Girafes, autruches, oryx: à Djibouti, le désert cache des gravures préhistoriques

Ibrahim Dabale, 50 ans montre des représentations anciennes de la faune et d'autres pratiques culturelles, gravées dans la roche volcanique et maintenant conservées sur un affleurement rocheux déchiqueté sur le site d'art rupestre d'Abourma dans le massif de Makarassou de Région de Tadjoura, au nord de Djibouti le 13 avril 2021. TONY KARUMBA / AFP
Ibrahim Dabale, 50 ans montre des représentations anciennes de la faune et d'autres pratiques culturelles, gravées dans la roche volcanique et maintenant conservées sur un affleurement rocheux déchiqueté sur le site d'art rupestre d'Abourma dans le massif de Makarassou de Région de Tadjoura, au nord de Djibouti le 13 avril 2021. TONY KARUMBA / AFP
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Publié le Mercredi 11 août 2021

Girafes, autruches, oryx: à Djibouti, le désert cache des gravures préhistoriques

  • Abourma, au nord de Djibouti, est l'un des plus importants sites d'art rupestre de la Corne de l'Afrique, une région au riche patrimoine archéologique, connue pour être le berceau de l'humanité
  • Sur environ 3 kilomètres, quelque 900 panneaux se succèdent, figurant ici de minuscules chasseurs face à une girafe gigantesque, là d'élégantes autruches, ou, plus loin, un troupeau de vaches

ABOURMA, DJIBOUTI : A première vue, ce n'est qu'une énième colline noire, formée de blocs de basalte et terrassée par le soleil brûlant. Puis jaillissent les girafes, les autruches, les antilopes : un bestiaire immense, gravé dans la roche il y a jusqu'à 70 siècles.

Abourma, au nord de Djibouti, est l'un des plus importants sites d'art rupestre de la Corne de l'Afrique, une région au riche patrimoine archéologique, connue pour être le berceau de l'humanité. 

Sur environ 3 kilomètres, quelque 900 panneaux se succèdent, figurant ici de minuscules chasseurs face à une girafe gigantesque, là d'élégantes autruches, ou, plus loin, un troupeau de vaches.

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Sur environ 3 kilomètres, quelque 900 panneaux se succèdent, figurant ici de minuscules chasseurs face à une girafe gigantesque, là d'élégantes autruches, ou, plus loin, un troupeau de vaches. TONY KARUMBA / AFP

Au silex, les hommes préhistoriques y ont raconté leur vie quotidienne, témoignant de l'arrivée du bétail mais aussi d'un profond bouleversement du climat. Ces animaux sauvages typiques d'une steppe arborée n'existent plus à Djibouti, pays désertique où l'eau et la verdure sont rares depuis plusieurs milliers d'années.  

"Aujourd'hui, (Abourma) est un cimetière si l'on peut dire, parce qu'on en a plus. A l'époque ils vivaient ici, ce genre d'animaux. A l'époque Djibouti, c'était occupé par la forêt", explique en français Omar Mohamed Kamil, un jeune guide touristique originaire de cette région.

"A Abourma (...) on est un peu écarté de la civilisation, on est dans la préhistoire, on vit la préhistoire", ajoute-t-il, la gorge asséchée par la chaleur de la mi-journée. 

«Chaque pierre»

Six heures de route depuis la capitale, Djibouti-ville, puis une heure de marche à travers les collines - il en fallait cinq avant une récente extension de la piste - sont nécessaires pour parvenir au site. 

Et encore, ce dernier resterait introuvable sans l'oeil expert d'Ibrahim Dabale Loubak, 50 ans, qui "connaît chaque pierre, chaque recoin" de ce massif rocheux. 

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Dabale Loubak, 50 ans "connaît chaque pierre, chaque recoin" de ce massif rocheux. TONY KARUMBA / AFP

Le gardien d'Abourma, également éleveur de dromadaires, est né ici. Sa communauté, les Afar - peuple historiquement nomade qui vit dans cette région perdue aux confins de Djibouti, de l'Erythrée et de l'Ethiopie -, a toujours eu connaissance des gravures. 

"Nos grands-pères ont raconté à nos pères puis nos pères nous ont raconté", explique cet homme à la silhouette fine, portant le turban et la foutah traditionnels. 

Mais Abourma n'a été visité pour la première fois par des archéologues qu'en 2005. C'est M. Loubak qui guida jusqu'au site des chercheurs français, accompagnés d'une caravane de dromadaires transportant la nourriture, les couchages, le matériel de travail, et l'indispensable générateur. 

Contacté par l'AFP, l'archéologue Benoit Poisblaud évoque d'une voix encore émue ce "site extraordinaire", "jamais vu à Djibouti ou même en Ethiopie", qu'il a étudié en post-doctorat à l'âge de 25 ans. 

"Abourma, c'est une continuité, sur plusieurs millénaires, de passages, de gravures, par des gens qui sont très différents : des chasseurs, des pasteurs, des pasteurs beaucoup plus tardifs (...) Des milliers et des milliers de représentations", ajoute l'archéologue.

La datation des dessins, pointe-t-il, s'étale "entre - 5000 et 0 avant J.C.". 

Tourisme

L'Afrique recèle un immense patrimoine archéologique mais de nombreux sites, notamment d'art rupestre, ont été peu étudiés, voire pas du tout, note Emmanuel Ndiema, chef du département d'archéologie aux Musées nationaux du Kenya. 

"Je dirais que seuls 10 à 20%" des sites ont été documentés, précise cet expert, soulignant que l'Afrique subsaharienne attire moins les chercheurs que d'autres régions du globe, et que les travaux archéologiques y coûtent plus cher, en raison du manque d'infrastructures. 

"Encore aujourd'hui à l'heure où je vous parle, nous recevons toujours des informations sur des sites (non étudiés) ici, au Kenya, même pas ailleurs !"

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Le déficit de recherches pèse sur la mise en valeur de cet héritage, qui pourrait attirer des touristes et générer des revenus pour les Etats et pour les communautés, soulignent les experts. TONY KARUMBA / AFP

Le déficit de recherches pèse sur la mise en valeur de cet héritage, qui pourrait attirer des touristes et générer des revenus pour les Etats et pour les communautés, soulignent les experts.

Mais, disent-ils, une plus grande visibilité pose également un risque en terme de protection de ce patrimoine.  

A Abourma, où les touristes sont rares, ni clôture, ni barrière ou guichet ne bloquent l'entrée. La sécurité des gravures ? Pas un problème, selon M. Loubak. "Personne ne peut venir ici sans que je le sache", affirme le gardien afar. Les habitants de ces vallées silencieuses lui rapportent, dit-il, le moindre bruit. 


Sarah Taibah termine l'année 2025 avec 2 films

 L'actrice saoudienne Sarah Taibah termine l'année 2025 avec une série de films en avant-première. (Arab News)
L'actrice saoudienne Sarah Taibah termine l'année 2025 avec une série de films en avant-première. (Arab News)
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  • Taibah joue également dans "A Matter of Life and Death", réalisé par le Saoudien Anas Ba-Tahaf, dont la première aura lieu en décembre au Festival international du film de la mer Rouge à Jeddah
  • Taibah - artiste, écrivain, cinéaste et acteur - a précédemment parlé à Arab News de sa performance dans "Hoba", un film d'horreur émirati réalisé par Majid Al-Ansari, connu pour le film "Zinzana" de 2015, acclamé par la critique

DUBAI: L'actrice saoudienne Sarah Taibah termine l'année 2025 avec une série de films en avant-première.

L'actrice a récemment assisté à la première du thriller psychologique "Hoba" à Abu Dhabi, quelques jours après s'être envolée pour Londres pour une projection du même film au BFI London Film Festival.

Taibah joue également dans "A Matter of Life and Death", réalisé par le Saoudien Anas Ba-Tahaf, dont la première aura lieu en décembre au Festival international du film de la mer Rouge à Jeddah.

Taibah - artiste, écrivain, cinéaste et acteur - a précédemment parlé à Arab News de sa performance dans "Hoba", un film d'horreur émirati réalisé par Majid Al-Ansari, connu pour le film "Zinzana" de 2015, acclamé par la critique.

Elle a déclaré : J'étais très enthousiaste à l'idée de jouer dans "Hoba" pour deux raisons : Premièrement, j'aime bien le réalisateur - je me souviens avoir vu son premier film et j'ai trouvé qu'il faisait les choses différemment. Deuxièmement, j'ai vraiment apprécié qu'il ne m'ait pas cataloguée. Les réalisateurs me confient toujours des rôles très similaires à celui de Sarah, mais Majid a vu autre chose. Le personnage ne pouvait pas être plus différent de moi. Je n'ai jamais été confrontée à un tel défi, non seulement parce qu'elle est la méchante du film, mais aussi parce que cela m'a permis d'expérimenter différentes techniques, de puiser dans quelque chose d'un peu surnaturel, quelque chose dont je n'ai aucune idée de la manière de s'y prendre.

"Hoba" raconte l'histoire d'une femme et d'une mère dévouée, Amani, interprétée par Bdoor Mohammed, dont la vie commence à s'effriter lorsque son mari revient à la maison avec une seconde épouse, Zahra (Taibah), et qu'une force obscure invisible s'infiltre dans son foyer.  

Taibah présentera sa polyvalence au RSIFF, où elle assistera à la première de "A Matter of Life and Death".

Présenté comme une histoire d'amour excentrique, le film se déroule à Djeddah. Il suit la superstitieuse Hayat, interprétée par Taibah, qui est "convaincue qu'une malédiction générationnelle la tuera le jour de son 30e anniversaire".

En outre, l'intrigue met en scène "le brillant mais timide chirurgien cardiaque Yousef (qui) souffre d'un rythme cardiaque lent et ne trouve son seul plaisir que lorsqu'il tient un scalpel. Il est aux prises avec un besoin caché de tuer, qu'il réprime jusqu'à ce qu'il rencontre Hayat.

"Le destin associe la femme qui veut mourir et l'homme qui veut tuer, mettant en œuvre un plan tragique. Tout se met en place jusqu'à ce qu'un amour qui confirme la vie intervienne.

La publicité du film ajoute : "Cette histoire exceptionnelle, animée par un scénario et une distribution pleins d'esprit, utilise les magnifiques paysages de la mer Rouge pour explorer la beauté imprévisible de la vie et des liens.


AlUla lance un projet de documentation des inscriptions

Parmi les sites les plus importants figure Jabal Ikmah, qui abrite des textes dadanites et d'autres textes anciens d'Arabie du Nord. (SPA)
Parmi les sites les plus importants figure Jabal Ikmah, qui abrite des textes dadanites et d'autres textes anciens d'Arabie du Nord. (SPA)
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  • La RCU crée un registre numérique complet de plus de 25 000 inscriptions d’AlUla, mettant en lumière 10 langues et écritures issues de différentes périodes historiques
  • Le projet, accompagné de programmes de formation et de publications scientifiques, renforce la préservation et l’étude d’un patrimoine culturel vieux de 3 000 ans

RIYAD : La Commission royale pour AlUla a lancé un projet visant à analyser et documenter plus de 25 000 inscriptions découvertes sur divers sites de la région, datant de l’âge du fer jusqu’à la fin de la période islamique.

La RCU souhaite protéger le patrimoine culturel et faire progresser la recherche sur l’histoire de l’écriture dans le nord-ouest de l’Arabie, a-t-elle annoncé récemment dans un communiqué de presse.

Le projet vise à établir un registre numérique complet des inscriptions d’AlUla grâce à une analyse linguistique et à la numérisation 3D, tout en reliant chaque découverte à son contexte historique et culturel.

La diversité des langues et des écritures — au nombre de 10 — souligne le rôle historique d’AlUla en tant que carrefour des civilisations et centre d’échanges culturels.

Parmi les sites les plus remarquables figure Jabal Ikmah, qui abrite des textes dadanitiques et d’autres inscriptions nord-arabiques anciennes, reconnues par le Registre Mémoire du monde de l’UNESCO en 2023 pour leur valeur documentaire.

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Plusieurs vallées, dont celle de Wadi Abu Oud, recèlent des inscriptions rupestres et des gravures rupestres représentant la vie quotidienne et des symboles tribaux. (SPA)

Jabal Al-Aqra présente également une collection d’inscriptions arabo-islamiques anciennes associées aux routes de pèlerinage, tandis que les chemins reliant Dadan et Hegra comptent parmi les plus anciennes inscriptions arabes liées au commerce et aux voyages.

Plusieurs vallées, dont Wadi Abu Oud, renferment des inscriptions lihyanites et des gravures rupestres représentant la vie quotidienne et les symboles tribaux, offrant un aperçu des interactions humaines avec l’environnement naturel à travers différentes époques.

Parmi les exemples les plus remarquables figure l’inscription de Zuhayr, datant de la 24ᵉ année après l’Hégire. Elle fournit une preuve précieuse de la contribution d’AlUla à la diffusion précoce de l’écriture arabe et de son rôle dans l’enregistrement des transformations historiques qui ont façonné la région.

Le projet inclut également des programmes de formation pour les étudiants en archéologie et les personnes intéressées par le patrimoine documentaire, ainsi que des initiatives de sensibilisation du public.

Les résultats seront publiés dans une série de revues scientifiques spécialisées afin de soutenir la recherche et l’éducation dans les domaines de la langue, de l’histoire et de l’archéologie.

Par cette initiative, indique le communiqué, la RCU réaffirme son engagement à protéger un patrimoine culturel couvrant plus de 3 000 ans.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Tea Trunk, la nouvelle culture du thé haut de gamme signée AVANTCHA

Le Tea Trunk révèle une sélection de thés et accessoires, pensée pour transformer chaque moment en expérience raffinée. (Fournie)
Le Tea Trunk révèle une sélection de thés et accessoires, pensée pour transformer chaque moment en expérience raffinée. (Fournie)
Le Tea Trunk révèle une sélection de thés et accessoires, pensée pour transformer chaque moment en expérience raffinée. (Fournie)
Le Tea Trunk révèle une sélection de thés et accessoires, pensée pour transformer chaque moment en expérience raffinée. (Fournie)
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  • Le Tea Trunk d’AVANTCHA allie design, fonctionnalité et savoir-faire pour transformer la dégustation du thé en expérience d’exception
  • Fabriqué à la main et proposé avec une sélection de thés et accessoires exclusifs, il symbolise l’élégance contemporaine du rituel du thé

DUBAÏ : Le concept de dégustation du thé prend une nouvelle dimension.

Le Tea Trunk incarne l’évolution ultime de la volonté d’AVANTCHA de créer des pièces intemporelles capables de transformer les rituels du quotidien en expériences extraordinaires.

Conçu pour les connaisseurs et les collectionneurs, le Tea Trunk allie un artisanat d’exception à une fonctionnalité sans égale, offrant une expérience unique qui redéfinit le rituel moderne du thé.

Le Tea Trunk est bien plus qu’un objet de luxe : c’est une déclaration de goût raffiné. Chaque détail – du noyau en bois massif enveloppé de cuir véritable aux fermoirs en acier inoxydable poli et aux finitions appliquées à la main – reflète l’engagement d’AVANTCHA envers l’art et la perfection.

Cette pièce exclusive est autant une œuvre de design qu’un objet utilitaire, chaque malle étant fabriquée individuellement pour garantir qu’aucune ne soit identique.

À l’ouverture, le Tea Trunk révèle une sélection soigneusement choisie des meilleurs thés et accessoires AVANTCHA. Il comprend une gamme sophistiquée d’essentiels du thé : six verres à double paroi, une théière Kata, deux théières Solo, et bien plus encore, offrant une expérience complète à ceux qui apprécient le rituel du thé. Le plateau supérieur sert de surface de préparation raffinée, avec une balance intégrée pour un dosage précis, tandis que des roulettes dissimulées facilitent son déplacement dans les résidences, les espaces événementiels et les hôtels de luxe.

« Chaque élément du Tea Trunk a été pensé pour sublimer l’expérience du thé, alliant art, fonctionnalité et raffinement », explique Marina Rabei, cofondatrice d’AVANTCHA. « Il ne s’agit pas seulement de thé, mais de créer des moments riches de sens, ancrés dans la tradition et magnifiés par le design contemporain. »

L’héritage d’AVANTCHA en matière d’artisanat et de luxe s’étend aux destinations et marques les plus prestigieuses au monde, avec des expériences de thé sur mesure pour Cartier, Gucci et Fendi, ainsi que des collaborations avec des résidences royales et des hôtels emblématiques tels que The Royal Atlantis, Emirates Palace et Four Seasons.

En savoir plus: avantcha.com/pages/tea-trunk

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.jp