La milice houthie du Yémen rejette l'appel des États-Unis pour l’arrêt de l'offensive sur Marib

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Publié le Vendredi 30 juillet 2021

La milice houthie du Yémen rejette l'appel des États-Unis pour l’arrêt de l'offensive sur Marib

  • Le gouvernement yéménite se conforme aux efforts de paix tout en résistant aux tentatives des milices de prendre le contrôle de nouvelles zones
  • L'envoyé spécial américain pour le Yémen, Tim Lenderking, a critiqué les Houthis pour avoir attaqué la ville, mettant en garde sur le fait que leur offensive dans la province aggraverait la crise humanitaire

ALEXANDRIE: Les Houthis soutenus par l'Iran ont rejeté le dernier appel américain pour l’arrêt de leur offensive militaire meurtrière sur la ville yéménite centrale de Marib, accusant les États-Unis de soutenir leurs opposants.

Le porte-parole des Houthis, Mohammed Abdul-Salam, a fustigé mercredi les États-Unis pour avoir appelé à l’arrêt de l'offensive et renouvelé son soutien au gouvernement internationalement reconnu, accusant Washington d'alimenter la guerre au Yémen et d'imposer un «blocus».

La dernière déclaration des Houthis faisait partie d'une série de critiques adressées à d'autres pays et groupes de défense des droits de l’homme pour les avoir blâmés au sujet de leur refus d'arrêter les opérations militaires dans la région, qui ont coûté la vie à des milliers de combattants et de civils.

Mercredi, l'envoyé spécial américain pour le Yémen, Tim Lenderking, a critiqué les Houthis pour avoir attaqué la ville, mettant en garde sur le fait que leur offensive dans la province aggraverait la crise humanitaire déjà critique au Yémen.

Dans un tweet envoyé par la section des Affaires du Proche-Orient du Département d'État américain, Lenderking et le Premier ministre yéménite, Maeen Abdul Malik, «ont condamné l'offensive des Houthis sur Marib pour avoir aggravé les souffrances humaines et sacrifié les jeunes hommes du Yémen, et sont convenus de la nécessité de rétablir la stabilité politique dans le sud du pays.»

L'envoyé américain a également fait état de ses préoccupations concernant l'impact des attaques des Houthis sur Marib lors d'une réunion avec l'envoyé spécial par intérim des Nations unies pour le Yémen, Muin Shreim.

Le gouvernement yéménite a déclaré jeudi qu'il continuerait de résister aux tentatives des Houthis de prendre le contrôle de nouvelles zones, tout en se conformant aux efforts de paix pour mettre fin à la guerre.

S'adressant jeudi aux représentants du gouvernement dans la ville yéménite de Seiyun, le président du Parlement yéménite, Sultan al-Barkani, a déclaré que les dizaines de milliers de Yéménites qui ont fui la répression houthie et se sont réfugiés à Marib ne permettraient pas aux milices de s'emparer de la ville.

«Nous continuerons à rechercher la paix, mais en même temps, nous n'abandonnerons pas les combats», a déclaré Al-Barkani.

«Les Houthis n'atteindront pas Marib. Cela est exclu pour les Yéménites puisque Marib abrite des centaines de milliers de personnes qui ont échappé à l'oppression et à la tyrannie des Houthis», a affirmé Al-Barkani.

Les engagements renouvelés du gouvernement à défendre Marib contre les incursions des Houthis sont intervenus alors que les combats faisaient rage jeudi entre les troupes gouvernementales et les Houthis dans plusieurs endroits à l’extérieur de la ville, près d'une base militaire dans l'ouest de la province, ainsi que dans les zones montagneuses et les vallées de Rahabah au sud. 

Le ministère yéménite de la Défense a déclaré mercredi que onze Houthis avaient été tués dans la ville méridionale de Taïz après l’échec d'une attaque contre des zones contrôlées par le gouvernement dans le nord-ouest du pays.

Dans la province occidentale de Hodeidah, une mine posée par les Houthis a tué trois civils et en a blessé onze jeudi, dans le district d'Al-Durihimi, a annoncé l'Observatoire des mines yéménite.

Le président yéménite Abed Rabbo Mansour Hadi est rentré jeudi de Cleveland, Ohio, dans la capitale saoudienne Riyad, après un examen médical, a annoncé l'agence de presse officielle Saba.

Pendant près d'une décennie, Hadi a voyagé fréquemment aux États-Unis pour recevoir un traitement médical pour des problèmes cardiaques.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Le Congrès américain approuve la levée définitive des sanctions contre la Syrie

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
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  • Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar
  • Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis

WASIHNGTON: Le Congrès américain a approuvé mercredi la levée définitive des sanctions imposées par les Etats-Unis contre la Syrie du temps de Bachar al-Assad, devant permettre le retour d'investissements dans ce pays ravagé par des années de guerre civile.

L'abrogation d'une loi dite "Caesar", adoptée en 2019 lors du premier mandat de Donald Trump et qui imposait ces sanctions, figure en effet dans le texte sur la stratégie de défense (NDAA), que le Sénat américain a approuvé mercredi par 77 voix pour et 20 contre.

La Chambre des représentants s'était déjà prononcée la semaine dernière et le texte attend désormais d'être promulgué par le président américain.

Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar. Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis.

Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani, a salué sur Telegram le vote du Sénat comme "ouvrant de nouveaux horizons pour la coopération et le partenariat entre notre pays et le reste du monde".

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars.

Bien que son application soit suspendue, de nombreux responsables américains jugeaient qu'elle pouvait nuire à la confiance des investisseurs tant qu'elle n'était pas abrogée.

Le dirigeant syrien Ahmad al-Chareh a été reçu le 10 novembre à la Maison Blanche par le président Trump, une première pour un chef d'Etat syrien depuis l'indépendance du pays en 1946 et une consécration pour l'ancien jihadiste qui, en moins d'un an au pouvoir, a sorti son pays de l'isolement.

Donald Trump l'avait déjà rencontré lors d'un voyage dans le Golfe en mai, annonçant alors la levée des sanctions américaines.

Après 13 ans de guerre civile, la Syrie cherche à garantir des fonds pour sa reconstruction, dont le coût pourrait dépasser 216 milliards de dollars, selon la Banque mondiale.

"L'abrogation aujourd'hui de la loi Caesar est une étape décisive pour donner au peuple syrien une véritable chance de se reconstruire après des décennies de souffrances inimaginables", s'est félicité la sénatrice démocrate Jeanne Shaheen.


Les principales villes du Soudan privées de courant après des frappes de drones sur une centrale

Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
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  • Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale
  • Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des FSR

PORT-SOUDAN: Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP.

Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale.

Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Le gouvernement de l’État du Nil a confirmé la mort des deux secouristes dans un communiqué officiel.

Cette station est un nœud stratégique du réseau électrique soudanais, recevant l’électricité produite par le barrage de Merowe — la plus grande source d'énergie hydroélectrique du pays — avant sa redistribution vers plusieurs régions.

Des témoins ont également indiqué qu’aux alentours de 02H00 (minuit GMT), les forces de l’armée régulière avaient activé leurs systèmes de défense antiaérienne, rapportant avoir vu des flammes et de la fumée s'élever au-dessus de la ville contrôlée par l'armée en guerre depuis avril 2023 contre les FSR.

Les coupures d’électricité se sont étendues à plusieurs États, notamment ceux du Nil, de la mer Rouge — où se trouve Port-Soudan, siège provisoire du gouvernement pro-armée — ainsi qu’à la capitale Khartoum, selon des témoins, l'incendie n'étant toujours pas maitrisé.

Les FSR n’ont jusqu'à présent pas commenté l'attaque.

Ces derniers mois, les FSR ont été accusées de lancer des attaques de drones sur de vastes zones contrôlées par l’armée, visant des infrastructures civiles et provoquant des coupures de courant affectant des millions de personnes.

La guerre, qui a éclaté en avril 2023, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué "la pire crise humanitaire au monde", selon l'ONU.


Série de raids israéliens sur le Liban, Israël dit viser le Hezbollah

Des soldats libanais sécurisent le site d'une frappe israélienne par drone qui a visé un camion dans le village de Jadra, au sud de Beyrouth, au Liban. (AFP)
Des soldats libanais sécurisent le site d'une frappe israélienne par drone qui a visé un camion dans le village de Jadra, au sud de Beyrouth, au Liban. (AFP)
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  • Israël a mené des raids aériens contre le sud et l’est du Liban, affirmant viser des infrastructures militaires du Hezbollah
  • Ces frappes surviennent à la veille d’une réunion du mécanisme de surveillance du cessez-le-feu, toujours fragile

BEYROUTH: L'aviation israélienne a lancé jeudi matin une série de raids contre le sud et l'est du Liban, selon l'agence de presse officielle libanaise, Israël affirmant viser des infrastructures du Hezbollah pro-iranien.

Ces frappes interviennent à la veille d'une réunion du groupe de surveillance du cessez-le-feu en vigueur depuis fin novembre 2024, qui comprend, outre le Liban et Israël, les Etats-Unis, l'ONU et la France.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), des raids ont visé plusieurs régions du sud du Liban, frontalier d'Israël, ainsi que des zones montagneuses de la Békaa (est), un bastion du Hezbollah.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir frappé "plusieurs structures militaires du Hezbollah où des armes étaient stockées, et à partir desquelles les terroristes du Hezbollah ont continué d'opérer récemment".

Deux personnes avaient été tuées mardi dans deux frappes israéliennes qui avaient visé une camionnette au sud de Beyrouth et une voiture dans le sud du Liban. L'armée israélienne avait affirmé avoir visé des membres du Hezbollah.

Malgré le cessez-le-feu qui a mis fin il y a plus d'un an à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier poursuit ses frappes au Liban, qui ont fait environ 340 morts selon une compilation de l'AFP sur la base des chiffres du ministère de la Santé.