Covid-19: quand l'intelligence artificielle aide à contrer la désinformation en arabe

L'équipe de DxWand, une jeune entreprise égyptienne fournissant des solutions d'intelligence artificielle (IA) conversationnelle, a trouvé un moyen de donner aux populations arabophones des informations crédibles sur la COVID-19 et ses symptômes. (Photo Fournie)
L'équipe de DxWand, une jeune entreprise égyptienne fournissant des solutions d'intelligence artificielle (IA) conversationnelle, a trouvé un moyen de donner aux populations arabophones des informations crédibles sur la COVID-19 et ses symptômes. (Photo Fournie)
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Publié le Samedi 05 septembre 2020

Covid-19: quand l'intelligence artificielle aide à contrer la désinformation en arabe

  • De nombreux arabophones sont la proie de publications inexactes sur les réseaux sociaux provenant de sources douteuses
  • La jeune entreprise égyptienne DxWand utilise des solutions d'intelligence artificielle conversationnelle comme solution efficace au problème

LE CAIRE: Compte tenu du fait que les informations les plus crédibles sur la Covid-19 et ses symptômes sont fournies en anglais, les populations arabophones ont fait face à un obstacle important, devenant la proie de publications hystériques et inexactes sur les réseaux sociaux provenant de sources douteuses.

Ce problème urgent et grave qui menace potentiellement des vies a été rapidement identifié par l'équipe de DxWand, une jeune entreprise égyptienne fournissant des solutions d'intelligence artificielle (IA) conversationnelle. Cette équipe a travaillé d'arrache-pied  pour trouver une solution rapide et efficace à ce sujet.

« Fin février, en tant qu'équipe, nous avions du mal à trouver des informations crédibles sur la Covid-19, et nous avons constaté qu'il fallait un certain accès pour trouver des informations fiables », a déclaré Ahmed Mahmoud, co-fondateur de DxWand.

« Cela nous a fait penser à d'autres qui trouveraient difficile de faire une distinction entre les informations crédibles et les informations fausses. Même sur les sites Web officiels, il était parfois difficile de trouver une réponse à une question spécifique. Ou pire, vous irez obtenir vos informations sur les réseaux sociaux. »

Tapez « Ask Nameesa », la nouvelle solution d'IA conversationnelle de la startup. L'équipe DxWand l’a alimentée de toutes les bases de données disponibles sur les précautions et les symptômes autour de la  Covid-19. Les bases de données s'appuient sur des informations crédibles de l'OMS, ainsi que sur des informations et des mises à jour des autorités sanitaires locales. Le meilleur aspect de cette nouvelle solution est de répondre même aux questions qui utilisent un langage « de la vie quotidienne », comme l'argot égyptien.

« Il suffit de poser une question à Nameesa via Facebook Messenger, ou WhatsApp et elle répondra dans quelques minutes avec les informations les plus crédibles qui se trouvent dans sa base de données, en dialecte égyptien, en arabe ou en anglais », a déclaré Mahmoud.

En tant que solution d'IA, « Ask Nameesa » a la capacité de développer de manière indépendante ses informations en fonction des demandes de renseignements que Nameesa reçoit tout en élargissant lentement sa portée et sa capacité à répondre à des questions très spécifiques.

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« Les utilisateurs apportent une contribution précieuse à Ask Nameesa », a déclaré Mahmoud. « Cela a commencé avec 22 éléments ou catégories basés sur des connaissances; aujourd'hui, Nameesa en compte plus de 200, et cela provient de sous-catégories que les gens posent. Par exemple, des questions spécifiques à la Covid-19 et aux femmes enceintes ou à la Covid-19 et la consommation d'alcool. Si vous essayez de trouver une réponse à de telles questions en ligne, vous devrez lire de longs articles et vous n’êtes même pas sûrs de trouver la bonne réponse. Nameesa fait ce travail pour vous et vous répondra avec les informations les plus précises qui sont disponibles. »

En témoignage de son potentiel, Ask Nameesa a été sélectionné parmi les 89 meilleures solutions sur plus de 18 000 dans le hackathon mondial #BuildforCOVID19 parrainé par Microsoft, Facebook et Google. Ce n'était que l'une des deux créations régionales à atteindre le sommet.

Ask Nameesa a rapidement attiré plus de 50000 abonnés sur Facebook, ce qui a incité l'équipe à envisager de l'étendre davantage.

« Nous travaillons à rendre les services de Nameesa viables et à accroître sa portée géographique            et démographique, ce qui nécessite un peu d’investissement, nous nous penchons donc sur cela », a déclaré Mahmoud.

« Il serait également très utile que nous puissions collaborer avec les autorités sanitaires afin qu'elles puissent mettre à jour la base de données avec des protocoles de médicaments pour les utilisateurs qui signalent des symptômes de la Covid-19. Nous sommes en discussion à ce sujet avec les autorités des EAU et pourrions bientôt lancer un service similaire là-bas ».

« Cependant, il ne s’agit pas seulement de lutter contre la désinformation sur la Covid-19 qui figure sur la liste des choses à faire de DxWand, a assuré Mahmoud. La prochaine étape pour l'équipe pourrait être de créer une solution de soins de santé personnalisée à part entière ».

« Nous cherchons à étendre le service au-delà de la Covid-19 afin que la plate-forme puisse essentiellement accumuler des connaissances sur votre dossier médical et fournir ensuite des informations sur tout plan de soins que vous devriez suivre. Elle effectuerait ensuite un suivi pour s'assurer que vous vous conformez au plan ou (décider) si des modifications sont nécessaires. L'avenir n’est pas seulement pour la Covid-19 mais pour les soins personnalisés également », a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

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Ce rapport est publié par Arab News en tant que partenaire du Middle East Exchange, qui a été lancé par les initiatives mondiales de Mohammed bin Rashid Al Maktoum, afin de refléter la vision du Premier ministre des Émirats arabes unis et souverain de Dubaï et d'explorer la possibilité de changer le statut de la région arabe.


La Turquie mobilise ses partenaires musulmans autour de Gaza

La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
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  • Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël
  • "Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens

ISTANBUL: La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien.

Les ministres de ces sept pays (Turquie, Arabie saoudite, Qatar, Emirats arabes unis, Jordanie, Pakistan et Indonésie), tous membres de l'organisation de la coopération islamique (OCI), avaient été reçus par Donald Trump fin septembre à New York en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, avant la présentation du plan de paix américain six jours plus tard.

Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre, alors que "le Hamas semble déterminé" à respecter l'accord, estime-t-il.

"Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens.

En amont de cette réunion, le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan a reçu samedi une délégation du bureau politique du Hamas emmenée par Khalil al-Hayya, le négociateur en chef du mouvement islamiste palestinien.

Selon des responsables du ministère des Affaires étrangères, M. Fidan doit appeler à la mise en place de mécanismes permettant aux Palestiniens d'assurer la sécurité et la gouvernance de Gaza.

"Agir avec prudence" 

"Nous devons mettre fin au massacre à Gaza. Un cessez-le-feu à lui seul ne suffit pas", a insisté M. Fidan lors d'un forum à Istanbul.

"Nous devons reconnaître que Gaza doit être gouvernée par les Palestiniens et agir avec prudence", a encore souligné le ministre turc, plaidant de nouveau pour une solution à deux Etats.

Le chef de la diplomatie turque accuse Israël de chercher des prétextes pour rompre le cessez-le-feu.

Mais les efforts d'Ankara, qui multiplie les contacts diplomatiques avec les pays de la région et cherche à infléchir la position pro-israélienne des Etats-Unis, sont vus d'un mauvais œil par Israël qui juge Ankara trop proche du Hamas.

Les dirigeants israéliens ont exprimé à plusieurs reprises leur refus de voir la Turquie participer à la force internationale de stabilisation à Gaza.

En vertu du plan de Donald Trump, sur lequel est basé l'accord de cessez-le-feu, cette force de stabilisation, formée principalement de troupes de pays arabes et musulmans, doit se déployer à Gaza à mesure que l'armée israélienne s'en retirera.

Seuls des pays jugés "impartiaux" pourront rejoindre cette force, a cependant prévenu le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar.

Autre signe de la méfiance du gouvernement israélien : une équipe de secouristes turcs dépêchée pour participer à la recherche de corps, y compris israéliens, dans les ruines de Gaza, attendait toujours en fin de semaine dernière le feu vert israélien pour entrer dans le territoire palestinien, selon Ankara.


Soudan: des dizaines de milliers de personnes fuient le conflit qui s'étend à l'est du Darfour 

Dans un communiqué publié dimanche soir, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a déclaré que 36.825 personnes avaient fui cinq localités du Kordofan-Nord, un Etat situé à quelques centaines de kilomètres à l'est du Darfour, région où les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont pris le dernier grand bastion que l'armée y contrôlait. (AFP)
Dans un communiqué publié dimanche soir, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a déclaré que 36.825 personnes avaient fui cinq localités du Kordofan-Nord, un Etat situé à quelques centaines de kilomètres à l'est du Darfour, région où les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont pris le dernier grand bastion que l'armée y contrôlait. (AFP)
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  • Plus de 36.000 civils soudanais ont fui des villes et des villages face à l'avancée des combats dans une vaste région à l'est du Darfour, un peu plus d'une semaine après la prise de la ville d'El-Facher par les paramilitaires, a indiqué une agence onusien
  • Ces dernières semaines, la région du Kordofan est devenue un nouveau champ de bataille entre l'armée et les FSR, en guerre depuis avril 2023

PORT-SOUDAN: Plus de 36.000 civils soudanais ont fui des villes et des villages face à l'avancée des combats dans une vaste région à l'est du Darfour, un peu plus d'une semaine après la prise de la ville d'El-Facher par les paramilitaires, a indiqué une agence onusienne.

Dans un communiqué publié dimanche soir, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a déclaré que 36.825 personnes avaient fui cinq localités du Kordofan-Nord, un Etat situé à quelques centaines de kilomètres à l'est du Darfour, région où les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont pris le dernier grand bastion que l'armée y contrôlait.

Ces dernières semaines, la région du Kordofan est devenue un nouveau champ de bataille entre l'armée et les FSR, en guerre depuis avril 2023.

Des habitants ont rapporté lundi à l'AFP que des villes entières étaient devenues des cibles militaires, alors que l'armée et les FSR s'affrontent pour le contrôle d'El-Obeid, capitale de l'Etat du Kordofan-Nord, important centre logistique et de commandement reliant le Darfour à Khartoum, qui abrite également un aéroport.

"Aujourd'hui, toutes nos forces ont convergé sur le front de Bara", a affirmé un membre des FSR dans une vidéo diffusée dimanche soir par les paramilitaires, en citant une localité située au nord d'El-Obeid. Les FSR avaient revendiqué la prise de Bara la semaine précédente.

Souleiman Babiker, habitant d'Oum Smeima, à l'ouest d'El-Obeid, a déclaré à l'AFP qu'après la prise d'El-Facher par les paramilitaires, "le nombre de véhicules des FSR a augmenté".

"Nous avons cessé d'aller dans nos champs, de peur des affrontements", a-t-il ajouté.

Un autre habitant, ayant requis l'anonymat pour des raisons de sécurité, a également fait état d'"une forte augmentation des véhicules et du matériel militaire à l'ouest et au sud d'El-Obeid" au cours des deux dernières semaines.

Martha Pobee, secrétaire générale adjointe de l'ONU pour l'Afrique, a alerté la semaine dernière sur de "vastes atrocités" et des "représailles à motivation ethnique" commises par les FSR à Bara, évoquant des schémas similaires à ceux observés au Darfour, où les combattants paramilitaires sont accusés de massacres, de violences sexuelles et d'enlèvements visant les communautés non arabes après la chute d'El-Facher.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé près de 12 millions de personnes et provoqué la pire crise humanitaire au monde, selon l'ONU.


Israël dit avoir identifié les corps rendus dimanche par le Hamas comme ceux de trois otages

"Selon les informations fournies par la Croix-Rouge, trois cercueils de personnes décédées prises en otage ont été transférés sous leur garde et sont en route vers les troupes de Tsahal dans la bande de Gaza", indique un communiqué de l'armée israélienne. (AFP)
"Selon les informations fournies par la Croix-Rouge, trois cercueils de personnes décédées prises en otage ont été transférés sous leur garde et sont en route vers les troupes de Tsahal dans la bande de Gaza", indique un communiqué de l'armée israélienne. (AFP)
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  • "Selon les informations fournies par la Croix-Rouge, trois cercueils de personnes décédées prises en otage ont été transférés sous leur garde et sont en route vers les troupes de Tsahal dans la bande de Gaza"
  • L'armée israélienne a annoncé dimanche que le Hamas avait remis à la Croix-Rouge dans la bande de Gaza des cercueils contenant les corps de trois otages

JERUSALEM: Les autorités israéliennes ont annoncé lundi avoir identifié les dépouilles rendues par le Hamas la veille comme étant celles de trois soldats enlevés le 7 octobre 2023, ce qui porte à 20 le nombre d'otages morts rendus par le mouvement islamiste sur un total de 28 qu'il doit remettre.

"Après l’achèvement du processus d’identification par l’Institut national de médecine légale, en coopération avec la police israélienne et le rabbinat militaire", l'armée a "informé les familles des otages tombés au combat (...) que leurs proches ont été rapatriés en Israël et identifiés", a indiqué le bureau du Premier ministre, Benjamin Netanyahu, dans un communiqué.

Les défunts ont été identifiés comme le capitaine américano-israélien Omer Neutra, 21 ans lors de son enlèvement, le caporal Oz Daniel, 19 ans, et le colonel Assaf Hamami, 40 ans, l'officier le plus gradé tombé aux mains du Hamas.

Selon le Forum des familles d'otages, les trois ont été tués dans des combats lors de l'attaque du Hamas sur le sol israélien du 7-Octobre qui a déclenché la guerre à Gaza,  et leurs corps ensuite enlevés dans le territoire palestinien.

Israël avait annoncé dimanche soir avoir reçu les dépouilles de trois otages remises par la Croix-Rouge, dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas.

Malgré plusieurs moments de tension, une trêve fragile tient à Gaza depuis le 10 octobre, dans le cadre d'un accord négocié par les Etats-Unis, prévoyant le retour de tous les otages enlevés en Israël, vivants ou morts.

En application de l'accord de cessez-le-feu, le Hamas a libéré les derniers 20 otages vivants détenus à Gaza en échange de la libération de près de 2.000 prisonniers palestiniens, et doit encore restituer huit otages décédés.

Israël a à plusieurs reprises accusé le Hamas de ralentir le processus de restitution des corps, tandis que l'organisation islamiste affirme que la lenteur s'explique par le fait que de nombreuses dépouilles sont enfouies sous les décombres de Gaza.