Illustrer et donner les clés: sur Youtube, des vulgarisateurs expliquent l'économie différemment

sur des plateformes vidéo comme Youtube, des vidéastes tentent d'expliquer des concepts économiques au plus grand nombre, avec pour objectif d'aider leur public à mieux comprendre les grands débats actuels. MARTIN BUREAU / AFP
sur des plateformes vidéo comme Youtube, des vidéastes tentent d'expliquer des concepts économiques au plus grand nombre, avec pour objectif d'aider leur public à mieux comprendre les grands débats actuels. MARTIN BUREAU / AFP
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Publié le Jeudi 22 juillet 2021

Illustrer et donner les clés: sur Youtube, des vulgarisateurs expliquent l'économie différemment

  • Sur des plateformes vidéo comme Youtube, des vidéastes tentent d'expliquer des concepts économiques au plus grand nombre, avec pour objectif d'aider leur public à mieux comprendre les grands débats actuels
  • Pour les institutions, les créateurs de contenus sur Youtube constituent un canal privilégié pour toucher une audience plus jeune

PARIS : "De la vulgarisation économique si bien faite, je n'en trouve nulle part ailleurs": sur des plateformes vidéo comme Youtube, des vidéastes tentent d'expliquer des concepts économiques au plus grand nombre, avec pour objectif d'aider leur public à mieux comprendre les grands débats actuels. 

Depuis plus de trois ans, Maxime, étudiant en première année d'informatique, suit régulièrement les vidéos de la chaîne "Heu?reka", qui est spécialisée dans la finance. "C'est accessible et en même temps, on aborde les sujets en profondeur", apprécie le jeune homme de 19 ans.

Même écho pour Arnaud, 39 ans, chargé de projet en urbanisme: "Je ne suis pas du tout issu du milieu économique, mais j'apprécie cette approche de vulgariser, notamment avec les schémas et son personnage alter ego, qui soulève les questions qu'on aimerait poser", décrit-il.  

Derrière la chaîne "Heu?reka", se trouve Gilles Mitteau, un ancien trader qui a quitté la finance pour "faire quelque chose d'utile pour la société". Depuis 2015, il diffuse ses vidéos sur des mécanismes de la finance, comme les dividendes, ou un peu plus largement sur le rôle des banques dans la lutte contre le dérèglement climatique. La plupart sont visionnées environ 100.000 fois, mais certaines dépassent les 400.000 vues.  

Faible culture économique

"Il y a un vrai problème de formation" pour comprendre l'économie, juge-t-il. "Et quand on est lié à l'actualité comme les médias, c'est difficile de former. Mon but n'est pas de parler de ce qui se passe en ce moment, mais de fournir des connaissances qui permettent d'interpréter l'information."  

Financé par des dons réguliers de son audience (plus de 4.000 euros par mois donnés par plus de 1.000 personnes sur sa page Tipee), il réalise aussi des collaborations avec des institutions, comme l'Autorité des marchés financiers. En revanche, il se tient à l'écart de partenariats avec des applications pour boursicoter, des vendeurs de cryptomonnaies ou autres formations spécialisées. "Je veux vraiment me différencier d'eux."

Gilles Mitteau n'est pas le seul à parler d'économie avec un objectif pédagogique. D'autres chaînes le font aussi, comme Un Créatif, plus centré sur le marketing des marques, ou encore Stupid Economics, plus généraliste.  

"On fait un gros travail de contextualisation, car notre audience, qui a à peu près notre âge, n'a pas forcément une culture économique large et peut se sentir rejetée sur les sites économiques traditionnels", explique le trentenaire Arnaud Gantier, le visage de la chaîne.  

Ses dernières vidéos, sur les entreprises pyramidales, les placements de produits ou encore l'héritage, font régulièrement plus de 100.000 vues.

Être indépendant ou «passeur»

Avec son réalisateur Valentin Levetti, il défend une "approche journalistique" et va demander à ce que la chaîne soit reconnue comme un site de presse en ligne par la Commission paritaire des publications et agences de presse.  

"On refuse les partenariats et on est financé par notre audience et par une subvention, qu'on a eue du Centre national du cinéma", (CNC) explique Arnaud Gantier, ce qui lui permet depuis deux ans de se rémunérer à hauteur d'"un Smic", et autant pour son réalisateur. Pour réduire leurs coûts, tous deux ont quitté la région parisienne et se sont installés à Montpellier.  

Pour les institutions, les créateurs de contenus sur Youtube constituent un canal privilégié pour toucher une audience plus jeune. Fin juin, le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau s'est ainsi prêté à une interview de 40 minutes avec Cyrus North, un vidéaste plus orienté sur la philosophie, mais qui a fait ses études dans une grande école de commerce.  

"Il y a des jeunes qui sont assez rétifs aux médias traditionnels et pas à l'aise avec le sujet, mais qui ont plein d'interrogations sur les crypto-actifs, l'environnement, la dette. On s'est dit qu'on avait besoin d'un passeur pour parler avec eux", explique Fabrice Hermel, le directeur de la communication.  


France: la pleine puissance du nouveau réacteur nucléaire EPR repoussée à la fin de l'automne

Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
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  • EDF prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne"
  • Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur

PARIS: Electricité de France (EDF) prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne", alors que le groupe espérait jusqu'à présent pouvoir franchir cette étape d'ici la fin de l'été.

La prolongation d'un arrêt "pour réaliser une opération de contrôle et de maintenance préventive sur une soupape de protection du circuit primaire principal" conduit à modifier "la date d'atteinte de la pleine puissance, désormais prévue avant la fin de l'automne", a indiqué l'électricien public français sur son site internet vendredi.

Alors que le réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération était à l'arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d'essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, EDF a décidé le 2 juillet de le maintenir à l'arrêt pour intervenir sur des soupapes.

EDF avait en effet constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l'eau du circuit primaire à une pression de 155 bars "n'étaient pas complètement conformes" aux attendus en termes d'"étanchéité".

En raison de ces "aléas", EDF a décidé vendredi de prolonger cet arrêt pour mener une opération de maintenance préventive sur la 3e soupape.

"Les expertises menées sur les deux premières soupapes conduisent EDF, dans une démarche pro-active de sûreté, à étendre les vérifications à la troisième soupape en profitant de la logistique déjà en place et mobilisant les compétences disponibles", a expliqué le groupe.

Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur.

"Il y a 1.500 critères de sûreté qui sont testés lors d'un premier démarrage" de réacteur, a expliqué à l'AFP une porte-parole d'EDF. Lors de ces phases d'essais et de contrôle, il est parfois nécessaire de "refaire des réglages", selon elle.

Le réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec douze ans de retard par rapport à la date prévue. Son coût a explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d'euros: selon un rapport de la Cour des comptes française publié en,janvier, EDF l'estime aujourd'hui à 22,6 milliards d'euros aux conditions de 2023.


Engie confirme ses perspectives 2025 malgré un contexte "incertain et mouvant"

Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
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  • Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre
  • L'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025

PARIS: Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre, et se dit désormais plus confiant pour ses projets renouvelables aux Etats-Unis après une période d'incertitude.

Son résultat net récurrent a reculé de 19% à 3,1 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année. Le résultat opérationnel (Ebit) hors nucléaire est ressorti à 5,1 milliards d'euros, en baisse de 9,4% en raison d'une base de comparaison élevée par rapport au premier semestre 2024 et "dans un contexte de baisse des prix".

Mais l'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025.

"Nous abordons les prochains mois avec confiance et nous confirmons notre +guidance+ annuelle", a commenté Catherine MacGregor, sa directrice générale, citée dans le communiqué de résultats.

Elle a néanmoins insisté sur le contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant", lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, Engie cédait 2,45% à 10H53 (8H53 GMT) à 19,15 euros vendredi, après avoir lâché 5% à l'ouverture.

Interrogée sur les Etats-Unis, Catherine MacGregor s'est montrée plus confiante après une période d'incertitude qui a suivi l'entrée en fonction du gouvernement Trump.

"Avec la promulgation du +Big beautifull bill+ (la loi budgétaire de Donald Trump, ndlr) et une première clarification du cadre réglementaire et fiscal qui était attendue, nous nous apprêtons à lancer trois projets pour plus de 1,1 GW de capacité totale, éolien, solaire et batteries qui vont conforter notre croissance jusqu'en 2028", a-t-elle déclaré.

Engie a pour l'heure "juste en dessous de 9 GW en opération aux États-Unis", a-t-elle rappelé.

"Il y avait beaucoup, beaucoup d'incertitudes sur le traitement qui serait donné à ces projets", a-t-elle souligné, mais avec cette nouvelle loi, "on a beaucoup plus de clarté".

"Le marché aux États-Unis reste évidemment très, très porteur", a-t-elle poursuivi. "Les projections de demande d'électricité sont absolument massives et aujourd'hui, il n'y a pas de scénarios (...) sans une grande partie de projets renouvelables", notamment en raison du fort développement des centres de données dans le pays.

Le groupe table sur un résultat net récurrent - qui exclut des coûts de restructuration et la variation de la valeur de ses contrats de couverture - "entre 4,4 et 5,0 milliards d'euros" en 2025.

Engie vise par ailleurs un Ebit hors nucléaire "dans une fourchette indicative de 8,0 à 9,0 milliards d'euros" en 2025.

"Comme prévu, l'Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", a indiqué Catherine MacGregor.

Le bénéfice net en données publiées s'établit à 2,9 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 50%, en raison d'un impact moindre de la variation de la valeur de ses contrats de couverture.

Le chiffre d'affaires a atteint 38,1 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 1,4%.

Engie disposait d'une capacité totale renouvelables et de stockage de 52,7 gigawatts (GW) à fin juin 2025, en hausse de 1,9 GW par rapport à fin 2024. A cela s'ajoutent 95 projets en cours de construction qui représentent une capacité totale de près de 8 GW.

Le groupe dispose d'un portefeuille de projets renouvelables et de batteries en croissance qui atteint 118 GW à fin juin 2025, soit 3 GW de plus qu'à fin décembre 2024.


ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre

La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
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  • ArcelorMittal a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexiqu
  • ArcelorMittal espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année

PARIS: ArcelorMittal, qui a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexique, espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année.

Malgré un résultat net en hausse de 39% au premier semestre 2025, à 2,6 milliards de dollars, le bénéfice avant intérêt, impôt, dépréciation et amortissement (Ebitda) du deuxième fabricant d'acier mondial a reculé de 10%, à 3,4 milliards de dollars, notamment après l'application de droits de douane de 50% sur l'acier importé aux Etats-Unis depuis le Canada et le Mexique à partir du 4 juin, a expliqué le groupe dans un communiqué jeudi.

Le chiffre d'affaires a aussi pâti du recul de 7,5% des prix moyens de l'acier dans le monde: les ventes se sont amoindries de 5,5%, à 30,72 milliards de dollars au premier semestre.

Jeudi à la Bourse de Paris, après ces annonces, le titre ArcelorMittal a terminé la séance en recul de 2,58%, à 27,52 euros.

Le directeur général du groupe, Aditya Mittal, s'est félicité de la reprise à 100% du site de Calvert aux Etats-Unis, qui devient un site d'acier bas carbone grâce à la construction d'un nouveau four à arc électrique.

En Europe, les tendances à l'accroissement des dépenses publiques sur la défense et les infrastructures "sont un encouragement pour l'industrie de l'acier", a jugé M. Mittal.

Néanmoins, alors que le plan d'action annoncé en mars par la Commission européenne a lancé des "signaux clairs" pour défendre la production européenne d'acier, "nous attendons toujours la concrétisation des mesures de sauvegarde (ou quotas sur les importations d'acier en Europe, NDLR) du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et sur les prix de l'énergie", a-t-il souligné.

A condition que ces mesures soient mises en place, le groupe prévoit d'investir 1,2 milliard d'euros pour un four à arc électrique sur son site français de Dunkerque (Nord), a-t-il rappelé.

Au total, ArcelorMittal en exploite 29 dans le monde, pour une capacité de production de 21,5 millions de tonnes d'acier recyclé par an, qui augmentera à 23,4 millions de tonnes en 2026 après la mise en service des deux sites espagnols de Gijon et Sestao.