Sous pression, l'Irakien Kazimi à Washington pour parler du retrait américain

Le Premier ministre irakien, Moustafa al-Kazimi. Archives/AFP
Le Premier ministre irakien, Moustafa al-Kazimi. Archives/AFP
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Publié le Samedi 24 juillet 2021

Sous pression, l'Irakien Kazimi à Washington pour parler du retrait américain

  • Le PM irakien, Moustafa al-Kazimi, affaibli et sous la pression des factions pro-Iran, rencontre lundi à Washington le président Joe Biden pour discuter d'un retrait américain, encore hypothétique, et obtenir un soutien politique avant les législatives
  • Cette première rencontre du dirigeant irakien avec Joe Biden intervient une semaine après un attentat meurtrier à Bagdad revendiqué par Daech qui, bien qu'officiellement vaincue depuis 2017, continue à mener des attaques dans le pays

BAGDAD: Le Premier ministre irakien, Moustafa al-Kazimi, affaibli et sous pression des factions pro-Iran dans son pays, rencontre lundi à Washington le président Joe Biden pour discuter d'un hypothétique retrait américain et obtenir un soutien politique à trois mois des législatives en Irak.


Cette première rencontre du dirigeant irakien avec Joe Biden intervient une semaine après un attentat meurtrier à Bagdad revendiqué par l'organisation jihadiste Etat islamique (EI) qui, bien qu'officiellement vaincue depuis 2017, continue à mener des attaques dans le pays.


Samedi, à la veille de son départ pour la capitale américaine, M. Kazimi a lui-même annoncé sur Twitter l'arrestation des membres de la "cellule terroriste" responsable de l'attentat-suicide ayant fait 30 morts, un résultat rapide lui permettant d'arguer de la capacité de l'Etat irakien à assurer sa propre sécurité.


Car M. Kazimi a besoin d'une annonce officielle à Washington redéfinissant la présence américaine dans son pays, afin d'alléger la pression des puissantes factions irakiennes pro-Iran qui exigent le départ des 2.500 militaires américains encore déployés en Irak.


Ces factions regroupées au sein du Hachd al-Chaabi, coalition à la fois paramilitaire et intégrée à l'Etat, sont soupçonnées d'avoir mené depuis le début de l'année une cinquantaine d'attaques contre les intérêts américains en Irak.


"S'il n'y a pas d'annonce significative sur un retrait, je crains une escalade de la tension et une multiplication des attaques", s'inquiète le chercheur irakien Sajad Jiyad.


Vendredi encore, une attaque au drone a été menée sur une base abritant des militaires américains au Kurdistan (nord), sans faire de victimes. Et un "Comité de coordination des factions de la résistance irakienne", considéré comme un faux nez des groupes pro-Iran, a redemandé "le retrait total de toutes les forces américaines", faute de quoi les attaques se poursuivraient.

«Annonces cosmétiques»
La majorité des troupes américaines, envoyées en 2014 dans le cadre d'une coalition internationale pour aider l'Irak à défaire l'EI, ont été retirées sous la présidence de Donald Trump.


Officiellement, il n'y a pas de troupes combattantes, les militaires américains jouant un rôle de "conseillers" et de "formateurs" de l'armée et des forces antiterroristes irakiennes.


Le chef de la diplomatie irakienne, Fouad Hussein, qui a précédé le Premier ministre à Washington, a assuré que "les discussions aboutiraient à un calendrier de retrait des forces américaines". La presse américaine évoque, elle, une "redéfinition" de la mission des troupes.


Mais selon Ramzy Mardini, spécialiste de l'Irak au Pearson Institute de l'université de Chicago, il ne devrait pas y avoir de "changement radical" dans la politique américaine.


La rencontre devrait aboutir à des "annonces cosmétiques pour servir les intérêts politiques du Premier ministre irakien, mais la réalité sur le terrain reflètera le statu quo actuel et une présence américaine durable", dit-il.


"La dernière chose que souhaitent les Etats-Unis est de quitter l'Irak et se retrouver dans quelques années face à la même situation, avec un retour de l'EI", souligne une source diplomatique occidentale, constatant que "la plupart des raisons qui ont permis l'émergence de l'EI existent toujours".

Campagne électorale 
L'EI, qui a contrôlé de larges pans de l'Irak et de la Syrie voisine entre 2014 et 2017, a été défait et chassé des centres urbains. Mais ses membres restent présents dans les montagnes et régions désertiques.


Au-delà des questions sécuritaires, Moustafa al-Kazimi, qui espère se maintenir après les législatives prévues en octobre, est à la tête d'un pays en crise.


Pénurie d'électricité, corruption, assassinats d'opposants, Covid et instabilité politique minent l'Irak, ravagé par une succession de conflits depuis l'invasion américaine de 2003 ayant renversé Saddam Hussein.


"Kazimi, qui espère sans doute rester Premier ministre, veut se prévaloir du soutien américain et éviter que la situation intérieure empire", analyse Sajad Jiyad.


Dans ce contexte, ajoute-t-il, l'un des points clés des discussions à Washington est aussi d'obtenir un assouplissement pour permettre à l'Irak de faire des transactions avec l'Iran sans tomber sous le coup des sanctions américaines secondaires frappant les pays commerçant avec Téhéran.


La crise énergétique en Irak a été aggravée par la coupure fin juin des livraisons iraniennes de gaz, en raison de factures impayées de six milliards de dollars.


"La visite du Premier ministre est inextricablement liée à sa campagne électorale", abonde Ramzy Mardini. "Il cherche à consolider un soutien international et régional pour compenser sa faiblesse sur la scène intérieure."


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com