Un premier groupe d'Afghans ayant travaillé pour les Américains arrive aux Etats-Unis

Sur cette photo d'archive prise le 30 avril 2021, d'anciens interprètes afghans des forces américaines et de l'OTAN se rassemblent lors d'une manifestation au centre-ville de Kaboul à la veille du début du retrait officiel des troupes de Washington – bien que les forces aient été réduites depuis des mois. (Photo, AFP)
Sur cette photo d'archive prise le 30 avril 2021, d'anciens interprètes afghans des forces américaines et de l'OTAN se rassemblent lors d'une manifestation au centre-ville de Kaboul à la veille du début du retrait officiel des troupes de Washington – bien que les forces aient été réduites depuis des mois. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 30 juillet 2021

Un premier groupe d'Afghans ayant travaillé pour les Américains arrive aux Etats-Unis

  • « Aujourd'hui est un jalon important, nous continuons de tenir notre promesse à l'égard des milliers d'Afghans qui ont servi main dans la main avec les soldats et diplomates américains ces 20 dernières années en Afghanistan », a déclaré Joe Biden
  • Ce premier vol a atterri dans la nuit de jeudi à vendredi aux Etats-Unis avec environ 200 personnes à bord, a précisé à la presse à Kaboul le chargé d'affaires américain en Afghanistan, Ross Wilson

WASHINGTON: Un premier groupe d'Afghans ayant travaillé pour les Etats-Unis en Afghanistan, accompagnés de leurs familles, est arrivé vendredi sur le sol américain pour échapper à de possibles représailles des talibans après la fin du retrait, quasi-achevé, des troupes internationales.

"Aujourd'hui est un jalon important, nous continuons de tenir notre promesse à l'égard des milliers d'Afghans qui ont servi main dans la main avec les soldats et diplomates américains ces 20 dernières années en Afghanistan", a déclaré le président américain Joe Biden en annonçant cette arrivée dans un communiqué publié tôt vendredi.

Ce premier vol a atterri dans la nuit de jeudi à vendredi aux Etats-Unis avec environ 200 personnes à bord, a précisé à la presse à Kaboul le chargé d'affaires américain en Afghanistan, Ross Wilson.

"Ces arrivées sont simplement les premières avant de nombreuses autres, nous travaillons rapidement pour mettre hors de danger" les Afghans ayant travaillé pour les Etats-Unis, a précisé M. Biden.

Ces premiers arrivés vont terminer leurs démarches administratives et les "examens médicaux nécessaires à (la base militaire) de Fort Lee", à environ 200 km au sud de Washington, "avant de poursuivre leur voyage et commencer leur nouvelle vie aux Etats-Unis", a poursuivi le président américain.

Ils seront relogés chez des proches s'ils ont de la famille aux Etats-Unis ou dans des logements fournis par le département d’Etat ou par l'agence de l'ONU chargée des migrations, l'OIM, a indiqué Tracey Jacobson, chargée du dossier au département d’Etat.

Russ Travers, un responsable du Conseil de la sécurité nationale de la Maison Blanche, a indiqué à la presse que les Afghans de ce premier groupe avaient "tous subi de rigoureux contrôles de sécurité".

Quelque 700 Afghans ayant travaillé pour les Etats-Unis, notamment en tant qu'interprètes pour l'armée américaine, ont franchi toutes les étapes pour l'obtention d'un visa d'immigration spécial (SIV), a expliqué M. Wilson à Kaboul.

Avec leurs familles, c'est donc un total d'environ 2 500 personnes qui sont attendues aux Etats-Unis dans les prochaines semaines, a-t-il ajouté.

Il a précisé que le processus devrait être "un peu plus long" pour ceux - dont il n'a pas donné le nombre - qui n'ont pas terminé les démarches, notamment les procédures de sécurité.

Certains de ceux-là seront mis à l'abri "aux Etats-Unis, dans des bases américaines à l'étranger ou dans des pays tiers, le temps d'attendre en sécurité la fin du processus de visa", a expliqué le président Biden vendredi.

Il n'a pas précisé où ces candidats à l'émigration pourraient être évacués, mais le sénateur démocrate Tim Kaine a déclaré à la presse que le Qatar et le Koweït étaient "des sites qui seront utilisés".

Le Kazakhstan, qui partage une frontière avec l'Afghanistan, et le Kosovo "ont été publiquement évoqués", a-t-il ajouté.

« Aussi vite que possible »

Quelque 20 000 Afghans ayant travaillé pour l'armée américaine ont demandé à être accueillis aux Etats-Unis, selon la Maison Blanche, mais leur nombre pourrait s'élever à 100 000 selon certaines estimations si l'on compte les membres de leurs familles.

Entamé début mai, le retrait définitif des quelque 10 000 soldats de l'Otan, dont 2 500 Américains, est désormais quasiment achevé. Il doit être terminé d'ici le 31 août, selon Joe Biden.

A la faveur de ce retrait, les talibans ont lancé une offensive tous azimuts et se sont emparés ces trois derniers mois de vastes zones rurales d'Afghanistan.

Les forces afghanes n'ont opposé jusqu'ici qu'une faible résistance et ne contrôlent plus pour l'essentiel que les capitales provinciales et les principaux grands axes, laissant entrevoir le spectre du retour au pouvoir des talibans, qui ont gouverné l'Afghanistan entre 1996 et fin 2001 à la tête d'un régime islamique ultrarigoriste.

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a réaffirmé vendredi l'engagement de Washington à aider les Afghans "qui ont pris et fait prendre à leur famille des risques", en œuvrant aux côtés des Etats-Unis.

Vu le nombre important de candidats au départ vers les Etats-Unis, en pleine offensive des talibans et de flambée de Covid-19 en Afghanistan, les responsables américains ont prévenu que les évacuations prendraient du temps.

"Nous avons évidemment l'intention de poursuivre ce programme après le retrait total des troupes" internationales, a indiqué Mme Jacobson, "nous faisons aussi vite que possible".

Elle a précisé que Washington envisageait "un éventail d'options" pour aider les Afghans qui n'ont pas travaillé pour les Etats-Unis mais risquent des représailles des talibans, tels des militants des droits humains ou des journalistes.

Le Congrès américain a approuvé jeudi un financement de 1,1 milliard de dollars pour l'accueil des auxiliaires afghans.

 


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Short Url
  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Short Url
  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Short Url
  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.