A l'aéroport de Hong Kong, un exode vers la liberté dans les sanglots et l'émotion

Des passagers arrivent à l'aéroport de Hong Kong, le 14 août 2019. (Archives / AFP)
Des passagers arrivent à l'aéroport de Hong Kong, le 14 août 2019. (Archives / AFP)
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Publié le Samedi 24 juillet 2021

A l'aéroport de Hong Kong, un exode vers la liberté dans les sanglots et l'émotion

  • Deux fois par jour, l'aéroport de Hong Kong déserté en raison de la pandémie de Covid-19, s'emplit des adieux larmoyants de ceux qui quittent l'ex-colonie britannique pour une nouvelle vie à l'étranger, effrayés de sa reprise en main brutale par Pékin
  • Beaucoup de résidents de cette ancienne colonie britannique choisissent de s'exiler au Royaume-Uni. Dans un aéroport habituellement désert en temps de pandémie, les comptoirs d’enregistrement avant les vols pour Londres sont saturés

HONG KONG : Deux fois par jour, l'aéroport de Hong Kong déserté en raison de la pandémie de Covid-19, s'emplit des adieux larmoyants de ceux qui quittent l'ex-colonie britannique pour une nouvelle vie à l'étranger, effrayés de sa reprise en main brutale par Pékin.

Beaucoup de résidents de cette ancienne colonie britannique choisissent de s'exiler au Royaume-Uni. Dans un aéroport habituellement désert en temps de pandémie, les comptoirs d’enregistrement avant les vols pour Londres sont saturés par une foule de passagers emportant autant de bagages que leurs billets le permettent. L'émotion et la tristesse sont palpables au moment des adieux avec ceux qui restent dans le centre financier britannique. Une famille emporte son cuiseur de riz, une autre des nouilles aux crevettes qui lui rappelleront sa patrie.

Serrant dans sa main son passeport britannique d'outre-mer - BNO, document hérité de la rétrocession à la Chine en 1997 - Hanson, 43 ans, employé dans le secteur des médias, explique avoir commencé à planifier son départ après avoir vu des images de la police frappant des manifestants dans une rame de métro lors des rassemblements pro-démocratie il y a deux ans.

Les manifestations sont désormais presque toutes interdites à Hong Kong, Pékin menant une vaste campagne de répression contre toute dissidence, bâillonnée par une loi sur la sécurité nationale drastique.  "Hong Kong va beaucoup me manquer, mais la situation s'est dégradée trop vite donc il faut que je parte", dit Hanson.

Le gouvernement ne fournit pas de statistiques sur le nombre de résidents qui quittent définitivement la ville. Selon les chiffres de l'immigration, le nombre de départs nets de résidents a augmenté tout au long de l'année avant d'atteindre un pic ces dernières semaines.

En juillet, environ 1.500 Hongkongais en moyenne quittaient l'aéroport chaque jour, contre 800 environ au cours du premier semestre de l'année, et ce malgré la pandémie qui limite les voyages internationaux. Nombre d'entre eux saisissent l'opportunité d'immigrer offerte par l'ancienne puissance coloniale britannique aux détenteurs de passeports spéciaux britanniques "BNO", et à leurs proches.

La Grande-Bretagne s'attend à ce que quelque 300.000 Hongkongais s'y installent, avec une partie de leurs avoirs, au cours des trois prochaines années, dont 150.000 rien que cette année. Un taux de départs plus important qu'avant la rétrocession à la Chine en 1997.

Les demandes de passeports BNO ont explosé et les retraits du fonds de pension obligatoire de la ville ont également atteint des sommets. Le gouvernement pro-Pékin de Hong Kong a balayé ces départs d'un revers de main.

"Ceux qui ont décidé de partir, c'est leur choix personnel", a récemment déclaré la cheffe de l’exécutif hongkongais Carrie Lam, assurant que la ville avait un brillant avenir. Hong Kong a déjà connu des exodes notamment après la répression meurtrière des manifestation pro-démocratie sur la place Tiananmen à Pékin en 1989 et à l'approche de la rétrocession en 1997.

Lorsque leurs craintes ne se sont pas réalisées, les familles à l'époque sont revenues, mais l'imposition du modèle autoritaire chinois se fait à un tel rythme qu'il n'est pas certain que ceux qui partent aujourd'hui reviendront un jour.

Ainsi Ho, un enseignant de 45 ans, part pour le Royaume-Uni avec ses deux jeunes fils, craignant que soit imposé à Hong Kong l'enseignement qui a cours dans le reste de la Chine. "Je dois préparer des quizz sur la loi de sécurité nationale pour mes élèves", a-t-il expliqué à l'AFP. "Si mes enfants continuent à aller à l'école ici, ils subiront un lavage de cerveau".

Cette semaine, des principaux d'écoles secondaires ont adressé une lettre ouverte à Carrie Lam, l'avertissant qu'ils étaient en train de perdre des enseignants et fonctionnaires de talent. "Écoutez sérieusement les Hongkongais pour découvrir pourquoi ils partent", ont-ils écrit. Kin, employé dans l’informatique de 27 ans, est venu accompagner à l'aéroport un vieil ami de lycée. 

"Je suis triste de voir partir un de mes amis les plus chers, mais je suis aussi soulagé parce qu'au moins, il peut respirer l'air de liberté", a-t-il confié à l'AFP. "Cela me pousse à me demander si je ne devrais pas partir moi aussi", a-t-il ajouté.


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.