A Cuba, le calvaire des familles des manifestants emprisonnés

Le chef de la diplomatie cubaine, Bruno Rodriguez, a déclaré jeudi que la majorité des détenus avaient été relâchés. (Photo, AFP)
Le chef de la diplomatie cubaine, Bruno Rodriguez, a déclaré jeudi que la majorité des détenus avaient été relâchés. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Samedi 24 juillet 2021

A Cuba, le calvaire des familles des manifestants emprisonnés

  • Des Cubains ont été arrêtés lorsque des milliers de protestataires avaient envahi les rues aux cris de «A bas la dictature !», «On a faim !»
  • Les détenus sont accusés d'outrage, de désordre public, d'actes de vandalisme ou encore de propagation de l'épidémie car ils ne portaient pas le masque

LA HAVANE : Manuel Diaz est emprisonné depuis douze jours à Cuba et a besoin que trois personnes témoignent qu'il a bien manifesté pacifiquement le 11 juillet au moment d'une mobilisation sociale inédite sur l'île, pour espérer au moins comparaître libre à son procès. 

Cet employé d'une pâtisserie de 59 ans, qui a manifesté dans son village de Bauta, à 25 kilomètres au sud-ouest de La Havane, fait partie des Cubains arrêtés parmi les milliers de protestataires qui avaient alors envahi les rues aux cris de "A bas la dictature !", "On a faim !".

Les détenus sont accusés d'outrage, de désordre public, d'actes de vandalisme ou encore de propagation de l'épidémie pour s'être rendus dans ces rassemblements sans masque alors que l'épidémie de Covid-19 est en forte progression.

"Pour l'instant, personne n'a voulu témoigner et Manuel est toujours en détention préventive, accusé de désordre public. Il est à la prison de Caimito, (ouest), nous sommes désespérés", explique de Miami son frère Roberto. 

Plus de dix jours après ce mouvement de contestation, le gouvernement n'a pas donné le nombre officiel des arrestations. La Haute-Commissaire aux droits humains de l'ONU, Michelle Bachelet, a appelé à la libération immédiate de "toutes les personnes emprisonnées pour avoir exercé leurs droits". 

Selon un liste diffusée sur Twitter par des groupes de l'opposition comme le collectif d'artistes 27N et des médias indépendants comme "Periodismo de Barrio" (Journalisme de quartier), plus de 600 personnes ont été interpellées. 

Le chef de la diplomatie cubaine, Bruno Rodriguez, a déclaré jeudi que la majorité des détenus avaient été relâchés, après "avoir été sanctionnés d'une amende ou placés en résidence surveillée". Il a démenti la présence de mineurs parmi les prisonniers.

Il a ajouté qu'il n'y avait "pas de procès sans les garanties" nécessaires à leur bon déroulement et qu'aucun détenu n'avait disparu. 

Sur le groupe Facebook "Desaparecidos #SOSCuba", Roberto, dont la mère de 92 ans vit aussi à Cuba, explique que pour que son frère comparaisse libre devant la justice, il a besoin, selon son avocat, que "deux ou trois témoins" racontent qu'il a bien "manifesté pacifiquement et fait en sorte que les gens ne recourent pas à la violence" pendant la mobilisation.

"Cela aiderait à obtenir qu'il puisse sortir sous caution, qu'il soit placé en résidence surveillée ou libéré", souligne-t-il. "Il y a bien quelqu'un qui peut nous aider, s'il vous plaît", implore-t-il. 

Procès déjà terminé

Sur Facebook et Twitter les messages pour réclamer la libération de proches ou d'amis se multiplient. Claudia Salazar demande celle de son mari, Yarian Sierra, qui "fait l'objet d'un procès injuste (...) car il pense différemment". 

Le photographe et vidéaste Anyelo Troya, 25 ans, arrêté avec son appareil photo pendant la manifestation aux abords du Capitole, le siège du Parlement à La Havane, a été condamné à un an de prison pour "désordre public", selon sa famille.

Il est un des réalisateurs du clip de la chanson de rappeurs cubains "Patria y vida" (La Patrie et la vie), devenue un hymne des contestataires et considérée comme polémique pour sa référence au célèbre "La patrie ou la mort" lancé par Fidel Castro.

Il a été jugé mercredi devant un tribunal de la capitale en comparution immédiate, avec 12 autres manifestants, selon ses proches.

"Nous n'avons jamais été prévenu du procès", raconte son frère Yuri, 32 ans. "Nous avons couru au tribunal avec un avocat mais, quand nous sommes arrivés, le procès était déjà terminé", raconte-t-il.

"Où est le droit (de mon fils) à avoir un procès transparent ?" s'interroge sur Facebook leur mère Raisa Gonzalez, tandis que l'avocat a fait appel. 

Plusieurs figures de la dissidence sont toujours emprisonnées, comme l'opposant politique José Daniel Ferrer et l'artiste Luis Manuel Otero Alcántara, un des meneurs du mouvement contestataire San Isidro (MSI), des intellectuels et des universitaires qui plaident pour plus de liberté d'expression.

Mardi, le mouvement a fait savoir sur Twitter que Luis Manuel Otero Alcantara avait été "transféré à la prison de haute sécurité de Guanajay", dans la province d'Artemisa.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
Short Url
  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.