L’œuvre d’Abdelaziz al-Shukairi nous révèle sa vision du sultanat d'Oman

La Saison du Karak. (Photo fournie).
La Saison du Karak. (Photo fournie).
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Publié le Jeudi 22 juillet 2021

L’œuvre d’Abdelaziz al-Shukairi nous révèle sa vision du sultanat d'Oman

  • «Mon travail artistique a pour objectif de faire connaître mon pays et son patrimoine culturel», explique l’artiste
  • Abdelaziz al-Shukairi utilise le pop art comme un moyen pour sensibiliser les spectateurs étrangers aux us et coutumes omanaises

PARIS: Le sultanat d’Oman, malgré ses particularités culturelles, géographiques et sociétales, reste relativement méconnu du grand public. C’est pour combler cette lacune qu’Arab News en français est parti à la rencontre de l’artiste omanais Abdelaziz al-Shukairi.

C’est en 2014, alors qu’il n’est âgé que de 16 ans, qu’Abdelaziz al-Shukairi, découvre l’univers particulièrement imaginatif du photographe omanais Ali al-Sharji. «Ce fut une véritable révélation artistique. J’ai suivi sa voie en utilisant la photographie comme un moyen d’exprimer mes idées totalement imaginaires et décalées.»

Idées singulières

Il est intéressant à plus d’un titre d’analyser les mises en scènes photographiques d’Abdelaziz al-Shukairi. L’artiste aime les idées singulières, celles qui sortent de l'ordinaire, mais garde constamment à l’esprit la spécificité omanaise. La photographie qui traduit le plus fidèlement son esprit et son art est sans doute celle qu’il a prise pendant le mois du ramadan. À cette occasion, il a mis en scène un scénario totalement invraisemblable, mais d’une intelligence et d’une grâce artistique rares: on y découvre trois jeunes Omanais qui portent des casques de moto et tiennent à leur ceinture des téléphones portables dernier cri, mais aussi leur kandjar, l’emblématique poignard recourbé omanais. Ces étonnants personnages se sont mis en quête d’un morceau d’une fusée chinoise qui a subitement perdu tout contrôle.

 

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La fantaisie est au cœur du projet artistique d'Abdelaziz al-Shukairi. (Photo fournie).

 

L’une des singularités d’Abdelaziz al-Shukairi réside également dans le fait qu’il appartient au pop art. «Mes idées fantaisistes sont devenues une signature dont la présence est également sensible dans mes réalisations de pop art.»

Son œuvre la plus connue est celle qui représente Burj Al Sahwa («la tour de l’Horloge»), l’édifice emblématique de Mascate, la capitale omanaise. «Si Dubaï possède Burj Khalifa [«la tour de Khalifa»], Mascate, elle, possède Burj Al Sahwa. Notre symbole national est la dague appelée “kandjar” et les deux épées croisées, mais Burj Sahwa représente notre emblème patrimonial. Sur les réseaux sociaux, j’ai constaté que, contrairement à Burj Khalifa et Dubaï, les gens n’associent pas Mascate à Burj Al Sahwa. Mon travail artistique a pour but de faire connaître mon pays et son patrimoine culturel», explique l’artiste.

 

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Cette œuvre réunit quelques-uns des monuments omanais les plus célèbres. (Photo fournie).

 

Abdelaziz al-Shukairi utilise le pop art comme un moyen pour sensibiliser les spectateurs étrangers aux us et coutumes omanaises. Si la boisson la plus populaire l'hiver reste le thé Kayak, les chips omanaises très réputées jouissent également, en toute saison, d’un incontestable prestige.

 

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Chips omanaises.(Photo fournie).

 

Combat intellectuel

L'œuvre de Abdelaziz al-Shukairi ne saurait être réduite à une vitrine éminemment esthétique du sultanat d'Oman. Il mène un combat intellectuel et le revendique. «Ces deux dernières années, j’ai entendu beaucoup d’histoires qui réduisaient le rôle de la femme omanaise à celui d’une personne au foyer dont la seule fonction est d’éduquer ses enfants. Mes œuvres tentent justement de dénoncer ce type de récit. Je trouve qu’il est important de dire qu’il faut laisser toute la liberté aux femmes – comme c’est le cas avec nous, les hommes – en évitant de réduire leur fonction sociale à une case prédéterminée.»

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Liberté. (Photo fournie).

 


Imane Alaoui, auteure de «Flavors of Morocco Transcended», rejoint E& Beach Canteen pour un cours culinaire en direct ce dimanche

Imane Alaoui, auteure du livre de recettes « Flavors of Morocco Transcended » (fournie)
Imane Alaoui, auteure du livre de recettes « Flavors of Morocco Transcended » (fournie)
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  • Rejoignez Imane pour un cours de cuisine marocaine à la pittoresque cantine E& Beach, située sur la plage de Jumeirah à Dubaï
  • Imane Alaoui s'est donné pour mission de détruire le mythe selon lequel la cuisine marocaine est trop complexe

DUBAÏ : Imane Alaoui, auteure du livre de recettes « Flavors of Morocco Transcended », invite les aficionados de la cuisine à embarquer pour un voyage culinaire sans précédent.

Rejoignez Imane pour un cours de cuisine marocaine à la pittoresque cantine E& Beach, située sur la plage de Jumeirah à Dubaï.

Au cours de cette expérience immersive, les participants visiteront la cuisine marocaine, découvrant et savourant des recettes exquises adaptées aux palais et aux styles de vie modernes. Au cœur de l'événement se trouve le célèbre tajine marocain, pour s'adapter à l'emploi du temps trépidant des habitants de Dubaï.

Flavors of Morocco Trenscended par Imane Alaoui (fournie)
Flavors of Morocco Transcended par Imane Alaoui (fournie)

Imane Alaoui s'est donné pour mission de détruire le mythe selon lequel la cuisine marocaine est trop complexe, en veillant à ce qu'elle soit accessible à tous ceux qui ont une passion pour la cuisine et un amour pour les saveurs diverses. Grâce à ce cours culinaire, les participants acquerront des connaissances inestimables, des compétences pratiques et une nouvelle appréciation de la riche tapisserie de la gastronomie marocaine.

Pour vous lancer dans cette aventure culinaire, rendez-vous sur : www.breakbread.com/experiences .

À propos d'Imane Alaoui :

Passionnée de cuisine et par le partage de son héritage, Imane Alaoui est connue pour son approche innovante de la cuisine marocaine. Elle cherche à inspirer les autres pour embrasser la richesse et la diversité de la gastronomie marocaine.

À propos de « Flavors of Morocco Transcended » (Les saveurs du Maroc transcendées)

« Les saveurs du Maroc transcendées » est un livre de recettes qui réinvente les plats marocains traditionnels pour un public moderne. Le livre présente un mélange harmonieux de saveurs authentiques et de tournures contemporaines, invitant les lecteurs à un voyage culinaire captivant à travers le paysage culinaire vibrant du Maroc.

 


L'Arabie saoudite annonce la Semaine de la mode de la mer Rouge

Parmi les moments forts, notons la participation de cent marques saoudiennes, une initiative lancée par la Commission de la mode afin de soutenir et de promouvoir les talents locaux émergents. (Photo Arab News).
Parmi les moments forts, notons la participation de cent marques saoudiennes, une initiative lancée par la Commission de la mode afin de soutenir et de promouvoir les talents locaux émergents. (Photo Arab News).
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  • Organisé par la Commission saoudienne de la mode, cet événement mettra en vedette des créateurs locaux et internationaux
  • L’Arabie saoudite avait accueilli sa première semaine de la mode en 2023 à Riyad

DUBAÏ: Le Royaume s’apprête à accueillir la toute première Semaine de la mode de la mer Rouge. Prévu en bord de mer sur l'île d'Ummahat, cet événement glamour se déroulera du 16 au 18 mai au St. Regis Red Sea Resort. Organisé par la Commission saoudienne de la mode, cet événement mettra en vedette des créateurs locaux et internationaux. Son objectif est de célébrer la fusion entre l'esthétique traditionnelle saoudienne et le design contemporain de pointe.

Parmi les moments forts, notons la participation de cent marques saoudiennes, une initiative lancée par la Commission de la mode afin de soutenir et de promouvoir les talents locaux émergents.

Rappelons que l'Arabie saoudite avait accueilli sa première semaine de la mode en 2023 à Riyad. L'événement, qui s’était déroulé dans le quartier financier du roi Abdallah du 20 au 23 octobre, a jeté les bases de la nouvelle capitale de la mode au Moyen-Orient.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


La rappeuse afghane Sonita Alizada, voix des jeunes filles pour la liberté

Sonita Alizada elle-même a failli être vendue à un homme vers l'âge de 10 ans, puis à 14 ans pour 9.000 dollars. (AFP).
Sonita Alizada elle-même a failli être vendue à un homme vers l'âge de 10 ans, puis à 14 ans pour 9.000 dollars. (AFP).
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  • Non au travail des enfants, aux mariages forcés, au renoncement à ses rêves: à travers le rap, Sonita Alizada (ou Alizadeh) a trouvé un médium parfait pour crier ses combats et raconter son histoire démarrée sous le régime taliban
  • Postée sur internet, la vidéo est vue plus de 8.000 fois le premier jour, tant les mariages forcés sont répandus dans le monde avec 12 millions de mineures mariées chaque année, selon l'Unicef

ARROMANCHES-LES-BAINS: Non au travail des enfants, aux mariages forcés, au renoncement à ses rêves: à travers le rap, Sonita Alizada (ou Alizadeh) a trouvé un médium parfait pour crier ses combats et raconter son histoire démarrée sous le régime taliban.

"Comme toutes les filles, je suis en cage, je ne suis qu'un mouton qu'on élève pour le dévorer", chante-t-elle, en 2014 en Iran, dans "Brides for sale" (Mariées à vendre), en robe de mariée, code-barre et ecchymoses sur le visage. "Relis le Coran! Il ne dit pas que les femmes sont à vendre."

Postée sur internet, la vidéo est vue plus de 8.000 fois le premier jour, tant les mariages forcés sont répandus dans le monde avec 12 millions de mineures mariées chaque année, selon l'Unicef.

Sonita Alizada elle-même a failli être vendue à un homme vers l'âge de 10 ans, puis à 14 ans pour 9.000 dollars.

Repérée par la documentariste iranienne Rokhsareh Ghaem Maghami qui verse 2.000 dollars, elle a droit à six mois de sursis et saisit sa chance lorsqu'une ONG américaine lui propose d'étudier aux Etats-Unis.

Dans l'Utah, les débuts sont difficiles pour celle qui ne sait dire en anglais que "salut, je suis une rappeuse". Elle découvre aussi qu'aux Etats-Unis les mariages de mineures existent.

Elle décide de raconter son histoire dans les écoles, jusqu'au très prisé festival américain du film de Sundance où le documentaire qui lui est consacré, "Sonita", remporte en 2016 le prix du jury.

Ses jeunes années sont marquées par la peur des Talibans et la faim. Née à Herat en 1996, elle a environ cinq ans lorsqu'elle fuit avec ses parents et ses sept frères et sœurs, sans papiers, vers l'Iran.

"On pensait que la vie y serait plus facile, sans guerre mais c'était très difficile de se faire accepter à cause de l'image des Afghans", se rappelle Sonita Alizada, 27 ans, dans un entretien avec l'AFP.

Là aussi, interdiction d'aller à l'école: "Je cirais des chaussures avec mes frères puis je vendais des fleurs." Sa première bonne étoile est une femme qui apprend clandestinement aux filles à lire et à écrire dans une mosquée.

« Toujours en colère »

De retour en Afghanistan, son père, malade, meurt. Son mariage est planifié puis annulé lorsqu'elle retourne en Iran. Sonita y rencontre une association qui lui permet de prendre des cours de guitare en secret... et l'encourage à écrire après avoir remporté un prix de poésie.

Un jour l'artiste en devenir entend le rappeur star Eminem et, sans comprendre les paroles, pense que c'est "probablement la meilleure façon de partager une histoire".

La jeune fille écrit "Brides for sale" même si sa mère, mariée à 12 ans et illettrée, lui interdit de faire du rap. C'est le succès et le départ vers les Etats-Unis.

Devenue sa plus grande admiratrice, sa mère apparaît dans son clip "Run Boy", qui parle des Talibans essayant d'empêcher la scolarisation des filles.

Le 4 juin, elle sera à Caen, dans le nord-ouest de la France, pour le prix Liberté, qu'elle a remporté en 2021. La jeune artiste chantera "Stand up" avec des locaux et le clip de la chanson, filmé sur les plages du Débarquement, sera diffusé devant des vétérans de la Seconde Guerre mondiale.

"Toujours en colère", elle continue de défendre avec le rap et sur les réseaux sociaux la liberté sous toutes ses formes: à l'éducation, à s'exprimer, à choisir son partenaire. Elle a aussi mis en place deux projets en Afghanistan pour aider les enfants et les femmes.

Diplômée l'année dernière en droits humains et en musique à New York, Sonita Alizada veut maintenant étudier la politique à Oxford.

"L'art et la politique vont ensemble. Toute ma musique parle de politique, de faire la différence, de donner de l'espoir, de prendre conscience. Alors j'essaye d'éveiller les consciences à travers la musique", souligne celle qui espère, un jour, pouvoir prendre une part active dans l'avenir de son pays.