Pourquoi la restauration des écosystèmes devrait figurer parmi les priorités du monde arabe

Des bateaux amarrés le long du littoral de la mer Rouge, en Arabie saoudite, le 5 janvier 2020. (AFP/File Photo)
Des bateaux amarrés le long du littoral de la mer Rouge, en Arabie saoudite, le 5 janvier 2020. (AFP/File Photo)
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Publié le Samedi 31 juillet 2021

Pourquoi la restauration des écosystèmes devrait figurer parmi les priorités du monde arabe

  • Les experts souhaitent une approche régionale plus collaborative pour restaurer les écosystèmes ravagés par la guerre
  • La Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes a été lancée cette année pour la réhabilitation des habitats menacés

DUBAÏ : Trente ans se sont écoulés depuis que le Koweït a été envahi et occupé par l'Irak, puis libéré lors de la guerre du Golfe de 1991. Pourtant, l'environnement de l'Arabie saoudite continue de subir les effets de ces événements qui ont secoué ce pays voisin.

Des cicatrices profondes et persistantes ont été gravées dans le paysage de la région en raison des campements qui ont abrité des centaines de milliers de soldats alliés, des fortifications et des routes utilisées par les militaires, ainsi que des restes de munitions provenant des opérations militaires, dont l'uranium appauvri.

Plus dévastatrice encore a été la stratégie du dictateur irakien Saddam Hussein, qui a délibérément brûlé près de 700 puits de pétrole au Koweït au moment où ses forces battaient en retraite, et a déversé quelque 11 millions de barils de pétrole brut dans le Golfe - ce qui a engendré une des pires marées noires de l'histoire.

Cette gigantesque marée noire s'est en grande partie échouée sur la côte saoudienne où elle a détruit la faune et la flore et anéanti les communautés de pêcheurs le long des 800 km qui relient la frontière du Koweït à l'île d'Abou Ali à la zone industrielle de Jubaïl.

Un char T-62 irakien fabriqué par les Soviétiques a été abandonné dans le désert du Koweït le 2 avril 1991, au moment où un puits de pétrole du champ pétrolifère d'Al-Ahmadi brûle à l'arrière-plan. (AFP/File Photo)
Un char T-62 irakien fabriqué par les Soviétiques a été abandonné dans le désert du Koweït le 2 avril 1991, au moment où un puits de pétrole du champ pétrolifère d'Al-Ahmadi brûle à l'arrière-plan. (AFP/File Photo)

« Même si une grande partie du pétrole a été retirée et réutilisée, elle a fortement nui à la faune marine et entraîné une pollution de l’air », explique Samira Omar, directrice de l'Institut de recherche scientifique du Koweït (KISR), lors d'une conférence consacrée à la restauration des écosystèmes.

« Près de 3 milliards de dollars alloués par la Commission d'indemnisation des Nations unies ont été investis dans la restauration et la réhabilitation à la suite de la destruction des puits de pétrole et des incendies qui les ont ravagés pendant la guerre du Koweït ».

Sur cette somme, environ 1 milliard de dollars a été accordé à l'Arabie saoudite pour assainir et restaurer l'environnement, sous la supervision de l'Autorité générale de la Météorologie et de la Protection de l'environnement du Royaume.

Selon Mme Omar, l'Arabie saoudite et le Koweït servent de modèles aux pays de la région. « Nous avons la possibilité de collaborer avec le Royaume pour tirer des leçons de notre programme de restauration », déclare-t-elle à Arab News.

« Compte tenu de la similitude des problèmes et des contextes environnementaux auxquels nos deux pays sont confrontés, la collaboration des scientifiques du KISR avec l'Arabie saoudite dans le cadre d'un projet ou d'un programme régional - qu'il porte sur les écosystèmes marins ou terrestres - représente une opportunité formidable ».

Des agents de nettoyage pompent le pétrole d'un réservoir artificiel dans des camions stationnés sur place, le 18 mars 1991; le pétrole relâché par l'armée irakienne pendant la guerre du Golfe continue de flotter vers le sud du Golfe Arabique. (AFP/File Photo)
Des agents de nettoyage pompent le pétrole d'un réservoir artificiel dans des camions stationnés sur place, le 18 mars 1991; le pétrole relâché par l'armée irakienne pendant la guerre du Golfe continue de flotter vers le sud du Golfe Arabique. (AFP/File Photo)

En effet, comme ils partagent le même littoral, tout événement survenant au Koweït affecte également le Royaume. Dans le même sens, toute initiative de restauration de l'environnement lancée par l'Arabie saoudite bénéficierait assurément aux pays voisins, notamment l'Irak, le Koweït et la Jordanie.

« Les politiques adoptées par ces gouvernements pour limiter les incidences du surpâturage par exemple, ou encore les changements démographiques liés à l'exploitation des terres, sont très utiles pour la région », poursuit Mme Omar.

À l'instar des autres pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), l'Arabie saoudite multiplie les initiatives visant à atteindre les objectifs de l'accord de Paris et de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, en amont du sommet COP26 qui se tiendra à Glasgow en novembre prochain.

En outre le Royaume a annoncé un programme de gestion des énergies renouvelables, qui prévoit de couvrir 50 % des besoins du pays en énergie à partir de sources renouvelables d'ici à 2030. Il a également lancé l'Initiative verte de l'Arabie saoudite, dont l'objectif est de planter 10 milliards d'arbres dans le pays pour réduire les émissions de CO2.

Par ailleurs, Riyad a lancé l'initiative verte pour le Moyen-Orient, qui prévoit de coopérer avec d'autres États arabes en vue de planter 40 milliards d'arbres supplémentaires dans la région ; il s'agit du programme de reboisement le plus étendu au monde.

EN CHIFFRES

* Plus de 700 puits de pétrole koweïtiens ont été brûlés durant la guerre du Golfe.

* 3 milliards de dollars - Valeur des titres des dommages de guerre affectés à la restauration de l'environnement au Koweït.

* L’Arabie saoudite générera plus de 50 % de sa consommation en énergie à partir d'énergie renouvelable d'ici à 2030.

Par ailleurs, le Royaume a été le premier à adopter l' «économie circulaire du carbone », une stratégie de lutte contre les émissions de CO2 qui favorise la croissance économique. Elle a été avalisée par les dirigeants du Groupe des Vingt (G20) présidé par l'Arabie saoudite l'année dernière.

Mme Omar faisait partie des nombreux experts qui ont participé à une session virtuelle de la SER2021, la 9e Conférence mondiale sur la restauration de l'environnement, qui s'est tenue au mois de juin. Les participants ont prévenu que l'environnement ne cessera de se dégrader si les gouvernements régionaux, les entreprises et les groupes de la société civile n'adhèrent pas à une approche concertée.

La conférence a coïncidé avec le lancement de la Décennie des Nations unies pour la restauration des écosystèmes. Cette initiative porte sur la période allant de 2021 à 2030. En effet cette période correspond également à la date limite prévue pour les objectifs de développement durable et est également considérée par les scientifiques comme la dernière chance pour éviter que le changement climatique ne bouleverse notre planète.

Barak al-Hindi, journaliste koweïtien, se tient sur un sol calciné, le 12 mars 2003, devant un réservoir de pétrole endommagé, lors de sa visite dans le centre pétrolier d'al-Ahmadi, aux abords de la ville de Koweït, détruit par les troupes irakiennes lorsqu'elles ont fui le Koweït au terme de la guerre du Golfe en 1991. (AFP/File Photo)
Barak al-Hindi, journaliste koweïtien, se tient sur un sol calciné, le 12 mars 2003, devant un réservoir de pétrole endommagé, lors de sa visite dans le centre pétrolier d'al-Ahmadi, aux abords de la ville de Koweït, détruit par les troupes irakiennes lorsqu'elles ont fui le Koweït au terme de la guerre du Golfe en 1991. (AFP/File Photo)

À l'initiative de 70 pays, l'Assemblée générale des Nati ons Unies a adopté la résolution proclamant la Décennie pour la restauration des écosystèmes. Il s'agit d'un appel en faveur de la sauvegarde et de la restauration des écosystèmes à travers le monde, pour le bien de l'homme et de la nature. Son objectif est de freiner la dégradation des écosystèmes et de les restaurer pour atteindre les objectifs de durabilité à l'échelle mondiale.

Le changement climatique et la surexploitation agricole, associés a une série d'autres catastrophes provoquées par l'homme ont déjà porté un coup dévastateur aux écosystèmes dans le Moyen-Orient ; cela a dégradé la qualité des sols, pollué les cours d'eau, détruit la biodiversité et contraint les communautés rurales et côtières à se déplacer.

Un grand nombre de poissons -  représentant une source principale de nourriture pour les pays du Golfe - a été éliminé en raison de la pollution qui a bouleversé la composition chimique des océans, de la hausse des températures ainsi que de la nitrification découlant de l'utilisation excessive d'engrais.

« Au niveau régional, il est nécessaire de déployer un effort collectif en imposant des règles et des réglementations pour gérer la pêche, la pollution et les déchets », souligne Mme Omar.

« En raison de la hausse du niveau des mers, les nombreuses îles qui se trouvent au large des côtes de pays comme le Koweït et l'Arabie saoudite sont en danger et les importantes richesses qu'elles recèlent ont besoin d'être préservées pour le bien des générations », selon Mme Omar.

Des bateaux amarrés le long du littoral de la mer Rouge, en Arabie saoudite, le 5 janvier 2020. (AFP/File Photo)
Des bateaux amarrés le long du littoral de la mer Rouge, en Arabie saoudite, le 5 janvier 2020. (AFP/File Photo)

« Cette montée du niveau des eaux peut également affecter la biodiversité dans ces îles. Il convient donc d’engager un bon programme de restauration de l’environnement de ces îles mais aussi celui du littoral ».

Parmi les enjeux qui pèsent sur les écosystèmes de la région figurent notamment l'urbanisation, le surpâturage, la déforestation, l'érosion des sols, la désertification et la pollution. Ces phénomènes sont particulièrement prononcés en Jordanie.

En outre, les conflits qui se poursuivent dans la région et l'afflux de réfugiés au cours des dernières années, auxquels s'ajoute la pandémie de la Covid-19, ont lourdement compromis la qualité des sols, les pâturages et les systèmes alimentaires.

Le même scénario se produit au Liban. Ce pays qui a vécu des années de conflit peine à fournir les services élémentaires de ramassage des déchets.

Pour remédier aux contraintes qui pèsent sur l'environnement, tout en œuvrant à résoudre les conflits intercommunautaires, l'Initiative de reboisement du Liban (LRI) a lancé une série de programmes éducatifs et a constitué des groupes de jeunes réunissant Libanais et réfugiés syriens autour d'un objectif commun.

« La méthode utilisée par la LRI représente un instrument idéal en faveur de la restauration de l'environnement dans la région », explique Maya Nehme, directrice de la LRI, lors de la Conférence mondiale sur la restauration écologique.

« Au Liban, un pays en proie à des troubles politiques, la stabilité et la continuité font défaut. Il n'est donc pas facile de faire accepter la restauration des écosystèmes à une population qui, comme les habitants de Beyrouth, tente de réparer ses fenêtres dans le sillage de l'explosion qui a déchiré la capitale ».

L’Initiative de reboisement du Liban (LRI) a lancé une série de programmes éducatifs et a constitué des groupes de jeunes réunissant Libanais et réfugiés syriens autour d'un objectif commun. (Fourni)
L’Initiative de reboisement du Liban (LRI) a lancé une série de programmes éducatifs et a constitué des groupes de jeunes réunissant Libanais et réfugiés syriens autour d'un objectif commun. (Fourni)

L'un des programmes lancés par la LRI vise à prévenir le surpâturage et à empêcher que les pâtures ne soient réduites à des broussailles sèches. Pour ce faire, la LRI collabore avec les bergers du pays afin de déterminer les parcelles où leurs animaux peuvent paître, tout en laissant d'autres terres en friche pour leur permettre de se reconstituer. « Les nouvelles méthodes de pâturage aident à prévenir les incendies », affirme Mme Nehme.

« Les bergers sont désormais les gardiens des lieux ». Par ailleurs, la LRI déploie d'importantes initiatives de reboisement communautaire, qui rencontrent un franc succès. Elle couvre ainsi un large éventail d'écosystèmes au Liban dans le but de préserver et de restaurer la biodiversité.

Ces activités locales aideront le Moyen-Orient à restaurer ses écosystèmes. Mais, selon la princesse Basma bent Ali de Jordanie, fondatrice du Jardin royal botanique de Jordanie, il est impératif d’élaborer une stratégie unifiée au niveau régional, si l'on souhaite freiner la dégradation des écosystèmes.

« Bon nombre de ces problèmes peuvent être résolus par la restauration des écosystèmes ; c'est un outil vital. Nos écosystèmes ont le droit de vivre et d'exister », a-t-elle lancé lors de la conférence.

« En notre qualité de gardiens de la Terre, il nous incombe de la gérer de façon à la transmettre à la prochaine génération, sans pour autant l'exploiter à des fins strictement utilitaires. La Terre ne nous appartient pas ».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.

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Twitter: @CalineMalek

 

 


Le cessez-le-feu entre en vigueur à Gaza avec près de trois heures de retard

Des Palestiniens déplacés se dirigent le long d’une rue alors qu’ils retournent à Rafah, après l’accord de cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hamas.Le 19 janvier 2025. (Photo : Eyad BABA / AFP)
Des Palestiniens déplacés se dirigent le long d’une rue alors qu’ils retournent à Rafah, après l’accord de cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hamas.Le 19 janvier 2025. (Photo : Eyad BABA / AFP)
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  • L'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas prévoyant la libération d'otages israéliens, trois femmes en premier lieu, est entré en vigueur avec près de trois heures de retard.
  • Avant même l'entrée en vigueur effective de la trêve, des milliers de Palestiniens déplacés, chargés de leurs affaires, ont pris la route, au milieu des destructions, pour retourner chez eux, dans le nord ou le sud de la bande de Gaza dévastée.

JERUSALEM : Après 15 mois de guerre dans la bande de Gaza, un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas prévoyant la libération d'otages israéliens, trois femmes en premier lieu, est entré en vigueur avec près de trois heures de retard.

Ce retard était dû au fait que le Hamas n'avait pas fourni la liste des otages devant être libérés dans la journée avant 06 h 30 GMT, heure initiale de la mise en œuvre de l'accord, qui intervient à la veille du retour à la Maison Blanche de Donald Trump.

Cet accord, conclu mercredi, fait naître l'espoir d'une paix durable dans le territoire palestinien, même si le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a averti que son armée pourrait reprendre les armes.

Avant même l'entrée en vigueur effective de la trêve, des milliers de Palestiniens déplacés, chargés de leurs affaires, ont pris la route, au milieu des destructions, pour retourner chez eux, dans le nord ou le sud de la bande de Gaza dévastée, selon des images de l'AFP.

À bord de camionnettes ou à pied, certains affichent un sourire radieux. D'autres partagent des friandises ou brandissent le drapeau palestinien.

À Jabalia, au nord de Gaza, théâtre d'une intense opération militaire israélienne depuis octobre, les habitants découvrent un paysage apocalyptique de décombres.

- Trêve à partir de 9 h 15 GMT.

Les armes devaient se taire à 06 h 30 GMT, mais Israël a retardé son application, invoquant le retard pris par le Hamas. Le pays a ensuite mené de nouvelles frappes à Gaza qui ont fait huit morts selon la Défense civile locale.

Le Hamas a ensuite annoncé avoir publié les noms des trois Israéliennes libérables dans la journée, après avoir justifié son retard par « des complications sur le terrain et la poursuite des bombardements ».

Dans la foulée, le bureau de M. Netanyahu a annoncé l'entrée en vigueur du cessez-le-feu à 09 h 15 GMT, ensuite confirmée par le médiateur qatari.

Selon Doha, la liste des otages libérables dimanche comprend « les noms de trois citoyennes israéliennes, dont l'une est également de nationalité roumaine et l'autre de nationalité britannique ».

- Avertissement de Netanyahu -

Arraché mercredi par les médiateurs (Qatar, États-Unis, Égypte), l'accord ambitionne, selon Doha, de déboucher à terme sur la « fin définitive » de la guerre, déclenchée par l'attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Mais Benjamin Netanyahu a prévenu samedi qu'il s'agissait « d'un cessez-le-feu provisoire » et que son pays se gardait « le droit de reprendre la guerre si besoin et avec le soutien des États-Unis ».

Hostile à la trêve, le parti du ministre israélien de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir (extrême droite) a annoncé qu'il quittait la coalition de M. Netanyahu, qui jouit toutefois toujours d'une majorité au Parlement.

Selon les termes de l'accord, les hostilités doivent cesser et 33 otages israéliens doivent être libérés dans une première phase étalée sur six semaines.

En échange, Israël a dit qu'il relâcherait 737 prisonniers palestiniens.

Trois points d'accueil des otages israéliens ont été installés à la frontière sud d'Israël avec Gaza, a précisé un responsable militaire. Les otages seront pris en charge par des médecins.

- « Respirer de nouveau » -

Selon Paris, deux Franco-Israéliens, Ofer Kalderon, 54 ans, et Ohad Yahalomi, 50 ans, font partie des 33 otages libérables. Ils ont été enlevés au kibboutz Nir Oz avec plusieurs de leurs enfants, relâchés lors d'une première trêve d'une semaine en novembre 2023.

« Quand ils franchiront la frontière de Gaza et qu'ils seront réunis avec leurs familles, alors peut-être que nous pourrons respirer de nouveau », a déclaré à l'AFP samedi soir Shahar Mor Zahiro, neveu d'un otage décédé.

Israël a désigné 95 détenus palestiniens libérables dimanche, des femmes et des mineurs en majorité, la plupart arrêtés après le 7 octobre. Leur libération doit intervenir après 14 heures GMT.

Parmi les prisonniers appelés à être libérés figure Zakaria al-Zoubeidi, responsable d'attentats anti-israéliens et ex-leader local de la branche armée du Fatah, arrêté en 2019 et emprisonné depuis.

- 600 camions d'aide -

D'après le président américain Joe Biden, la première phase de l'accord comprend également un retrait israélien des zones densément peuplées de la bande de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire dans ce territoire menacé par la famine selon l'ONU.

Les autorités égyptiennes ont précisé que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions d'aide par jour ».

Les modalités de la deuxième phase, qui doit permettre la libération des derniers otages, seront négociées pendant la première étape, avant la troisième et dernière consacrée à la reconstruction de Gaza et à la restitution des corps des otages morts en captivité.

Selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles, l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1 210 personnes côté israélien, en majorité des civils. Sur l'ensemble des 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée israélienne.

Selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles, l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1 210 personnes côté israélien, en majorité des civils. Sur l'ensemble des 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée israélienne.

L'offensive israélienne de représailles à Gaza a aussi fait au moins 46 899 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Largement affaibli, le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, est toutefois encore loin d'être anéanti, contrairement à l'objectif fixé par Benjamin Netanyahu, selon des experts.


Manipulation médiatique et instrumentalisation de Forbes France au service de la propagande royale du Maroc

Le bâtiment des galeries du magazine Forbes. 62, 5th avenue, Manhattan, New York, NYC, USA. (Photo par : -/VW Pics/Universal Images Group via Getty Images)
Le bâtiment des galeries du magazine Forbes. 62, 5th avenue, Manhattan, New York, NYC, USA. (Photo par : -/VW Pics/Universal Images Group via Getty Images)
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  • Les chiffres sont accablants : sur 49 articles publiés par Forbes France sur le Maroc, près de la moitié sont des contenus payants étiquetés « Brandvoice », financés directement ou indirectement par des proches du régime marocain.
  • Dominique Busso, le PDG de l’édition française, ne cache pas que ces transactions douteuses sont monnaie courante.

RIYAD : L’enquête explosive menée par Marianne, complétée par les révélations incisives d’Africa Intelligence, lève le voile sur un système d’influence sophistiqué dans lequel le Maroc, sous couvert de soft power, orchestre une propagande méthodique via des relais médiatiques internationaux.

Forbes France, autrefois symbole d’excellence journalistique, apparaît aujourd’hui comme un instrument docile entre les mains des autorités marocaines.

Les chiffres sont accablants : sur 49 articles publiés par Forbes France sur le Maroc, près de la moitié sont des contenus payants étiquetés « Brandvoice », financés directement ou indirectement par des proches du régime de Mohammed VI.

Ces textes déguisés en journalisme peignent un portrait idyllique du royaume, occultant sciemment la répression des libertés individuelles, les inégalités criantes et les réalités économiques sombres du pays. Il s'agit d'une véritable mascarade qui sape l’intégrité journalistique et trompe délibérément les lecteurs.

Forbes France : un média au service de la propagande royale

Plus qu’un simple complice passif, le magazine semble s’être vendu au plus offrant, troquant son indépendance contre des millions d’euros provenant des cercles de pouvoir marocains.

Dominique Busso, le PDG de l’édition française, ne cache pas que ces transactions douteuses sont monnaie courante. Pire, selon des sources internes, le Maroc achète régulièrement des articles pour redorer l’image de son régime monarchique, tout en évitant toute transparence sur les financements réels.

Abdelmalek Alaoui, présenté comme un analyste ou un économiste, mais qui n'est en réalité qu'un agent de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), est identifié comme un rouage clé de cette machinerie propagandiste.

Des courriels internes obtenus par Marianne montrent comment Alaoui et d’autres agents influencent directement la ligne éditoriale de ces articles en faveur de la monarchie marocaine. Forbes France ne serait rien d’autre qu’un outil au service de cette désinformation orchestrée depuis Rabat.

Un documentaire sous influence : glorification du règne de Mohammed VI

Les tentacules de cette stratégie de manipulation s’étendent bien au-delà de la presse écrite. Africa Intelligence révèle qu’un documentaire diffusé sur Public Sénat à l’approche d’une visite officielle d’Emmanuel Macron au Maroc a été conçu comme une véritable opération de communication. 

Réalisé par des proches de l’élite politique marocaine et française, ce film, présenté comme un travail journalistique, n’est rien d’autre qu’une glorification du roi Mohammed VI.

Tout en vantant les prétendus succès du roi, notamment en matière de condition féminine et de développement économique, le documentaire escamote les critiques concernant les inégalités sociales et la répression des libertés. Il s'agit là d'une manipulation éhontée, à peine voilée, où les consignes éditoriales semblent avoir été dictées par Rabat pour protéger l’image royale.

Le Maroc : un État stratège du mensonge médiatique

Ce qui se dévoile ici est bien plus qu’un simple scandale médiatique. Il s’agit d’une stratégie délibérée et agressive de soft power, dans laquelle le Maroc utilise des moyens financiers considérables pour infiltrer et manipuler les récits médiatiques internationaux.

En contrôlant la narration sur des plateformes influentes telles que Forbes France, le royaume impose une version réécrite et aseptisée de la réalité, tout en muselant les voix dissidentes.

Ces pratiques immorales révèlent la complicité choquante de médias qui, en échange d'avantages financiers, renoncent à leur devoir d'informer honnêtement. Ce brouillage systématique de la frontière entre journalisme et propagande constitue une attaque directe contre l’intégrité de l’information.

Un appel urgent à l’éthique journalistique

Les révélations de Marianne et d’Africa Intelligence mettent en lumière le manque de diligence de la part d'acteurs tels que Forbes France.

Il est désormais impératif de mener une enquête indépendante sur ces pratiques. En effet, tant que des médias accepteront de se vendre au plus offrant, les citoyens continueront à être trompés par des récits soigneusement fabriqués pour servir des intérêts politiques. 

L’intégrité de la presse n’est pas à vendre, il est temps de le rappeler.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne.