Une attaque meurtrière contre une famille kurde suscite la colère du public

Des protestataires participent à une manifestation de solidarité le 31 juillet 2021 à Istanbul, en Turquie, un jour après que les sept membres d'une famille kurde ont été tués à leur domicile dans la province de Konya. (Photo, AFP)
Des protestataires participent à une manifestation de solidarité le 31 juillet 2021 à Istanbul, en Turquie, un jour après que les sept membres d'une famille kurde ont été tués à leur domicile dans la province de Konya. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 01 août 2021

Une attaque meurtrière contre une famille kurde suscite la colère du public

  • Des attaques similaires sont en augmentation avec des cas dans les provinces d'Afyon, de Konya et d’Ankara
  • Les médias d'extrême droite et pro-gouvernementaux adoptent un discours de plus en plus haineux et raciste contre les Kurdes

ANKARA : Sept membres d'une famille kurde, dont trois femmes, ont été abattues par des assaillants armés vendredi dans la province centrale de Konya en Anatolie.

Les assaillants ont également mis le feu à la maison après le massacre qui a eu lieu en plein jour.

«Nous avons prévenu les autorités à plusieurs reprises», a tweeté l'avocat de la famille Abderrahman Karabulut le 30 juillet.

La famille kurde vivait à Konya depuis 24 ans et a été attaqué par 60 ultranationalistes en mai, avec quatre membres de la famille grièvement blessés par des couteaux, des pierres et des bâtons. On leur a dit qu'ils ne seraient plus autorisés à vivre dans ce district.

À la suite de l'attaque de mai, 10 personnes ont été arrêtées et sept d'entre elles ont été placées en garde à vue. Mais beaucoup ont été libérés.

L'Association des droits de l'homme (İnsan Hakları Derneği) suit l'affaire depuis des mois et a été informée que les membres de la famille étaient harcelés. Le président de l’association, Eren Keskin, a tweeté : «Ils ont assassiné la famille qu'ils avaient auparavant attaquée».

Les autorités savaient que la famille était en danger et n'ont pas réussi à la protéger, a signalé la directrice de Human Rights Watch pour la Turquie, Emma Sinclair-Webb.

La violence contre les Kurdes a suscité la colère du public au cours des derniers mois. Les agressions seraient le résultat de la polarisation politique dans le pays, où le Parti démocratique du peuple (HDP) pro-kurde a été menacé de fermeture et des centaines de ses politiciens ont été sanctionnés d'une interdiction de cinq ans.

Au cours d'une attaque armée contre le bureau du HDP dans la province occidentale d'Izmir en juin, une femme membre du personnel du parti a été tuée.

Des attaques similaires contre les Kurdes ont connu une augmentation récemment avec des cas dans les provinces d'Afyon, de Konya et de la capitale turque Ankara.

Les médias d'extrême droite et pro-gouvernementaux ont alimenté les théories du complot contre le HDP avec un discours de plus en plus haineux et raciste contre les Kurdes.

Bien que des témoins aient affirmé que l'attaque était à motivation raciale, les autorités ont rejeté cette allégation et ont déclaré que l'enquête était en cours et jusqu'à présent, il n’y aucun lien avec leur origine kurde.

Yaşar Dedeogullari, l'une des victimes, avait révélé en mai que la famille avait été attaquée parce qu'elle était kurde.

«Nous sommes des nationalistes, vous êtes des Kurdes, nous vous chasserons d'ici, c'est ce qu'ils disent depuis 12 ans, nous ne laisserons pas les Kurdes vivre ici», a-t-il ajouté.

Dans une déclaration commune, 48 barreaux à travers la Turquie ont récemment critiqué le quotidien pro-gouvernemental Yeni Safak pour avoir pris pour cible les 15 barreaux qui avaient condamné les attaques contre les Kurdes.

Un titre de Yeni Safak disait «Les Barons de Qandil», une référence au siège du Parti des travailleurs du Kurdistan interdit dans les montagnes du nord de l'Irak.

«Nous avons reçu des nouvelles d'un terrible massacre de Konya. Le sujet étant très sensible, je n'ai pas voulu parler avant que les détails ne soient clarifiés. Notre délégation est actuellement dans la région. Les résultats seront partagés», a tweeté le chef du principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple.

«Notre atout le plus précieux est la fraternité turco-kurde. Je sais que notre pays fait face à plusieurs problèmes, mais nos cœurs sont solidaires. J'appelle les gangs qui commettent l'erreur de se considérer comme l'État profond : Nous ne laisserons certainement pas vos actions déchirer la fraternité de notre peuple ! » a-t-il ajouté.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'unification de la Syrie ne doit pas se faire par la force, a déclaré le président

 Le président par intérim syrien, Ahmad al-Chareh (Photo AFP)
Le président par intérim syrien, Ahmad al-Chareh (Photo AFP)
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  • « Nous avons renversé le régime (de Bachar al-Assad) pour libérer la Syrie, et il nous reste une autre bataille : unifier la Syrie », a-t-il déclaré devant de hauts responsables et des notables de la province d'Idleb (nord-ouest).
  • « Elle ne doit pas se faire dans le sang ou par la force militaire, mais dans le cadre d'une entente, car la Syrie est fatiguée de la guerre », a-t-il ajouté.

DAMAS : Le président par intérim syrien, Ahmad al-Chareh, a affirmé que l'unification de la Syrie, après des années de guerre civile, ne devait pas se faire « par la force militaire », et a accusé Israël d'ingérence dans le sud du pays.

M. Chareh, dont les propos ont été rapportés dimanche par les médias officiels, s'est exprimé samedi, jour où des centaines de personnes ont manifesté dans la province méridionale de Soueida, à majorité druze, pour dénoncer les violences communautaires de juillet et réclamer le droit à l'autodétermination.

« Nous avons renversé le régime (de Bachar al-Assad) pour libérer la Syrie, et il nous reste une autre bataille : unifier la Syrie », a-t-il déclaré devant de hauts responsables et des notables de la province d'Idleb (nord-ouest).

« Elle ne doit pas se faire dans le sang ou par la force militaire, mais dans le cadre d'une entente, car la Syrie est fatiguée de la guerre », a-t-il ajouté.

Il a affirmé que « la Syrie n'est pas menacée de division. Certains veulent cela, ainsi que la création de cantons, mais c'est impossible. » « Certaines parties cherchent le pouvoir à travers des puissances régionales, Israël ou autres », a-t-il accusé.

Lors du rassemblement à Soueida, certains manifestants ont brandi le drapeau israélien et réclamé l'autodétermination de la région. « Soueida libre » ou « Al-Jolani dégage », ont-ils scandé, en référence à M. Chareh, connu jadis sous son nom de guerre, Abou Mohammad al-Jolani, lorsqu'il dirigeait un groupe rebelle islamiste. 

Les affrontements, qui ont éclaté le 13 juillet entre combattants druzes et bédouins sunnites à Soueida, ont duré une semaine avant de s'étendre avec l'intervention des forces gouvernementales et de volontaires venus d'autres régions.

Damas affirme que ses troupes sont intervenues pour mettre fin aux violences. Toutefois, des témoins, des factions druzes et l'Observatoire syrien des droits de l'homme les ont accusées d'avoir pris parti pour les Bédouins et d'avoir commis des exactions contre les Druzes.

Selon l'OSDH, les violences ont fait environ 1 600 morts, principalement des civils druzes.

M. Chareh a reconnu que Soueida « a été le théâtre de nombreuses violations commises par toutes les parties, dont des membres des forces de sécurité et de l'armée ». Les auteurs de ces violations devront répondre de leurs actes. »

Il a accusé Israël, son voisin, « d'intervenir directement à Soueida en mettant en œuvre des politiques visant à affaiblir l'État syrien ».

Israël, qui prétend vouloir protéger les Druzes et réclame une démilitarisation du sud de la Syrie, a bombardé les forces gouvernementales syriennes pendant les violences à Soueida.

Par ailleurs, concernant l'accord sur l'intégration des institutions kurdes au sein de l'État, M. Chareh a déclaré qu'il « sera appliqué ». Nous discutons des modalités de mise en œuvre. »

Les Kurdes contrôlent une grande partie du nord-est de la Syrie et réclament la décentralisation, ce que rejette Damas.


L'armée israélienne a annoncé avoir bombardé un « site énergétique » au Yémen

Ci-dessus, des Yéménites armés lors d'un rassemblement dans la capitale Sanaa, contrôlée par les Houthis, le 15 août 2025. (AFP)
Ci-dessus, des Yéménites armés lors d'un rassemblement dans la capitale Sanaa, contrôlée par les Houthis, le 15 août 2025. (AFP)
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  • Au Yémen, une source de la défense civile citée par la chaîne de télévision Al-Massira, contrôlée par les Houthis, a fait état d'une « agression » contre une centrale électrique de Sanaa, la capitale du Yémen, aux mains des rebelles.
  • Selon l'armée, les rebelles Houthis « opèrent sous la direction et le financement du régime iranien, dans le but de nuire à l'État d'Israël et à ses alliés ».

JERUSALEM : L'armée israélienne a annoncé dimanche avoir bombardé « un site énergétique » utilisé par les Houthis à Sanaa, la dernière frappe en date contre ces rebelles yéménites qui ont mené plusieurs attaques de missiles contre Israël.

Au Yémen, une source de la défense civile citée par la chaîne de télévision Al-Massira, contrôlée par les Houthis, a fait état d'une « agression » contre une centrale électrique de Sanaa, la capitale du Yémen, aux mains des rebelles.

« Tsahal a mené une frappe à quelque 2 000 kilomètres d'Israël, en plein cœur du Yémen, visant un site d'infrastructure énergétique utilisé par le régime terroriste houthi », a indiqué l'armée israélienne dans un communiqué.

« Ces raids ont été menés en réponse aux attaques répétées » menées par les Houthis « contre l'État d'Israël et ses citoyens, y compris le lancement de missiles sol-sol et de drones », a-t-elle ajouté.

Selon l'armée, les rebelles Houthis « opèrent sous la direction et le financement du régime iranien, dans le but de nuire à l'État d'Israël et à ses alliés », et « mènent des activités terroristes contre le transport maritime mondial et les routes commerciales ».

Elle a affirmé être « déterminée à éliminer toute menace contre Israël, où que cela soit nécessaire ».

Soutenus par l'Iran, ennemi juré d'Israël, les Houthis lancent régulièrement des attaques aux missiles et aux drones contre Israël, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens de Gaza.

Le territoire palestinien est ravagée par une guerre dévastatrice déclenchée par une attaque du mouvement islamiste Hamas contre Israël, le 7 octobre 2023. L'offensive israélienne de représailles a fait des dizaines de milliers de morts à Gaza et provoqué une catastrophe humanitaire.

Israël a mené plusieurs frappes de représailles au Yémen, visant des zones sous contrôle des Houthis, notamment des ports de l'ouest du pays et l'aéroport de Sanaa. 


Gaza : la Défense civile annonce 40 morts dans des tirs et raids israéliens

Une vue de la bande de Gaza bombardée par Israël. (AFP)
Une vue de la bande de Gaza bombardée par Israël. (AFP)
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  • Mahmoud Bassal, a indiqué que 40 Palestiniens, dont plusieurs enfants, ont été tués par les tirs et les frappes de l'armée israélienne à travers la bande de Gaza.
  • « Depuis près d'une semaine, l'ennemi sioniste mène une offensive soutenue dans les quartiers est et sud de la ville de Gaza, en particulier dans le quartier Zeitoun.

GAZA, TERRITOIRES PALESTINIENS : La Défense civile de Gaza a annoncé samedi la mort de 40 Palestiniens, dont des enfants, dans l'offensive israélienne sur le territoire, où l'armée se prépare à évacuer les civils en prévision d'une offensive imminente sur la ville de Gaza.

Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a indiqué à l'AFP qu'un quartier de Gaza-ville (nord) était bombardé intensément depuis près d'une semaine.

« Nous estimons que plus de 50 000 personnes restent dans le quartier de Zeitoun, la plupart sans eau ni nourriture », a-t-il déclaré, accusant Israël de « nettoyage ethnique » à Zeitoun et dans le quartier voisin de Tal al-Hawa. « Nos équipes n'ont pas accès aux blessés. »

Selon lui, 40 Palestiniens, dont plusieurs enfants, ont été tués par les tirs et les frappes de l'armée israélienne à travers la bande de Gaza. Ce bilan a été actualisé après la mort d'une personne dans une frappe sur le camp d'Al-Nousseirat.

L'armée israélienne a toutefois mis en doute ces chiffres, affirmant à l'AFP que « les institutions à Gaza sont contrôlées et dirigées par le Hamas, et donc soumises à son agenda ».

M. Bassal s'est pour sa part alarmé de la « situation catastrophique » à Gaza-ville : « Les habitants n'ont aucun endroit où se réfugier. » 

Ghassan Kashko, âgé de 40 ans, y vit avec sa famille dans une école transformée en refuge. « Nous avons oublié ce qu'est le sommeil. Les raids aériens et les tirs de char ne s'arrêtent pas. Nous n'avons plus ni nourriture ni eau potable », a-t-il raconté par téléphone à l'AFP.

« Depuis près d'une semaine, l'ennemi sioniste mène une offensive soutenue dans les quartiers est et sud de la ville de Gaza, en particulier dans le quartier Zeitoun, où des avions de guerre, de l'artillerie et des robots explosifs procèdent à une destruction systématique de la zone », a affirmé le Hamas dans un communiqué.

« Les crimes commis dans la bande de Gaza sont perpétrés au vu et au su du monde, avec une intention claire et une déclaration publique », a accusé le mouvement islamiste.

L'armée a indiqué à l'AFP qu'elle s'engageait à réduire les dommages causés aux civils lors d'activités opérationnelles, « en stricte conformité avec le droit international ». Elle « utilise divers moyens pour évaluer l'impact potentiel de ses opérations sur la population civile, tout en distinguant entre civils et combattants ».