Troisième conférence internationale sur le Liban: l'engagement résolu de la France

Vue du port de Beyrouth. (Photo, AFP)
Vue du port de Beyrouth. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 03 août 2021

Troisième conférence internationale sur le Liban: l'engagement résolu de la France

  • Le président français, Emmanuel Macron, vient au secours d’une population libanaise meurtrie par une crise économique et sociale sans précédent et traumatisée par l’explosion du port de Beyrouth
  • Au-delà du symbole, il s’agit de maintenir une aide d’urgence à la population libanaise

PARIS: Devant une classe dirigeante libanaise aveugle et sourde, sauf lorsqu’il s’agit de ses propres intérêts, la France tient bon.

Pour la troisième fois consécutive, le président français, Emmanuel Macron, vient au secours d’une population libanaise meurtrie par une crise économique et sociale sans précédent et traumatisée par l’explosion du port de Beyrouth. Et, une fois de plus, la France rappelle aux dirigeants libanais leurs devoirs et leurs responsabilités.

Au-delà du symbole, il s’agit de maintenir une aide d’urgence à la population libanaise.

Cette conférence sera une fois de plus l’occasion d’envoyer un message politique très clair car, «en dépit de l’engagement des différents leaders politiques libanais, le Liban n’a toujours pas de gouvernement», déplore l’Élysée.

 

Fidèle à l’engagement qu’il avait pris lors de son déplacement à Beyrouth au lendemain de l’explosion, Emmanuel Macron présidera une troisième conférence internationale de soutien à la population libanaise. Elle intervient après deux conférences précédentes du même type, celle du 9 août dernier et celle du mois de décembre. Cette fois, une quarantaine de représentants de pays et d’organisations internationales seront présents.

Le choix du 4 août n’est pas dû au hasard, indique le palais de l’Élysée: il «vise à marquer cette date et partager le deuil de la population libanaise». «Il s’agit de commémorer le premier anniversaire de l’explosion tragique du port de Beyrouth.»

Mais, au-delà du symbole, il s’agit de maintenir une aide d’urgence à la population libanaise et de la mettre sous perfusion en attendant un éveil, voire un frémissement qui se fait attendre du côté de la classe politique.

La conférence internationale du 9 août 2020 avait permis de récolter 257 millions d’euros et celle du 2 décembre 280 millions d’euros. Il sera également question de faire un point sur la manière dont l’aide a été distribuée; la France avait mis l’accent sur la transparence et la traçabilité de cette aide. «On connaît tous les pratiques locales et le président souhaitait vraiment qu’on évite de tomber dans les travers que nous connaissons», souligne l’Élysée.

Cette conférence sera une fois de plus l’occasion d’envoyer un message politique très clair car, «en dépit de l’engagement des différents leaders politiques libanais, le Liban n’a toujours pas de gouvernement», déplore l’Élysée.

Il s’agira par ailleurs d’évoquer les nouveaux besoins d’un pays dont la situation s’est dégradée à bien des égards, notamment le plan alimentaire.

La situation continue à se dégrader de plus en plus, affirme l’Élysée, et «il faut que le premier ministre désigné, Najib Mikati, réussisse à former son gouvernement de manière à entreprendre les réformes attendues et reprendre sérieusement les négociations avec le Fonds monétaire international (FMI), c’est la seule solution ».

 

Aujourd’hui, les Nations unies évaluent à 357 millions de dollars (1 dollar = 0,84 euro) les nouveaux besoins auxquels il sera nécessaire de répondre dans le domaine alimentaire, celui de l’éducation, celui de la santé et celui de l’assainissement de l’eau. Lors de la conférence, chaque participant aura l’occasion de faire des annonces qui permettront de répondre aux besoins exprimés par l'Organisation des nations unies.

La contribution de la France, toujours en cours de finalisation, ne peut encore être révélée; elle sera annoncée par le président Macron lors de la conférence. L’Élysée affirme toutefois qu’elle dépassera les chiffres de l’année dernière sur des engagements de douze mois.

La situation continue à se dégrader de plus en plus, affirme l’Élysée, et «il faut que le premier ministre désigné, Najib Mikati, réussisse à former son gouvernement de manière à entreprendre les réformes attendues et reprendre sérieusement les négociations avec le Fonds monétaire international (FMI), c’est la seule solution ». 

Cette conférence sera une fois de plus l’occasion d’envoyer un message politique très clair car, «en dépit de l’engagement des différents leaders politiques libanais, le Liban n’a toujours pas de gouvernement», déplore l’Élysée. D’où la nécessité «de remettre l’accent sur l’urgence de la formation d’un gouvernement capable de mettre en œuvre les réformes structurelles attendues», ce qui permettra à la communauté internationale d’aider le Liban en profondeur et non de se contenter d’aides d’urgence comme c’est le cas aujourd’hui.

La situation continue à se dégrader de plus en plus, affirme l’Élysée, et «il faut que le premier ministre désigné, Najib Mikati, réussisse à former son gouvernement de manière à entreprendre les réformes attendues et reprendre sérieusement les négociations avec le Fonds monétaire international (FMI), c’est la seule solution». Sinon, on risque de se retrouver dans la même situation qu’aujourd’hui, c’est-à-dire devoir mobiliser à nouveau la communauté internationale pour «pallier les défaillances totales de l’État».

Ce sera donc l’occasion, pour l’Élysée, de placer une nouvelle fois les dirigeants politiques libanais «face à leurs responsabilités». La France a d’ores et déjà pris des mesures individuelles à l’encontre de responsables libanais impliqués dans le blocage et la corruption. L’Union européenne a, pour sa part, récemment annoncé avoir adopté un cadre de mesures ciblées contre des personnes ou des entités libanaises qui ont porté atteinte à la démocratie ou à l’État de droit.

Surtout, une fois de plus, la conférence fournira l’opportunité d’envoyer un message de solidarité et de soutien à la population et à la société civile libanaises, avec lesquelles l’Élysée «entretient un dialogue soutenu et continu à tous les niveaux». Plusieurs de ses représentants ont d’ailleurs été invités à participer à l’événement.

La liste des personnalités invitées à cette conférence qui se tiendra de manière virtuelle n’est pas complète, mais l’Élysée a déjà confirmé la participation du président libanais, Michel Aoun, du président américain, Joe Biden, du président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, et du roi Abadallah II de Jordanie. De nombreux pays arabes et européens seront représentés par des ministres.

En ce qui concerne l’Arabie saoudite, l’Élysée indique que son niveau de participation à la conférence n’a pas encore été déterminé.


Yémen: Le cabinet saoudien espère que les forces des Émirats arabes unis se retireront dans les 24 heures

Le roi Salman d'Arabie saoudite préside la session du cabinet de mardi. (SPA)
Le roi Salman d'Arabie saoudite préside la session du cabinet de mardi. (SPA)
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  • Le cabinet a déclaré qu'il espérait que les Émirats arabes unis cesseraient tout soutien militaire ou financier au STC et à toute autre partie au Yémen
  • Le cabinet a déclaré qu'il espérait également que les Émirats arabes unis prendraient les mesures nécessaires pour préserver les relations entre l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis

RIYAD: Le cabinet saoudien, présidé par le roi Salman, a exprimé mardi l'espoir que les forces émiraties se retireront du Yémen dans les 24 heures, conformément à la demande yéménite, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Le cabinet a également déclaré qu'il espérait que les Émirats arabes unis cesseraient tout soutien militaire ou financier au Conseil de transition du Sud et à toute autre partie au Yémen, a ajouté SPA.

Le cabinet a déclaré qu'il espérait également que les Émirats arabes unis prendraient les mesures nécessaires pour préserver les relations entre l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, que le Royaume souhaite renforcer, et a déclaré qu'il se réjouissait de travailler ensemble à tout ce qui renforcerait la prospérité et la stabilité des pays de la région.

Le cabinet a exprimé son regret quant aux résultats des efforts de désescalade que le Royaume a voulu poursuivre et qui se sont heurtés à une escalade injustifiée qui contredit les principes sur lesquels la Coalition pour le soutien de la légitimité au Yémen a été fondée, sape ses efforts pour parvenir à la sécurité et à la stabilité au Yémen et est incompatible avec toutes les promesses que le Royaume a reçues des Émirats arabes unis.

Le Cabinet apprécie le rôle de la Coalition pour le soutien de la légitimité au Yémen dans la protection des civils dans les gouvernorats de Hadramaout et d'Al-Mahra, en réponse à la demande du président du Conseil présidentiel yéménite Rashad Al-Alimi, et dans la réduction de l'escalade afin de parvenir à la sécurité et à la stabilité et d'empêcher l'expansion du conflit.

Le cabinet a réaffirmé que le Royaume n'hésitera pas à prendre les mesures nécessaires pour faire face à toute atteinte ou menace à sa sécurité nationale, ainsi que son engagement en faveur de la sécurité, de la stabilité et de la souveraineté du Yémen, et son soutien total à M. Al-Alimi et à son gouvernement.

En ce qui concerne les autres affaires régionales, le cabinet a réaffirmé le soutien du Royaume à la souveraineté, à l'intégrité territoriale et à la sécurité de la Somalie, et rejette la déclaration de reconnaissance mutuelle entre Israël et le Somaliland, car elle consacre des mesures séparatistes unilatérales qui violent le droit international.


Cisjordanie: Israël dit avoir tué un homme qui fonçait sur des soldats

 L'armée israélienne a déclaré mardi avoir abattu un homme qui tentait de renverser avec son véhicule un groupe de soldats, dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
L'armée israélienne a déclaré mardi avoir abattu un homme qui tentait de renverser avec son véhicule un groupe de soldats, dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
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  • "Un rapport a été reçu concernant un terroriste qui a tenté de renverser des soldats de Tsahal opérant dans la zone d'Einabus", a indiqué l'armée dans un communiqué. "En réponse, les soldats ont tiré sur le terroriste et l'ont neutralisé"
  • Le texte n'a pas fourni d'autres détails sur l'incident, survenu quelques jours après qu'un Palestinien a renversé avec son véhicule un Israélien sexagénaire, puis poignardé à mort une jeune femme de 18 ans dans le territoire occupé

JERUSALEM: L'armée israélienne a déclaré mardi avoir abattu un homme qui tentait de renverser avec son véhicule un groupe de soldats, dans le nord de la Cisjordanie occupée.

"Un rapport a été reçu concernant un terroriste qui a tenté de renverser des soldats de Tsahal opérant dans la zone d'Einabus", a indiqué l'armée dans un communiqué. "En réponse, les soldats ont tiré sur le terroriste et l'ont neutralisé".

Le texte n'a pas fourni d'autres détails sur l'incident, survenu quelques jours après qu'un Palestinien a renversé avec son véhicule un Israélien sexagénaire, puis poignardé à mort une jeune femme de 18 ans dans le territoire occupé.

Il a également été tué lors de l'attaque. À la suite de cet incident survenu vendredi, l'armée a mené une opération de deux jours dans la ville cisjordanienne de Qabatiya, d'où provenait l'assaillant, arrêtant plusieurs de ses habitants, dont son père et ses frères.

De nombreuses attaques ont été perpétrées en Israël par des Palestiniens depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

Les violences se sont également intensifiées en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967. Depuis le 7-Octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels des civils et des combattants, y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 44 Israéliens, civils ou soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

 


La Coalition arabe annonce une frappe aérienne “limitée” contre deux navires ayant acheminé des armes au Yémen

Sur cette photo prise le 29 novembre 2018, des forces pro-gouvernementales yéménites montent la garde près d'un navire amarré dans le port d'al-Mukalla, dans la province d'Hadramaout, au sud-ouest du Yémen. (AFP/Archives)
Sur cette photo prise le 29 novembre 2018, des forces pro-gouvernementales yéménites montent la garde près d'un navire amarré dans le port d'al-Mukalla, dans la province d'Hadramaout, au sud-ouest du Yémen. (AFP/Archives)
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  • La Coalition appelle à l’évacuation du port d'al-Mukalla, laissant présager une opération militaire majeure visant à contraindre le STC à se retirer
  • Le porte-parole indique que les deux navires ont transporté des armes depuis le port émirati de Fujairah vers al-Mukalla sans autorisation du commandement de la Coalition

Riyad : La Coalition de soutien à la légitimité au Yémen a annoncé mardi avoir mené une frappe aérienne « limitée » visant deux navires ayant introduit clandestinement des armes et d’autres équipements militaires dans le port d'al-Mukalla, dans le sud du Yémen.

Dans un communiqué relayé par l’Agence de presse saoudienne (SPA), le porte-parole des forces de la Coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a indiqué que deux navires en provenance du port de Fujairah, aux Émirats arabes unis, étaient entrés dans le port d'al-Mukalla, dans le gouvernorat de Hadramaout, sans obtenir d’autorisations officielles du commandement des forces conjointes de la Coalition.

« Les équipages des deux navires ont désactivé leurs systèmes de suivi et déchargé une grande quantité d’armes et de véhicules de combat afin de soutenir les forces du Conseil de transition du Sud (STC) dans les gouvernorats orientaux du Yémen (Hadramaout et Al-Mahra), dans le but d’alimenter le conflit. Il s’agit d’une violation flagrante de la trêve et des efforts visant à parvenir à une solution pacifique, ainsi que d’une violation de la résolution n° 2216 (2015) du Conseil de sécurité des Nations unies », a déclaré le porte-parole.

La Coalition a exhorté les civils et les pêcheurs à évacuer le port d'al-Mukalla, indiquant qu’une opération militaire de grande ampleur visant à imposer le retrait du STC pourrait être imminente.

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Carte Google indiquant l'emplacement d'al-Mukalla dans le sud du Yémen.

Al-Maliki a précisé que les forces de la Coalition avaient agi à la demande de Rachad Al-Alimi, président du Conseil présidentiel de direction du Yémen, « afin de prendre toutes les mesures militaires nécessaires pour protéger les civils dans les gouvernorats de Hadramaout et d’Al-Mahra ».

La semaine dernière, Al-Alimi avait averti que les actions unilatérales du STC poussaient le pays vers un seuil dangereux.

« Compte tenu du danger et de l’escalade représentés par ces armes, qui menacent la sécurité et la stabilité, les forces aériennes de la Coalition ont mené ce matin une opération militaire limitée visant les armes et les véhicules de combat déchargés des deux navires au port d'al-Mukalla. L’opération a été menée après documentation du déchargement et conformément au droit international humanitaire et à ses règles coutumières, sans qu’aucun dommage collatéral ne soit enregistré », a déclaré mardi le général Al-Maliki.

Il a réaffirmé l’« engagement constant de la Coalition en faveur de la désescalade et du maintien du calme dans les gouvernorats de Hadramaout et d’Al-Mahra, ainsi que de la prévention de tout soutien militaire de la part de quelque pays que ce soit à une faction yéménite sans coordination avec le gouvernement yéménite légitime et la Coalition », afin d’assurer le succès des efforts du Royaume et de la Coalition pour instaurer la sécurité et la stabilité et empêcher l’extension du conflit.

Par ailleurs, le président du Conseil présidentiel yéménite a décrété mardi l’état d’urgence pour une durée de 90 jours, incluant un blocus aérien, maritime et terrestre de 72 heures.

Ignorant les accords précédents conclus avec la Coalition, le groupe se désignant sous le nom de Conseil de transition du Sud (STC) a lancé début décembre une vaste campagne militaire, prenant le contrôle du gouvernorat de Hadramaout, à la frontière saoudienne, ainsi que du gouvernorat oriental d’Al-Mahra, à la frontière avec Oman.

Les forces du STC, soutenues par les Émirats arabes unis, se sont emparées de la ville de Seiyoun, y compris de son aéroport international et du palais présidentiel. Elles ont également pris le contrôle des champs pétroliers stratégiques de PetroMasila, qui représentent une part majeure des ressources pétrolières restantes du Yémen.

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Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj, qui vivent le long de la bande entre le sud et le nord du pays, se rassemblent lors d'un rassemblement dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025, pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC), soutenu par les Émirats arabes unis, qui souhaite rétablir l'indépendance du Yémen du Sud. (AFP)

Cette situation a conduit l’Arabie saoudite à exiger fermement le retrait du STC et la remise des zones saisies aux Forces du Bouclier national, une unité soutenue par Riyad.

La Coalition a averti que tout mouvement militaire compromettant les efforts de désescalade serait traité immédiatement afin de protéger les civils, selon l’Agence de presse saoudienne.

Le 26 décembre, les Émirats arabes unis ont publié un communiqué saluant les efforts de l’Arabie saoudite en faveur de la sécurité et de la stabilité au Yémen.

Le communiqué, relayé par l’agence de presse officielle WAM, a loué le rôle constructif de l’Arabie saoudite dans la défense des intérêts du peuple yéménite et le soutien à ses aspirations légitimes à la stabilité et à la prospérité.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com