Navalny: Berlin fixe un ultimatum de quelques jours à Moscou

 Le ministre fédéral allemand des Affaires étrangères  Heiko Maas. (Stefanie LOOS / AFP / POOL)
Le ministre fédéral allemand des Affaires étrangères Heiko Maas. (Stefanie LOOS / AFP / POOL)
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Publié le Dimanche 06 septembre 2020

Navalny: Berlin fixe un ultimatum de quelques jours à Moscou

  • « Fixer des ultimatums n'aide personne, mais si dans les prochains jours la partie russe ne contribue pas à clarifier ce qui s'est passé, alors nous allons devoir discuter d'une réponse avec nos partenaires », a déclaré Heiko Maas
  • « La substance mortelle avec laquelle Navalny a été empoisonné s'est trouvé dans le passé en possession des autorités russes, seul un petit nombre de personnes ont accès au Novitchok (…) »

BERLIN : L'Allemagne, qui préside actuellement l'Union européenne, a accru dimanche la pression sur Moscou en menaçant de sanctions faute de réponse « dans les prochains » jours sur l'empoisonnement, avéré selon Berlin, de la bête noire du Kremlin Alexeï Navalny.

« Fixer des ultimatums n'aide personne, mais si dans les prochains jours la partie russe ne contribue pas à clarifier ce qui s'est passé, alors nous allons devoir discuter d'une réponse avec nos partenaires », a déclaré Heiko Maas au quotidien Bild.

Il a ajouté que si des sanctions devaient être décidées, elles devront être « ciblées » et n'a pas totalement exclu un impact sur le projet phare de gazoduc Nord Stream 2, entre la Russie et l'Europe.

Principal opposant russe, Alexeï Navalny est actuellement hospitalisé à Berlin, où selon le gouvernement d'Angela Merkel , il a été « sans équivoque » empoisonné en Russie lors d'une tournée électorale, avant son transfert en Allemagne, par un agent neurotoxique de type Novitchok, conçu à l'époque soviétique à des fins militaires. 

Berlin et les autres pays occidentaux ont exhorté Moscou à plusieurs reprises à faire la lumière sur l'empoisonnement.

Mais le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a dit cette semaine accueillir avec « une bonne dose de scepticisme » les accusations d'assassinat et demandé à Berlin de fournir des preuves.

Le Kremlin mis en cause

Son homologue allemand a lui, pour la première fois aussi clairement de la part de Berlin, mis en cause l'Etat russe dans l'empoisonnement.

« Il y a plusieurs indices en ce sens, c'est la raison pour laquelle la partie russe doit maintenant réagir », a-t-il dit. 

« La substance mortelle avec laquelle Navalny a été empoisonné s'est trouvé dans le passé en possession des autorités russes, seul un petit nombre de personnes ont accès au Novitchok et ce poison a déjà été utilisé par les services russes pour l'attaque contre l'ex-agent (russe) Sergueï Skripal » en Grande-Bretagne, a encore énuméré M. Maas.

Jeudi déjà, le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell, avait évoqué d'éventuelles sanctions.

Dans ce registre, le chef de la diplomatie allemande n'a pas totalement exclu une incidence sur le projet en cours de finition de gazoduc Nord Stream 2, censé approvisionner l'Allemagne et l'Europe en gaz russe, mais très contesté notamment par les Etats-Unis. Un projet jusqu'ici très cher à l'Allemagne.

« J'espère en tout cas que les Russes ne nous contraindront pas à changer notre position sur Nord Stream », a dit le ministre, tout en appelant à bien mesurer les conséquences d'une éventuelle annulation du projet et à ne pas « réduire » le débat sur les sanctions à ce seul dossier.

Gazoduc

Le gouvernement d'Angela Merkel est sous une pression croissante pour revoir son soutien à ce projet de gazoduc suite à l'annonce par les autorités allemandes de empoisonnement avéré d'Alexeï Navalny au Novitchok.

Les Etats-Unis de Donald Trump mènent depuis plusieurs années déjà une intense campagne pour tenter de torpiller ce projet. Ils ont imposé des sanctions contre les entreprises impliquées dans le chantier, actuellement à l'arrêt, malgré les protestations allemandes et européennes.

Jusqu'ici, la chancelière a toujours tenu à scinder les deux dossiers, les intérêts économiques et énergétiques du projet étant majeurs pour son pays. Plus d'une centaine d'entreprises européennes, dont la moitié allemandes, y sont associées.

Au plan national, Nord Stream est devenu un sujet controversé de débat entre les prétendants à la succession d'Angela Merkel, dans son camp conservateur, en vue des élections législatives de fin 2021.

L'un d'eux, le président de la commission des Affaires étrangères de la chambre des députés,  Norbert Röttgen, a appelé à stopper le chantier, sous peine « d'encourager Poutine » à « poursuivre sa politique ».

Deux autres prétendant, dont l'un des favoris, Armin Laschet, a lui appelé à la prudence et à ne pas agir « par réflexe ».


Le Royaume-Uni, la France et l'Arabie saoudite discutent de la création d'un État palestinien

Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
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  • David Lammy, ministre des affaires étrangères : des discussions sont en cours avant la conférence de l'ONU en juin
  • "Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, ait vécu sans État pendant plus longtemps que je n'ai vécu"

LONDRES : Le gouvernement britannique est en pourparlers avec ses homologues français et saoudien au sujet de la reconnaissance officielle d'un État palestinien, a révélé le ministre britannique des affaires étrangères, David Lammy.

Les discussions devraient avoir lieu lors d'une conférence aux Nations unies en juin, a rapporté The Guardian.

Jusqu'à présent, 160 pays reconnaissent la Palestine, dont récemment l'Espagne, la Norvège et l'Irlande. Si un accord peut être conclu, cela signifierait l'ajout de deux membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies - et alliés clés d'Israël - à cette liste.

M. Lammy a déclaré à la commission des relations internationales de la Chambre des Lords que la reconnaissance de la Palestine par les pays de l'UE n'avait fait que peu ou pas de différence dans la progression vers la création d'un État, et que le Royaume-Uni souhaitait faire plus qu'un geste symbolique.

"Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, vive sans État depuis plus longtemps que moi", a-t-il déclaré à la commission.

"Nous avons toujours dit que la reconnaissance n'était pas une fin en soi et que nous préférerions qu'elle fasse partie d'un processus menant à deux États.

"Le président (français) Emmanuel Macron a eu beaucoup à dire à ce sujet, tout récemment, aux côtés des Saoudiens, et nous sommes bien sûr en discussion avec eux en ce moment".

M. Lammy a déclaré qu'un État viable ne pouvait pas inclure le maintien du Hamas au pouvoir à Gaza, et qu'un processus de démilitarisation complète de l'enclave devrait être entrepris.

Il a ajouté que l'expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie constituait une menace pour une solution à deux États et que la violence des colons contre les Palestiniens était "choquante".

Il s'en est également pris à Israël qui continue d'empêcher l'aide d'entrer dans la bande de Gaza : "Le blocus de l'aide nécessaire à Gaza est épouvantable, les souffrances sont terribles, les besoins sont immenses, les pertes en vies humaines sont extrêmes.

Le 9 avril, M. Macron a déclaré que la France reconnaîtrait probablement un État palestinien lors de la conférence de juin, à la suite d'une visite officielle en Égypte.

Il a ensuite déclaré que cette décision, qui serait le premier acte de reconnaissance d'un État du G7, visait à "déclencher une série d'autres reconnaissances [...], y compris la reconnaissance d'Israël par des États qui ne le font pas actuellement".

Michel Duclos, conseiller spécial à l'Institut Montaigne, un groupe de réflexion basé à Paris, a déclaré au Guardian que le résultat de la conférence de juin "pourrait n'être rien de plus qu'une feuille de route ou un ensemble de propositions".

Il a ajouté : "Le dilemme pour la France pourrait bientôt devenir plus difficile : peut-elle continuer à reporter sa reconnaissance de la Palestine en attendant une véritable dynamique de deux États ? Ou bien un nouveau report nuirait-il à sa crédibilité ?".

L'Arabie saoudite a clairement indiqué que la normalisation des liens avec Israël était subordonnée à la recherche d'une solution à deux États.


Le président russe Vladimir Poutine reçoit le ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis 

Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
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  • Les deux parties discutent d'initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police
  • Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police

DUBAI : Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'Intérieur des Émirats arabes unis, lors d'une réunion officielle, a rapporté jeudi l'Agence de presse des Émirats.

Les deux parties ont discuté des relations bilatérales, soulignant leur engagement commun à promouvoir la paix et la coopération mondiale.

Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police, notamment les progrès réalisés dans le cadre du dialogue stratégique entre les services de police, les programmes de formation en matière de protection de l'enfance et d'autres efforts de collaboration.

Mohammed Ahmed Al-Jaber, ambassadeur des Émirats arabes unis auprès de la Fédération de Russie.


Ukraine: 7 morts après une frappe ukrainienne sur une ville occupée par Moscou

 Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
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  • La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou
  • Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne

MOSCOU: Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local.

"Vers 09H30, à Olechky, dans la zone du marché central, des soldats ukrainiens ont mené une frappe massive de drones (...) sur des civils. Beaucoup de gens se trouvaient au marché au moment de l'attaque", a affirmé sur Telegram Vladimir Saldo, le dirigeant régional nommé par Moscou.

"Selon des données préléminaires, il y a au moins sept morts et plus de 20 blessés", a-t-il ajouté.

Dans un message distinct, toujours sur Telegram, il a accusé l'armée ukrainienne d'avoir envoyé de nouveaux drones après la première vague de l'attaque pour "achever les survivants" sur place.

Il a publié une vidéo présumée des lieux de l'attaque, filmée depuis les airs et non authentifiée, montrant des volutes de fumée s'échappant de petits batîments.

La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou.

Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne.

Le fleuve Dnipro marque dans cette zone la ligne de front et les attaques de drones, de part et d'autre, sont constantes et font très régulièrement des victimes civiles.