Téhéran contourne les sanctions US avec un nouveau terminal pétrolier

Une photo publiée par le bureau du président iranien montre Hassan Rouhani (en haut à droite) qui inaugure le terminal pétrolier de Jask. (Photo, AFP)
Une photo publiée par le bureau du président iranien montre Hassan Rouhani (en haut à droite) qui inaugure le terminal pétrolier de Jask. (Photo, AFP)
Des pétroliers traversent le détroit d'Ormuz, le 21 décembre 2018. (Photo, Reuters)
Des pétroliers traversent le détroit d'Ormuz, le 21 décembre 2018. (Photo, Reuters)
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Publié le Vendredi 23 juillet 2021

Téhéran contourne les sanctions US avec un nouveau terminal pétrolier

  • Le principal terminal d'exportation de pétrole de l'Iran est situé dans le port de Kharg à l'intérieur du détroit d'Ormuz
  • «L'industrie pétrolière est très importante pour nous, et elle est également importante pour l'ennemi»

LONDRES : L'Iran a ouvert son premier terminal d'exportation de pétrole qui n'oblige pas les pétroliers à traverser le détroit d'Ormuz, au moment où Téhéran tente d’augmenter ses exportations de brut et violer les sanctions américaines.

Le ministre iranien du Pétrole Bijan Namdar Zanganeh avait déclaré, lors du lancement du projet, que le terminal aiderait certainement les exportations, ajoutant qu'il s'agit «d'une affirmation de la rupture des sanctions».

L'Iran a également construit un oléoduc de 1 000 km pour transporter son pétrole de Goreh, dans la province du sud-ouest de Bushehr, jusqu'au nouveau terminal dans le sud-est du pays.

L'agence de presse officielle IRNA a déclaré mercredi que le nouvel oléoduc et le terminal aideraient Téhéran à «récupérer le marché pétrolier iranien des pays rivaux».

L'autre terminal pétrolier majeur de l'Iran est situé dans le port du Golfe de Kharg. Accessible par le détroit d'Ormuz, qui compte moins de 40 km de large à son point le plus étroit, il a été le théâtre d’affrontements entre les navires de guerre américains et iraniens dans le passé.

L'Iran est toujours sous le coup de sanctions américaines depuis que l'ancien président Donald Trump s'est retiré unilatéralement de l'accord historique sur le nucléaire iranien de 2015 en mai 2018, ce qui a eu un impact considérable sur les exportations d'énergie iraniennes.

«Nous avions un seul terminal pétrolier, et si un problème survenait, nos exportations de pétrole auraient été interrompues», affirme le président iranien Hassan Rouhani. «C’est un grand jour, un jour historique pour la nation iranienne».

«L'industrie pétrolière est très importante pour nous, et elle est tout aussi importante pour l'ennemi», déclare Rouhani lors d’une allocution télévisée.

Rouhani chiffre la valeur du nouveau projet à $2 milliards. Selon les médias iraniens, le chantier a duré environ deux ans.

Les États-Unis ont accusé l'Iran d'essayer de contourner les sanctions en exportant du pétrole vers des pays comme la Chine, le Venezuela et la Syrie.

Washington a annoncé à plusieurs reprises la saisie de pétroliers transportant du pétrole soi-disant iranien.

Selon des responsables iraniens, la République islamique vise finalement à pomper «un million de barils par jour» à travers le pipeline.

À en croire Téhéran, le projet lui permettrait pour le moment d'exporter 350 000 barils par jour (bpj).

L'Iran a produit 2,47 millions de barils par jour en juin, selon les derniers chiffres disponibles de l'OPEP.

«Le nouveau terminal est un impératif stratégique pour l'Iran, compte tenu de l'intensification des tensions dans le golfe avec l'Arabie saoudite et Israël», explique Herman Wang, analyste pétrolier chez S&P Global Platts. «Le contournement du détroit d'Ormuz fournira à l'Iran un débouché à l'exportation au cas où le passage sera fermé pour quelque raison que ce soit».

«Jusqu'à ce que les sanctions soient levées, le pipeline et le terminal resteront probablement bien en deça de leur capacité», ajoute Wang.

Face aux sanctions de Washington, Téhéran reste discrète sur ses livraisons de brut à la poignée de clients qui osent encore l'acheter.

Une entreprise de logistique chinoise est devenue un acteur principal dans l'approvisionnement en pétrole sanctionné de l'Iran et du Venezuela. Et ce,  même après avoir été mise sur liste noire par Washington il y a deux ans pour avoir traité du brut iranien, confient à Reuters sept sources au courant de l’entente.

Le rôle plus important de China Concord Petroleum Co., également connu sous le nom de la CCPC, et son expansion dans le commerce avec le Venezuela mettent en évidence les limites du système de restrictions de Washington, indiquent des analystes.

Au cours de l'année passée, la CCPC a acquis au moins quatorze pétroliers pour transporter le brut d'Iran ou du Venezuela vers la Chine, ont indiqué deux des sources.

En 2019, Washington a ajouté la CCPC à une liste d'entités sous sanctions pour avoir enfreint les restrictions sur la manipulation et les transactions du pétrole iranien. L’entreprise n'a pas commenté publiquement les sanctions et Reuters n'a pas pu déterminer l'impact de la liste noire américaine sur la CCPC.

La CCPC approvisionne une demi-douzaine de petites raffineries chinoises en pétrole iranien, ont indiqué trois sources basées en Chine.

Des responsables iraniens proches du dossier confirment que la CCPC est un acteur principal du commerce pétrolier de Téhéran avec la Chine.

La Chine a reçu en moyenne 557 000 barils de brut iranien par jour entre novembre et mars, soit environ 5% des importations totales du plus grand importateur mondial, selon Refinitiv Oil Research, revenant aux niveaux observés pour la dernière fois avant que Trump ne réimpose les sanctions contre le régime iranien en 2018.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.