Chine: réquisitoire en règle lors de la première visite d'une émissaire de Biden

Le 30 avril 2017, un drapeau chinois agrémente un immeuble résidentiel à Pékin. Archives AFP
Le 30 avril 2017, un drapeau chinois agrémente un immeuble résidentiel à Pékin. Archives AFP
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Publié le Lundi 26 juillet 2021

Chine: réquisitoire en règle lors de la première visite d'une émissaire de Biden

  • Les deux premières puissances mondiales restent à couteaux tirés sur nombre de sujets, des droits humains au commerce en passant par la technologie et la reprise en main de Pékin à Hong Kong
  • Selon des propos communiqués par la diplomatie chinoise, le vice-ministre chinois des Affaires étrangères Xie Feng a accusé les Américains d'être entièrement responsables de la détérioration des liens entre les deux géants du Pacifique

 

PEKIN : La faute aux Américains... La première visite en Chine d'une haute responsable de la diplomatie américaine de l'ère Biden a donné lieu lundi à un réquisitoire en règle de Pékin contre Washington.

Wendy Sherman, numéro deux du département d'Etat américain, est arrivée dimanche dans la grande ville de Tianjin (nord de la Chine), où elle doit s'entretenir avec le ministre chinois des Affaires étrangères.

Alors que les deux premières puissances mondiales restent à couteaux tirés sur nombre de sujets, des droits humains au commerce en passant par la technologie et la reprise en main de Pékin à Hong Kong, cette rencontre sur le sol chinois est la première pour un haut responsable de la diplomatie américaine depuis l'arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche au début de l'année.

La presse n'a pas été conviée lundi matin à assister à la rencontre entre Mme Sherman et le vice-ministre chinois des Affaires étrangères Xie Feng. Mais selon des propos communiqués par la diplomatie chinoise, M. Xie a accusé les Américains d'être entièrement responsables de la détérioration des liens entre les deux géants du Pacifique.

Les relations sont "dans une impasse" et Washington doit cesser de "diaboliser" Pékin, a-t-il lancé.  "Fondamentalement, c'est parce que les Américains voient la Chine comme un ennemi imaginaire", a-t-il ajouté, exhortant Washington à "changer d'état d'esprit erroné et de politique dangereuse".

«Un piège»

Depuis son arrivée à la Maison Blanche, Joe Biden n'a guère modifié la politique de son prédécesseur envers la Chine, laissant notamment en place les sanctions commerciales imposées par Donald Trump sur les produits chinois. Il s'est en outre efforcé de convaincre les alliés de l'Amérique de rejoindre un front commun des démocraties face à une Chine perçue comme de plus en plus autoritaire et agressive.

Cette politique est vivement contestée par le régime chinois, qui s'était déjà livré à une guerre des mots lors du premier face-à-face de l'ère Biden entre diplomates des deux pays en mars à Anchorage (Alaska). L'administration Biden a résumé sa stratégie chinoise par un triptyque confrontation-concurrence-coopération, se laissant une marge de manoeuvre pour discuter avec Pékin "là où c'est possible", notamment sur le climat.

Mais cet espoir s'est heurté lundi à une fin de non recevoir. Le peuple chinois voit dans la stratégie américaine "une tentative mal déguisée de freiner la Chine et de la réprimer", a martelé M. Xie à son interlocutrice. "L'accent est mis en fait (par Washington) sur la confrontation, tandis que la coopération n'est que de l'opportunisme et la concurrence un piège", a-t-il estimé.

Le climat en otage

Jusqu'ici, seul l'émissaire américain pour le climat John Kerry s'était rendu en Chine en avril. La semaine dernière, il appelé les autorités chinoises à faire preuve de "leadership" face à la crise climatique et à réduire rapidement leurs émissions de gaz à effet de serre.

La réponse n'a pas tardé: "La coopération entre la Chine et les Etats-Unis dans des domaines spécifiques est étroitement liée à la bonne santé globale des relations sino-américaines", a rétorqué un porte-parole de la diplomatie chinoise. La partie américaine n'avait pas communiqué lundi en fin de matinée sur la teneur des propos de Mme Sherman à Tianjin.

Sa visite survient après des étapes au Japon et en Corée du Sud, alliés des Etats-Unis, ainsi qu'en Mongolie, dont les relations avec Washington se sont récemment améliorées. La vice-secrétaire d'Etat devait évoquer "les sujets sur lesquels nous avons de graves inquiétudes au sujet du comportement de la Chine, mais aussi les sujets sur lesquels nos intérêts convergent", a indiqué la semaine dernière le département d'Etat.

"Nous sommes favorables à une compétition féroce, mais nous voulons qu'elle soit équitable et surtout qu'elle ne tourne pas au conflit", a  plaidé un porte-parole de la diplomatie américaine.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.