Routes et ponts, mais pas seulement, dans le plan d'investissements américain

La Statue de la Liberté est vue au coucher du soleil à travers les câbles de suspension en fil d'acier du pont de Brooklyn le 17 février 2021 à New York. (AFP)
La Statue de la Liberté est vue au coucher du soleil à travers les câbles de suspension en fil d'acier du pont de Brooklyn le 17 février 2021 à New York. (AFP)
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Publié le Jeudi 05 août 2021

Routes et ponts, mais pas seulement, dans le plan d'investissements américain

  • La Maison Blanche évoque «le plus gros investissement dans le transport ferroviaire de voyageurs depuis la création d'Amtrak il y a 50 ans»
  • Les fleuves et canaux, ainsi que les ports, seront eux dotés de 17 milliards. Ecluses et barrages ont notamment besoin d'être entretenus et agrandis

WASHINGTON: Réparation des routes, internet à haut débit, énergie propre... Le gigantesque plan d'investissements proposé par Joe Biden prévoit de revitaliser les infrastructures du pays, trop longtemps négligées.


Sénateurs démocrates et républicains ont mis sur pied une proposition de 1.200 milliards de dollars, qui doit désormais être débattue, et dont voici le contenu:

Rénovation des infrastructures traditionnelles

Les routes figurent parmi les mieux dotées du plan, avec 110 milliards pour des rénovations, "mettant l'accent sur l'atténuation du changement climatique, la résilience, l'équité et la sécurité de tous les utilisateurs, y compris les cyclistes et les piétons", selon la Maison Blanche.


Sur le total, quelque 40 milliards seront consacrés à la réparation ou au remplacement de ponts anciens.

Trains, bateaux, avions

La Maison Blanche évoque "le plus gros investissement dans le transport ferroviaire de voyageurs depuis la création d'Amtrak (entreprise ferroviaire américaine publique) il y a 50 ans", avec 66 milliards pour la modernisation de l'infrastructure ferroviaire destinée aux voyageurs et la création de nouvelles liaisons ferroviaires entre villes, y compris en train à grande vitesse.


Les fleuves et canaux, ainsi que les ports, seront eux dotés de 17 milliards. Ecluses et barrages ont notamment besoin d'être entretenus et agrandis.


Et 25 milliards supplémentaires financeraient des projets dans les aéroports.

Nettoyer l'environnement

Pour aider à nettoyer la pollution des zones contenant des déchets toxiques, des terrains miniers abandonnés et des puits de gaz qui n'ont pas été bouchés, la proposition met de côté 21 milliards.


Elle alloue également 15 milliards au remplacement des conduites d'eau qui comportent du plomb, ce qui ne représente toutefois qu'un tiers du montant nécessaire pour les remplacer à l'échelle nationale, selon le Natural Resources Defense Council.

Combattre le changement climatique

Une enveloppe totale de 50 milliards doit financer des mesures destinées à réduire les émissions et à atténuer l'impact du changement climatique.


L'argent est destiné à améliorer l'adaptation des populations à ces événements et à lutter contre les cyberattaques, alors qu'inondations, feux de forêt et autres catastrophes naturelles ont coûté quelque 100 milliards de dollars en 2020, selon la Maison Blanche.


Le projet de loi consacre également 5 milliards à des bus scolaires zéro-émission -- les fameux bus jaunes américains --, et 2,5 milliards aux ferries.


Et pour stimuler le marché des véhicules électriques, 7,5 milliards seraient consacrés à la construction d'un réseau national de bornes de rechargement pour les voitures.

Internet à haut débit

L'extension de l'accès à internet à haut débit est une priorité de l'administration Biden, à la fois pour les personnes vivant dans les zones rurales où l'accès est rare et pour celles qui vivent dans les villes mais n'ont pas les moyens financiers d'en disposer.


Le projet de loi allouerait 65 milliards à l'expansion de ces infrastructures, tout en mettant en place de nouvelles réglementations pour faire baisser les prix ainsi qu'un programme visant à fournir internet aux familles à faible revenu.

Garder le contact

La tempête hivernale qui a frappé le Texas en février a privé d'eau et d'électricité des millions de personnes dans cet Etat, le deuxième plus peuplé du pays.


Le projet de loi prévoit 65 milliards pour construire des milliers de kilomètres de nouvelles lignes qui transporteraient de l'électricité produite à partir de sources renouvelables. Il investirait également dans la recherche sur les nouvelles technologies comme la capture du CO2 et "l'hydrogène propre", ainsi que dans la recherche sur l'énergie nucléaire.

Avec quels sous?

La proposition initiale de Joe Biden était chiffrée à 2.300 milliards de dollars. Trop cher pour les républicains.


Au bout du compte, le texte proposé par un groupe d'élus républicains et démocrates ne comprend que 550 milliards de dollars de nouvelles dépenses. Le reste est financé, entre autres, par l'argent non dépensé des plans de relance précédents et par les revenus de la nouvelle taxe sur la crypto-monnaie, a indiqué la Maison Blanche. Le projet de loi s'appuie également sur une croissance économique plus élevée, c'est-à-dire des recettes fiscales en hausse, pour couvrir certains coûts.


France: la pleine puissance du nouveau réacteur nucléaire EPR repoussée à la fin de l'automne

Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
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  • EDF prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne"
  • Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur

PARIS: Electricité de France (EDF) prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne", alors que le groupe espérait jusqu'à présent pouvoir franchir cette étape d'ici la fin de l'été.

La prolongation d'un arrêt "pour réaliser une opération de contrôle et de maintenance préventive sur une soupape de protection du circuit primaire principal" conduit à modifier "la date d'atteinte de la pleine puissance, désormais prévue avant la fin de l'automne", a indiqué l'électricien public français sur son site internet vendredi.

Alors que le réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération était à l'arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d'essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, EDF a décidé le 2 juillet de le maintenir à l'arrêt pour intervenir sur des soupapes.

EDF avait en effet constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l'eau du circuit primaire à une pression de 155 bars "n'étaient pas complètement conformes" aux attendus en termes d'"étanchéité".

En raison de ces "aléas", EDF a décidé vendredi de prolonger cet arrêt pour mener une opération de maintenance préventive sur la 3e soupape.

"Les expertises menées sur les deux premières soupapes conduisent EDF, dans une démarche pro-active de sûreté, à étendre les vérifications à la troisième soupape en profitant de la logistique déjà en place et mobilisant les compétences disponibles", a expliqué le groupe.

Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur.

"Il y a 1.500 critères de sûreté qui sont testés lors d'un premier démarrage" de réacteur, a expliqué à l'AFP une porte-parole d'EDF. Lors de ces phases d'essais et de contrôle, il est parfois nécessaire de "refaire des réglages", selon elle.

Le réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec douze ans de retard par rapport à la date prévue. Son coût a explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d'euros: selon un rapport de la Cour des comptes française publié en,janvier, EDF l'estime aujourd'hui à 22,6 milliards d'euros aux conditions de 2023.


Engie confirme ses perspectives 2025 malgré un contexte "incertain et mouvant"

Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
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  • Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre
  • L'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025

PARIS: Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre, et se dit désormais plus confiant pour ses projets renouvelables aux Etats-Unis après une période d'incertitude.

Son résultat net récurrent a reculé de 19% à 3,1 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année. Le résultat opérationnel (Ebit) hors nucléaire est ressorti à 5,1 milliards d'euros, en baisse de 9,4% en raison d'une base de comparaison élevée par rapport au premier semestre 2024 et "dans un contexte de baisse des prix".

Mais l'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025.

"Nous abordons les prochains mois avec confiance et nous confirmons notre +guidance+ annuelle", a commenté Catherine MacGregor, sa directrice générale, citée dans le communiqué de résultats.

Elle a néanmoins insisté sur le contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant", lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, Engie cédait 2,45% à 10H53 (8H53 GMT) à 19,15 euros vendredi, après avoir lâché 5% à l'ouverture.

Interrogée sur les Etats-Unis, Catherine MacGregor s'est montrée plus confiante après une période d'incertitude qui a suivi l'entrée en fonction du gouvernement Trump.

"Avec la promulgation du +Big beautifull bill+ (la loi budgétaire de Donald Trump, ndlr) et une première clarification du cadre réglementaire et fiscal qui était attendue, nous nous apprêtons à lancer trois projets pour plus de 1,1 GW de capacité totale, éolien, solaire et batteries qui vont conforter notre croissance jusqu'en 2028", a-t-elle déclaré.

Engie a pour l'heure "juste en dessous de 9 GW en opération aux États-Unis", a-t-elle rappelé.

"Il y avait beaucoup, beaucoup d'incertitudes sur le traitement qui serait donné à ces projets", a-t-elle souligné, mais avec cette nouvelle loi, "on a beaucoup plus de clarté".

"Le marché aux États-Unis reste évidemment très, très porteur", a-t-elle poursuivi. "Les projections de demande d'électricité sont absolument massives et aujourd'hui, il n'y a pas de scénarios (...) sans une grande partie de projets renouvelables", notamment en raison du fort développement des centres de données dans le pays.

Le groupe table sur un résultat net récurrent - qui exclut des coûts de restructuration et la variation de la valeur de ses contrats de couverture - "entre 4,4 et 5,0 milliards d'euros" en 2025.

Engie vise par ailleurs un Ebit hors nucléaire "dans une fourchette indicative de 8,0 à 9,0 milliards d'euros" en 2025.

"Comme prévu, l'Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", a indiqué Catherine MacGregor.

Le bénéfice net en données publiées s'établit à 2,9 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 50%, en raison d'un impact moindre de la variation de la valeur de ses contrats de couverture.

Le chiffre d'affaires a atteint 38,1 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 1,4%.

Engie disposait d'une capacité totale renouvelables et de stockage de 52,7 gigawatts (GW) à fin juin 2025, en hausse de 1,9 GW par rapport à fin 2024. A cela s'ajoutent 95 projets en cours de construction qui représentent une capacité totale de près de 8 GW.

Le groupe dispose d'un portefeuille de projets renouvelables et de batteries en croissance qui atteint 118 GW à fin juin 2025, soit 3 GW de plus qu'à fin décembre 2024.


ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre

La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
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  • ArcelorMittal a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexiqu
  • ArcelorMittal espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année

PARIS: ArcelorMittal, qui a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexique, espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année.

Malgré un résultat net en hausse de 39% au premier semestre 2025, à 2,6 milliards de dollars, le bénéfice avant intérêt, impôt, dépréciation et amortissement (Ebitda) du deuxième fabricant d'acier mondial a reculé de 10%, à 3,4 milliards de dollars, notamment après l'application de droits de douane de 50% sur l'acier importé aux Etats-Unis depuis le Canada et le Mexique à partir du 4 juin, a expliqué le groupe dans un communiqué jeudi.

Le chiffre d'affaires a aussi pâti du recul de 7,5% des prix moyens de l'acier dans le monde: les ventes se sont amoindries de 5,5%, à 30,72 milliards de dollars au premier semestre.

Jeudi à la Bourse de Paris, après ces annonces, le titre ArcelorMittal a terminé la séance en recul de 2,58%, à 27,52 euros.

Le directeur général du groupe, Aditya Mittal, s'est félicité de la reprise à 100% du site de Calvert aux Etats-Unis, qui devient un site d'acier bas carbone grâce à la construction d'un nouveau four à arc électrique.

En Europe, les tendances à l'accroissement des dépenses publiques sur la défense et les infrastructures "sont un encouragement pour l'industrie de l'acier", a jugé M. Mittal.

Néanmoins, alors que le plan d'action annoncé en mars par la Commission européenne a lancé des "signaux clairs" pour défendre la production européenne d'acier, "nous attendons toujours la concrétisation des mesures de sauvegarde (ou quotas sur les importations d'acier en Europe, NDLR) du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et sur les prix de l'énergie", a-t-il souligné.

A condition que ces mesures soient mises en place, le groupe prévoit d'investir 1,2 milliard d'euros pour un four à arc électrique sur son site français de Dunkerque (Nord), a-t-il rappelé.

Au total, ArcelorMittal en exploite 29 dans le monde, pour une capacité de production de 21,5 millions de tonnes d'acier recyclé par an, qui augmentera à 23,4 millions de tonnes en 2026 après la mise en service des deux sites espagnols de Gijon et Sestao.