Strasbourg ou Dunkerque, où des responsables de gauche, comme Marine Tondelier (Ecologistes), François Ruffin (ex-LFI) ou Boris Vallaud (PS) sont attendus pour protester contre le plan du sidérurgiste ArcelorMittal prévoyant la suppression d'environ 600 postes.

La numéro un de la CFDT Marylise Léon et son homologue de l'Unsa Laurent Escure se retrouvent, eux, dans la matinée dans le centre de Paris pour un rassemblement et une table ronde sur le travail.

Cent jours après l'arrivée de Donald Trump au pouvoir, la CGT, la FSU et Solidaires veulent aussi faire de cette journée un temps fort "contre la trumpisation du monde et l'internationale réactionnaire qui se développe partout", a expliqué à l'AFP Thomas Vacheron, cadre de la CGT.

Des syndicats internationaux (américain, belge, argentin, notamment) ont été conviés au défilé parisien. "Cette démarche unitaire et internationale est un petit pas" pour lutter contre des politiques qui menacent les travailleurs (hausse des droits de douane ou expulsions massives des travailleurs clandestins), selon Murielle Guilbert (Solidaires).

"Le sang et les larmes"

Cette année encore, de source policière, la présence de militants de l'ultra-gauche est jugée très probable à Paris, Nantes ou Lyon, entre autres.

De même source, dans la capitale où un peu plus de 2.000 membres des forces de l'ordre sont attendus, la décision du gouvernement de dissoudre le groupe antifasciste "La Jeune garde" et le collectif "Urgence Palestine" pourrait tendre le climat.

"On ne tolèrera rien", a averti mercredi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.

"Il faut relativiser" cette présence de "black blocs" face aux "centaines de milliers de manifestantes et de manifestants" attendues, a nuancé Sophie Binet mercredi, dénonçant des "stratégies malheureusement classiques (...) pour décrédibiliser la mobilisation sociale".

En 2023, les huit principaux syndicats (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) avaient défilé ensemble contre la réforme des retraites, du jamais vu depuis près de 15 ans, avec une très forte mobilisation à la clé (entre 800.000, selon les autorités et 2,3 millions, selon la CGT).

L'an dernier, les chiffres étaient revenus dans des fourchettes plus ordinaires: entre 121.000 personnes, selon les autorités, et 210.000, selon la CGT; et jeudi, la mobilisation devrait attirer sensiblement le même nombre de manifestants (100.000 à 150.000 de source policière).

Ce rendez-vous traditionnel se tient au moment où les syndicats craignent que le gouvernement apporte son soutien à des propositions de loi visant à autoriser certaines professions à faire travailler les salariés le 1er-Mai - seul jour férié et chômé en France -, une journée acquise "dans le sang et dans les larmes des ouvriers", rappelle Sophie Binet.

Le syndicat des "Gilets jaunes" a par ailleurs appelé ses sympathisants à mener une opération secrète sur différents points de rassemblement. "On va montrer aux partenaires du pouvoir ce qu’est un VRAI syndicat", ont-ils écrit dans un appel posté sur le réseau social X.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir.