Macron lance sa visite en Polynésie par un appel à la vaccination

Le président français Emmanuel Macron (d) aux côtés du président de la Polynésie française, Edouard Fritch, le 24 juillet 2021 dans un hôpital de l'île à Papeete. Photo AFP
Le président français Emmanuel Macron (d) aux côtés du président de la Polynésie française, Edouard Fritch, le 24 juillet 2021 dans un hôpital de l'île à Papeete. Photo AFP
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Publié le Dimanche 25 juillet 2021

Macron lance sa visite en Polynésie par un appel à la vaccination

  • «Je veux lancer un message très fort pour appeler chacune et chacun à se faire vacciner parce qu'on le voit sous toutes les latitudes: quand on est vacciné, on est protégé et on ne diffuse quasiment plus, en tout cas beaucoup moins, le virus»
  • Il s'est ainsi «félicité» que la France se prépare à passer «sans doute dans les prochaines heures le cap des 40 millions de primo-vaccinés», ce qui ne semblait pas possible «avant plusieurs semaines»

PAPEETE, France : Emmanuel Macron a exhorté les Polynésiens, mais aussi l'ensemble des Français, à se faire vacciner, en visitant le principal hôpital de l'archipel aussitôt après son arrivée à Tahiti samedi soir (dimanche matin à Paris).

"Je veux lancer un message très fort pour appeler chacune et chacun à se faire vacciner parce qu'on le voit sous toutes les latitudes: quand on est vacciné, on est protégé et on ne diffuse quasiment plus, en tout cas beaucoup moins, le virus", a déclaré le chef de l'Etat face aux soignants du Centre Hospitalier de la Polynésie française. 

Il s'est ainsi "félicité" que la France se prépare à passer "sans doute dans les prochaines heures le cap des 40 millions de primo-vaccinés", ce qui ne semblait pas possible "avant plusieurs semaines". "Il y a une forte accélération, on doit continuer car il y a encore des doses (de vaccin) disponibles", a-t-il insisté.

Arrivé de Tokyo, où il a assisté à l'ouverture des JO, Emmanuel Macron est également revenu, devant des journalistes, sur la nouvelle journée de mobilisation des opposants au pass sanitaire et/ou à la vaccination qui a rassemblé plus de 160.000 personnes, selon le ministère de l'Intérieur.

"Chacune et chacun est libre de s'exprimer dans le calme, dans le respect de l'autre", a-t-il souligné. Mais "la liberté où je ne dois rien à personne n'existe pas" et celle-ci "repose sur un sens du devoir réciproque". "Si demain vous contaminez votre père, votre mère ou moi-même, je suis victime de votre liberté alors que vous aviez la possibilité d'avoir quelque chose pour vous protéger et me protéger. Et au nom de votre liberté, vous allez peut-être avoir une forme grave (du virus) et vous allez arriver à cet hôpital. Ce sont tous ces personnels qui vont devoir vous prendre en charge et peut-être renoncer à prendre quelqu'un d'autre (...) Ce n'est pas ça la liberté, ça s'appelle l'irresponsabilité, l’égoïsme", a-t-il argumenté.

Il a en outre appelé à ce que le débat parlementaire sur le pass sanitaire, qui se prolongeait dimanche, "se fasse dans l'apaisement et l'efficacité", "jusqu'à ce que nous ayons un texte dûment voté qui sera soumis au Conseil constitutionnel".

«Fatigués»

La directrice du centre hospitalier, Claude Panero, a expliqué à Emmanuel Macron comment il s'était réorganisé pour faire face à l’épidémie, avec notamment la construction d'une salle d’accueil sur le parking. Quelque 10.500 personnes sont passées par la filière Covid, dont 250 aux urgences, pour une population de 280.000 habitants pour l'ensemble de la Polynésie française. Après plusieurs mois d’accalmie, "ça remonte très très nettement depuis deux semaines", a-t-elle précisé.

En dépit des nombreuses doses disponibles et des encouragements du gouvernement local à se faire vacciner, moins de 30% des Polynésiens l’ont déjà été. "Le message, c’est: vaccinez, vaccinez! Il y a tout ce qu’il faut, on a les doses, il faut maintenant la volonté", a expliqué au président le ministre local de la Santé, le docteur Jacques Raynal.

La Polynésie française est une collectivité d’outre-mer autonome en matière de santé, mais elle a pu compter sur l’aide de l'Etat, notamment avec la mobilisation de la réserve sanitaire: plusieurs dizaines d’infirmiers sont venus soutenir l’hôpital au plus fort de la crise sanitaire.

Une représentante du personnel a souligné que les soignants étaient "fatigués" et que les renforts venus lors de la première vague montraient aujourd’hui "beaucoup moins d’enthousiasme". "J’espère juste que le personnel permanent ne va pas démissionner", s’est-elle inquiétée.

Le Covid-19 a fait 145 morts en Polynésie française, où il est plus difficile à contrôler en raison de la dispersion des 118 îles et atolls et de la prévalence des comorbidités, comme le diabète, l’obésité et les maladies cardio-vasculaire.

Au terme de sa visite de l’hôpital, le chef de l’Etat a annoncé aux soignants un "renforcement de la stratégie cancer" en Polynésie avec de nouvelles coopérations, par exemple avec le CHU de Bordeaux. Il n’a pas annoncé de création d’un Institut du Cancer, comme l'espérait le gouvernement local.

A son arrivée à l'aéroport, Emmanuel Macron, accompagné du ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu, a été accueilli selon, la tradition locale, par deux "orero", Tekava Dauphin et Tuariki Teai, des artistes spécialisés dans l’art déclamatoire en tahitien. Les adolescents lui ont souhaité la bienvenue en soulignant que le peuple polynésien "attendait ses paroles" et "croyait en l'espérance".

Le président, dont c'est le premier déplacement dans cet archipel du Pacifique sud, avait dû reporter une visite prévue en 2020 en raison de l'épidémie de Covid-19.


Grève nationale : les syndicats unis contre le budget du futur gouvernement

Des policiers attendent l'arrivée du ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau à la Porte d'Orléans à Paris, le 18 septembre 2025, avant une journée de grèves et de protestations à l'échelle nationale à l'appel des syndicats sur le budget national de la France. (AFP)
Des policiers attendent l'arrivée du ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau à la Porte d'Orléans à Paris, le 18 septembre 2025, avant une journée de grèves et de protestations à l'échelle nationale à l'appel des syndicats sur le budget national de la France. (AFP)
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  • Journée de grève nationale ce jeudi à l’appel des 8 principaux syndicats français, unis contre les mesures budgétaires jugées « brutales »
  • Les autorités redoutent des débordements à Paris, avec jusqu’à 100 000 manifestants attendus et la présence annoncée de casseurs. 900 000 personnes pourraient se mobiliser dans toute la France

Les syndicats français ont promis une "journée noire" de manifestations et de grèves jeudi pour peser sur les choix budgétaires du prochain gouvernement, en pleine crise politique dans la deuxième économie de l'UE.

A Paris, le préfet de police s'est dit "très inquiet" de la présence de nombreux casseurs venant pour "en découdre" dans la manifestation prévue dans la capitale, qui pourrait selon lui rassembler 50.000 à 100.000 personnes.

Les autorités s'attendent à une mobilisation massive, avec plus de 250 cortèges annoncés qui pourraient réunir jusqu'à 900.000 personnes à travers le pays, soit cinq fois plus que lors du mouvement "Bloquons tout" du 10 septembre lancé sur les réseaux sociaux, hors de tout cadre syndical.

Cette mobilisation lancée par les huit syndicats français, unis pour la première fois depuis le 6 juin 2023, vise les mesures budgétaires "brutales" préconisées cet été par le Premier ministre François Bayrou pour réduire le déficit de la France (coupes dans le service public, réforme de l'assurance chômage, gel des prestations sociales notamment).

Son gouvernement alliant le centre droit et la droite, minoritaire à l'Assemblée nationale, a été renversé par les députés le 8 septembre.

Nommé le lendemain, son successeur Sébastien Lecornu - troisième Premier ministre d'Emmanuel Macron depuis juin 2024, le cinquième depuis sa réélection en 2022 - s'est lui aussi engagé à réduire le déficit qui plombe les comptes de la nation (114% du PIB), tout en promettant des "ruptures sur le fond" en matière budgétaire.

Ce fidèle du président a entamé une série de consultations avec les partis politiques avant de composer un gouvernement et présenter son programme, en vue de boucler dès que possible un projet de budget pour 2026.

Il a également reçu quasiment tous les syndicats, qui n'en ont pas moins maintenu leur mot d'ordre, espérant une mobilisation similaire à celles de 2023 contre la réforme des retraites qui avaient régulièrement réuni un million de manifestants, dont un pic à 1,4 million.

- "Démonstration de force" -

"Aucune des mesures catastrophiques du musée des horreurs de M. Bayrou n'est enterrée !", s'est indignée lundi la leader de la CGT, Sophie Binet, après avoir rencontré le nouveau Premier ministre.

L'abandon par Sébastien Lecornu de la très controversée suppression de deux jours fériés voulue par François Bayrou est "une première victoire", qui "confirme que nous sommes en position de force", a-t-elle estimé.

Même la CFDT, syndicat réputé plus apte au compromis, est "plus que jamais motivée pour aller dans la rue", a fait savoir sa responsable Marylise Léon qui attend "des faits et des preuves" du nouveau chef de gouvernement, et notamment un "besoin d’efforts partagés".

Elle a apprécié à cet égard que le successeur de François Bayrou se dise selon elle conscient de la nécessité de "faire quelque chose" au sujet de la taxation des hauts patrimoines, revenue au cœur du débat.

"Le budget va se décider dans la rue", estime Mme Binet, qui évoque une "démonstration de force" et laisse entrevoir une mobilisation dans la durée.

Côté transports, le trafic sera "perturbé" voire "très perturbé" dans la capitale, ainsi que pour les trains interurbains.

Ce sera moins le cas pour les trains régionaux et les TGV. Un service proche de la normale est attendu dans les aéroports, le principal syndicat de contrôleurs aériens ayant reporté sa grève.

A l'école, un tiers des enseignants du premier degré (écoles maternelles et élémentaires) seront grévistes. L'ampleur du mouvement dans la fonction publique en générale reste encore à préciser.


Le PDG de CMA CGM assure «ne pas s'immiscer dans la ligne éditoriale» des médias qu'il possède

Auditionné à l'Assemblée nationale mercredi, Rodolphe Saadé, PDG du groupe CMA CGM, a assuré "ne pas s'immiscer dans la ligne éditoriale" des médias qu'il possède, quelques jours après l'acquisition du média vidéo Brut, qui suit celle de BFMTV ou RMC. (AFP)
Auditionné à l'Assemblée nationale mercredi, Rodolphe Saadé, PDG du groupe CMA CGM, a assuré "ne pas s'immiscer dans la ligne éditoriale" des médias qu'il possède, quelques jours après l'acquisition du média vidéo Brut, qui suit celle de BFMTV ou RMC. (AFP)
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  • "Tout ce qu'on fait c'est leur donner cette bouffée d'oxygène (...) On ne leur demande pas de dire blanc ou de dire noir, ça c'est eux qui gèrent", a poursuivi le milliardaire, président de l'armateur CMA CGM, dont la branche médias est CMA Media
  • Selon lui, les médias ne "représentent qu'une part modeste" des investissements de son groupe, "moins de 5%", mais "répondent à un enjeu majeur, la vitalité démocratique"

PARIS: Auditionné à l'Assemblée nationale mercredi, Rodolphe Saadé, PDG du groupe CMA CGM, a assuré "ne pas s'immiscer dans la ligne éditoriale" des médias qu'il possède, quelques jours après l'acquisition du média vidéo Brut, qui suit celle de BFMTV ou RMC.

"Les journaux ou chaînes de télévision qu'on a rachetés ont une indépendance, ce sont des journaux qui sont nuancés, qui offrent le pluralisme. Je ne m'immisce pas dans la ligne éditoriale de ces journaux", a-t-il déclaré lors d'une audition devant la commission des affaires économiques de l'Assemblée.

Il répondait au député France insoumise René Pilato qui suggérait une "grande loi de séparation des entreprises et des médias".

"Si des investisseurs comme le groupe CMA CGM ne viennent pas, ces médias malheureusement tombent", a ajouté M. Saadé, rappelant que le secteur des médias est "très sinistré".

"Tout ce qu'on fait c'est leur donner cette bouffée d'oxygène (...) On ne leur demande pas de dire blanc ou de dire noir, ça c'est eux qui gèrent", a poursuivi le milliardaire, président de l'armateur CMA CGM, dont la branche médias est CMA Media.

Selon lui, les médias ne "représentent qu'une part modeste" des investissements de son groupe, "moins de 5%", mais "répondent à un enjeu majeur, la vitalité démocratique".

"Dans un monde traversé par les +fake news+, je crois que les industriels ont un rôle à jouer pour défendre le pluralisme, l'indépendance et la qualité de l'information. Si nous voulons continuer à produire de l'information en France et résister à la domination des grandes plateformes, nous devons garantir des groupes de médias solides capables de créer des contenus de qualité et de les diffuser sur tous les supports", a-t-il défendu.

Outre BFMTV, RMC, et désormais Brut, CMA Media possède les journaux La Tribune et La Tribune Dimanche, La Provence et Corse Matin. Le groupe vient également de racheter la chaîne télé Chérie 25 (NRJ Group).

Vendredi, les Sociétés des journalistes (SDJ) de BFMTV, RMC et La Tribune avaient déploré qu'"une prise de position de Rodolphe Saadé sur l'actualité politique et sociale du pays (ait) été diffusée à l'antenne de BFMTV" jeudi.

Il s'agissait d'extraits écrits tirés d'une tribune publiée dans La Provence après le mouvement "Bloquons tout" du 10 septembre. "Les entreprises ne sont pas des adversaires, elles sont des partenaires de la Nation", y écrivait notamment M. Saadé.

 


Faure «sur sa faim» après son entretien avec Lecornu, resté «très flou» sur ses intentions

Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, est ressorti "sur sa faim" de son entretien mercredi avec le Premier ministre Sébastien Lecornu, resté selon lui "très flou sur ses intentions". (AFP)
Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, est ressorti "sur sa faim" de son entretien mercredi avec le Premier ministre Sébastien Lecornu, resté selon lui "très flou sur ses intentions". (AFP)
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  • Si M. Lecornu était "là pour refaire François Bayrou, les mêmes causes produiraient les mêmes effets et nous censurerions dès la (déclaration) de politique générale", que prononce chaque nouveau Premier ministre, a-t-il prévenu
  • Il était accompagné par le chef de file des députés socialistes Boris Vallaud, celui des sénateurs Patrick Kanner, et la maire de Nantes Johanna Rolland

PARIS: Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, est ressorti "sur sa faim" de son entretien mercredi avec le Premier ministre Sébastien Lecornu, resté selon lui "très flou sur ses intentions".

"Pour l'instant, nous sommes restés sur notre faim et nous verrons bien ce qu'il a à nous dire dans les prochains jours", a déclaré le premier secrétaire du PS, à l'issue de sa première rencontre à Matignon, qui a duré près de deux heures.

Si M. Lecornu était "là pour refaire François Bayrou, les mêmes causes produiraient les mêmes effets et nous censurerions dès la (déclaration) de politique générale", que prononce chaque nouveau Premier ministre, a-t-il prévenu à la veille d'une importante journée de mobilisation syndicale.

Il était accompagné par le chef de file des députés socialistes Boris Vallaud, celui des sénateurs Patrick Kanner, et la maire de Nantes Johanna Rolland.

A propos de la journée d'actions de jeudi, il a expliqué que ces manifestations seraient "aussi un élément du rapport de force que nous devons installer avec un exécutif qui, jusqu'ici, n'a pas fait la démonstration de sa capacité à comprendre la colère et même l'exaspération des Français".

Olivier Faure a également dit qu'il ne souhaitait pas "voir revenir sur la table une loi immigration", estimant que le Premier ministre macroniste était "tiraillé par une droite qui lorgne de plus en plus vers l'extrême droite" et avait  "beaucoup de problèmes dans son propre socle commun".

"Nous ne cherchons pas la censure, nous ne cherchons pas la dissolution, nous ne cherchons pas la destitution. Nous cherchons à ce que les Français soient entendus", a-t-il plaidé, en citant un sondage Ifop commandé par le parti montrant que les Français, quelles que soient leurs sensibilités, plébiscitent les mesures poussées par le PS.

"Il y a des mesures qui sont très majoritaires dans le pays, pour la taxe Zucman" sur les hauts patrimoines, "pour en finir" avec la réforme des retraites, pour "rendre du pouvoir d'achat", notamment à travers "un taux différentiel de CSG", a-t-il détaillé.