Rassemblements à Beyrouth pour le 1er anniversaire de l'explosion au port

Un marteau, symbolisant la justice, est visible devant les silos à grains endommagés du port de Beyrouth le 4 août 2021, alors que le Liban marque un an depuis qu'une explosion cataclysmique a ravagé la capitale Beyrouth. JOSEPH EID / AFP
Un marteau, symbolisant la justice, est visible devant les silos à grains endommagés du port de Beyrouth le 4 août 2021, alors que le Liban marque un an depuis qu'une explosion cataclysmique a ravagé la capitale Beyrouth. JOSEPH EID / AFP
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Publié le Mercredi 04 août 2021

Rassemblements à Beyrouth pour le 1er anniversaire de l'explosion au port

  • Dans la douleur et la colère, les Libanais ont commencé à affluer mercredi dans le centre de Beyrouth pour marquer le 1er anniversaire de l'explosion dévastatrice et meurtrière au port
  • Pour réclamer justice, les familles des victimes et des militants organisent marches, veillées aux chandelles et cérémonies religieuses, face au port ou près du Parlement, à proximité

BEYROUTH: Dans la douleur et la colère, les Libanais ont commencé à affluer mercredi dans le centre de Beyrouth pour marquer le 1er anniversaire de l'explosion dévastatrice et meurtrière au port, et fustiger l'impunité de la classe politique dans cette tragédie. 

"Faillites individuelles", "faute historique et morale". En ouvrant une nouvelle conférence internationale d'aide aux Libanais, le président français Emmanuel est revenu à la charge contre les dirigeants libanais accusés de bloquer la formation d'un gouvernement et l'enquête sur le drame. Il a aussi promis 100 millions d'euros d'aide directe à la population.

Le 4 août 2020, peu après 18H00 locales, la capitale libanaise bascule dans l'horreur: des centaines de tonnes de nitrate d'ammonium, stockées depuis des années dans un entrepôt délabré et "sans mesure de précaution" de l'aveu même du gouvernement, explosent.

Choc, stupeur, dévastation, douleur et colère. 214 morts, plus de 6.500 blessés et des quartiers entiers détruits. 

La catastrophe de trop dans un pays englué dans la pire crise socio-économique de son histoire et dirigé par une classe politique qui le laisse couler.

Pour réclamer justice, les familles des victimes et des militants organisent marches, veillées aux chandelles et cérémonies religieuses, face au port ou près du Parlement, à proximité.

Drapeau national à la main, des Libanais ont afflué par petits groupes vers le centre-ville ou près du port, l'armée et la police déployant des barrages pour fermer à la circulation les grandes avenues du secteur, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Dans la caserne des pompiers dans le quartier  Karantina près du port, des membres des familles des victimes étaient assis, certaines femmes tout de noir vêtues, brandissant des portraits de proches morts. D'autres tenaient des fleurs blanches à la main.

Nation traumatisée

Dès lundi, des familles des victimes ont menacé de "briser les os" de quiconque s'opposerait à leur colère dans la rue.

Parmi ces victimes, des pompiers, des employés du port, des automobilistes ou des habitants se trouvant chez eux, quand les vitres ont volé en éclat et le mobilier a valsé.

Jeffry Chartouni, 32 ans, qui travaille aux silos à grain du port, a perdu sept collègues.

Il ne comprend pas comment, des années durant, ils n'ont jamais été avertis du danger. "J'aurais pu, avec un coup de fil, dire aux jeunes de fuir (...) Les responsables sécuritaires, les ministres, le gouvernement, les douanes, évidemment ils savaient. Ils doivent tous rendre des comptes."

Malgré l'ampleur du drame qui a choqué le monde entier, l'enquête locale n'a présenté aucun résultat concret et aucun coupable n'a été jugé, même si des ex-ministres sont dans le viseur de la justice.

Et pour cause? La classe dirigeante. Elle est accusée de tout faire pour torpiller l'enquête et éviter des inculpations, en arguant d'une prétendue immunité.

Même si, un an plus tard, des blessures ont cicatrisé, des quartiers ont été reconstruits, grâce à des ONG et des volontaires -l'Etat ayant rien ou si peu fait-, la nation reste traumatisée.

Une famille sur trois a des enfants montrant encore des signes de "détresse psychologique", selon l'Unicef. Chez les adultes, c'est une personne sur deux.

"Toutes nos blessures ont été ravivées", a confié Mirvat Bakkour, en pleurs, lors d'un rassemblement mardi soir dans le quartier de Gemmayzé près du port.

"Je me souviens de la frayeur ressentie au moment de l'explosion, la peur pour ma fille."

L'illusion de vivre perdue

En un an, l'enquête n'a pas déterminé officiellement les causes de la déflagration. L'explosion s'est produite après un incendie dans le hangar, qui selon des sources de sécurité a été provoqué par des travaux de soudure.

Pour Amnesty International, les autorités ont "entravé de façon éhontée la quête de vérité".

Le pape François a dit prier pour le Liban. "Nombreux sont ceux qui ont perdu aussi l'illusion de vivre", selon lui.

Le pays attend toujours un nouveau gouvernement censé enclencher des réformes réclamées par la communauté internationale en échange d'aides tant nécessaires, après la démission de celui de Hassan Diab quelques jours après l'explosion.

Mais quasiment inchangée depuis la guerre civile (1975-1990), la classe politique est accusée de négligence, de corruption et d'être complètement déconnectée de la réalité.

Même la menace de sanctions européennes ne semble en mesure de la tirer de sa léthargie.

Entretemps le pays s'enfonce: aggravation de la pauvreté, chute libre de la monnaie locale, restrictions bancaires inédites, hyperinflation, carburant et médicaments introuvables. Même l'électricité est devenue un luxe.

Et comme si cette situation tragique ne suffisait pas, des roquettes ont été tirées du Liban vers Israël, deux pays voisins techniquement en état de guerre, entraînant des représailles en territoire libanais. Pas de victime. 


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
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  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.


Accord Arabie saoudite-Qatar pour une liaison ferroviaire à grande vitesse

Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
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  • L’Arabie saoudite et le Qatar lancent une ligne TGV de 785 km reliant Riyad à Doha, achevée d’ici six ans et destinée à transporter plus de 10 millions de passagers par an
  • Le projet, estimé à 115 milliards de SR, vise à renforcer l’intégration régionale, stimuler commerce et tourisme, et soutenir la transition vers des transports durables

RIYAD: L’Arabie saoudite et le Qatar ont signé lundi un accord pour construire une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les deux pays.

L’annonce est intervenue à l’issue d’une rencontre à Riyad entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, tenue dans le cadre du Conseil de coordination saoudo-qatari.

La liaison ferroviaire, qui connectera l’aéroport international King Salman de Riyad à l’aéroport international Hamad de Doha, constituera une première pour les deux nations et réduira le temps de trajet entre les deux capitales à seulement deux heures.

Selon un communiqué conjoint, le projet devrait être achevé d’ici six ans et créer 30 000 emplois dans les deux pays. Une fois opérationnel, il transportera plus de 10 millions de passagers par an.

Les dirigeants ont assisté à la signature de l’accord au palais Al-Yamamah à Riyad, où ils ont également coprésidé la huitième session du Conseil de coordination qataro-saoudien.

L’accord a été signé par le ministre saoudien des Transports et des Services logistiques, Saleh Al-Jasser, et par le ministre qatari des Transports, cheikh Mohammed ben Abdulla ben Mohammed Al-Thani. Il est considéré comme une étape stratégique visant à renforcer la coopération, l’intégration développementale et le développement durable, et à démontrer un engagement commun en faveur de la prospérité régionale.

La ligne à grande vitesse s’étendra sur 785 km et accueillera des trains capables de dépasser les 300 km/h. Plusieurs arrêts sont prévus entre les deux aéroports, notamment à Hofuf et Dammam.

Le service devrait considérablement améliorer les déplacements ferroviaires dans la région et stimuler le commerce ainsi que le tourisme. Le bénéfice économique pour les deux pays est estimé à 115 milliards de riyals saoudiens (30,6 milliards de dollars).

Conçue avec des technologies de pointe et une ingénierie intelligente, la ligne contribuera également à la durabilité environnementale en réduisant les émissions de carbone et en soutenant la transition vers des modes de transport plus efficaces et innovants. Elle constitue l’un des projets clés soutenant le développement régional et renforçant la connectivité ainsi que l’intégration au sein des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Au cours de la réunion du conseil, les deux parties ont souligné la solidité de leurs liens économiques, avec un commerce bilatéral en 2024 en hausse de 634 % depuis 2021, à 930,3 millions de dollars (hors réexportations).

Le cheikh Tamim était accompagné lors des discussions par le Premier ministre, cheikh Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim Al-Thani, ainsi que par d’autres hauts responsables.