Un réseau franco-israélien d'escroquerie aux diamants démantelé

Les escrocs démarchaient les victimes pour leur «faire acheter de manière fictive des diamants, pas pour le bijou, mais pour le placement». (Photo, AFP)
Les escrocs démarchaient les victimes pour leur «faire acheter de manière fictive des diamants, pas pour le bijou, mais pour le placement». (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 22 juillet 2021

Un réseau franco-israélien d'escroquerie aux diamants démantelé

  • L'enquête démarre en 2017 par une escroquerie aux faux virements dont est victime le club de foot de la ville Angers
  • Au total, 27 personnes ont été inculpées et plus de 1 200 victimes françaises ont été identifiées

PARIS: Plus de 800 diamants cachés sous un lit et 1 200 victimes recensées: un réseau d'escroquerie franco-israélien spécialisé dans les investissements frauduleux dans les diamants a été démantelé par la police française après plusieurs années d'enquête, a-t-elle indiqué mercredi.

L'enquête démarre en 2017 par une escroquerie aux faux virements dont est victime le club de foot de la ville Angers (Ouest).

Les investigations menées à partir de ce dossier vont permettre de "mettre à jour un réseau d'escrocs piloté depuis Israël, dont la spécialité est la création de plateformes internet proposant des investissements frauduleux dans le diamant", a expliqué Anne-Sophie Coulbois, cheffe de l'Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF). 

Au total, 27 personnes ont été inculpées et plus de 1 200 victimes françaises ont été identifiées. Le préjudice global de l'escroquerie est estimé à plus de 30 millions d'euros et 4,5 millions d'euros d'avoirs criminels - principalement des espèces et des comptes bancaires - ont été saisis.

Les escrocs démarchaient les victimes pour leur "faire acheter de manière fictive des diamants, pas pour le bijou, mais pour le placement", détaille Anne-Sophie Coulbois. "La plupart des gens ne voient jamais le diamant, ils le choisissent sur internet de manière virtuelle" en pensant "qu'il est conservé par les escrocs et qu'il prend de la valeur au fil du temps", ajoute-t-elle.

Un schéma classique dans ce type d'escroquerie: les malfaiteurs "vous proposent d'investir dans tel ou tel produit, ça peut être des diamants, des places de parking, du whisky... en vous promettant des rendements attractifs. Et quand vous voulez retirer vos fonds et vos plus-values, plus personne ne vous répond". 

En 2019, après une première vague d'arrestations en France, des auditions et perquisitions en Israël permettent aux enquêteurs de découvrir "sous le lit d'un des mis en cause plus de 800 diamants", pour un poids total de 27 kilos et une valeur estimée entre 500 000 et un million d'euros. Leur valeur est "bien inférieure aux sommes versées par les victimes", précise la commissaire.

Les enquêteurs français se sont rendus la semaine dernière en Israël pour récupérer les pierres qui seront restituées aux victimes.

L'enquête a aussi permis de démanteler le circuit de blanchiment utilisé. "Les fonds virés par les victimes passaient de comptes en comptes jusqu'à arriver en Chine et à Hong Kong", raconte la commissaire. Ensuite, "des commerçants chinois peu scrupuleux, établis en France, remettaient en espèces au réseau franco-israélien la compensation de ce virement reçu en Chine", explique-t-elle. 


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.