L’industrie 4.0 balisera la trajectoire énergétique et climatique saoudienne

Le ministre de l'Économie et de la Planification Faysal Al-Ibrahim (à gauche), le ministre saoudien de l'Énergie, le prince Abdel Aziz ben Salmane (au centre) et le ministre des Finances Mohammed Al-Jadaan lors du forum de l’industrie 4.0. (Photo, Captures d'écran)
Le ministre de l'Économie et de la Planification Faysal Al-Ibrahim (à gauche), le ministre saoudien de l'Énergie, le prince Abdel Aziz ben Salmane (au centre) et le ministre des Finances Mohammed Al-Jadaan lors du forum de l’industrie 4.0. (Photo, Captures d'écran)
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Publié le Vendredi 30 juillet 2021

L’industrie 4.0 balisera la trajectoire énergétique et climatique saoudienne

  • L’industrie 4.0 fusionne le progrès dans l'intelligence artificielle, la robotique, l'Internet des objets (IdO), le génie génétique, l'informatique quantique, etc
  • Le Royaume est connu pour sa sécurité énergétique en raison de ses immenses ressources, mais il reste confronté à des défis en matière de sécurité alimentaire et hydrique

DUBAÏ/RIYAD/DJEDDAH : L'Arabie saoudite compte utiliser la technologie de la quatrième révolution industrielle, dite industrie 4.0, pour transformer fondamentalement le secteur de l'énergie, renforcer la sécurité de ses ressources en eau et en nourriture et lutter contre le changement climatique, ont annoncé des ministres de premier plan.

«Notre vision est de transformer le secteur de l'énergie grâce à l'application des données et de la technologie», a déclaré jeudi le ministre saoudien de l'Énergie, le prince Abdel Aziz ben Salmane, lors du forum de l’industrie 4.0 à Riyad. 

«L'Arabie saoudite dispose d'une riche base de jeunes innovateurs auxquels on peut compter et confier la tâche de cette transformation. La synergie entre la jeunesse et l'innovation technologique fera de l'Arabie saoudite un créateur de la transformation numérique du secteur de l'énergie».

L’industrie 4.0 fusionne le progrès dans l'intelligence artificielle, la robotique, l'Internet des objets (IdO), le génie génétique, l'informatique quantique, etc. C'est une façon de décrire la convergence des frontières entre les mondes physique, numérique et biologique.

L'application de la technologie Industrie 4.0 dans le secteur de l'énergie permettra au Royaume de montrer la voie dans la lutte contre le changement climatique, a clarifié le ministre saoudien de l'Énergie.

«Peut-être que le domaine le plus important où la technologie et l'énergie peuvent se combiner au profit, non seulement du Royaume, mais de toute l'humanité, est la recherche d'une énergie plus propre», explique le prince Abdel Aziz. «Ici, nous pouvons utiliser la technologie de l’industrie 4.0 pour accélérer la transition énergétique, et atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre».

Son point de vue a été repris par Ahmed Al-Zahrani, ministre adjoint de l'Énergie, qui a souligné le potentiel des technologies de l’Industrie 4.0 comme l'Internet des objets (IdO) et la Blockchain. 

«Ces technologies appuieront nos efforts dans l’amélioration de l'efficacité et la réduction des émissions», a souligné Al Zahrani.

Le Royaume est connu pour sa sécurité énergétique en raison de ses immenses ressources, mais il reste confronté à des défis en matière de sécurité alimentaire et hydrique. Des défis aisément relevés par l’Industrie 4.0, assure le ministre saoudien de l'Environnement, de l'Eau et de l'Agriculture Abdel Rahman Al-Fadli lors de la conférence.

Al-Fadli a aussi indiqué que les applications de l’Industrie 4.0 telles que l'utilisation de capteurs à distance, l'intelligence artificielle et la robotique aideront sans aucun doute le secteur agricole en Arabie saoudite, car les technologies fourniront de meilleures données depuis les champs. Il a de plus mentionné que ces applications assisteront le Royaume dans son plan de plantation de milliards d'arbres dans le cadre de son initiative verte.

«Notre défi commun consiste à s'attaquer aux grands problèmes du monde d'aujourd'hui, comme la reprise économique postpandémique, la fiabilité énergétique et la durabilité», précise le prince Abdel Aziz.

Par ailleurs, Ahmed Al-Saadi, vice-président principal des services techniques chez Aramco, signale que la compagnie pétrolière a développé sa technologie depuis de nombreuses années, notamment dans la surveillance des conditions dans les réservoirs de pétrole. Il rappelle qu'Aramco a fait de grands progrès dans le domaine de la technologie, et figure parmi les opérateurs mondiaux «l’une des meilleures de sa catégorie» dans le groupe mondial de pairs énergétiques.

Mohammed Abounayyan, président d'ACWA Power, le développeur de services publics soutenu par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, a dévoilé au forum que la plupart de ses opérations étaient désormais numériques et que même la maintenance essentielle était contrôlée et gérée via des fonctions numériques.

Abounayyan a également soutenu que l'implication du secteur privé dans la numérisation de l'énergie est cruciale : «Le secteur privé offrira toujours une meilleure valeur que le modèle de service public».

Jason Bordoff, doyen de la Columbia Climate School à New York, a mis en garde contre la lenteur des progrès vers l'objectif de l'Accord de Paris de réduire les émissions de CO2. 

«Nous ne sommes pas sur la bonne voie pour atteindre ces objectifs», a-t-il déclaré. «Il faut que les émissions diminuent plus rapidement».

Melissa Lott, directrice de recherche au centre de politique énergétique de Columbia, a souligné que la capture, l'utilisation et le stockage du carbone, qui est un élément important du cadre de l'économie circulaire du carbone de l'Arabie saoudite, sont essentiels aux efforts de réduction des émissions.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Israël mène une série de frappes contre le Hezbollah au Liban

Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
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  • Israël a frappé vendredi plusieurs sites du Hezbollah au sud et à l’est du Liban, ciblant notamment un camp d’entraînement de sa force d’élite al-Radwan, malgré le cessez-le-feu conclu en novembre 2024
  • Ces raids interviennent alors que l’armée libanaise doit achever le démantèlement des infrastructures militaires du Hezbollah le long de la frontière israélienne d’ici le 31 décembre

BEYROUTH: Israël a mené une série de frappes aériennes contre le sud et l'est du Liban vendredi matin, selon les médias officiels, l'armée israélienne affirmant viser des objectifs du Hezbollah pro-iranien dont un camp d'entrainement.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe islamiste libanais, Israël continue de mener des attaques régulières contre le Hezbollah, l'accusant de se réarmer.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), les raids de vendredi, qualifiés en partie de "violents", ont visé une dizaine de lieux, certains situés à une trentaine de km de la frontière avec Israël.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir "frappé un complexe d'entrainement" de la force d'élite du Hezbollah, al-Radwan, où des membres de la formation chiite apprenaient "l'utilisation de différents types d'armes", devant servir dans "des attentats terroristes".

L'armée israélienne a également "frappé des infrastructures militaires supplémentaires du Hezbollah dans plusieurs régions du sud du Liban", a-t-elle ajouté.

L'aviation israélienne avait déjà visé certains des mêmes sites en début de semaine.

Ces frappes interviennent alors que l'armée libanaise doit achever le démantèlement le 31 décembre des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord, conformément à l'accord de cessez-le-feu.

Les zones visées vendredi se trouvent pour la plupart au nord du fleuve.

Le Hezbollah a été très affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe.


Pluies diluviennes et vents puissants ajoutent au chaos qui frappe Gaza

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
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  • A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre
  • Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza

GAZA: Pelle à la main, des Palestiniens portant des sandales en plastique et des pulls fins creusent des tranchées autour de leurs tentes dans le quartier de Zeitoun, à Gaza-ville, rempart dérisoire face aux pluies torrentielles qui s'abattent depuis des heures.

Dès mercredi soir, la tempête Byron a balayé le territoire palestinien, bordé par la mer Méditerranée, inondant les campements de fortune et ajoutant à la détresse de la population, déplacée en masse depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre 2023.

A Zeitoun, le campement planté au milieu des décombres a des allures cauchemardesques, sous un ciel chargé de gros nuages gris et blancs.

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes.

Accroupis sur des briques posées dans la boue, un groupe d'enfants mangent à même des faitouts en métal devant l'ouverture d'un petit abri en plastique, en regardant le ciel s'abattre sur le quartier.

"Nous ne savions pas où aller" 

A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre.

"La nuit dernière a été terrible pour nous et pour nos enfants à cause des fortes pluies et du froid, les enfants ont été trempés, les couvertures et les matelas aussi. Nous ne savions pas où aller", raconte à l'AFP Souad Mouslim, qui vit sous une tente avec sa famille.

"Donnez-nous une tente décente, des couvertures pour nos enfants, des vêtements à porter, je le jure, ils ont les pieds nus, ils n'ont pas de chaussures", implore-t-elle.

"Jusqu'à quand allons-nous rester comme ça? C'est injuste", dit-elle en élevant la voix pour couvrir le bruit des gouttes frappant la toile.

Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza.

Le territoire connait généralement un épisode de fortes pluies en fin d'automne et en hiver, mais la dévastation massive due à la guerre l'a rendu plus vulnérable.

"La situation est désespérée", résume Chourouk Mouslim, une déplacée originaire de Beit Lahia, dans le nord de Gaza, elle aussi sous une tente à al-Zawaida.

"Nous ne pouvons même pas sortir pour allumer un feu" pour cuisiner ou se chauffer, déplore-t-elle, avant d'ajouter qu'elle n'a de toutes les manières ni bois, ni gaz.

Dans ce territoire dont les frontières sont fermées, où l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante selon l'ONU, malgré l'entrée en vigueur d'une trêve le 10 octobre, les pénuries empêchent une population déjà démunie de faire face à ce nouveau problème.

Lointaine reconstruction 

Sous les tentes, les plus chanceux bâchent le sol ou le recouvrent de briques pour empêcher que le sable humide ne détrempe leurs affaires. Dans les zones où le bitume n'a pas été arraché, des bulldozers continuent de déblayer les décombres des bâtiments détruits.

Beaucoup de gens restent debout, à l'entrée des abris, plutôt que de s'asseoir une surface mouillée.

"La tempête a eu un impact grave sur la population, des bâtiments se sont effondrés et une grande partie des infrastructures étant détruite, elles ne permettent plus d'absorber cet important volume de pluie", note Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile de Gaza.

Cette organisation, qui dispense des premiers secours sous l'autorité du Hamas, a affirmé que la tempête avait causé la mort d'une personne, écrasée par un mur ayant cédé. Elle a ajouté que ses équipes étaient intervenues après l'effondrement partiel de trois maisons durant les fortes pluies.

La Défense civile a averti les habitants restés dans des logements partiellement détruits ou fragilisés par les bombardements qu'ils se mettaient en danger.

"Les tentes, c'est inacceptable", estime M. Bassal, "ce qui doit être fourni maintenant, ce sont des abris qu'on peut déplacer, équipés de panneaux solaires, avec deux pièces, une salle de bain et toutes les installations nécessaires pour les habitants. Seulement à ce moment-là, la reconstruction pourra commencer".


Les clubs de la Saudi Pro League démentent toute discussion avec Mohamed Salah

Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
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  • Un article d’Asharq Al-Awsat qualifie d’« rumeurs infondées » les insinuations médiatiques évoquant un possible départ de Salah vers le Royaume
  • Des sources affirment que les grands clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont jamais envisagé de contacter Salah, Liverpool ou son agent

RIYAD : Les clubs saoudiens n’ont à aucun moment envisagé de négocier le transfert de l’attaquant égyptien de Liverpool, Mohamed Salah, vers la Saudi Pro League, ont indiqué mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat.

Des spéculations médiatiques au sujet de possibles discussions entre Salah et des clubs du Royaume ont émergé plus tôt cette semaine, après que le joueur a critiqué la direction du Liverpool Football Club et l’entraîneur Arne Slot.

Cependant, des sources saoudiennes ont rejeté ces affirmations, les qualifiant de « news promotionnelles » diffusées par l’agent de Salah et son entourage.

Les clubs de la Roshn Saudi League « n’ont entrepris aucune démarche » en ce sens, notamment en raison du contrat actuel de Salah, valable jusqu’à la mi-2027, ont ajouté les sources.

Selon elles, impliquer des clubs saoudiens est devenu une pratique courante chez plusieurs joueurs internationaux en conflit avec leurs clubs, afin d’augmenter leur valeur sur le marché ou de créer un intérêt artificiel.

Les clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont tenu aucune discussion et n’ont même pas envisagé de prendre contact avec Salah, Liverpool ou son agent, ont précisé les sources.

Asharq Al-Awsat a publié mardi un démenti officiel d’une source au sein d’Al-Hilal, qualifiant les informations de « rumeurs sans fondement ».

Le journal a également publié un démenti similaire provenant de sources internes à Al-Qadisiyah, qui ont confirmé que le club, propriété d'Aramco, n'avait aucune intention de recruter Salah.

Omar Maghrabi, PDG de la SPL, a déclaré mercredi lors de son discours au World Football Summit que Salah serait le bienvenu dans le championnat saoudien, mais que les clubs restent les parties responsables des négociations avec les joueurs.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Asharq Al-Awsat