Le Liban s’apprête à rendre hommage aux victimes de l’explosion du 4 août

La tragédie du 4 août 2020, causée par une explosion massive de nitrate d’ammonium stocké dans le port de Beyrouth, a fait 215 morts et plus de 6 500 blessés. (AFP)
La tragédie du 4 août 2020, causée par une explosion massive de nitrate d’ammonium stocké dans le port de Beyrouth, a fait 215 morts et plus de 6 500 blessés. (AFP)
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Publié le Jeudi 29 juillet 2021

Le Liban s’apprête à rendre hommage aux victimes de l’explosion du 4 août

  • Le pays du Cèdre a déclaré le 4 août jour de deuil national avant le premier anniversaire du drame
  • Les chefs d’accusation qui pourraient résulter des procès vont des délits d’omission et de négligence au meurtre prémédité

BEYROUTH: Le Liban a déclaré le 4 août jour de deuil national avant le premier anniversaire de l’explosion meurtrière de Beyrouth.

Dans le cadre du deuil, toutes les administrations publiques et les institutions gouvernementales seront fermées et les drapeaux flotteront en berne. La programmation habituelle de la radio et de la télévision sera également modifiée pour commémorer la tragédie, qui a été causée par une explosion massive de nitrate d’ammonium stocké dans le port de Beyrouth.

L’explosion a fait 215 morts et plus de 6 500 blessés et a détruit de larges pans de la ville.

L’enquête sur l’explosion n’a jusqu'à présent pas abouti à un acte d’accusation, le juge Tarek Bitar attendant une demande de levée de l’immunité de trois anciens députés et ministres, ce qui constituerait une première étape vers leur inculpation formelle.

Une grève des avocats au Liban a également été utilisée comme excuse par les accusés pour éviter de se présenter avec leurs avocats devant le juge Bitar.

Mercredi, le procureur général de la Cour de cassation a demandé à Bitar de «prendre les mesures nécessaires pour examiner les soupçons et les preuves contre le général Abbas Ibrahim, directeur général de la Sûreté générale, avant de le poursuivre».

Le Cabinet libanais a annoncé mercredi qu’il ne pouvait pas autoriser la poursuite du général de division Tony Saliba, directeur général de la Sûreté de l’État, et que le Conseil suprême de la défense devait donner son accord.

S’il obtient l’autorisation, le juge Bitar pourra interroger les deux responsables et les poursuivre en justice, ainsi que le Premier ministre sortant, Hassan Diab, et de nombreuses autres personnes dont l’ancien commandant de l’armée, le général Jean Kahwaji.

Les chefs d’accusation qui pourraient résulter des procès vont des délits d’omission et de négligence au meurtre prémédité, car plusieurs défendeurs étaient apparemment au courant des grandes quantités de nitrate d’ammonium stockées dans le port, mais n’ont pas agi pour éviter l’occurrence d’un incident.

M. Bitar se prépare à simuler l’explosion et avait fixé la date de la simulation à la fin du mois de juillet. Mais selon les sources d’Arab News, «le processus de simulation est lié aux conditions météorologiques et à d’autres aspects logistiques en rapport avec les douanes et la Sûreté générale».

L’explosion du 4 août a laissé des milliers de personnes sans abri à Beyrouth et a endommagé les quartiers environnants de la ville. Les rues étaient recouvertes de verre et de sang, et des débris sont restés éparpillés dans la ville pendant plusieurs jours.

Un an après l’explosion, de nombreux blessés doivent encore subir des interventions chirurgicales.

«Ma main droite a été opérée deux fois jusqu’à présent, car les tendons ont été rompus par le verre brisé qui est tombé dans mon bureau, situé en face du port», raconte Salwa Baalbaki, journaliste à An-Nahar. Elle suit toujours des séances de physiothérapie et ne peut pas tenir un stylo correctement.

Mme Baalbaki a mentionné qu’elle vivait maintenant dans un village du sud du pays et qu’elle travaillait à distance car elle ne pouvait pas retourner dans le bâtiment d’An-Nahar, qui est toujours en cours de restauration et de rénovation.

«Je suis allée à Beyrouth il y a deux jours et je me suis dirigée vers le bâtiment d’An-Nahar, mais je me suis mise à trembler et j’ai fait une crise de panique. J’ai beaucoup pleuré. Je suis dévastée et les crises actuelles n’ont fait qu’empirer les choses pour moi. Je n’arrive pas à dormir la nuit», a-t-elle ajouté.

«Des spécialistes de l’Université américaine de Beyrouth m’ont dit que tous ceux qui ont été blessés lors de l’explosion ressentaient la même chose et n’ont toujours pas pu reprendre le cours de leurs vies.»

«À chaque fois que je regarde les nouvelles sur l’explosion de Beyrouth ou que j’écoute les familles des victimes parler, je suis émue et je commence à pleurer. La guerre civile ne m’a pas fait ce que l’explosion m’a fait. Je n’arrive plus à me concentrer et je perds souvent la mémoire. Tout me rappelle l’explosion. Je pense que je vais devoir consulter un psychologue.»

Mme Baalbaki a indiqué qu’elle payait elle-même ses séances de physiothérapie, car «personne ne se soucie de nous».

Elle a de même fait part de son ressentiment à l’égard de la classe politique libanaise, «car ils ont commis un crime et nous ont laissé en payer le prix».

«J’aimerais pouvoir quitter le pays pour de bon et ne plus jamais avoir à en entendre parler, mais mon père est vieux et ne peut pas voyager; c’est ce qui me retient ici. Mais ce pays ne signifie plus rien pour moi», a-t-elle déclaré.

Les bâtiments patrimoniaux des quartiers résidentiels aux alentours du port sont restés détruits et désertés, tandis que les habitants se sont installés dans d’autres bâtiments qui ont été restaurés par des associations privées locales grâce à un soutien étranger.

Le célèbre footballeur brésilien Ronaldinho est arrivé mardi à Beyrouth pour apporter son soutien et témoigner de sa solidarité au peuple libanais à l’occasion du premier anniversaire de l’explosion.

Il a visité le quartier général des pompiers de Beyrouth à Karantina et le centre de défense civile du port, qui a déploré la perte de 10 personnes qui tentaient de maîtriser un incendie dans le silo à l’origine de l’explosion.

Ronaldinho a déposé une couronne de fleurs en hommage aux victimes et a rencontré les responsables des associations qui ont contribué à la reconstruction de la ville et au secours des sinistrés.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.