Macron, premier président à visiter les Marquises, candidates à l'Unesco

Le président français Emmanuel Macron et la maire de Hiva Oa Joëlle Frebault (g), sur les îles Marquises le 25 juillet 2021. AFP
Le président français Emmanuel Macron et la maire de Hiva Oa Joëlle Frebault (g), sur les îles Marquises le 25 juillet 2021. AFP
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Publié le Lundi 26 juillet 2021

Macron, premier président à visiter les Marquises, candidates à l'Unesco

  • Pour cette occasion historique, les Marquisiens ont offert dimanche soir (lundi matin à Paris) un spectacle rare au chef de l'Etat avec une cérémonie traditionnelle de 600 danseurs et musiciens issus des six îles marquisiennes, vêtus de tenues végétales
  • «Notre trésor, c’est cette nature et cette culture», «alors je me battrai à vos côtés pour que nous puissions classer à l'Unesco les Marquises», a-t-il annoncé

 

ATUONA, FRANCE : Emmanuel Macron a annoncé son soutien à la candidature des Marquises au patrimoine mondial de l’Unesco, pour marquer la première visite d'un président de la République à se rendre dans cet archipel de la Polynésie française célébré par Paul Gauguin et Jacques Brel.

Pour cette occasion historique, les Marquisiens ont offert dimanche soir (lundi matin à Paris) un spectacle rare au chef de l'Etat avec une cérémonie traditionnelle de 600 danseurs et musiciens issus des six îles marquisiennes, vêtus de tenues végétales à base de auti, des feuilles effilées.

Seul homme en costume au milieu du stade d'Atuona, principal bourg d'Hiva Oa, Emmanuel Macron a été accueilli par des cavaliers en tenue de combat et par un vibrant Mave mai, un chant déclamé par une soliste. "Notre part d’identité française est voulue et assumée: nous sommes Marquisiens, Polynésiens, Français, et nous en sommes fiers, monsieur le président", a déclaré la maire de Hiva Oa, Joëlle Frébault. Elle a ensuite baptisé le chef de l'Etat d'un nom marquisien: "Te Hakaiki Taha’oa", "le grand chef qui marche et qui va loin".

Emmanuel Macron a été ensuite acclamé pour avoir commencé son discours en saluant, par quelques mots en marquisien, chaque île de l'archipel. "Notre trésor, c’est cette nature et cette culture", "alors je me battrai à vos côtés pour que nous puissions classer à l'Unesco les Marquises", a-t-il annoncé.

Il appuie ainsi l'initiative des autorités locales qui se sont lancées depuis plusieurs années dans la longue procédure pour obtenir le label Unesco. Elles défendent la valeur universelle exceptionnelle du "Bien îles Marquises", qui comprends neuf sites sur les principales îles de l'archipel, avec une inscription "mixte" combinant "nature et culture".

«Soyez fiers!»

Sur le plan de la nature, les Marquises présentent par exemple "une verticalité de falaises exceptionnelles", notamment l'île de Ua Pou, avec ses pics et pitons, mais aussi de nombreuses espèces de poissons et dauphins. En matière culturelle, les îles présentent "une architecture monumentale cérémonielle et d'habitat sans précédent", et comptent de nombreux "tiki" (statues) et "paepae", hautes plateformes en pierre qui étaient les anciennes habitations des Marquisiens.

La maire Joëlle Frébault a également souhaité que le Matatiki, l’art graphique marquisien , figure au patrimoine de l’Humanité. "Cette inscription est une démarche pour toute l’Océanie, parce qu’il faut dire au monde que certes, nous sommes des petits bouts de cailloux dans le Pacifique, mais que nous avons des richesses qui méritent d’être inscrites au patrimoine mondial", a précisé dimanche le ministre de la culture du gouvernement polynésien, Heremoana Maamaatuaiahutapu.

"Soyez fiers d'être Marquisiens, d'être Polynésiens, d'être Français", a lancé Emmanuel Macron en concluant, visiblement ému, le discours qu'il a prononcé debout sur une pirogue double traditionnelle en bois. "Vous m'avez offert dans une boîte faite de votre artisanat, les plumes de chacun des oiseaux de vos îles, et j’y ai enfermé une part de vos chants, de vos danses et de vos sourires, et je les emporte avec moi contre mon cœur", a-t-il assuré aux habitants.

La cérémonie a été rythmée par le son puissant d'une vingtaine de pahu et faatete, les percussions polynésiennes. Les femmes ont fait évoluer leurs somptueux costumes à bases de plumes dans la gracieuse danse de l’oiseau. En arrivant aux Marquises, Emmanuel Macron s'est rendu sur les tombes, sous les frangipaniers, des deux grands artistes: le peintre Paul Gauguin, mort en 1903, et le chanteur Jacques Brel, décédé en 1978. 

Accompagné du ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu, il avait auparavant débuté la journée par une cérémonie au monument aux morts de Papeete puis par une réunion avec le président de la Polynésie française, l'autonomiste Edouard Fritch, et les  membres du gouvernement, consacrée notamment à la crise du Covid-19.


L'Elysée a proposé un hommage pour Bardot, la famille n'a pas donné suite

 L'Elysée a proposé à la famille de Brigitte Bardot d'organiser un hommage pour l'icône du cinéma français décédée dimanche mais ses proches n'ont pas donné suite, a indiqué mardi un proche d'Emmanuel Macron. (AFP)
L'Elysée a proposé à la famille de Brigitte Bardot d'organiser un hommage pour l'icône du cinéma français décédée dimanche mais ses proches n'ont pas donné suite, a indiqué mardi un proche d'Emmanuel Macron. (AFP)
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  • Eric Ciotti, président de l'UDR, allié au Rassemblement national dont était proche Brigitte Bardot, a demandé lundi à Emmanuel Macron d'organiser un hommage national, à l'image de celui rendu en 2017 au chanteur Johnny Hallyday
  • Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, tout en saluant "une actrice iconique", a en revanche estimé que les hommages nationaux étaient rendus pour "services exceptionnels à la Nation" et que l'artiste avait "tourné le dos aux valeurs républicaines"

PARIS: L'Elysée a proposé à la famille de Brigitte Bardot d'organiser un hommage pour l'icône du cinéma français décédée dimanche mais ses proches n'ont pas donné suite, a indiqué mardi un proche d'Emmanuel Macron à l'AFP.

"Il y a eu un échange avec la famille avec proposition qu’un hommage ait lieu sans que la famille ne donne suite", a déclaré ce proche, en rappelant qu'une telle démarche correspond à un "usage républicain" et que les hommages sont "systématiquement décidés d'un commun accord avec les proches du défunt".

Eric Ciotti, président de l'UDR, allié au Rassemblement national dont était proche Brigitte Bardot, a demandé lundi à Emmanuel Macron d'organiser un hommage national, à l'image de celui rendu en 2017 au chanteur Johnny Hallyday.

Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, tout en saluant "une actrice iconique", a en revanche estimé que les hommages nationaux étaient rendus pour "services exceptionnels à la Nation" et que l'artiste avait "tourné le dos aux valeurs républicaines".

Emmanuel Macron ne se rendra pas aux obsèques, qui se tiendront dans l’intimité le 7 janvier à Saint-Tropez, a également indiqué le proche du président.

En 2023, l'actrice avait adressé une lettre incendiaire au chef de l'Etat, lui reprochant son manque d'action contre la souffrance animale. "Je suis en colère face à votre inaction, votre lâcheté, votre mépris des Français, qui vous le rendent bien il est vrai", avait-elle notamment écrit.

Après une cérémonie à l'église retransmise sur grands écrans, l'inhumation privée de l'actrice et chanteuse au cimetière marin sera suivie d'"un hommage ouvert à tous les Tropéziens et à ses admirateurs", a précisé la Fondation de Brigitte Bardot, dédiée à la protection des animaux.

"À ce moment-là, tout le monde l'évoquera et partagera ses plus beaux souvenirs avec elle. Ce sera un grand moment de communion, simple, à son image", a précisé mardi la maire de Saint-Tropez, Sylvie Siri, dans une inteview au quotidien local Var-Matin.

"Mon rôle, c'est de lui organiser des obsèques dignes. Il faut tout mettre en œuvre pour que les Tropéziens et les admirateurs puissent se recueillir", a ajouté l'édile.

Interrogée sur le souhait exprimé il y a quelques années par Brigitte Bardot d’être enterrée à la Madrague, sa propriété en bord de mer, Sylvie Siri a affirmé avoir "respecté ses dernières volontés". "Seule la défunte avait décidé de son lieu d’enterrement", a souligné l'élue.

 


Agriculteurs: nouveaux rassemblements, bénédiction de tracteurs dans le Nord

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées lundi en soutien aux agriculteurs à Cambrai (Nord), où l'archevêque a béni des tracteurs, tandis que des blocages se poursuivent en Occitanie pour protester contre de la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). (AFP)
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées lundi en soutien aux agriculteurs à Cambrai (Nord), où l'archevêque a béni des tracteurs, tandis que des blocages se poursuivent en Occitanie pour protester contre de la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). (AFP)
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  • Les tracteurs ont ensuite quitté Cambrai à la nuit tombante, pour se rendre sur deux ronds points et les bloquer
  • Dans le Pas-de-Calais, quelques dizaines d'agriculteurs prévoient de bloquer à partir de lundi soir une base logistique de Leclerc près d'Arras, en réaction aux propos de Michel-Édouard Leclerc appelant à "promulguer le Mercosur

CAMBRAI: Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées lundi en soutien aux agriculteurs à Cambrai (Nord), où l'archevêque a béni des tracteurs, tandis que des blocages se poursuivent en Occitanie pour protester contre de la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).

Mgr Vincent Dollmann et plusieurs prêtres ont célébré une messe sur un autel de paille en périphérie de Cambrai, en soutien aux agriculteurs "qui font face à des épreuves".

Il a salué la "dignité" des agriculteurs qui manifestent depuis plusieurs semaines contre l'accord de libre échange du Mercosur ou contre l'abattage systématique de troupeaux de bovins touchés par la DNC.

Une petite centaine de tracteurs ont été mobilisés, arborant des panneaux comme "Mercosur = mort de l'agriculture".

Jean Camier, 24 ans, jeune agriculteur d'Hermies qui doit reprendre l'exploitation familiale d'engraissement de bovins d'ici deux ans, se réjouit d'avoir fait bénir son tracteur et participé à la célébration qui selon lui "montre que tout le monde est avec [eux]".

Si les Hauts-de-France ne sont pas touchés par la DNC, il se dit "de tout cœur" avec les agriculteurs des régions concernées, soulignant avoir "un peu peur que la maladie remonte" vers le nord.

Les tracteurs ont ensuite quitté Cambrai à la nuit tombante, pour se rendre sur deux ronds points et les bloquer.

Dans le Pas-de-Calais, quelques dizaines d'agriculteurs prévoient de bloquer à partir de lundi soir une base logistique de Leclerc près d'Arras, en réaction aux propos de Michel-Édouard Leclerc appelant à "promulguer le Mercosur", a expliqué à l'AFP Louis Lacheré, des Jeunes Agriculteurs.

En Occitanie, plusieurs barrages emblématiques, à Carbonne Haute-Garonne) sur l'A64, Sévérac (Aveyron) ou Le Buisson (Lozère) sur l'A75, tiennent toujours, tandis que d'autres agriculteurs se remobilisent.

Ainsi, à Foix, une douzaine de tracteurs bloquaient depuis lundi midi l'entrée sud du tunnel de contournement de la ville et commençaient à installer un campement, a constaté un correspondant de l'AFP.

"On veut montrer à l’État qu'on est toujours autant mobilisés", a déclaré sur place Sébastien Durand, président de la Coordination rurale (CR) en Ariège. "Il n'y a pas de Noël, il n'y a pas de Premier de l'An; on sera là".

Depuis le début de l'épidémie de DNC en Savoie cet été, l'État tente de contenir la propagation par un abattage systématique des troupeaux touchés, la vaccination et les restrictions de mouvements.

Cette gestion fortement contestée par certains agriculteurs, notamment de la CR (deuxième syndicat agricole, classé à droite, voire à l’extrême droite) et de la Confédération paysanne (troisième, classé à gauche).

 


Colère agricole en France: Macron reçoit les syndicats, des blocages persistent

Des tracteurs lors d'une manifestation organisée par le syndicat agricole Coordination Rurale près du Mont-Saint-Michel, dans le nord-ouest de la France, le 18 décembre 2025. (AFP)
Des tracteurs lors d'une manifestation organisée par le syndicat agricole Coordination Rurale près du Mont-Saint-Michel, dans le nord-ouest de la France, le 18 décembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron a reçu les syndicats agricoles, opposés à l’accord UE-Mercosur, dans un contexte de forte colère liée aux crises sanitaires, notamment la dermatose bovine
  • Les blocages routiers se poursuivent dans le Sud-Ouest, alors que de nouveaux cas de la maladie sont confirmés et que la mobilisation agricole se prolonge

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a reçu mardi les syndicats agricoles pour parler de l'accord UE-Mercosur, auquel ils sont opposés, tandis que des axes routiers sont toujours bloqués pour protester contre le traitement par les autorités de l'épizootie de dermatose bovine.

"L'objet du rendez-vous, c'était d'essayer d'éteindre un peu le feu qui est partout dans les campagnes", a souligné Stéphane Galais, porte-parole national de la Confédération paysanne - un syndicat classé à gauche -, à la sortie de la rencontre, ajoutant qu'il fallait pour cela "des mesures structurelles fortes".

Les syndicats disent avoir par ailleurs rappelé au chef de l'Etat "l'extrême tension" et la "colère" du monde agricole et que des réponses étaient attendues "dès les premiers jours de janvier" sur le Mercosur mais aussi sur les crises sanitaires, au premier rang desquelles la dermatose bovine et la grippe aviaire.

C'était la première rencontre entre le chef de l'Etat et les syndicats agricoles depuis début décembre et l'amorce de la crise qui secoue l'élevage français, face à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).

C'était aussi la première depuis l'annonce, jeudi dernier, du report a priori au 12 janvier de la signature du traité décrié entre l'UE et des pays du Mercosur.

Cet accord faciliterait l'entrée en Europe de viande, sucre, riz, miel et soja sud-américains, ce qui inquiète les filières concernées, lesquelles affirment que ces produits ne respectent pas les mêmes normes que les produits européens.

L'accord permettrait en revanche aux Européens d'exporter davantage de véhicules, machines, vins et spiritueux en Amérique du Sud.

Sur le terrain, la mobilisation a connu un léger regain mardi (53 actions mobilisant 1.600 personnes, selon le ministère de l'Intérieur) par rapport à lundi (35 actions mobilisant 1.200 personnes), mais elle reste nettement inférieure à celle de la semaine dernière (110 actions jeudi).

Certains agriculteurs sont mobilisés depuis plus de 10 jours, notamment contre l'abattage total des troupeaux dans lesquels des cas de DNC sont détectés dans le Sud-Ouest.

Mardi, le ministère de l'Agriculture a confirmé un nouveau cas de la maladie en Haute-Garonne, portant le bilan total à 115 foyers enregistrés depuis juin en France. Ce dernier troupeau concerné a été abattu.

Dans le Sud-Ouest, des blocages d'autoroute étaient notamment maintenus sur l'A63 près de Bordeaux ou sur l'A64 au sud de Toulouse ou près de Bayonne.

Au sud de Bordeaux, les manifestants de la branche locale du syndicat Coordination rurale - classé à droite - ont dit vouloir organiser un réveillon et une messe de Noël mercredi soir sur leur barrage, à l'instar des agriculteurs mobilisés près de Toulouse.