En Sibérie, le changement climatique déchaîne les feux de forêts

Selon l'Agence russe des forêts, plus de 11,5 millions d'hectares sont partis en fumée depuis le début de l'année, contre 8,9 millions de moyenne annuelle enregistrée depuis le début des années 2000. (Photo, AFP)
Selon l'Agence russe des forêts, plus de 11,5 millions d'hectares sont partis en fumée depuis le début de l'année, contre 8,9 millions de moyenne annuelle enregistrée depuis le début des années 2000. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 05 août 2021

En Sibérie, le changement climatique déchaîne les feux de forêts

  • Les feux qui ravagent chaque été la taïga ont augmenté en intensité ces trois dernières année
  • La température moyenne annuelle de cette région parmi les plus froides sur Terre a grimpé de 3°C, quand la planète dans son ensemble à vu sa température augmenter de 1°C depuis le début du XXe siècle

LAKOUTSK: Alexandre Fiodorov jette un regard par la fenêtre de son bureau sur les vastes forêts de la république sibérienne de Iakoutie. C'est l'un des rares jours où sa ville n'étouffe pas dans le smog orangeâtre dû aux incendies.


Les feux qui ravagent chaque été la taïga ont augmenté en intensité ces trois dernières années, un phénomène que les experts comme M. Fiodorov imputent au changement climatique.


A Iakoutsk, dans le nord-est de la Russie, où les traditions chamaniques sont restée populaires, nombre de locaux restent néanmoins convaincus que la nature est un esprit vivant qui maintiendra toujours l'harmonie avec l'humanité. 


Mais pour Alexandre Fiodorov, directeur adjoint de l'Institut Melnikov de Iakoutsk d'étude du pergélisol, les ravages des incendies démontrent que ces croyances sont trompeuses.


"La nature nous rappelle, que ce soit cette année ou l'année dernière, que nous ne pouvons pas placer tous nos espoirs en elle", indique-t-il, et "nous devons commencer à nous préparer" aux conséquences de la crise climatique.


La Iakoutie, territoire peu peuplé mais vaste comme cinq fois la France, risque de devenir l'une des premières grandes victimes du réchauffement de la planète, prévient M. Fiodorov.


Déjà, la température moyenne annuelle de cette région parmi les plus froides sur Terre a grimpé de 3°C, quand la planète dans son ensemble à vu sa température augmenter de 1°C depuis le début du XXe siècle. L'été 2021 a vu plusieurs journées records à 39°C.


Et s'il est difficile de lier chaque incendie directement au changement climatique, la hausse globale des températures et la sécheresse qui l'accompagne les rendent plus probables et virulents, selon les experts.

«Feux inhabituels»
Avec l'été le plus sec en 150 ans d'observations en Iakoutie, selon les autorités locales, les feux ont déjà ravagé 1,5 million d'hectares de forêt.


"Les incendies actuels battent tout les records", souligne Alexandre Issaïev, expert de la branche iakoute de l'Académie russe des sciences.


A travers toute la Sibérie, les autorités ont dû faire appel à l'armée et ensemencer les nuages pour provoquer des pluies. 


En Iakoutie, où résident moins d'un million de personnes, la majeure partie du travail incombe par contre à des pompiers épuisés et à des volontaires mal équipés.


Nikita Andreïev, qui dirige le district iakoute de Gorny, a expliqué à l'AFP ne recevoir que six roubles (sept centimes d'euros) du budget fédéral pour chaque hectare de territoire, une somme dérisoire.


Du coup, des dizaines d'incendies situés loin des zones habitées ne sont pas combattus.


"Nous n'avons pas assez de main d'oeuvre ou de ressources pour ces feux. Il est nécessaire d'allouer des financements", souligne M. Andreïev.


Selon l'Agence russe des forêts, plus de 11,5 millions d'hectares sont partis en fumée depuis le début de l'année, contre 8,9 millions de moyenne annuelle enregistrée depuis le début des années 2000.

Bombe climatique 
De la Sibérie à l'Oural en passant par la Carélie, le pays est confronté à des "feux inhabituels", relève donc Grigori Kouksine de Greenpeace Russie qui y voit "clairement des effets du changement climatique".


Cette crise est ce qui a poussé Tourgoun Popov, 50 ans, à convaincre son club d'athlétisme à Iakoutsk d'aider les pompiers.


"Nous devons reconnaître que préserver la nature, c'est préserver notre futur et le futur de nos enfants", dit-il.


Car les feux rejettent de larges quantités de dioxyde de carbone dans l'atmosphère et détruisent les arbres qui pourraient l'absorber. Autant de carburant pour le changement climatique.


A terme, cela pourrait conduire à une fonte accélérée du permafrost (ou pergélisol), qui renferme lui-même deux fois plus de gaz à effet de serre que l'atmosphère. Une bombe à retardement.


"Ce serait dangereux pour le monde entier", dit Alexandre Fiodorov de l'Institut Melnikov.


Près du village de Bias-Kiouïol, le pompier Andreï Ievdokimov, regarde lui le sol encore fumant: "quoi qu'il arrive, les dragons vont se réveiller".


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.