Les décès de patients libanais dus à des pénuries de médicaments «deviendront plus courants»

Les importateurs de médicaments et de fournitures médicales au Liban exigent que la BDL «paie tous les versements en souffrance pour les sociétés d'importation». (Photo fournie)
Les importateurs de médicaments et de fournitures médicales au Liban exigent que la BDL «paie tous les versements en souffrance pour les sociétés d'importation». (Photo fournie)
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Publié le Dimanche 01 août 2021

Les décès de patients libanais dus à des pénuries de médicaments «deviendront plus courants»

  • Une fillette de 9 ans, piquée par un scorpion, meurt alors que les médicaments vitaux ne peuvent être trouvés que sur le marché noir à des prix exorbitants
  • «La mafia politique et économique libanaise est plus forte que l'État ; elle ne craint personne»

BEYROUTH : Une fillette libanaise, Zahra Tleis, est décédée vendredi, après avoir été piquée par un scorpion, et sa famille n'a pas pu trouver d'antidote pour la soigner, à cause de la pénurie de médicaments dans le pays.

Certains médicaments vitaux ne peuvent être trouvés que sur le marché noir, mais sont vendus à des prix exorbitants.

Le directeur de l'hôpital gouvernemental Rafik Hariri, le Dr Firas Abiad, a déclaré que «malheureusement, les pertes de patients en raison de pénuries de médicaments deviendront plus courantes».

Le chef de l'Autorité nationale de la santé, Ismail Soukkarieh, a révélé à Arab News que même les traitements contre les morsures de chien manquaient dans les étagères.

«De telles injections devraient être disponibles en grande quantité dans les hôpitaux, et surtout les hôpitaux publics, mais elles ont disparu en raison de la négligence et de la crise de médicaments».

Soukkariyeh a signalé que le peuple libanais «paie le prix de l'irresponsabilité des fonctionnaires et de l'accumulation de politiques mal conçues, corrompues et scandaleuses». Il a averti que le pays s'effondrera complètement si la situation persiste.

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Zahra Tleis (Photo fournie)

Le Liban est confronté à un effondrement économique depuis 2019, décrit par la Banque mondiale comme «l'une des pires crises au monde depuis les années 1850». Plus de la moitié de la population vit désormais sous le seuil de pauvreté car la monnaie locale, la livre, a perdu plus de 90% de sa valeur par rapport au dollar américain.

Avec l'épuisement des réserves de devises de la banque centrale libanaise, la Banque du Liban (BDL) et les retards dans l'ouverture des lignes de crédit pour les importations, le secteur de la santé est confronté à une pression croissante et à des pénuries de carburant.

La compagnie d'électricité du pays, Electricité du Liban (EDL) n'a pas non plus été en mesure de fournir de l'électricité compte tenu de pénuries de carburant, et certaines régions ont dû rationner l'électricité pendant 22 heures par jour. Même les propriétaires de groupes électrogènes privés ont aussi été touchés par la crise du diesel et du carburant et ont inévitablement eu recours au rationnement.

Ce vendredi, la BDL a déclaré avoir vendu $293 millions en juillet, en plus des autorisations de vendre $415 millions pour importer de l'essence et du diesel et $120 millions pour importer du carburant pour l’Électricité du Liban (EDL), portant la somme totale à $828 millions.

La BDL a affirmé dans un communiqué que «malgré tout le soutien que la banque a apporté et sa détermination à préserver la sécurité sociale, les Libanais sont toujours confrontés à des pénuries de diesel.

«Les Libanais ont perdu l'accès aux produits subventionnés, qui sont maintenant vendus sur le marché noir afin d’humilier et priver les Libanais de leurs droits les plus élémentaires. Cela a eu des impacts dangereux sur le secteur de la santé et la sécurité alimentaire, en raison de la détermination des commerçants à faire passer des marchandises en contrebande ou à les stocker pour les vendre au marché noir», a ajouté le communiqué.

Le communiqué a de plus ajouté que les importateurs de médicaments et de fournitures médicales au Liban ont demandé à la BDL «de payer tous les versements en souffrance pour les sociétés d'importation». Le communiqué a en outre estimé que «des mesures frivoles ont conduit à la suspension partielle ou totale des importations de 75% des entreprises».

De son côté, l’EDL a prévenu «de la possibilité d'entrer dans la zone dangereuse et d'une interruption totale de l'électricité, si la situation persistait».

L'économiste Louis Hobeika a déclaré à Arab News qu’«il y a une pression politique et économique sur la BDL pour utiliser les réserves obligatoires. Mais cette affaire nécessite un amendement constitutionnel et un telle «faute» ne doit pas être commise deux fois.

Hobeika a rappelé ce que le Premier ministre par intérim Hassan Diab a déclaré en mai selon lequel «les réserves de la banque en 2002 ont été réduites à moins d'un milliard de dollars».

Hobeika a affirmé que «la suppression des subventions mettra sûrement fin à la contrebande, mais les prix augmenteront beaucoup. Une carte de rationnement devait être délivrée comme alternative. Qu'est devenue cette carte ? En l'absence d'une vision économique future, jouer avec les réserves obligatoires peut présenter un grand risque sur le sort non seulement des banques mais aussi sur des dépôts».

Il a reconnu que «la mafia politique et économique libanaise est plus forte que l'État ; elle ne craint personne, et la société libanaise est divisée et fragmentée et ne fait donc pas peur à cette mafia».

Pendant ce temps-là, les leaders politiques libanais ont congratulé les militaires avant la Journée de l'armée libanaise, qui est célébrée chaque année le 1er août.

Le président Michel Aoun a déclaré que «la détermination et l'engagement de la communauté internationale à soutenir l'armée libanaise reflètent sa confiance dans le rôle de l'armée dans la protection du Liban et de ses institutions constitutionnelles».

L'armée a effectué samedi un raid contre une usine de drogue à Hortaala, dans la Bekaa.

Le commandement de l'armée a annoncé qu'«un soldat a été blessé pendant le raid, et un homme recherché qui avait plusieurs mandats d'arrêt contre lui, notamment pour vol, enlèvement, vol de voitures, trafic de drogue, usage de drogue et d'accusations relatives aux armes à feu a été tué. Plusieurs autres fugitifs ont été également arrêtés».

Le commandant de l'armée libanaise, le général Joseph Aoun, a exhorté les soldats «à ne permettre à personne de profiter des mauvaises conditions de vie pour vous faire douter de votre confiance en votre pays et votre institution».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le président des Émirats arabes unis à Oman pour renforcer les liens bilatéraux et condamner l'attaque israélienne

 Les dirigeants se sont entretenus à Qasr Al Hosn, à Salalah, et ont passé en revue la coopération croissante dans les domaines politique, économique, social et culturel. (WAM)
Les dirigeants se sont entretenus à Qasr Al Hosn, à Salalah, et ont passé en revue la coopération croissante dans les domaines politique, économique, social et culturel. (WAM)
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  • Les dirigeants se sont entretenus à Qasr Al Hosn, à Salalah, et ont passé en revue la coopération croissante dans les domaines politique, économique, social et culturel, en soulignant leur engagement commun à renforcer l'intégration du Golfe
  • Les deux dirigeants ont condamné les frappes israéliennes sur le Qatar, les décrivant comme une violation de la souveraineté, une infraction au droit international et une menace pour la stabilité régionale

DUBAI : Le président des Émirats arabes unis, Cheikh Mohamed bin Zayed Al-Nahyan, s'est rendu jeudi à Oman, où il a rencontré le sultan Haitham bin Tariq pour discuter de la coopération bilatérale et des développements régionaux, y compris les récentes attaques israéliennes sur le territoire qatari.

Les dirigeants se sont entretenus à Qasr Al Hosn, à Salalah, et ont passé en revue la coopération croissante dans les domaines politique, économique, social et culturel, en soulignant leur engagement commun à renforcer l'intégration du Golfe et à soutenir les progrès du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

Les deux dirigeants ont condamné les frappes israéliennes sur le Qatar, les décrivant comme une violation de la souveraineté, une infraction au droit international et une menace pour la stabilité régionale. Ils ont réaffirmé leur solidarité avec le Qatar et se sont engagés à soutenir les mesures prises pour protéger sa sécurité et ses citoyens.

Le cheikh Mohamed a souligné la pérennité des relations entre les Émirats arabes unis et Oman, dont les racines remontent à feu le cheikh Zayed bin Sultan Al-Nahyan et au sultan Qaboos bin Said, dont les efforts ont jeté les bases de liens solides entre les deux nations.


Liban: un mort dans une frappe israélienne dans le Sud 

Une personne a été tuée dans une attaque de drone israélienne dans le sud du Liban jeudi, où Israël mène régulièrement des frappes affirmant viser le Hezbollah, a annoncé le ministère libanais de la Santé. (AFP)
Une personne a été tuée dans une attaque de drone israélienne dans le sud du Liban jeudi, où Israël mène régulièrement des frappes affirmant viser le Hezbollah, a annoncé le ministère libanais de la Santé. (AFP)
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  • "Un drone ennemi israélien a visé une moto sur la route d'Aïn Baal-Bazouriyé, tuant une personne", a indiqué le ministère dans un communiqué, précisant que l’attaque s’est produite dans le district de Tyr
  • Ces frappes sont survenues après des raids israéliens mardi et lundi, qui ont respectivement blessé un membre du Hezbollah au sud de Beyrouth, selon une source sécuritaire, et fait cinq morts sur des sites du Hezbollah dans l'est du Liban

BEYROUTH: Une personne a été tuée dans une attaque de drone israélienne dans le sud du Liban jeudi, où Israël mène régulièrement des frappes affirmant viser le Hezbollah, a annoncé le ministère libanais de la Santé.

"Un drone ennemi israélien a visé une moto sur la route d'Aïn Baal-Bazouriyé, tuant une personne", a indiqué le ministère dans un communiqué, précisant que l’attaque s’est produite dans le district de Tyr.

Malgré un cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre 2024 à l'issue d'un an de conflit entre Israël et le Hezbollah, dont deux mois de guerre ouverte, l'armée israélienne continue de frapper le pays voisin, affirmant y cibler des sites et membres du Hezbollah pro-iranien.

Sorti très affaibli du conflit, celui-ci ne riposte pas.

L’Agence nationale de l’information (ANI) a indiqué que des frappes israéliennes avaient visé la région de Zrariyé, dans le district méridional de Saïda, ainsi que la vallée de la Békaa, à l’est du pays près de la frontière syrienne, sans faire état immédiatement de victimes.

L’armée israélienne a indiqué dans un communiqué avoir frappé une "infrastructure terroriste du Hezbollah sur un site utilisé pour la production et le stockage d’armes stratégiques" dans la Békaa, ainsi que d’autres infrastructures du groupe dans la région de Zrariyé.

Ces frappes sont survenues après des raids israéliens mardi et lundi, qui ont respectivement blessé un membre du Hezbollah au sud de Beyrouth, selon une source sécuritaire, et fait cinq morts sur des sites du Hezbollah dans l'est du Liban.

Elles interviennent aussi au moment où l’émissaire spécial français pour le Liban Jean-Yves Le Drian - dont le pays supervise avec les Etats-Unis l'application du cessez-le-feu - s'entretient avec les dirigeants libanais à Beyrouth.

Le mois dernier, le gouvernement libanais avait demandé à l’armée d’élaborer un plan pour désarmer d'ici la fin de l'année le Hezbollah, sous forte pression américaine.

L’armée libanaise doit achever le désarmement du Hezbollah dans la partie du sud du pays proche de la frontière avec Israël d'ici trois mois, a déclaré mardi à l'AFP le ministre des Affaires étrangères du Liban, Youssef Raggi.

Selon un communiqué de la présidence, le président libanais Joseph Aoun a déclaré à M. Le Drian que "toute pression française ou américaine sur Israël pour qu’il réponde à la volonté de la communauté internationale en cessant les attaques contre le Liban contribuera à mettre en oeuvre le plan proposé par l’armée et approuvé par le gouvernement".


La Syrie dit avoir démantelé une cellule liée au Hezbollah libanais

Les autorités syriennes ont annoncé jeudi avoir démantelé dans la région de Damas une cellule "terroriste" affiliée au Hezbollah libanais, qui projetait de mener des opérations sur le sol syrien. (AFP)
Les autorités syriennes ont annoncé jeudi avoir démantelé dans la région de Damas une cellule "terroriste" affiliée au Hezbollah libanais, qui projetait de mener des opérations sur le sol syrien. (AFP)
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  • Le Hezbollah, qui a combattu aux côtés des troupes du président déchu Bachar al-Assad durant les plus de 13 ans de guerre civile en Syrie et contrôlait alors des régions à la frontière libano-syrienne, a démenti toute implication
  • Dans un communiqué, le ministère syrien de l'Intérieur a indiqué que ses forces avaient "réussi à arrêter les membres d'une cellule terroriste affiliée à la milice du Hezbollah, qui opéraient dans les localités de Saasaa et Kanaker"

DAMAS: Les autorités syriennes ont annoncé jeudi avoir démantelé dans la région de Damas une cellule "terroriste" affiliée au Hezbollah libanais, qui projetait de mener des opérations sur le sol syrien.

Le Hezbollah, qui a combattu aux côtés des troupes du président déchu Bachar al-Assad durant les plus de 13 ans de guerre civile en Syrie et contrôlait alors des régions à la frontière libano-syrienne, a démenti toute implication.

Dans un communiqué, le ministère syrien de l'Intérieur a indiqué que ses forces avaient "réussi à arrêter les membres d'une cellule terroriste affiliée à la milice du Hezbollah, qui opéraient dans les localités de Saasaa et Kanaker dans l’ouest de la province de Damas".

"Les premières investigations ont montré que les membres de la cellule avaient reçu un entraînement dans des camps situés au Liban et qu’ils projetaient de mener des opérations sur le sol syrien", a-t-il ajouté.

Des "rampes de lancement de roquettes ont été saisies, ainsi que 19 roquettes de type Grad, des missiles antichars, en plus d’armes individuelles et de grandes quantités de munitions" ont été saisis, selon lui.

Dans un communiqué, le mouvement libanais pro-iranien a "nié catégoriquement ce qu’a rapporté le ministère syrien de l’Intérieur concernant l’appartenance au Hezbollah des personnes arrêtées dans la région de la Ghouta occidentale".

Le mouvement a assuré qu’il n'avait "aucune présence ni activité sur le territoire syrien, et qu’il (était) particulièrement attaché à la stabilité de la Syrie et à la sécurité de son peuple".

Après la chute de Bachar al-Assad, renversé en décembre par des rebelles islamistes dirigés par l'actuel président Ahmad al-Chareh, les routes d'approvisionnement du Hezbollah ont été coupées et plusieurs tentatives de contrebande d'armes à destination du Liban ont été déjouées selon les autorités syriennes.

En mars, des affrontements meurtriers avaient éclaté dans l'est du Liban, près de la frontière syrienne. Les autorités syriennes avaient accusé le Hezbollah d'avoir enlevé trois militaires syriens et de les avoir tués, ce que le mouvement avait nié.