A Londres, l'épidémie de cas contact assombrit l'été des restaurateurs

Des clients consomment dans les restaurants et cafés rouverts de Covent Garden, dans le centre de Londres, alors que les restrictions sur les coronavirus sont assouplies à travers le pays après le troisième verrouillage national de l'Angleterre le 12 avril 2021. (Niklas Halle'n/AFP)
Des clients consomment dans les restaurants et cafés rouverts de Covent Garden, dans le centre de Londres, alors que les restrictions sur les coronavirus sont assouplies à travers le pays après le troisième verrouillage national de l'Angleterre le 12 avril 2021. (Niklas Halle'n/AFP)
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Publié le Vendredi 23 juillet 2021

A Londres, l'épidémie de cas contact assombrit l'été des restaurateurs

  • L'application de traçage nationale envoie des notifications, ou "ping", poussant des centaines de milliers de travailleurs à s'isoler pour dix jours car elles sont cas contact
  • Sur l'ensemble du pays, le centre de réflexion économique CEBR évalue à 4,6 milliards de livres le coût pour l'économie britannique de l'isolement de centaines de milliers d'employés

LONDRES : A une heure du début du service, Giuseppe Gullo s'affaire: dresser les tables, aligner les bouteilles sur les étagères, arroser les piments qui ornent la terrasse... Le propriétaire du Lume, petit restaurant italien de Primrose Hill, quartier huppé de Londres, est partout.

"Depuis un mois, j'ai dû couvrir pour tous les absents", de la cuisine à la maintenance, raconte l'élégant restaurateur sans perdre son sourire.

Et dernièrement, "quelqu'un s'est fait ‘pinguer’, réduisant encore sa petite équipe, ajoute-t-il.

Après le confinement et le Brexit, c'est le nouveau fléau des entreprises britanniques: l'application de traçage nationale envoie des notifications, ou "ping", poussant des centaines de milliers de travailleurs à s'isoler pour dix jours car elles sont cas contact.

Un phénomène baptisé "pingdemic" - la "pingdémie" - et qui menace de paralyser l'économie, en plein essor du variant Delta du Covid-19 à travers le Royaume-Uni.

Les journaux titrent sur des rayons vides dans certains supermarchés en raison des quarantaines imposées aux employés, et le gouvernement a dû exempter d'isolement vendredi plus de 10.000 travailleurs du secteur alimentaire à condition de présenter quotidiennement un test négatif.

Hésitations gouvernementales

"C'est sans commune mesure, tout le monde se fait pinguer", commente M. Gullo, qui souligne également la communication "déroutante" du gouvernement.

Le secrétaire d'État aux Entreprises Paul Scully a rappelé en début de semaine que les notifications n'étaient qu'un "conseil" et que les cas contacts devaient faire preuve de "jugement", avant que Downing Street ne le contredise en affirmant qu'observer une quarantaine à la réception d'un message était "crucial".

Sur l'ensemble du pays, le centre de réflexion économique CEBR évalue à 4,6 milliards de livres le coût pour l'économie britannique de l'isolement de centaines de milliers d'employés, sur les quelques semaines entre la levée lundi des dernières restrictions sanitaires et le 16 août.

A partir de cette date, l'obligation de s'isoler sera levée pour les personnes totalement vaccinées.

Certains patrons interrogés par l'AFP ont reconnu déjà inciter leurs employés à venir malgré des alertes positives.

M. Gullo affirme pour sa part ne pas vouloir "mettre des gens en danger pour un simple bénéfice économique".

"On veut que notre équipe vienne travailler et se sente en sécurité, dans un environnement sain", assène-t-il avant de rappeler: "Nous faisons face au public, je veux qu'il sache que nous suivons toutes les règles".

Brexit et pandémie

Cette décision a des conséquences: face au manque de main d'oeuvre, il envisage de réduire l'activité de son restaurant, en fermant un jour de plus par semaine ou en limitant les services.

Car les déboires de l'industrie hospitalière ne se résument pas à la pingdemie: le cocktail explosif de la pandémie et du Brexit, qui a renchéri les coûts d'approvisionnement et découragé nombre de travailleurs étrangers de venir au Royaume-Uni, a eu un effet dévastateur.

Selon une étude publiée par trois associations de l'industrie, dont UKHospitality, toutes les entreprises interrogées affirment rechercher actuellement du personnel, et il manque plus de 200.000 employés pour que les restaurants et pubs britanniques tournent à plein régime. 

"La pandémie a fait comprendre aux gens qu'ils pouvaient changer d'industrie facilement", explique M. Gullo, alors que deux membres de sa petite équipe de huit personnes sont retournés vivre en Italie.

"Nous sommes très inquiets. J'ai une bonne équipe, mais si certains quittent le restaurant, nous allons avoir du mal à embaucher", ajoute-t-il.

A la réouverture fin mai, il a tout de suite senti que la reprise serait difficile: "tous les restaurateurs s'appelaient pour trouver des chefs, des serveurs...", se rappelle-t-il.

Selon lui, les CV qu'il a reçu en 15 ans de carrière à Londres venaient de toute l'Europe de l'Ouest: France, Italie, Espagne... Mais jamais de Britanniques.

 


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Beautyworld Middle East : le savoir-faire français entre innovation, luxe et clean beauty

Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
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  • Le pavillon français à Beautyworld Middle East 2025 a mis en avant 86 marques, illustrant l’excellence et l’innovation françaises dans le secteur de la beauté et des cosmétiques
  • Face à un marché du Golfe en forte croissance, les entreprises françaises — entre tradition, technologie et durabilité — confirment leur capacité à répondre aux nouvelles attentes d’un secteur en expansion

DUBAÏ : Du 27 au 29 octobre, Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. Organisé par Business France, le pavillon met en lumière le savoir-faire français dans les domaines de la beauté, des cosmétiques et du bien-être, allant des soins de la peau et de la parfumerie aux produits en marque blanche et innovations technologiques.

Dans ce cadre, cinq marques françaises se distinguent par leur approche innovante et leur capacité à séduire le marché du Golfe, en pleine expansion.

Atelier du Savon : l’excellence des ingrédients naturels

Frédéric Brunel-Acquaviva, PDG de l’Atelier du Savon, dirige une manufacture spécialisée dans les savons et cosmétiques naturels, située dans le sud de la France. L’entreprise commercialise ses propres marques, mais réalise également des productions en marque blanche pour des hôtels et distributeurs au Moyen-Orient.

« La cosmétique française est reconnue pour sa qualité ; nos partenaires souhaitent intégrer des ingrédients locaux comme la luffa, l’huile de figue de barbarie ou l’huile de date », précise-t-il.

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L’Atelier du Savon (Photo: ANFR)

Trois ans après sa première participation à Dubaï, l’entreprise continue d’innover grâce à un laboratoire de R&D interne.

Le Laboratoire des Granions : le collagène au cœur de l’innovation

Créé en 1948, le Laboratoire des Granions est un acteur majeur des compléments alimentaires en France. Ilias Kadi, responsable export, met en avant le succès du Collagène Eternity, un collagène à bas poids moléculaire pour une meilleure assimilation.

Présent dans plus de 16 000 pharmacies en France et exporté dans 50 pays, le laboratoire combine expertise pharmaceutique et innovation afin de répondre aux besoins d’un marché international exigeant.

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Le Laboratoire des Granions (Photo: ANFR)

Onérique : le skincare émotionnel

Fondée par Glorimar Primera-Riedweg, Onérique se distingue par une approche sensorielle et émotionnelle du soin. « Chaque produit doit éveiller des sensations positives dès le premier contact », explique la fondatrice. La marque présente trois produits phares au salon : des perles de soin à base d’algues marines, un exfoliant et une crème mousse hydratante.

Présente à Beautyworld Middle East, Onérique cherche à développer des partenariats aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

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Onérique ​​​​​​(Photo: ANFR)

L’Officine du Monde : la nigelle au service du bien-être

La marque française, fondée par Olivier Decazes et par la Dr Rita Massoud, pharmacienne franco-égyptienne, exploite les vertus millénaires de la nigelle pour concevoir des compléments alimentaires et cosmétiques. Grâce à la thymoquinone, principe actif anti-inflammatoire de la plante, l’entreprise propose des solutions pour la peau, le confort articulaire ou la régulation de la glycémie entre autres.

« Tout est formulé par un pharmacien, avec des ingrédients importés d’Inde, d’Égypte, d’Éthiopie et de Tunisie. Et Tous les produits sont fabriqués en France », souligne Mr. Decazes.

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L’Officine du Monde (Photo: ANFR)

Creation Parfums Paris 26 : la passion du parfum sur mesure

Virginie Smadja, fondatrice de Creation Parfums Paris 26, conçoit des parfums en private label pour des clients dans le monde entier, notamment dans les pays du Golfe.

« Chaque client peut avoir des demandes différentes, ce qui rend le métier fascinant », explique-t-elle.

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"Just Together" (Photo: Instagram)

Dernièrement, elle a lancé son propre parfum, Just Together, alliant la tradition de l’Oud à des fragrances plus fraîches et sucrées, inspirées de la French touch. Pour Virginie, « ce n’est plus un métier, mais une véritable passion.»

Un marché régional en pleine expansion

Le salon met en évidence le rôle stratégique du Moyen-Orient, et plus particulièrement des Émirats arabes unis, dans l’univers de la beauté et du luxe. Évalué à 8,5 milliards USD en 2024, le marché des cosmétiques dans la région affiche une croissance soutenue de près de 6 % par an, portée par une demande accrue en innovation, qualité et durabilité.

Véritable plateforme de rayonnement pour l’ensemble du Golfe, les Émirats s’imposent comme un carrefour incontournable pour les marques internationales.

La présence française à Beautyworld Middle East illustre parfaitement cette dynamique : entre parfumerie, soins high-tech et cosmétiques écoresponsables, les entreprises tricolores confirment leur savoir-faire unique et leur capacité à allier héritage, excellence et innovation au service des nouvelles attentes du marché.