Macron et Biden exhortent les dirigeants à agir pour sortir le Liban de la crise

Le président américain Joe Biden (Photo, AFP).
Le président américain Joe Biden (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 04 août 2021

Macron et Biden exhortent les dirigeants à agir pour sortir le Liban de la crise

  • Emmanuel Macron a annoncé la mise en place de nouveaux engagements de la France à hauteur de 100 millions d’euros sur douze mois
  • «Aucune aide ne sera jamais suffisante si les responsables politiques du Liban ne s'engagent pas à faire le dur mais nécessaire travail de réformer l'économie et combattre la corruption», a souligné de son côté Joe Biden

PARIS/WASHINGTON : La communauté internationale, Joe Biden et Emmanuel Macron en tête, a sommé mercredi, un an jour pour jour après l'explosion du port de Beyrouth, les dirigeants libanais d'agir pour extirper le pays de la pire crise économique de son histoire et promis une nouvelle aide d'urgence de 370 millions de dollars au profit de la population.

Emmanuel Macron, qui présidait cette visioconférence, a fustigé des "dysfonctionnements injustifiables" de la classe politique libanaise.

Le Liban est sans gouvernement depuis l'explosion, qui a tué plus de 200 personnes, défiguré une partie de la capitale et traumatisé les Libanais, le 4 août 2020.

Les dirigeants libanais, prisonniers d'intérêts personnels et clientélistes, sont restés jusqu'ici sourds à toutes les pressions internationales pour trouver un compromis politique susceptible de sortir le pays de l'ornière.   

La communauté internationale conditionne l'aide structurelle de plus de 11 milliards de dollars nécessaire au redressement économique du pays à la formation d'un gouvernement et à la mise en oeuvre de réformes.

Communiqué de l'Elysée

Le 4 août, un an jour pour jour, après la terrible explosion qui a ravagé le port de Beyrouth, le Président de  la  République  a  pris  l’initiative  d’organiser  avec  les  Nations-Unies  une  troisième  conférence internationale  de  soutien  à  la  population  du  Liban.  Une  cinquantaine  de  pays  et  d’organisations internationales ont participé, au plus haut niveau, à cet événement. Des représentants de la société civile libanaise y ont pris la parole.

Les participants ont souligné que l’aide promise, il y a un an, avait été intégralement versée, selon les modalités de transparence sur lesquelles ils s’étaient engagés. Pour faire face aux nouveaux besoins identifiés par les Nations Unies, évalués à 357 millions de dollars, les participants ont promis une nouvelle aide à la population du Liban s’élevant à 370 millions de dollars. Ils ont, par ailleurs, annoncé de substantielles aides en nature.

Le Président de la République a, pour sa part, annoncé la mise en place de nouveaux engagements de la France à hauteur de 100 millions d’euros sur douze mois, en appui à la population du Liban dans les secteurs  prioritaires  de  l’éducation,  de  l’aide  alimentaire et  de  la  santé.  Il  a  également  annoncé  la livraison par la France de 500 000 doses de vaccins contre la Covid.

Les participants à la conférence internationale ont rappelé la nécessité de former, sans délai, au Liban un gouvernement qui entreprenne les réformes structurelles attendues par la population libanaise et la communauté internationale.

Biden promet 100 millions de dollars

Par ailleurs, le président américain Joe Biden a annoncé mercredi "près de 100 millions de dollars d'aide humanitaire nouvelle" pour le Liban, en enjoignant les responsables politiques libanais à "réformer l'économie et combattre la corruption".

"J'annonce aujourd'hui près de 100 millions de dollars d'aide humanitaire nouvelle. Cela vient en plus des 560 millions d'aide humanitaire déjà fournis par les Etats-Unis au Liban au cours des deux dernières années", a-t-il dit dans un message vidéo adressé à une conférence internationale virtuelle sur le Liban, qui se tient mercredi sous la houlette de la France. "Aucune aide ne sera jamais suffisante si les responsables politiques du Liban ne s'engagent pas à faire le dur mais nécessaire travail de réformer l'économie et combattre la corruption. C'est essentiel. Il faut commencer maintenant", a aussi déclaré Joe Biden.

Le président français Emmanuel Macron a été encore plus ferme. "Les dirigeants libanais semblent faire le pari du pourrissement", a-t-il lancé à l'ouverture de cette Conférence internationale de soutien à la population libanaise, qui réunit les représentants d'une quarantaine d'Etats et d'organisations internationales, un an après l'explosion au port de Beyrouth.

Le 4 août 2020, des centaines de tonnes de nitrate d'ammonium, stockées depuis des années dans un entrepôt délabré et "sans mesure de précaution" de l'aveu même du gouvernement, ont explosé, faisant 214 morts, plus de 6.500 blessés et détruisant des quartiers entiers.

"La souffrance du peuple libanais a encore été augmentée pendant l'année qui s'est écoulée par une crise politique et économique qui aurait pu être évitée", a estimé Joe Biden. Le Liban est sans gouvernement depuis la démission d'Hassan Diab et de son équipe au lendemain de l'explosion - qui n'a, à ce jour, eu aucune conséquence judiciaire.

Le nouveau Premier ministre désigné le 26 juillet, Najib Mikati, a promis de former sans délai un gouvernement, sans résultat à ce jour. La communauté internationale, France en tête, ne cesse de réclamer des réformes structurelles dans un pays rongé par la corruption, par une crise économique d'une gravité inouïe, et par la pandémie de Covid-19


Le chef de la diplomatie libanaise décline une invitation de l'Iran

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
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  • Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a refusé une invitation à se rendre en Iran, évoquant des conditions inappropriées, et a proposé une rencontre dans un pays tiers neutre
  • Ce refus intervient sur fond de pressions américaines pour désarmer le Hezbollah, soutenu par l'Iran, alors que Beyrouth insiste sur la non-ingérence dans ses affaires internes

BEYROUTH: Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a décliné mercredi une invitation de son homologue à se rendre en Iran, qui soutient le Hezbollah islamiste, et proposé une rencontre dans un pays tiers.

Le gouvernement libanais est soumis à une intense pression des Etats-Unis pour désarmer le Hezbollah, affaibli par une guerre avec Israël, alors que l'Iran a affiché son opposition à cette mesure.

Début décembre, le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi avait invité M. Raggi à se rendre à Téhéran pour évoquer "les relations bilatérales" ainsi que les "développements régionaux et internationaux", selon le ministère iranien des Affaires étrangères.

En réponse à M. Araghchi, "j'ai déclaré que je ne pouvais pas accepter son invitation à me rendre à Téhéran dans les circonstances actuelles", a annoncé mercredi M. Raggi sur X.

"Cela ne signifie pas un refus d'engager le dialogue, mais plutôt que les conditions ne sont pas propices à cette visite", a-t-il ajouté.

Il a proposé à son homologue de s'entendre pour se rencontrer "dans un pays tiers neutre", soulignant que les relations entre le Liban et l'Iran devaient être basées sur le principe de "non ingérence dans les affaires internes" de chaque pays.

L'Iran arme et finance le puissant Hezbollah, qu'une guerre a opposé à Israël d'octobre 2023 à novembre 2024.

En août, le Liban avait signifié à un haut responsable iranien, Ali Larijani, en visite à Beyrouth, son refus catégorique de "toute ingérence" dans ses affaires internes, après des critiques par Téhéran de la décision du gouvernement de désarmer le Hezbollah.

Téhéran dénonce régulièrement les frappes israéliennes qui le visent. Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, avaient appelé en novembre à "venger" l'assassinat par Israël au Liban du chef militaire du Hezbollah, Haitham Ali Tabatabai.


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
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  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.