Le Pentagone va rouvrir la compétition pour ses avions ravitailleurs

Sur cette photo de l'US Air Force du 19 octobre 2015, un Boeing KC-46A(L) effectue des tests d'accélération d'exposition aux vibrations tout en volant en formation au-dessus de la base aérienne Edwards, en Californie. (US Air Force / AFP)
Sur cette photo de l'US Air Force du 19 octobre 2015, un Boeing KC-46A(L) effectue des tests d'accélération d'exposition aux vibrations tout en volant en formation au-dessus de la base aérienne Edwards, en Californie. (US Air Force / AFP)
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Publié le Vendredi 06 août 2021

Le Pentagone va rouvrir la compétition pour ses avions ravitailleurs

  • L'US Air Force a publié le 16 juin un avis de marché pour la fourniture à partir de 2029 de 140 à 160 appareils au rythme de 12 à 15 par an
  • Le modèle retenu devra être dérivé d'un avion commercial et déjà exister

PARIS : L'armée de l'Air américaine s'apprête à rouvrir les hostilités entre Boeing et Airbus pour lui fournir des avions ravitailleurs, dix ans après une âpre compétition remportée par l'avionneur américain.

Il avait fallu un troisième appel d'offres, après deux annulations, pour que Boeing obtienne finalement en 2011 un contrat évalué à 35 milliards de dollars pour développer et fournir 179 ravitailleurs KC-46 d'ici 2029, les jeux semblaient faits pour l'étape suivante.

Celle-ci devait porter sur 179 appareils supplémentaires pour continuer de remplacer la flotte de KC-135 remontant aux années 1950 et était promise à Boeing, selon le service de recherche du Congrès (CRS). Mais le Pentagone a changé ses plans.

L'US Air Force a publié le 16 juin un avis de marché pour la fourniture à partir de 2029 de 140 à 160 appareils au rythme de 12 à 15 par an. Le modèle retenu devra être dérivé d'un avion commercial et déjà exister. L'appel d'offres doit suivre d'ici la fin de l'an prochain.

Celui-ci devrait donc opposer une nouvelle fois Airbus et son A330 MRTT vendu à une dizaine de pays, à Boeing avec son KC-46 Pegasus, dérivé du B767, exporté au Japon et en Israël.

"Même si on a déjà quelques cicatrices des campagnes précédentes, on va évidemment regarder ça avec beaucoup d'intérêt et essayer de s'organiser pour faire une offre qui soit compétitive", a confié à l'AFP le patron d'Airbus Guillaume Faury.

Attribué à Boeing en 2003, ce méga-contrat avait été annulé après la révélation d'une affaire d'espionnage et de conflit d'intérêts d'une responsable du Pentagone passée à Boeing.

La compétition avait été relancée en 2007 et remportée l'année suivante par EADS (depuis rebaptisé Airbus), alors allié à l'américain Northrop Grumman... avant d'être elle aussi annulée pour des "erreurs significatives" dans l'évaluation de l'offre constatées par la Cour des comptes américaines (GAO).

Rouverte en 2009, elle avait finalement été remportée deux ans plus tard par le géant de Seattle, contraint de casser les prix.

- Voir le bout de la perche -

Depuis, le programme KC-46 accumule les problèmes, qui ont déjà coûté plus de 5 milliards de dollars à Boeing.

Le premier appareil a été livré à l'Air Force en 2019 avec deux ans de retard. Entre un système de distribution de carburant défectueux, un autre de vision à distance qui ne permet pas à l'opérateur de distinguer le bout de la perche de ravitaillement ou encore un logiciel de gestion de vol à revoir, les 46 avions actuellement en service ne pourront être pleinement opérationnels avant 2023.

La future compétition s'annonce stratégique pour les deux avionneurs, qui s'attendent à plusieurs années atones de ventes pour leurs gros porteurs, les plus affectés par la pandémie de Covid-19.

Airbus n'a ainsi livré que 19 A330 l'an passé, contre 53 en 2019, et a enregistré un solde négatif de 14 commandes pour ce biréacteur, tandis que Boeing ne produit plus son B767 que dans ses dérivés cargo et ravitailleur.

Pour Richard Aboulafia, expert aéronautique pour Teal Group, avec son nouveau projet, "l'US Air Force semble chercher à mettre une pression concurrentielle sur Boeing et détourner les critiques portant sur le choix du KC-46".

"En d'autres termes, Boeing a encore une chance. A condition de remettre son programme sur les rails et de soumettre une offre compétitive", explique-t-il à l'AFP.

Mais Airbus pourrait aussi tenir sa revanche selon lui, "surtout s'il s'allie à Lockheed Martin". L'avionneur européen et le numéro un mondial de la défense coopèrent dans le domaine des ravitailleurs depuis fin 2018.

Si Airbus l'emporte, "il y aura une très forte américanisation de ce programme", anticipe Guillaume Faury. La loi américaine impose en effet au gouvernement l'achat de biens produits sur le territoire américain.

Mais même avec une production à Mobile, dans le sud des États-Unis, comme Airbus comptait le faire il y a dix ans, "ce serait une très bonne nouvelle pour les niveaux de production et pour toute la ‘supply chain’" constituée de multiples fournisseurs européens, estime-t-il.


Monnaie numérique, IA et santé mentale au programme de l’Open Forum Riyadh

Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes. (Photo, AFP)
Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes. (Photo, AFP)
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  • Cet événement se déroulera parallèlement à la réunion spéciale du WEF sur la collaboration mondiale
  • «Dans le cadre de Vision 2030 de l’Arabie saoudite, Riyad est devenue une capitale mondiale pour le leadership éclairé, l’action et les solutions»

LONDRES: L'Open Forum Riyadh, une série de tables rondes publiques qui se tiendront dans la capitale saoudienne dimanche et lundi, «mettra l’accent sur les défis et les opportunités au niveau mondial», selon les organisateurs.

Cet événement, fruit d’une collaboration entre le Forum économique mondial (WEF) et le ministère saoudien de l’Économie et de la Planification, se déroulera parallèlement à la réunion spéciale du WEF sur la collaboration mondiale, la croissance et l’énergie pour le développement, qui aura lieu à Riyad les 28 et 29 avril.

«Dans le cadre de Vision 2030 de l’Arabie saoudite, Riyad est devenue une capitale mondiale pour le leadership éclairé, l’action et les solutions, favorisant l’échange de connaissances et d’idées innovantes», affirme dans un communiqué de presse Faisal F. Alibrahim, ministre saoudien de l’Économie et de la Planification. Ce dernier précise que l’organisation de l’Open Forum de cette année à Riyad «témoigne de l’influence et du rôle croissants de la ville sur la scène internationale».

Le forum est ouvert au public et «vise à faciliter le dialogue entre les leaders éclairés et le grand public sur une série de sujets, notamment les défis environnementaux, la santé mentale, les monnaies numériques, l’intelligence artificielle [IA], le rôle des arts dans la société, l’entrepreneuriat moderne et les villes intelligentes», indique un communiqué.

Au programme, des tables rondes qui portent sur l’impact des monnaies numériques au Moyen-Orient, sur le rôle de la culture dans la diplomatie publique, sur le développement urbain pour les villes intelligentes ainsi que sur les actions qui ont pour objectif d’améliorer le bien-être mental dans le monde.

L’Open Forum, qui a lieu chaque année, a été créé en 2003 dans le but de permettre à un public plus large de participer aux activités du WEF. Il a été organisé dans plusieurs pays, dont le Cambodge, l’Inde, la Jordanie et le Vietnam.

Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes.

Parmi les intervenants de cette année figurent Yazid A. al-Humied, gouverneur adjoint et responsable des investissements dans la région Mena au Fonds public d’investissement saoudien (PIF), la princesse Rima bent Bandar al-Saoud, ambassadrice d’Arabie saoudite aux États-Unis, et la princesse Beatrice, fondatrice du Big Change Charitable Trust et membre de la famille royale britannique.

Michèle Mischler, responsable des affaires publiques suisses et de la durabilité au WEF, a fait savoir dans un communiqué de presse que la participation du public aux tables rondes de l’Open Forum «favorise la diversité des points de vue, enrichit le dialogue mondial et renforce les solutions collectives pour un avenir plus inclusif et durable».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le FMI ouvre son premier bureau dans la région Mena à Riyad

Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
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  • Ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication
  • Il permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes

RIYAD: Le Fonds monétaire international (FMI) a ouvert son premier bureau dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena) à Riyad.

Le bureau a été inauguré lors de la Conférence régionale conjointe sur les politiques industrielles de diversification, organisée conjointement par le FMI et le ministère des Finances le 24 avril.

Selon l’agence de presse saoudienne (SPA), ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication afin de favoriser la stabilité, la croissance et l’intégration régionale, promouvant ainsi les partenariats au Moyen-Orient et au-delà.

En outre, le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes, indique la SPA. Cette dernière indique que le FMI a remercié l’Arabie saoudite de sa contribution financière visant à renforcer le développement des capacités dans ses États membres, y compris les pays fragiles.

Abdoul Aziz Wane, chef de mission chevronné du FMI qui a une connaissance approfondie de l’institution et dispose d’un vaste réseau de décideurs et d’universitaires dans le monde entier, sera le premier directeur du bureau de Riyad.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'UE impose des règles renforcées au champion chinois du prêt à porter Shein

Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. (Photo, AFP)
Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. (Photo, AFP)
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  • L'application fondée en Chine en 2012, emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, devient la 23ème plateforme, aux côtés de X, TikTok, Google ou Facebook, à se voir imposer les règles de l'UE les plus strictes
  • Shein revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée

BRUXELLES: Bruxelles a ajouté vendredi le champion du prêt-à-porter bon marché Shein à la liste des très grandes plateformes en ligne soumises à des contrôles renforcés dans le cadre de la nouvelle législation sur les services numériques (DSA).

L'application fondée en Chine en 2012, emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, devient la 23ème plateforme, aux côtés de X, TikTok, Google ou Facebook, à se voir imposer les règles de l'UE les plus strictes pour "protéger les consommateurs contre les contenus illégaux", a annoncé la Commission européenne dans un communiqué.

Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. Elle revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée.

Ces entreprises doivent notamment analyser les risques liés à leurs services en matière de diffusion de contenus ou produits illégaux et mettre en place les moyens pour les atténuer. Cette analyse doit faire l'objet d'un rapport annuel remis à la Commission européenne qui assume désormais un rôle de gendarme du numérique dans l'UE.

"Des mesures devront être mises en œuvre pour protéger les consommateurs contre l'achat de produits dangereux ou illégaux, en mettant particulièrement l'accent sur la prévention de la vente et de la distribution de produits qui pourraient être nocifs pour les mineurs", a expliqué la Commission.

Les très grandes plateformes doivent aussi fournir au régulateur un accès à leurs algorithmes pour que le respect du règlement puisse être contrôlé. Elles doivent se soumettre une fois par an à un audit externe indépendant, à leurs propres frais.

Ces obligations s'appliqueront à Shein à partir de fin août.

Les contrevenants aux règles peuvent se voir infliger des amendes jusqu'à 6% de leur chiffre d'affaires annuel mondial, voire une interdiction d'opérer en Europe en cas de violations graves et répétées.

Réagissant à sa désignation comme très grande plateforme vendredi, Shein a affirmé sa volonté de se conformer aux règles européennes. "Nous partageons l'ambition de la Commission de faire en sorte que les consommateurs de l'UE puissent faire leurs achats en ligne en toute sérénité et nous nous engageons à jouer notre rôle", a déclaré Leonard Lin, responsable mondial des affaires publiques du groupe.

Les très grandes plateformes concernées par les contrôles européens renforcés incluent aussi le géant du commerce en ligne Amazon et son concurrent AliExpress, filiale du géant chinois Alibaba.

Une autre application chinoise de e-commerce, Temu, devrait s'ajouter prochainement à cette liste après avoir annoncé en avril qu'elle comptait environ 75 millions d'utilisateurs mensuels dans l'Union européenne.

Le DSA a montré son efficacité cette semaine en imposant à TikTok de suspendre dans l'UE la fonctionnalité de sa nouvelle application TikTok Lite qui récompense les utilisateurs pour le temps passé devant les écrans.

La Commission craignait des risques d'addiction, notamment pour les adolescents, et a ouvert une enquête. Elle soupçonne le réseau social, propriété du groupe chinois ByteDance, de ne pas avoir conduit l'analyse obligatoire des risques, en particulier pour la santé mentale des utilisateurs.

Toujours dans le cadre du DSA, Bruxelles a aussi ouvert en décembre une enquête visant le réseau social X pour des manquements présumés aux obligations de modération des contenus.